Catégorie : Cinéma

«Paco de Lucía, la búsqueda»

— Par Myriam Barthélémy —

paco_de_lucia-400Brillant hommage rendu à Paco de Lucia*, ce documentaire réalisé par son fils retrace le destin musical et artistique du génie de la guitare flamenco disparu en 2014. Avec les témoignages exceptionnels de Chick Corea, John McLaughin, Jorge Pardo ou encore Rubén Blades.

« Paco de Lucía no es ni flamenco ni músico, sólo tiene unos dedos listos« , cette citation du père de la guitare classique Andrés Segovia pourrait être le point d’entrée de ce magnifique documentaire dirigé par le propre fils de l’artiste Paco de Lucía.
Guitariste au talent exceptionnel, « Le » meilleur de tous le temps, ce qui frappe le spectateur c’est avant tout la force d’un homme effronté, audacieux, discret et doté d’une immense humilité qui a revendiqué toute sa vie et dans le monde entier ses racines andalouses et gitanes.
Parmi les mille mots, substantifs, adjectifs, qui pouvaient être choisis pour donner un titre à ce documentaire, pourquoi lui offrir seulement le mot « la busqueda » la recherche ? , ce mot sonne dans l’oreille du spectateur comme une ouverture, un désir à tout jamais inassouvi, celui d’atteindre la perfection absolue de la part de l’artiste lui-même.

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Cemetery of Splendour : ensorceleur, radical, zen, drôle, spirituel, énigmatique…

Mercredi 18 novembre à 19h30. Séances VO de Tropiques-Atrium à Madiana.

Apichatpong Weerasethakul – Thaïlande – 2cemeteru_of_splendourh02 – 2015

Sélection Un certain Regard Festival de Cannes 2015

Synopsis :
Des soldats atteints d’une mystérieuse maladie du sommeil sont transférés dans un hôpital provisoire installé dans une école abandonnée. Jenjira se porte volontaire pour s’occuper de Itt, un beau soldat auquel personne ne rend visite. Elle se lie d’amitié avec Keng, une jeune médium qui utilise ses pouvoirs pour aider les proches à communiquer avec les hommes endormis.

Un jour, Jenjira trouve le journal intime de Itt, couvert d’écrits et de croquis étranges. Peut-être existe-t-il une connexion entre l’énigmatique syndrome des soldats et le site ancien mythique qui s’étend sous l’école ? La magie, la guérison, la romance et les rêves se mêlent sur la fragile route de Jenjira vers une conscience profonde d’elle-même et du monde qui l’entoure.

Critikat.com

Par Morgan Pokée: Il faut reconnaître à Apichatpong la douce puissance inébranlable de son cinéma, son audace souveraine et son amour pour les récits de maladie tropicale.

Le Nouvel Observateur

Par Nicolas Schaller :« Tout film qui peut être décrit par des mots n’en est pas un », disait Antonioni.

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« L’Image manquante », de Rithy Panh : l’art plus fort que la barbarie

— Par Magali Jauffrey —
image_manquante Critique. Partition intime ravivant le souvenir de sa famille décimée par les Khmers rouges, ce film très réussi fait remonter le passé comme des vagues submergant la caméra.

Le cinéaste cambodgien Rithy Panh est un homme libre. Il faut l’être pour formuler la proposition cinématographique si singulière qu’il nous livre dans l’Image manquante, son œuvre sans doute la plus personnelle, la moins formatée, enfin sur les écrans.
Le film démarre sur des plans de bobines oubliées, détériorées. On est d’emblée au cœur de son propos : le passage du temps, la destruction de l’image, l’ambition de recréer ce qui a été perdu, de ressusciter les victimes du génocide des Khmers rouges et parmi elles, sa famille décimée au printemps 1975.

Dans des camps de travail où l’on casse de la pierre, le ventre vide

Très vite, arrivent les films de propagande grisâtres, perturbants, des victimes transformées en robots qui, par milliers, se déplacent en file indienne et en tous sens, dans des camps de travail où l’on casse de la pierre, le ventre vide. Plus d’identité, de sens, d’espoir dans les yeux pleins d’effroi de ces zombies déportés, chassés d’une capitale devenue fantôme.

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« La vie pure » explorateur ou aventurier?

A Madiana en avant-première!

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— Par Roland Sabra —

Synopsis : En 1949, Raymond Maufrais, un jeune explorateur français de 23 ans, part en expédition solitaire dans la forêt amazonienne à la recherche d’un territoire encore inexploré peuplé de tribus inconnues. Il disparaît en laissant derrière lui un carnet de voyages qui retrace son parcours, ses rencontres et sa recherche de la Vie Pure. Son père le chercha pendant 12 ans, monta 22 expéditions et parcourut 12.000 km. Sa disparition reste aujourd’hui encore inexpliquée…

Le film a remporté l’Orchidée de Bronze et le Prix du Jury Jeune au Festival de la Réunion 2014, ainsi que le Prix du jury lycéen au Festival Adaptations de Cholet en 2015.

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« Je hais les voyages et les explorateurs… » ainsi commence « Tristes tropiques » Peu de chance que l’épopée de Raymond Maufrais telle qu’elle nous est narrée dans le film de Jérémy Banster nous réconcilie avec les premiers et encore moins avec les seconds. Quand Raymond Maufrais s’embarque pour la Guyane en 1949 il n’a que 23 ans et un passé d’aventurier déjà conséquent.

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Le succès du cinéma pour ados et enfants

Roulez jeunesse! Après Les Nouvelles Aventures d’Aladin, près de 15 films vont se succéder sur les écrans d’ici à Noël.

cine_enfants— Par Danielle Attali —
Les films pour ados et pour enfants se portent très bien, merci. En tout cas, chaque année, ils réalisent des scores bluffants, rivalisant avec d’increvables blockbusters, d’impertinentes comédies ou d’incontournables sagas d’Heroic Fantasy. Ce fut encore le cas durant cette année. Un coup d’œil suffit pour voir que ces fameux longs métrages occupent les meilleures places du box-office. Une vingtaine figurent d’ailleurs parmi les 30 premiers du classement de l’année. Mais c’est un carton plein si on ouvre la palette au divertissement familial, comme le montrent les chiffres du Film français dans son Top 80.

C’est ainsi que Les Minions (6,3 millions d’entrées) se sont octroyé la deuxième place juste derrière La Famille Bélier (7,4 millions). Vice-Versa (4,2 millions) est à la 7e, Paddington (2,8 millions) 16e, Pourquoi j’ai pas mangé mon père (2,4 millions) 21e, Les Nouveaux Héros (1,7 million) à la 29e place. C’est dire si l’enjeu est important pour les distributeurs.

Un secteur en bonne santé

En juin, au Festival d’Annecy, où l’animation est reine, tous les curseurs étaient à la hausse et 83 pays représentés, preuve de la bonne santé du secteur.

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Ciné Bokay Sen Piè : « Diversion » le 17/10/2015 à 18h 30

diversionLa Région Martinique dans le cadre du Grand Saint Pierre et la Municipalité de Saint Pierre
invitent les pierrotins à assister à la projection d’un film

Samedi 17 octobre 2015 Sur la place Bertin, à 18h30

Synopsis :
Nicky, passé maître dans l’art de l’escroquerie s’éprend de Jess, encore débutante en matière de fraude. Alors qu’il lui apprend les ficelles du métier et que la jeune femme se rapproche dangereusement de lui, il rompt brutalement avec elle.

Trois ans plus tard, la novice est devenue une redoutable femme fatale. Tandis qu’elle débarque en plein Grand Prix automobile de Buenos Aires, elle menace de faire capoter le plan à haut risque de Nicky, pourtant savamment élaboré. Pour la première fois de sa carrière, le maître des escrocs est désarçonné…

La presse en parle :

Chronic’art.com

  Par Louis Blanchot

Le film finit par ressembler à une sorte de remake de Pickpocket par Michael Bay : existentialisme beauf, gonflette formelle et tuning en guise de direction artistique, barbouillant l’écran de signalétiques glamour-chic-sexy comme on remplirait de la saucisse.

La critique complète est disponible sur le site Chronic’art.com

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De la force du cinéma documentaire : Le grand jour

— Par Janine Bailly —

le-grand-jour-plisson-e1439288056252Qu’elle est alléchante, la rentrée cinématographique au complexe Madiana, lorsque l’on peut profiter des séances en version originale, hélas trop peu programmées et à une heure, toujours la même, qui ne convient pas forcément à tous les publics ! Cependant, je parlerai seulement ici d’un petit film documentaire qui pourrait passer inaperçu, écrasé par l’arrivée à la Martinique de la Palme d’Or cannoise ou d’autres pellicules ayant eu la faveur des médias.

En 2013, dans un documentaire à succès intitulé Sur le Chemin de l’École, Pascal Plisson filmait la détermination, le courage et la soif d’apprendre d’enfants vivant aux quatre coins du monde, lesquels devaient, pour accéder à l’instruction et au savoir, se lancer dans des périples souvent semés d’embûches, au travers de paysages à la beauté sauvage. En 2015, le réalisateur nous propose, dans un second volet intitulé Le grand jour, de suivre l’itinéraire de quatre enfants ou adolescents à la poursuite obstinée de leur rêve, à un moment charnière de leur jeune vie : le grand jour est en effet celui où l’on se soumet à l’épreuve décisive, celle qui permettra de se construire un avenir à la mesure de ses ambitions.

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Chantal Akerman pour mémoires

chantal_akerman— Par Dominique Widemann —

La cinéaste belge s’est éteinte, lundi, à Paris à l’âge de 65 ans. Laissant comme à son habitude notre imaginaire poursuivre.

Le temps a rattrapé la grande cinéaste du temps, des temps plutôt, et des mondes contenus dans chaque fragment de son œuvre. Chantal Akerman est née en Belgique, en 1950, dans une famille arrivée là quelque vingt ans plus tôt. Elle avait consacré son dernier film, No Home Movie, à sa mère, juive polonaise qui avait survécu à Auschwitz. Chantal Akerman réalise à dix-sept ans son premier film court, Saute ma ville, implosion explosive qui d’entrée la situe hors cadres. La géométrie décalée des siens ne cessera de faire acte de cinéma, alliant malice et gravité au gré de son nomadisme. Nous lui devons près de cinquante films, de divers formats, des installations que l’on n’a pas envie de séparer de ses autres travaux tant Chantal Akerman se joue des frontières et déplace les horizons. Elle intègre l’école de cinéma de Bruxelles après plusieurs zéro de conduite, en sort sans plus de bagage que l’expérimentation active de la photo.

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Voir les film en V.O.

seance_voVous en avez peut être déjà entendu parler. Peut être même que vous avez déjà vu des films sous cette appellation. La Version Originale (ou VO pour les intimes), certains l’adorent, d’autres la détestent. Mais au juste…

…Qu’est ce que c’est la VO ?

Voir un film en version originale consiste à le regarder sans aucun doublage. C’est à dire dans la langue dans laquelle il a été tourné. Il s’agit d’une activité encore plutôt peu répandue dans notre pays mais en voie de démocratisation. Vous vous êtes en effet sûrement rendu compte que le marché du film français est composé en grande partie de films étrangers (notamment américains). Pourtant, en allant les voir, vous vous êtes aussi aperçus que les personnages parlent tout au long du film notre langue. Vous devez alors vous en douter, les films étrangers sont doublés. C’est une généralité qui touche non seulement la France mais aussi l’Espagne, l’Allemagne ou encore l’Italie. Regarder un film doublé est pour nous devenu normal.

Mais il ne faut pas aller bien loin pour se rendre compte que cette pratique n’est pas aussi répandue chez nos voisins Européens.

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Ciné Bokay Sen Piè

battledream_chronicleLa Région Martinique dans le cadre du Grand Saint Pierre et la Municipalité de Saint Pierre invitent les pierrotins à assister à la projection d’un film
Samedi 26 septembre 2015 Sur la place Bertin, à 18h30

Battledream Chronicle,

Alain BIDARD
Synopsis
En l’an 2100, l’empire de Mortemonde colonise la quasi-totalité des nations de la terre et réduit leur population en esclavage. Les esclaves sont contraints de collecter 1 000 XP chaque mois au Battledream, un jeu vidéo dans lequel on peut réellement mourir. Seuls ceux qui réussissent reçoivent le droit de vivre jusqu’au mois suivant.
Syanna, une jeune esclave martiniquaise, refuse de continuer à vivre ainsi et décide de se battre pour conquérir sa liberté.
Le réalisateur :
Spécialisé dans la production de films d’animation en images de synthèse, Alain BIDARD est un réalisateur indépendant qui travaille en Martinique depuis quatorze ans. En 1996, titulaire d’un BAC scientifique il intègre SUPINFOCOM (Valenciennes), l’une des meilleures écoles d’infographie d’Europe. Il y réalise son film de fin d’études Pixies, qui sera présenté dans de nombreux festivals dont le prestigieux Imagina à Monaco.

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Ben Foster, maillot jaune de Frears

— Par Barbara Théate —

the_programmStephen Frears considère Lance Armstrong comme un « psychopathe, une sorte de Scarface », et a conçu The Program à la façon d’un film de gangsters.

Il n’a pas vraiment gagné un Tour de France, mais Ben Foster mériterait le maillot jaune. En cinq mois, celui qui n’était jamais remonté sur un vélo depuis son adolescence a pédalé des centaines de kilomètres pour incarner Lance Armstrong devant la caméra de Stephen Frears.

L’acteur américain s’est dit fasciné par la personnalité de ce champion hors norme, adulé par des millions de fans avant de confesser chez Oprah Winfrey qu’il s’était dopé. « Son parcours pose la question de la moralité dans notre monde moderne, explique-t-il. La victoire à tout prix, l’appât du gain, la surmédiatisation, les mensonges ne sont malheureusement pas l’apanage du cyclisme : on retrouve ces ingrédients dans les sphères politiques, sociales et économiques. Si sa fondation a réussi à réunir des millions de dollars pour aider la recherche contre le cancer, il s’en est servi comme d’un bouclier médiatique. Il est d’une redoutable intelligence.

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Viola Davis : son bouleversant discours en hommage aux femmes noires

viola_davisLa comédienne a été sacrée dimanche soir aux Emmy Awards meilleure actrice dans une série dramatique pour How to Get Away With Murder. Elle est la première femme noire à décrocher ce prix dans l’histoire de la télévision américaine.

« La seule chose qui sépare les femmes de couleur de n’importe qui d’autre ce sont les opportunités (…) On ne peut pas gagner un Emmy pour des rôles qui n’existent tout simplement pas », a déclaré Viola Davis en acceptant son prix à Los Angeles. La comédienne Viola Davis sacrée dimanche soir aux Emmy Awards meilleure actrice dans une série dramatique pour How to get away with murder, est la première femme noire à décrocher ce prix dans l’histoire de la télévision américaine. Son discours, convaincu et fier, a été largement salué par l’assistance et sur les réseaux sociaux.

Viola Davis a remercié les dirigeants de la chaîne ABC, qui diffuse la série, ainsi que la productrice Shonda Rhimes, elle-même noire, pour avoir « redéfini ce que voulait dire être une femme belle, sexy, une femme de tête et noire ».

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« Dheepan » de Jacques Audiard : une certaine France

— Par Selim Lander —

DheepanJacques Audiard sait faire des films « forts » dans lesquels on ne prend pas la réalité avec des pincettes. On se souvient sans doute au moins d’Un Prophète, déjà récompensé à Cannes par un Grand prix du jury, qui racontait la vie dans nos prisons vue de l’intérieur. Dheepan, pour sa part, a remporté la Palme d’or au festival 2015. Le film vient de sortir sur les écrans français et ne rencontre pour l’instant qu’un demi-succès. Pour quelle raison ? Peut-être parce que les deux fins successives sont ratées ou hors de propos. La première qui raconte le réveil du « Tigre » tamoul, Dheepan, abandonnant soudain son statut d’immigré timide et docile pour se métamorphoser en justicier de film d’action, capable de vaincre à lui seul une multitude d’hommes aussi armés que méchants ; la deuxième qui montre le même Dheepan et sa « famille » transportés au paradis des immigrés, en Angleterre.

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À propos de « Love », et de l’extrême droite

censure

love— Par Maurice Ulrich —
L’interdiction aux moins de 18 ans du film de Gaspar Noé, au-delà des questions de la représentation 
du sexe et de l’amour au cinéma, est bien une question politique et idéologique.

Le 31 juillet dernier, le tribunal administratif de Paris prenait la décision d’interdire aux moins de 18 ans le film de Gaspar Noé Love. La ministre de la Culture a introduit un recours devant le Conseil d’État pour faire annuler cette décision assez surprenante. Car on peut en premier lieu s’étonner d’une décision de justice accédant aussi facilement à la requête d’une seule association, Promouvoir, et de son avocat et cofondateur, André Bonnet, ancien responsable du MNR de Bruno Mégret dans le Vaucluse et se définissant lui-même, en jouant lourdement sur les mots, comme un « avocat d’extrême droiture ». Promouvoir a déjà mené campagne contre les films Baise-moi de Virginie Despentes, Ken Park de Larry Clark, Nymphomaniac de Lars von Trier, mais aussi la Fnac d’Avignon au motif qu’elle diffusait des BD pornographiques. C’est aussi à Avignon que des intégristes s’en étaient pris en 2011 à une photo de l’artiste Andres Serrano, Immersion (Piss Christ).

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« Aferim ! » : de l’esclavage en terre d’Europe

— Par Roland Sabra —

aferim_afficheLe cinéma roumain reconnu internationalement n’est pas encore venu en Martinique. Cristian Mungiu et sa Palme d’Or 2007(4 mois, 3 semaines, 2 jours.), Cristi Puiu (la Mort de Dante Lazarescu), Corneliu Porumboiu (Policier adjectif et Match retour) Radu Jude et ses deux précédents longs métrages (La Fille la plus heureuse du monde et Papa vient dimanche) sont restés à l’écart du circuit de distribution antillais. Il y a fort à parier que le terrible, le formidable « Aferim » connaisse un sort identique. Et pourtant !
Dans ce troisième opus Radu Jude poursuit son exploration de la transmission intergénérationnelle. Un brigadier, Costandin, mi-shérif mi-chasseur de prime entraine son adolescent de fils, Ionita à la recherche d’un fugitif. Rien de très original jusque là. Sauf que le fugitif est un esclave tzigane qui a séduit la femme d’un boyard, un aristocrate des pays orthodoxes non-grecs et que le récit se déroule autour de 1830 entre Valachie, Transylvanie et Moldavie trois régions appelées à former en 1859 la Roumanie. Dans la première moitié du XIX ème en Europe centrale le peuple tzigane, pas encore nommé roms était donc en esclavage au service d’une aristocratie misérable et d’une paysannerie qui l’était encore plus.

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Hippocrate*, petit film grands effets !

— Par Dégé —

hippocrateIl y a des films comiques dont les causes de notre rire s’évanouissent dès que l’on a quitté la salle de projection. Des films grandiloquents ou grandioses dont très vite on ne sait plus quel était le message. Des films aussi spectaculaires qu’éphémères…

Il y a des petits films français plein de finesse et d’humour qui sont un vrai régal. On en sourit longtemps encore après les avoir vus et on sait pourquoi.

Tels ceux de la cuvée 2014 comme Les Combattants de Thomas Cailley ou encore Hippocrate de Thomas Lilt. Ce sont des films à petit budget mais dont la bande sonore est audible…Heureusement car les dialogues, sans être révolutionnaires, mêmes si le sujet est dramatique sont souvent savoureux.

Hippocrate qui repasse actuellement sur nos petits écrans est à revoir. Classé comme film dramatique, il est cependant drôle et le sourire qu’il nous laisse s’appuie sur le nombre et la gravité des réflexions dont il fourmille.

L’histoire est pourtant simple : un jeune interne, en même temps qu’il enfile la blouse «aux taches propres » (sic), trop grande pour lui que lui fournit la lingerie de l’hôpital, endosse la terrible réalité du métier qu’il a choisi.

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« Une seconde mère » : une nounou d’enfer made in Brasil

 — Par Barbara Théate —

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Une seconde mère confirme la qualité d’un cinéma latino-américain de plus en plus présent partout dans le monde.

Il y a quinze ans, ils marquaient le renouveau du cinéma sud-américain. Alfonso Cuarón (Y tu mamá también, 2001) et Alejandro González Iñárritu (Amours chiennes, 2000) lançaient la nouvelle vague mexicaine, emboîtant le pas à leurs confrères brésiliens, Walter Salles (Central do Brasil, 1998) et Fernando Meirelles (La Cité de Dieu, 2002), invités directement en compétition au Festival de Cannes. Les réalisateurs argentins n’étaient pas en reste et on découvrait alors Les Neuf Reines, de Fabián Bielinsky (2000), Bombón el Perro de Carlos Sorín (2004), et Leonera, de Pablo Trapero (2008).

Des films forts, à la mise en scène maîtrisée, qui témoignaient de la capacité de tous ces jeunes cinéastes à traiter des problèmes humains et sociaux de leurs pays aussi bien sur le mode de la comédie à l’ironie grinçante ou à l’humour délirant que du drame au réalisme perturbant et à l’émotion brute. La reconnaissance obtenue, la réussite à Hollywood pour certains, ou la candidature à l’oscar du meilleur film étranger (Dans ses yeux, de l’Argentin Juan José Campanella, lauréat de la statuette en 2010) ont fini de donner une impulsion à l’industrie cinématographique du continent latino-américain.

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Lutte des classes sanglante en Haïti

— Par Caroline Constant —
haiti_greveMeurtre à Pacot Arte, 22 h 55. Le réalisateur haïtien Raoul Peck expose avec une infinie précision les rapports 
de classes à l’œuvre dans Port-au-Prince ravagé par le séisme de 2010.

C’est une demeure bourgeoise. Avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010, en Haïti, elle devait être majestueuse. Mais là, quelques jours après le drame, elle est lézardée de partout. Une femme (la chanteuse Ayo) creuse le sol à mains nues, en sanglotant. Son mari (Alex Descas) lui parle rudement, avec du mépris dans le regard et dans la voix : ce qu’elle tente de retrouver n’a aucune importance à ses yeux. Et pour cause : il s’agit du cadavre de l’enfant que ce couple de bourgeois haïtiens avait « adopté », de manière illégale. La femme pleure. Sur sa maison ruinée ? Son domestique parti ? Ou sur la mort du gamin, dont seule l’odeur de décomposition rappelle qu’il fut vivant ? Pour éviter la démolition de la maison, l’homme accepte de réaliser des travaux, et de louer un étage. C’est un jeune couple qui arrive : lui, Alex (Thibault Vinçon), passe pour un humanitaire.

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« Every thing will be fine » : la suprême élégance de Wim Wenders

— Par Roland Sabra —

every_thing-1Il ne faut pas trop en demander à Madiana. Déjà programmer Wim Wenders représente pour le complexe shoelchérois un effort, mais de là à espérer que le film tourné en 3D soit projeté dans ce format, faut pas rêver ! La séance du 17 juin avait été annulée faute de codes pour démarrer et annoncée sur les panneaux d’affichage en VF le film était en réalité en VO ! Ouf ! Le pire était évité. Madiana ? Peut mieux faire ! Vraiment !
C’est donc en 2D que le dernier Wim Wenders s’est affiché sur l’écran de la petite salle n°1 puisque la 3D semble réservée aux films d’action ou à ceux d’un divertissement éloigné de tout réalisme, de toute vraisemblance, style Jurassic World. A chacun son cinéma et à chaque film son public !
Pourquoi ces remarques préliminaires ? Parce que le choix de Wim Wenders pour la 3D ne relève pas d’un caprice de metteur-en scène, il s’inscrit dans une recherche sur les limites de l’exploration visuelle et les modifications du jeu des comédiens induits par l’introduction d’une nouvelle technologie.

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Lacan sur grand écran

— Par Yann Diener psychanalyste —
trois_souvenirs_de_ma_jeuneDans le film d’Arnaud Desplechin, Trois souvenirs de ma jeunesse, Lacan est présent en filigrane, intégré à la matière même de l’oeuvre.

«Les procès faits ces temps-ci à la psychanalyse sont un mouvement réactionnaire, l’époque est réactionnaire». Ça n’est pas un psychanalyste qui a fait cette déclaration, c’est un cinéaste, en l’occurrence Arnaud Desplechin.
Desplechin affirme que la psychanalyse est pour lui une matière familière. Ce qui se confirme dans son dernier film, Trois souvenirs de ma jeunesse : Jacques Lacan en est un des personnages principaux. Le réalisateur freudophile n’a pas eu besoin de demander à un acteur d’incarner le génial psychanalyste français, d’imiter son phrasé théâtral et de revêtir ses costumes super seventies – difficile d’imiter le Lacan qui crève l’écran dans Télévision, filmé par Benoît Jacquot en 1973 (il y prophétise la montée des exactions déguisées en humanitairerie).

Dans Trois souvenirs de ma jeunesse, Lacan est là en filigrane, intégré à la matière même du film. Il y a déjà la récurrence de cette photo de l’analyste baroque en train de fumer son cigare tordu.

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R.C.M. 2015 : La Vierge mise à nu par ses prétendants

la_vierge_mise_a_nu— Par Roland Sabra —

La Vierge mise à nu par ses prétendants est le troisième élément de la trilogie qui a permis de découvrir Hong Sang-soo en France. C’était hier, en 2003. Les deux autres films étaient «  Le jour ou le cochon est tombé dans le puits », titre qui est la reprise d’un proverbe populaire coréen pour évoquer un jour où tout va mal et pied de nez à l’effondrement de la dictature militaire en Corée du Sud, l’autre film s’intitulait «  Pouvoir dans la province de Kangwon ».
« La Vierge mise à nu par ses prétendants » dont le titre est clin d’œil à l’œuvre de Marcel Duchamp « La mariée mise à nu par ses célibataires, même » est le seul de la trilogie en noir et blanc. Comme toujours dans l’œuvre de Hong Sang-soo on retrouve le procédé de la ronde avec une découpe en deux, voire plus rarement trois parties. La ronde pour mieux signifier, l’enfermement, l’absence de départ et d’arrivée, l’infini d’un processus immuable, la chose et son mouvement pris dans un éternel recommencement.

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RCM 2015 – Celle qui ne voulait pas

Hong Sang Soo : La Vierge mise à nu par ses prétendants

la_vierge_qui_voulait_pas-2—- Par Selim Lander —

Plus de deux heures d’horloge avant que la vierge ne consente à renoncer à son pucelage !  Dans la vraie vie, ça ne serait pas bien long, et même pas long du tout. On dirait d’une qui exigerait si peu avant de succomber qu’elle est une fille facile. Cependant, au cinéma, le temps est arbitraire. Un film de deux heures peut raconter minute par minute une action qui prend précisément 120 minutes. Il peut aussi bien raconter – condenser en l’occurrence – une histoire qui s’étire sur plusieurs siècles. Dans le film d’Hong Sang Soo (HSS), la vierge effarouchée dit non pendant des jours et des semaines et même des mois avant de se décider. Entretemps, elle aura néanmoins couché, ou plutôt nous l’aurons aperçue couchée dans le même lit qu’un homme, sans qu’elle veuille ailler au-delà d’un flirt dont on ne dira pas qu’il était aussi frustrant pour elle que pour lui, même s’il le fut, sans nul doute, pour le mâle considéré.

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R.C.M. 2015 : impressions fragmentaires avant clôture!

— Par Roland Sabra —

Impressions est le mot qui vient à l’esprit après une semaine intense en projections de films divers et variés.

Impressions tout d’abord et avant toute autre chose pour la belle rétrospective Hong Sang-soo, qui lentement a su mobiliser un public que rien de prédisposait à la découverte d’un cinéaste coréen, plus connu en France que dans son propre pays et totalement ignoré en Martinique, à l’exception de la poignée de spectateurs qui avaient eu la chance de voir  « Haewon et les hommes » il y a deux ans de cela. Impressions donc parce que, c’est devenu un truisme que de l’écrire, Hong Sang-soo s’inscrit dans la veine du cinéma impressionniste. Il est de ceux à l’identité suffisamment charpentée qui peuvent accueillir l’autre. Il reconnait volontiers la dette qu’il a vis à vis d’auteurs occidentaux qu’il s’agisse de Robert Bresson, d’Éric Rohmer, de Luis Buñuel, de Jean Vigo, de Friedrich Wilhelm Murnau, de peintre comme Cézanne, d’écrivain comme André Gide. Son troisième film qu’il réalise en 2000 s’intitule  « La vierge mise à nu par ses prétendants », comme un clin d’œil à l’œuvre de Marcel Duchamp « La mariée mise à nu par ses célibataires, même » .

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R.C.M. 2015 : « Hill of freedom », une petite merveille!

— Par Roland Sabra —

hill_of_freedomUn film épistolaire en rupture avec le mouvement du temps. Won, une femme de Séoul reçoit par la poste un paquet de lettres que Mori, un japonais lui a écrit lors d’une retour sur les lieux de leur rencontre deux ans auparavant. Elle avait repousser ses avance. Émue par ce qu’elle découvre elle laisse tomber dans un escalier les lettres qu’elle ramasse sans pouvoir les reclasser car elles ne comportent ni date ni pagination. Elle se pose dans un café et poursuit dans le désordre sa lecture des lettres de Mori dans lesquelles il lui décrit les personnages qu’il rencontre dans la guest-house ou il loge, y compris sa liaison avec la tenancière du restaurant « Hill of Freedom » où elle et lui se retrouvaient en ce temps où il était amoureux d’elle. Avec le temps va, tout s’en va. L’écriture des lettres a un effet cathartique sur la passion amoureuse de Mori qui va aller s’étiolant. Mais tout comme le fil chronologique des lettres s’est rompu le désinvestissement amoureux va connaître des avancées et des retours en arrière.

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R.C.M. 2015 : le programme

rcm_2015

Vendredi 19 juin 2015

19 h – Les Choix d’EdaAtrium

20h 30 – Réalité – Madiana

Lire ci-dessous une présentation des films.

Les Choix d’Eda
Un film de Jil Servant -2014 – 68’ produit par Palaviré Productions

Christiane Eda-Pierre (née le 24 mars 1932 à Fort-de-France) est une soprano française, originaire de la Martinique. Elle est la nièce de la femme de lettres et journaliste Paulette Nardal.

Elle étudie au Conservatoire de Paris avec Charles Panzéra et Susanne Decrais. Elle fait ses débuts à Nice en 1958, dans le rôle de Leïla dans Les Pêcheurs de perles. L’année suivante, elle paraît au Festival d’Aix-en-Provence, dans le rôle de Papagena dans La Flûte enchantée.

Elle fait ses débuts à l’Opéra-Comique en 1960, elle y chante Olympia, Lakmé, Rosine, Violetta, etc, et à l’Opéra de Paris en 1962, où elle s’impose en Lucia, Gilda, etc. À partir de 1966, elle entreprend une carrière internationale, chantant à Londres, Wexford, Lisbonne, Vienne, Salzbourg, Chicago, New York, etc.

Elle défend un vaste répertoire, allant de la musique baroque aux œuvres contemporaines, mais demeure une interprète d’élection de Mozart, notamment le rôle de Constanze dans L’Enlèvement au sérail, qu’elle chante dans le monde entier, mais également Donna Anna, Donna Elvira, Vittelia, Elettra.

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