— par Janine Bailly —
En ce mois de janvier, comme en écho à une actualité brûlante, il aura beaucoup été question des femmes sur nos écrans, et à travers elles, du monde comme il va, ou comme il trébuche.
La Douleur d’abord, film tant attendu, et que grâce à Steve nous pûmes voir presque aussi rapidement que dans l’hexagone. Tout a été dit, et de façon dithyrambique, sur cette adaptation de deux récits tirés du recueil de Marguerite Duras, celui au titre éponyme, et Monsieur X. dit ici Pierre Rabier. C’est cette deuxième nouvelle qui constitue la première partie du film, où l’on voit la jeune Marguerite, incarnée par une Mélanie Thierry à la douceur fragile et forte tout à la fois, tisser des liens avec un agent de la Gestapo, un Benoît Magimel alourdi, enlaidi, au regard insondable et qui semble guetter sa proie. Une relation ambigüe, par laquelle la jeune femme espère maintenir le lien avec son mari Robert Antelme, résistant déporté à la suite de la destruction de son réseau. Emmanuel Finkiel, le réalisateur, explique ainsi ce choix : « L’histoire de Rabier est davantage dans l’action, elle permettait de tendre un fil qui relève presque du suspense ».