La 41ᵉ cérémonie des César du cinéma, organisée par l’académie des arts et techniques du cinéma, s’est déroulée au théâtre du Châtelet à Paris le 26 février 2016, et a récompensé les films français sortis en 2015. Elle a réservé une belle surprise en sacrant « Fatima » de Philippe Faucon.
Le principal intérêt des César par rapport aux Oscars tient dans son suspense. Et, au terme d’une cérémonie plus plaisante qu’à l’accoutumée, grâce à une excellente Florence Foresti en maîtresse de cérémonie, c’est « Fatima » de Philippe Faucon qui a obtenu le César du meilleur film. Une vraie surprise, même si le film avait précédemment obtenu les César de la meilleure espoir féminin pour Zita Hanrot et pour le scénario adapté.
Gagnants.
Catégorie : Cinéma
Cinéma, Expositions
Merci pour ces moments
— Par Dégé —
Il ne pouvait pas exposer mieux ailleurs que dans ce lieu là : Le Vin l’Art et Vous,* derrière chez Azurel, au rond point Canal Cocotte de Ducos ! Un concept de magasin un peu nouveau mais qui nous rappelle un peu nos boutiques d’autrefois où l’on trouvait pain, pacotilles, casseroles, beurre en conserve, boutons de culottes, statues de la vierge, tableau de cerfs bramant dans les forêts de la lointaine Europe…Des nourritures terrestres, esthétiques et autres. Mais là, l’innovation est sobre, si j’ose dire : une galerie d’Art dans une cave à vins.
C’est donc au milieu des caisses de champagne, de rhum, de cidre, d’alcools divers qu’expose ISKIAS*. Il aligne le long des murs des dizaines de petits tableaux joyeux, plein d’humour, de fraîcheur, très colorés, fourmillant souvent de personnages, d’animaux, de détails…pittoresques ! C’est un vrai peintre, à la technique confirmée, à la manière et la thématique un peu vieillotte dans l’âme mais au charme fou. « Encore un petit Pinchon ? » On a envie, en contemplant les toiles, de trinquer avec ses bouteilles de Rhum perchée sur un guéridon de guingois… chaleur accablante, parasol…on rassasie sa soif.
Cinéma, Féminismes
« Kimbidalé » : le combat contre l’excision en Ethiopie.
25 Février 2016 18h. Médiathèque de Ducos
Depuis 20 ans, Madina Aidahis et Halima Issé mènent une lutte acharnée pour mettre fin à la pratique de l’excision et de l’infibulation en pays Afar éthiopien.
Chaque jour, elles sillonnent les villages de la région de Gawani pour sensibiliser les habitants aux effets néfastes de ces mutilations. Quelques fillettes sont sauvées grâce à leurs actions sur le terrain. Mais pour les animatrices de l’association Gamissa, c’est encore insuffisant.
A partir de 2005, leur combat prend une dimension internationale. Soutenues, accompagnées par le mouvement féministe français Femmes Solidaires, Madina et Halima réussissent à sauver plus de 850 petites filles et ainsi à faire reculer une tradition vieille de 27 siècles.
A travers ces deux héroïnes, « Kimbidalé » retrace une lutte solidaire menée simultanément en Ethiopie et en France. Ce film, optimiste, prend le parti de montrer la volonté, le courage, la solidarité et l’espoir de ces femmes qui ont fait des mutilations génitales féminines, le combat de et pour leur vie.
Ecrit et réalisé par Emmanuelle Labeau
Durée du film : 51 minutes
Lire: Ces femmes qui se battent contre l’excision
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Vendredi 19 Février 2016 à 19h
Jeudi 25 Février 2016 à 18H
Cinéma
L’Ours d’or 2016 à un documentaire sur les réfugiés à Lampedusa, « Fuocoammare »
La Berlinale est un festival de cinéma traditionnellement très immergé dans l’actualité politique et la défense des droits de l’Homme. L’an dernier, l’Ours d’or était revenu à « Taxi Téhéran » du cinéaste dissident iranien Jafar Panahi, tourné clandestinement en Iran.
Le Festival de cinéma de Berlin a décerné samedi son Ours d’or à un documentaire sur les réfugiés à Lampedusa, « Fuocoammare« , envoyant un message politique au moment où l’Europe cherche coûte que coûte à réduire l’afflux des migrants.
Ce documentaire italien (« Feu en mer », en français) relate le sort des réfugiés qui débarquent en provenance des côtes d’Afrique du Nord sur l’île italienne de Lampedusa. Brut, sans voix off ni commentaires, « Fuocoammare » raconte en parallèle le quotidien des habitants -en particulier celui d’un jeune garçon, Samuele- et celui de ces milliers de migrants qui y arrivent en bateau dans des conditions catastrophiques et dont beaucoup perdent la vie. « En ce moment, toutes mes pensées vont à tous les gens qui ne sont jamais arrivés à Lampedusa pendant ce voyage de l’espoir » qu’ils avaient entamé, a déclaré le réalisateur, Gianfranco Rosi, après avoir reçu son prix, qu’il a dédié aux « gens de Lampedusa ».
Cinéma
« L’Oeil du doc »
Mardi 23 février, à 18h45, la BU
Rencontre-projection avec trois réalisatrices présentes en Martinique pour plusieurs semaines dans le cadre d’une série d’ateliers de sensibilisation au documentaire menés auprès de collégiens, lycéens et de jeunes suivis par la PJJ. Dénommée « L’Oeil du doc », cette opération se propose d’ouvrir l’oeil des jeunes au documentaire.
Chloé Glotin, Véronique Kanor et Claude Bagoë exposent leur démarche avec la force d’un manifeste. « Nous vivons dans une société dominée par l’image. Impossible de faire et de dire le monde sans elle. Pourtant nous n’avons jamais été aussi pauvres d’esprit que depuis que nous sommes pleins aux as d’images ! Certaines sont justes et nécessaires. Beaucoup sont toxiques et rendent ababa (…) ! Cette surabondance a créé du vide. C’est dans cette béance que s’inscrit la démarche de l’œil du doc. Nos ateliers proposent au jeune d’apprendre non seulement à décoder une image mais également à la fabriquer pour que, en passant de consommateur à acteur, il devienne, demain, un citoyen actif et concerné par le monde dans lequel il évolue ».
Au-delà du focus sur l’Oeil du doc proprement dit, la rencontre sera l’occasion d’un échange plus vaste autour du parcours et du travail de création des trois documentaristes, et de leur manière de se saisir de cet art visuel particulier – ce fameux « cinéma du réel » – comme moyen et lieu d’expression, d’engagement, de mémoire.
Cinéma
Une femme iranienne
Lundi 22 février 2016 à Madiana 19h30 en VO
Film de Negar Azarbayjani – 1h42 – 2015
Synopsis
Bien que Rana soit une femme traditionnelle, elle est forcée de conduire un taxi pour rembourser la dette qui empêche son mari de sortir de prison. Par chance, elle rencontre Adineh, en attente d’un passeport pour quitter le pays et ainsi échapper à un mariage forcé.
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Culturebox – France Télévisions
par Jacky Bornet
Une œuvre forte et inattendue, nouvelle démonstration de l’audace d’un cinéma iranien en constante mutation.
Ouest France
par Pierre Fornerod
Un propos virulent contre les interdits de la condition féminine.
L’Express
par Sandra Benedetti
Un espoir fou, peut être candide, traverse ce premier film sensible et culotté. Réalisé par une femme, bravade ultime en Iran.
Le Monde
par Noémie Luciani
Croisant les regards sans préjugés ni manichéisme, ce premier long-métrage un peu banal sur la forme réussit son portrait ambitieux d’un Iran tiraillé.
Le Journal du Dimanche
par Alexis Campion
Mené tambour battant entre parlotes et coup de démarreur, traits d’humour et rebondissements, ce film écrit au cordeau et magistralement interprété reflète avec adresse l’incroyable vitalité de citoyens sous surveillance, acculés au mensonge, à la fuite…voire aux transmutations les plus inattendues.
Cinéma
Nahid
Madiana : jeudi 25 février 2016 à 19h30
Film d’Ida Panahandeh – 1h44 – 2015
Synopsis
Nahid, jeune divorcée, vit seule avec son fils de 10 ans dans une petite ville au bord de la mer Caspienne. Selon la tradition iranienne, la garde de l’enfant revient au père mais ce dernier a accepté de la céder à son ex femme à condition qu’elle ne se remarie pas. La rencontre de Nahid avec un nouvel homme qui l’aime passionnément et veut l’épouser va bouleverser sa vie de femme et de mère.
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Dans “Nahid”, présenté à Cannes à Un Certain regard, la cinéaste iranienne fait le portrait d’une femme qui lutte pour sa liberté. Ses maîtres, ses inspirations, son parcours, ses envies… questionnaire premier film.
C’est l’effet Cannes, un état de fatigue et d’hypersensibilité maximale qui met tous les festivaliers sans dessus dessous : à la neuvième minute d’un entretien qui en dure une vingtaine, la cinéaste iranienne Ida Panahandeh, 36 ans, a tout à coup la voix qui se brise en évoquant son père, disparu alors qu’elle avait huit ans, que sa mère lui a toujours décrit « comme un homme très talentueux ayant emporté ses talents avec lui… » La traductrice verse une larme.
Cinéma
Le Président
Mardi 23 février à Madiana 19h30 en VO
Synopsis
Le Président et sa famille dirigent leur pays d’une main de fer, profitant d’une vie luxueuse pendant que ses sujets vivent dans la misère.Du jour au lendemain, un violent coup d’état met fin à cette dictature et le Président devient l’homme le plus recherché du pays. Avec son petit-fils de 5 ans, il tente alors de rejoindre la mer où un navire les attend pour les mettre hors de danger. Grimés en musiciens de rue, ils se retrouvent confrontés à la souffrance et à la haine que le Président a suscité…
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20 Minutes
par Caroline Vié
Un message d’espoir qu’on garde en tête en quittant cette œuvre généreuse.
Libération
par Guillaume Tion
Inspirée des printemps arabes, une fable drolatique de l’Iranien Mohsen Makhmalbaf qui en dit plus sur la survie en milieu hostile que sur l’aspiration d’un peuple à la liberté.
aVoir-aLire.com
par Ardrien Lozachmeur
(…) le film séduit par la pertinence des ses idées politiques et par certaines situations burlesques et poétiques qui le font sortir de son cadre théorique.
Cinéma
Ceci n’est pas une pipe, mais une fellation
— Par Marie-José Sirach —
Comment André Bonnet, un avocat qui défend « les valeurs judéo-chrétiennes », parvient-il à faire interdire d’exploitation des films ?
L’homme qui est parvenu à obtenir l’interdiction aux moins de 18 ans la semaine dernière d’Antichrist de Lars von Triers, mais aussi de Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, de Love de Gaspar Noé, ou encore de La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche et bientôt les Huit Salopards, de Quentin Tarantino s’appelle André Bonnet. À chaque fois, cet avocat, fondateur de l’association Promouvoir dans le but de défendre « les valeurs judéo-chrétiennes […] et faire obstacle à l’inceste, au viol, à l’homosexualité » obtient, après des procédures judiciaires acharnées, l’interdiction d’exploitation de films qui heurtent SA sensibilité. Proche des catholiques traditionalistes, il s’était distingué en mars 2001 sur le plateau de Ciel mon mardi ! en expliquant que « la pratique homosexuelle est contraire à la nature » et qu’il existerait « un lien manifeste, une corrélation statistique, entre homosexualité et pédophilie ».
Visiblement, cet homme jouit d’une grande influence, la justice se pliant bien souvent à ses injonctions.
Cinéma
Taxi Téhéran, via Madiana
Vendredi 26 février à 19h30
Ce taxi-là roule sans permis. Ce taxi-là n’est pas un taxi. C’est un plateau de cinéma clandestin, un camouflage monté sur roues, le véhicule d’un insoumis. Combien d’interdits l’Iranien Jafar Panahi (Le Cercle, Le Ballon blanc) brave-t-il en prenant lui-même le volant ? En installant une petite caméra dans l’habitacle ? Depuis 2010, pour avoir osé contester la réélection frauduleuse du président Mahmoud Ahmadinejad, le cinéaste n’a pratiquement plus aucun droit : ni parler en public, ni quitter le pays. Et surtout pas exercer son métier.
Et pourtant, il tourne. Taxi Téhéran (Ours d’or au dernier festival de Berlin) est sa troisième oeuvre « illégale ». Mais c’est aussi la première fois qu’il s’échappe au-dehors depuis sa condamnation. Le documentaire Ceci n’est pas un film (2011) et la fiction Pardé (2013) étaient restés « assignés à résidence », huis clos où bouillonnait sa réflexion d’artiste censuré, claquemuré. L’intérieur d’une voiture est certes exigu, et prolonge délibérément la même sensation carcérale. Mais c’est un enfermement différent. Dans les rues bruyantes et les rocades bétonnées de Téhéran, Jafar Panahi retrouve le monde, son monde.
Cinéma
Regards sur le cinéma iranien du 15 au 26 février
Séances VO de Tropiques-Atrium à Madiana
Taxi Téhéran
Jafar Panahi – 1h26 – 2015
Installé au volant de son taxi, Jafar Panahi sillonne les rues animées de Téhéran. Au gré des passagers qui se succèdent et se confient, le réalisateur dresse le portrait de la société iranienne entre rires et émotion…
Lundi 15 à 19h30
Vendredi 26 à 19h30
Nahid
Ida Panahandeh – 1h44 – 2015
Nahid, jeune divorcée, vit seule avec son fils de 10 ans. Selon la tradition iranienne, la garde de l’enfant revient au père mais ce dernier a accepté de la céder à son ex femme à condition qu’elle ne se remarie pas. Sa rencontre avec un nouvel homme qui l’aime passionnément va bouleverser sa vie de femme et de mère.
Mardi 16 à 19h30
Jeudi 25 à 19h30
Le Président
Mohsen Makhmalbaf – 1h58 – 2015
Le Président et sa famille dirigent leur pays d’une main de fer, profitant d’une vie luxueuse tandis que leurs sujets vivent dans la misère. Du jour au lendemain, un violent coup d’Etat met fin à cette dictature et le Président devient l’homme le plus recherché du pays.
Cinéma
« Spotlight » : une enquête fascinante!
— Par Guy Gabriel —
Spotlight – Réalisateur : Tom McCarthy Avec : Mark Ruffalo, Liev Schreiber, Michael Keaton
Rachel McAdams, Stanley Tucci Genre : Thriller, drame Durée : 2h08mn
Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe (couronnée par le prix Pulitzer) qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Église Catholique. Une équipe de journalistes d’investigation, baptisée « Spotlight », a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde. L’enquête révélera que L’Église Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston, et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier
Spotlight se situe dans la lignée des grands films sur le journalisme d’investigations ; on pense aux films
» Les Hommes du Président » (Alan J.Pakula) ou, à « Zodiac» (David Fincher déjà avec Mark Ruffalo) ; des films où, au-delà du sujet, essentiel, qui n’est jamais sacrifié, on voit poindre un vibrant plaidoyer pour le métier de journalisme, notamment celui de la presse locale.
Cinéma
« Demain » : un phénomène de société
Synopsis
Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l’éviter. Durant leur voyage, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain…
Mélanie Laurent et Cyril Dion rêvent d’un autre monde dans « Demain »
INTERVIEW– L’actrice-réalisatrice et Cyril Dion, cofondateur du mouvement Colibris avec Pierre Rabhi, réalisent « Demain », un documentaire sur les alternatives existantes pour construire un avenir meilleur. Rencontre avec un binôme engagé.
Mélanie, comment Cyril vous a-t-il convaincue de co-réaliser ce film avec lui ?
Mélanie Laurent. J’avais rencontré Cyril par l’intermédiaire de Pierre Rabhi et il m’avait proposé de me montrer des initiatives qui « changent le monde ».
Cinéma
Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que Chocolat
À Madiana à partir du 5 février 2016
Omar Sy rend son personnage de chocolat très contemporain, James Thierrée, petit-fils de Chaplin, endossant le costume de Footit avec une grande justesse.
Avec Omar Sy dans le rôle-titre face à James Thierrée, le film de Roschdy Zem insiste sur le duo Foottit et Chocolat, au risque de faire quelques raccourcis.
Chocolat est l’histoire d’une ascension fulgurante et d’un effacement. Une trajectoire édifiante comme les aime le cinéma. Rafael Padilla, alias Chocolat, joue les sauvages dans un cirque minable lorsqu’il rencontre Foottit, un clown déjà célèbre, avec qui il crée à Paris le fameux duo Foottit et Chocolat, le clown blanc et l’auguste.
Dans la vie comme sur scène, tout les oppose. Foottit est aussi taciturne et secret que Chocolat est charmeur et flambeur. Le film de Roschdy Zem se concentre sur la relation entre les deux hommes, leur compagnonnage, leurs rivalités, et l’ambiguïté sur laquelle reposent leurs numéros : le Blanc frappe et le Noir reçoit les gifles. Mais Chocolat fait bien la différence entre la scène et la vie. Face à l’épicier Félix Potin, qui veut utiliser son image dans une publicité, il se rebelle et refuse d’être caricaturé.
Cinéma
Spotlight ou l’Église pédophile
A Madiana. Séances à 19h 30 et 22h 30.
Ce film, réalisé par Tom McCarthy, aborde sans détour la question de la pédophilie dans l’Eglise catholique. Une équipe de journalistes d’investigation (le « spotlight »), travaillant au Globe de Boston, ayant reçu le feu vert de leur patron (juif, célibataire, venu d’ailleurs et, pire que tout à Boston, qui n’aime pas le base-ball), enquête sur les prêtres ayant commis des actes de pédophilie, à l’encontre d’enfants, garçons ou filles, de quartiers défavorisés. Ces prêtres ont parfois été discrètement écartés par l’archevêque, tout en pouvant récidiver ailleurs. Malgré les pressions (ne serait-ce que le lectorat à majorité catholique mais aussi une Église toute puissante à Boston, tirant « toutes les ficelles », capable de faire disparaître des pièces judiciaires au sein même du Palais de Justice), il s’agit non pas de dénoncer le comportement de tel individu, ou de révéler les petits arrangements qui ont pu être conclus avec des avocats, mais de mettre en évidence tout un SYSTEME, à l’échelle de la ville, mais aussi de l’ensemble des États-Unis et finalement du monde entier.
Cinéma
« Substitute » un film de Fred Poulet & Vikash Dhorasoo
Mardi 2 février à 19h. Tropiques-Atrium
Synopsis :
L’histoire commence le 6 avril 2006. Fred Poulet propose au footballeur Vikash Dhorasoo de lui confier deux caméras super 8, pour qu’il filme son quotidien jusqu’au 9 juillet, date de la finale de la Coupe du Monde de football à Berlin. Ensemble ils écriront le film au jour le jour, au Havre, à Paris, puis en Allemagne, dans des chambres d’hôtel, dans le bus ou au téléphone. Un peu dans les Stades aussi. Vikash Dhorasso jouera 16 minutes lors de cette Coupe du Monde à rebondissements qui verra l’équipe de France atteindre la finale pour la 2e fois de son histoire.
Substitute est le journal intime de ce « douzième homme ».
La presse en parle :
Si la mélancolie et la frustration transpirent sur la pellicule super-8, l’humour n’est pas absent lors de certaines séquences. A voir !
(…) ceux qui traquent l’aventure humaine derrière l’enjeu des matchs, apprécieront cette forme inédite de témoignage, à mille lieues du prémâché médiatique qui entoure le sport de haut niveau (…) Substitute donne un petit coup de frais…
A des années-lumière des images high-tech qui accompagnent d’habitude la couverture télé du ballon rond, Substitute surprend et rafraîchit par sa modestie et sa sincérité.
Cinéma
Hommage à Jacques Rivette
C’est un immense cinéaste, le plus secret sans doute de la « bande des quatre » de la Nouvelle Vague, qui vient de nous quitter. Jacques Rivette est parti ce matin. Je veux dire à sa famille et à ses proches toute mon émotion, toute ma tristesse.
Jacques Rivette ne se contentait pas de faire du cinéma : il le vivait. Entre l’ancien assistant de Jean Renoir et la pellicule, un corps-à-corps, ou presque, s’installait. Cette façon qu’il avait de rendre le temps si palpable en l’étirant à volonté était tout simplement introuvable ailleurs. Remémorons-nous un instant Out 1 ou Céline et Julie vont en bateau. Le cinéma s’y donne à nous comme expérience, dans tous les sens du terme : ce sont des fragments de vie qui s’en exhalent. Ce sont des audaces formelles qui sont éprouvées. C’est l’existence qui se donne à voir comme celle du funambule qui marche sur son fil : l’existence comme perpétuelle mise en danger de soi.
Depuis Le coup du Berger, qui contribua à lancer la Nouvelle Vague, Rivette expérimente, et nous laisse expérimenter avec lui.
Cinéma
Va y avoir du sport… au Tropiques-Atrium !
VIKASH DHORASOO à la rencontre des jeunes Martiniquais mardi 2 février
Va y avoir du sport… à Tropiques-Atrium !
Vikash Dhorasoo va balader ses crampons en Martinique à l’occasion de la projection de SUBSTITUTE, un film documentaire consacré à son expérience de remplaçant sur le banc de touche, lors de la coupe du Monde 2006.
Défenseur d’un football éthique, le sportif viendra pour rencontrer des lycéens, collégiens et jeunes de la PJJ, tous bénéficiant, depuis le 5 janvier, d’ateliers d’écriture et de réalisation documentaire.
C’est dans le cadre de l’Oeil du Doc, une action portée par Tchok en Doc, que ces 200 jeunes participent à des ateliers animés par des professionnelles du documentaire. La mission : développer un regard critique sur les images déversées en flux sur les écrans. Les jeunes réaliseront, en outre, des courts films qui seront projetés à l’issue des 3 mois d’atelier.
Mais en attendant de montrer leurs propres réalisations, ce sont eux qui seront sur le banc de touche de l’Atrium pour regarder Substitute et discuter avec Vikash Dhorasoo et Fred Poulet, le co-réalisateur du film !
Cinéma
De Carol à The Danish Girl : ce si long chemin vers soi-même !
— Par Janine Bailly —
À l’heure où, dans l’île sœur, on déplore les actes de torture commis à l’encontre d’un jeune homme en raison de sa seule orientation sexuelle, à l’heure où Christiane Taubira, ardente avocate du Mariage pour tous, doit à mon grand regret quitter un gouvernement devenu par trop réactionnaire, deux films à Madiana nous invitent à repenser notre rapport aux autres, qu’ils nous soient semblables ou différents.
Bien loin des scènes torrides, un brin sulfureuses, qu’Abdellatif Kechiche nous montra dans La vie d’Adèle, c’est tout en subtilité et en élégance qu’ici on nous parle de ceux qui, en des temps pas si lointains, et qui peut-être perdurent, furent mis au ban de leur famille comme de la société. Ce choix de la délicatesse et de la pudeur n’exclut pourtant pas la dure réalité de la violence exercée à l’encontre d’hommes et de femmes écorchés vifs, violence souvent sourde et insidieuse, mais violence tout autant condamnable et destructrice !
Carol, de Todd Haynes, illustre la rencontre amoureuse, dans l’euphorie des préparatifs et des éclats de Noël, d’une grande bourgeoise (Cate Blanchett) et d’une jeune vendeuse de jouets au physique androgyne (Rooney Mara, Prix d’interprétation féminine à Cannes en 2015).
Cinéma
La folie de Marguerite
Par Selim Lander
André Marcon, Catherine Frot et Denis Mpunga incarnent au cinéma, respectivement le comte de Beaumont, la comtesse épousée pour son argent et enfin le majordome noir en proie à de troubles sentiments qu’il exorcise en photographiant la comtesse dans les tenues de scène, parfois un peu osées, qu’elle collectionne. Car elle est passionnée d’opéra au point de travailler plusieurs heures par jour les grands airs du répertoire. Même si la musique est chez elle une passion ancienne, elle s’y est littéralement plongée après son mariage, compensant ainsi la négligence dans laquelle la tient un mari volage. Las, elle chante (très) faux.
Tout cela se passe dans le beau monde, l’argent ne manque pas. Ce sont les années folles, la comtesse est contente de s’encanailler dans des boites interlopes conduites par des jeunes gens autant intéressés par son argent qu’émus par son rêve impossible. Car elle s’imagine en diva. Et personne n’a osé lui révéler que même son argent sera impuissant à réaliser ce genre de miracle. Son argent qui n’a servi qu’à l’isoler dans le monde fantasmagorique où elle a plongé jusqu’à s’y noyer…
Cinéma
La folie de Saul
— Par Selim Lander —
Le Fils de Saul, ce film hongrois de Lazlo Nemes qui a reçu un accueil plutôt enthousiaste de la critique, qui est donné favori pour recevoir l’oscar du meilleur film en 2016, aurait pu s’intituler tout aussi bien la folie de Saul. L’histoire, comme on sait, se déroule dans un camp de concentration. Saul fait partie d’un Sonderkommando, il est un ouvrier de l’industrie nazie de la mort : il réceptionne les déportés à la descente du train ou des camions, les conduit au vestiaire, les fait se déshabiller, les dirige vers la « douche », en fait la chambre à gaz, puis débarrasse les cadavres. Le premier mérite du film est peut-être de nous rappeler cette réalité : oui, les camps de la mort ont existé en Europe, il n’y a pas tant d’années que cela, et les ouvriers de cette industrie hors norme n’étaient pas tous de farouches antisémites, il y avait parmi eux des juifs, comme Saul, pris dans la logique implacable de la terreur et contraints de participer au génocide de leur propre race.
Cinéma
« Retour au cahier » des sœurs Kanor
Jeudi 28 janvier 2016 à 18h 30. Médiathèque du Saint-Esprit.
Les sœurs martiniquaises Fabienne et Véronique Kanor, respectivement écrivain et réalisatrice, mettent la dernière main à un documentaire sur le « Cahier d’un retour au pays natal » d’Aimé Césaire, qui sortira à la fin du mois de juin.
Le sujet du film est surtout consacré au poète Aimé Césaire, inséparable de son œuvre littéraire majeure, le Cahier d’un retour au pays natal. Le Cahier est en effet le livre emblématique de l’écrivain martiniquais, un ouvrage qui a eu au fil du temps un retentissement dans le monde entier. La préparation et le tournage du film ont conduit Véronique et Fabienne Kanor en Martinique, en Croatie, où Césaire commença à rédiger son texte, et dans l’Hexagone où le cofondateur du mouvement de la négritude vécut dans sa jeunesse et publia ses livres.
Avec un petit budget de 38.000 euros, les réalisatrices se sont accrochées malgré les galères, et sans rémunération. Le documentaire de 52mn, intitulé « Retour au Cahier », est actuellement en fin de montage. Il sera diffusé à la fin du mois de juin par France Ô et le réseau des chaînes Outremer 1ere, qui l’ont coproduit.
Cinéma
Ateliers d’écriture et de réalisation de films documentaires
L’oeil du doc est une action portée par tchokendocasso@gmail.com
Facebook : L’oeil du doc
- Première projection le jeudi 28 janvier à la Médiathèque du Saint-Esprit avec le documentaire de Véronique et Fabienne Kanor, RETOUR AU CAHIER, un read-movie qui retrace l’aventure du Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire.
- Deuxième projection le mardi 2 février à Tropiques-Atrium avec SUBSTITUTE de Fred Poulet et VIkash Dhorasoo, en présence du réalisateur et du footballeur, personnage principal du film.
POURQUOI OUVRIR L’OEIL DES JEUNES AU DOCUMENTAIRE ?
Dans une société dominée par l’image, impossible de faire et de dire le monde sans elle ! Pourtant nous n’avons jamais été aussi pauvres d’esprit que depuis que nous sommes pleins aux as d’images ! Certaines sont justes et nécessaires. Beaucoup sont toxiques et rendent ababa : images-colon envahissant l’imaginaire, images-parasites empêchant la réflexion, images-chiendent difficiles à arracher… Une submersion qui déroute les jeunes esprits ignorant des procédés de manipulation propres à cette image qui, aujourd’hui, règne en maitre. Cette surabondance a créé du vide.
C’est dans cette béance que s’inscrivent les ateliers proposés aux élèves des collèges, lycées généraux, professionnels ou agricoles comme aux jeunes pris en charge par la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
Cinéma
Au-delà des montagnes
— Par Selim Lander —
A Madiana. Séance V.O.
Une rue d’une bourgade chinoise pas encore touchée par la modernité ; la même bourgade vue de l’autre côté du fleuve qui la baigne, à moitié pris par les glaces ; un scooter et une Volkswagen (en 1999), une Audi (en 2014) ; des trains vieillots ; une mine de charbon ; une pagode perdue dans le paysage minier ; deux trousseaux de clés en gage d’amour fidèle ; deux chiens ; des vues à couper le souffle sur une ville moderne de la côte australienne ; l’océan Pacifique.
Un couple chinois qui se fait photographier en tenue de cérémonie, avant le mariage devant la photo de l’opéra de Sydney (en 1999) ; seul le futur mari partira finalement pour l’Australie, avec leur fils « Dollar », après le divorce. En 2024, Tao, l’épouse délaissée, assiste au mariage d’une amie avec un Français. Avant de se décider à se marier, Tao a hésité entre Liang-zi, un mineur pauvre et peu communicatif, et Zhang, un jeune homme d’affaires en pleine ascension sociale. Celui-ci, comme de juste, l’emporta.
Cinéma
Carol : un vrai beau film!
— Par Guy Gabriel —
Vu à Madiana. Séance VO.
Carol – Réalisateur : Haynes Todd. Acteurs : Cate Blanchett, Sarah Paulson, Rooney Mara, Kyle Chandler, Cory Michael Smith Genre : Drame, Romance, Mélodrame Nationalité : Américain, Britannique Durée : 1h58mn
Dans le New York des années 1950, Thérèse, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d’un mariage peu heureux. À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle.
Amours interdites, solitude et différence, voilà ce que l’on pourrait considérer comme les éléments essentiels de ce qui nous ramène aux mélos flamboyants des Douglas Sirk ou Billy Wilder ; tout cela, sans l’ombre d’une nuance péjorative.
Tiré du roman (semble-t-il autobiographique) d’une romancière de haut niveau, puis qu’il s’agit, ni plus, ni moins de Patricia Highsmith*, qui signe son roman sous le pseudo de Claire Morgan. (The price of salt)
En effet, on est au début des années 50 (1954), et l’homosexualité est considérée comme une tare, une maladie dont il faut se soigner ; seulement, l’amour étant ce qu’il est, il faut savoir assumer sa passion ; ce que vont faire Thérèse et Carol ; d’un côté, la petite vendeuse émerveillée, de l’autre, la grande bourgeoise qui a mal du côté du cœur, car elle est en instance de divorce, mais merveilleuse.