Catégorie : Cinéma

Favoriser le développement du cinéma dans les DROM

Des auteurs, réalisateurs et producteurs martiniquais prennent officiellement position contre le gel du taux actuel de la TSA à 3%

—Communiqué —

Les groupements professionnels AUTREAM (AUTeurs REAlisateurs de Martinique) et SPICAM (Syndicat des Producteurs Indépendants du Cinéma et de l’Audiovisuel de Martinique) associés à des réalisateurs et des producteurs indépendants, s’opposent radicalement au gel du taux actuel de la TSA à 3% demandé par le SECOM (Syndicat des Exploitants de salles de cinéma Outre-mer) pour les cinémas des départements et régions d’Outre-Mer.

Pour rappel, la TSA (taxe spéciale additionnelle) est une taxe créée en 1948 par le CNC (Centre National du Cinéma et de l’Image Animée), directement prélevée sur chaque ticket de cinéma vendu. Elle est à un taux plein et unique de 10,72 % dans l’hexagone depuis 2007.

La Loi 2014-1655 de Finances rectificatives pour 2014 a imposé la mise en place de la TSA au 1er janvier 2016 dans les DROM selon l’échelonnement suivant jusqu’en 2022 : 1% en 2016 – 2% en 2017 – 3% en 2018 – 5% en 2019 – 6,5% en 2020 – 8% en 2021 – 10,72% en 2022.

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« Mektoub my love » : Kechiche se laisse aller

— Par Selim Lander —

Un film qui s’étale sur près de trois heures, sans aucune intrigue véritable, avec des séquences qui durent jusqu’à plus soif : tout au plaisir de montrer son petit monde de Maghrébins installés sur la rive de la Méditerranée, côté français, Abdellatif Kechiche n’a pas cru devoir se retenir, quitte à user les nerfs des spectateurs… qui ont néanmoins, lors de la séance à laquelle nous avons assisté, tous (et nous donc) bu le calice jusqu’à la lie.

Il est vrai que le film commence très fort par une scène de lit entre la star du film, Ophélie (Ophélie Bau) et Tony (Salim Kechiouche), le coq de la bande de jeunes gars et filles qui sont les principaux personnages du film, séquence qui manquerait de piment – encore que : on sait depuis la Vie d’Adèle ce que Kechiche est capable de tirer de ce genre de scènes (ou de ces scènes de genre) – si elle n’était observée par Amin (Shaïn Boumedine), l’(anti)héros du film. En effet, contrairement à tous les autres mâles de Mektoub…, dragueurs impénitents, Amin a un problème avec les filles, n’osant même pas « s’attaquer » à celles qui le draguent ostensiblement (car il est plutôt beau gosse).

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« Ouaga girls » de Theresa Traore Dahlberg

— Par Selim Lander —

Pas un docu-fiction, Ouaga Girls est à ranger dans la catégorie des faux-vrais documentaires. Vrai parce que les personnages d’apprenties, de professeurs, de garagistes, etc. sont interprétés par de vrais apprenties, professeurs, etc. Faux parce que, sauf erreur, le film est scénarisé, les dialogues ont été répétés et les scènes rejouées autant de fois que nécessaire. Ceci admis, le film reste une formidable incursion dans un univers complètement exotique pour les spectateurs occidentaux auxquels ce film est destiné en priorité (produit avec des fonds suisses et français, présent dans les festivals internationaux), même s’il peut atteindre aussi, quoique plus difficilement, le public africain.

Sans vouloir faire la leçon à nos collègues critiques de cinéma plus patentés que nous-même, le statut de ces films qui visent deux publics radicalement différents (pour ne pas dire aux antipodes l’un de l’autre) mériterait d’être mieux examiné. Ouaga Girls, par exemple, est centré sur quelques élèves d’une institution burkinabé destinée à former des jeunes femmes (uniquement des jeunes femmes) aux métiers de l’automobile, héritage probable de l’ère Sankara et de l’orthodoxie communiste suivant laquelle, rappelons-le, il n’y a pas de métier spécifiquement masculin ou spécifiquement féminin.

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« Hôtel  Salvation» de Shubhashish Bhutiani : mourir à Bénarès

— Par Selim Lander —

Mourir, est-ce enfin le moment pour l’âme de se libérer des tracas de l’existence ? Pour l’Occidental qui ne croit plus à dieu ni à diable, la croyance des hindous apparaît infiniment naïve, et même quelque peu contradictoire puisque l’âme est amenée à se réincarner dans une autre créature qui aura également son lot de tracas. Mais comment ce même Occidental ne serait-il pas envieux d’une culture qui apprivoise la mort à ce point-là ? Telle est certainement l’impression dominante qu’on retirera d’un film qui aborde ce sujet délicat entre tous avec une infinie délicatesse, gommant tous les aspects les moins ragoutants de la mort à Bénarès, la puanteur des bûchers, l’eau souillée du Gange dans laquelle les fidèles n’hésitent pas à s’immerger complètement, et même, réduits à la dernière extrémité, d’en boire l’eau réputée sacrée. Comment oserions-nous, au demeurant, critiquer ces mœurs ? Question pollution, nous n’avons rien à apprendre de personne. Les Parisiens en savent quelque chose qui boivent certes de l’eau potable mais respirent une atmosphère qui les rend malades. Quant aux Martiniquais qui boivent, avalent des produits chlordéconés et battent des records en matière de cancer, ils seront bien les derniers à se moquer des Indiens.

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T.S.A. : oui, mais à quel taux pour les DROM ?

Les cinémas des DROM ont des charges spécifiques qui ne leur permettent pas de supporter les mêmes taux de TSA que la métropole.

— Par Alexandra Élizé —

Le syndicat SECOM (Syndicat des Exploitants de Cinéma Outre Mer) regroupe les exploitants de cinémas de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Réunion. Il s’est constitué car une taxe appelée TSA (Taxe Spéciale Additionnelle) s’impose dans les DROM depuis 2016 avec une progressivité sur 7 ans, au terme desquels il y aura un alignement total sur le taux métropole soit en 2022. Cette taxe représente en métropole 10,72% du chiffre d’affaire. Depuis la mise en place de la TSA en 1948, les DROM ont toujours été exclus notamment car cette taxe semblait trop importante au regard des coûts d’investissements (quand un cinéma coûte 10 millions € en France métropolitaine, il coûte 15 millions € aux Antilles à cause de l’éloignement et des normes anti-cycloniques et parasismiques exponentielles puisque le bâtiment est constitué de salles de cinéma, par essence, très grandes et donc plus onéreuses à mettre aux normes que des petites pièces) et des charges d’exploitations plus importantes que la métropole et cela à cause, de l’éloignement, du décalage horaire, des surcoûts des micro marchés, du contexte social et environnemental.

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The third murder

Jeudi 24 mai 2018 à 19h 30 Madiana en V.O

De Hirokazu Kore-eda
Avec Masaharu Fukuyama, Koji Yakusho, Suzu Hirose plus
Genres Drame, Policier
Nationalité Japonais

Synopsis :
Le grand avocat Shigemori est chargé de défendre Misumi, accusé de vol et d’assassinat. Ce dernier a déjà purgé une peine de prison pour meurtre 30 ans auparavant. Les chances pour Shigemori de gagner ce procès semblent minces, d’autant que Misumi a avoué son crime, malgré la peine de mort qui l’attend s’il est condamné. Pourtant, au fil de l’enquête et des témoignages, Shigemori commence à douter de la culpabilité de son client.

La presse en parle :

L’Humanité par Dominique Widemann
Le cinéaste japonais aborde pour la première fois le thriller judiciaire, qu’il tisse avec ses thèmes récurrents, drames familiaux et filiations. Une réussite spectaculaire.

aVoir-aLire.com par Gérard Crespo
La délicatesse du cinéma de Kore-eda est ici greffée à une trame policière surprenante. Ou comment renouveler son art tout en lui restant fidèle.

Bande à part par Danièle Heymann
Intrigue austère, dont Kore-eda s’empare sans trembler. Semblant mettre à l’épreuve ses propres ressources d’empathie et de résilience si prégnantes dans son œuvre, il va, comme l’avocat, tenter de dynamiter en douceur les plus brutales évidences.

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Rencontres Cinémas Martinique 2018 Part 2

Du 23 mai au 5 juin 2018 à Madiana

— Présentation Steve Zébina —

Le temps comme mesure, celui d’histoires vécues, d’histoires imaginées, d’histoires racontées. Pour cette 13 e édition, nous avons choisi l’ancrage temporel comme fil conducteur de notre voyage. Un voyage qui ravive les mémoires, questionne le temps présent et se tourne vers l’avenir.
Les films s’immiscent dans la vie de ceux qui les regardent ; aimés, détestés, ils ne laissent jamais le spectateur indifférent. Une relation intime et sentimentale qui « colonise notre inconscient » nous dit Wim Wenders. Ils sont le reflet d’une histoire familiale, d’une génération, d’une époque.

Voir le programme

De ces souvenirs, de cette intimité se dessine une véritable mémoire collective.
Ces films « qui nous ont fait », pour reprendre la formule de Martin Scorcese, n’ont pas de frontières. Une conviction que nous avons portée depuis plusieurs années en présentant des œuvres du monde entier. Elles ont toujours révélés qu’au-delà des connotations culturelles, se trouve une même humanité, traversée par les mêmes rêves et espoirs, par les mêmes émotions.…

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Un Festival au miroir de la violence du monde

— Par Dominique Widemann —
Festival de Cannes 2018. Opprimés, affamés, humiliés, pourchassés, les invisibles gagnent souvent le premier plan. Il faut dire que malheureusement, ils constituent une considérable majorité représentative.
Le jury présidé par Cate Blanchett a remis une Palme d’or au film du japonais Kore-eda Hirokazu. Un bonheur pour nous au fil d’une sélection qui présentait nombre de films de haut niveau. Quelques uns nous ont moins convaincus mais c’est la règle du jeu. Un plaisir en soi. Les bilans cannois reflètent chaque année la diversité des goûts et des couleurs mais il est rare que s’imposent des lignes directrices, que des thématiques se dessinent par la récurrence des propos, sauf à tirer des traits communs un peu artificiels. Cette édition 2018 fait exception. Opprimés, affamés, humiliés, pourchassés, les invisibles gagnent souvent le premier plan. Il faut dire que malheureusement, ils constituent une considérable majorité représentative. Les traitements sont singuliers. La qualité du regard varie de l’éthique poétique et lumineuse de Kore-eda au pire de l’exploitation spectaculaire telle que la pratique Nadine Labaki. La famille de miséreux à laquelle échappe le petit Zain se retrouve en supplément affligée de crasse, d’une brutalité sans vergogne.

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Le palmarès du Festival de Cannes

«Allez, on remballe le Festival», comme l’a annoncé Edouard Baer, le maître de cérémonie ce samedi soir.Voici les prix décernés :
– La Palme d’or a été attribuée au japonais Hirokazu Kore-Eda pour «Une affaire de famille».
– Le Grand prix du Festival de Cannes a été décerné à Spike Lee pour «BlacKkKlansman».
– Le prix du Jury a été attribué à Nadine Labaki pour «Capharnaüm».
– Une Palme d’or spéciale a été remise à Jean-Luc Godard pour «Le livre d’image».
– Le prix d’interprétation masculine récompense l’acteur Marcello Fonte pour son rôle dans «Dogman» de Mateo Garrone.
– Le prix de la mise en scène a été attribué à Pawel Pawlikowski pour «Cold War».
– Le prix du scénario a récompensé deux films : «Trois Visages» de Jafar Panahi, et «Lazzaro» de Alice Rohrwacher.
– Le prix d’interprétation féminine revient à l’actrice kazakhe Samal Yeslyamova pour «Ayka» de Sergueï Dvortsevoy
– La Caméra d’or, récompensant un premier film toutes sections confondues, a été décernée à Lukas Dhont, le jeune réalisateur de «Girls».
– La Palme d’or du court-métrage a été attribuée à Charles Williams, pour «All these creatures».

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Cannes/Quinzaine des Réalisateurs: Gaspar Noé et Pierre Salvadori primés

Les réalisateurs Gaspar Noé (« Climax ») et Pierre Salvadori (« En liberté ») ont été récompensés ce jeudi soir à la Quinzaine des Réalisateurs, a annoncé la section cannoise qui fêtait cette année ses 50 ans.

Six films français figuraient sur les 20 programmés au cours de cette édition, la dernière du sélectionneur Edouard Waintrop. Il sera remplacé l’an prochain par l’Italien Paolo Moretti, un ancien de la Mostra de Venise.

Pour son 50e anniversaire, la Quinzaine des réalisateurs a décerné l’Art Cinéma Award à « Climax » du sulfureux Gaspar Noé. Celui qui avait choqué la Croisette en 2002 avec « Irréversible » a de nouveau entraîné le Festival de Cannes au bord du malaise avec « une histoire poisseuse et obsédante ».

Attendu en salles en 19 septembre, ce sixième long métrage renouvelle l’exercice transgressif et subversif qui définit son oeuvre, avec cette fois l’histoire vraie d’une fête privée qui dégénère en chaos absolu. En 2015, son film « Love » avait aussi fait scandale avec des scènes de sexes crues.

Aux antipodes, le réalisateur Pierre Salvadori a été reçu le prix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) pour « En liberté! 

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Femmes du chaos Vénézuélien

Date de sortie 4 juillet 2018 (1h 23min)
De Margarita Cadenas
Avec acteurs inconnus
Genre Documentaire
Nationalité français

Synopsis
Cinq femmes, de milieux et de générations différentes, dressent le portrait d’un pays en perdition, d’une crise sans précédent que traverse actuellement le Venezuela. Suivies dans leur quotidien, elles témoignent de l’urgence de la situation chaotique dans laquelle est plongé le peuple, en abordant pour chacune d’elles les difficultés de pénurie alimentaire, de médicaments et de matières premières ainsi que la problématique de prisonniers politiques, d’injustice, et de criminalité. La démarche étant de partir d’un cas particulier pour extrapoler et dépeindre une vision globale du pays.

La majorité de l’équipe de tournage et les loueurs de matériel vénézuéliens ont décidé de garder l’anonymat par crainte de représailles.

« … un pays que j’ai connu par le passé riche, beau, prospère, et que je vois aujourd’hui sombrer de plus en plus dans le chaos »
Margarita Cadenas – Réalisatrice
“ … a country that I once knew to be rich, beautiful, and prosperous, but I now see sunk more and more into chaos”
Margarita Cadenas – Director

Au Venezuela, la crise économique s’installe durablement.

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La cause noire s’invite sur le tapis rouge du Festival de Cannes 2018

Avec l’offensif Spike Lee en compétition, l’engagée Ava DuVernay dans le jury et une montée des marches d’actrices noires et métisses ce mercredi soir, la question de la présence des Noirs au cinéma s’invite au Festival de Cannes.
Après la montée des marches de 82 femmes samedi au nom de « l’égalité salariale » entre hommes et femmes dans le 7e Art, 16 actrices françaises noires et métisses ont occupé le tapis rouge mercredi en fin d’après-midi pour dénoncer les rôles interdits et les clichés racistes dans le cinéma français.

Emmenées par Aïssa Maïga, la comédienne à l’origine du livre collectif « Noire n’est pas mon métier », les actrices françaises ont été accueillies en haut des marches du Palais des festivals par la chanteuse burundaise Khadja Nin, membre du jury de la 71e édition.
Pour les photographes, les seize femmes, parmi lesquelles Eye Haidara, Sonia Rolland ou Firmine Richard, ont aussi levé le poing avant de rentrer dans la salle pour la projection du film « Burning » du Coréen Lee Chang-dong.

Pour cette montée des marches symbolique, elles étaient habillées par la maison Balmain, dont le directeur artistique, Olivier Rousteing, est lui-même métis et attaché aux questions de diversité dans la mode.

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« Les amants de couleur » de Carl Jaro

Le 17 mai 2018 à Un Oeuf de 18h à 22 h : Amour, humour et convivialité contre la discrimination

Dans le cadre de la journée contre l’homophobie et la transophobie, Kap Caraïbe a choisi de projeter « Les Amants de couleur » , un court métrage d’un réalisateur franco-haïtien, Carl Jaro. Des clips musicaux, des vidéos humoristiques, didactiques, informatives ou encore touchant à l’art seront également diffusés. L’objectif est d’aborder différentes thématiques afin de libérer la parole. « En Martinique, on parle facilement de sexe, parfois de façon très crue mais on parle peu d’amour et de tendresse » , explique Mathieu Guérard.
– Le 17 mai, de 18 à 22 heures à Un Oeuf – maison d’artistes, 19 rue Garnier-Pagès. Les projections du court métrage et des vidéos seront suivies d’une rencontre avec d’autres associations.

Cinéma : « Les amants de couleur » de Carl Jaro
Synopsis :
Yann est amoureux d’Aman, ils vivent une belle aventure entre hommes. Mais cette idylle va être dérangée par une femme qui veut contraindre Yann à une relation hétérosexuelle. Un trouble entre les deux amants homosexuels et une vie amoureuse déchirée pour Yann, qui souffre des préjugés et de l’homophobie de cette intrigante.

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Oui, Madame Conconne, il faut accepter de payer 85 cents de plus sa place de cinéma!

— Par Roland Sabra —

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Les parlementaires des Antilles et de la Guyane ne doivent aller très souvent au cinéma là où ils ont été élus ; à moins que leurs gouts en la matière épousent l’indigence programmatique de leur région d’élection. Ils ont été jusqu’à présent majoritairement hostiles à doter leur cher pays des moyens de s’émanciper de la tutelle que fait peser sur les amateurs de cinéma le monopole de distribution de films que possède une famille martiniquaise non seulement sur la Martinique mais aussi en Guadeloupe et en Guyane. Parler d’indigence est en-dessous de la réalité. Il s’agit en fait d’un processus d’acculturation de la jeunesse des ces régions, plus précisément d’un travail d’américanisation, de diffusion des normes et valeurs de la société étasunienne, une valorisation de la violence des rapports sociaux, de l’individualisme, le culte de l’argent facile comme seul moyen de réalisation. Comme si la lutte contre l’assimilation consistait à se choisir un autre maître plus puissant que celui que l’on combat. Les distributeurs de film, il faudrait écrire LE distributeur de films de la zone n’est pas responsable de la montée de la violence, mais les films qu’il choisit légitiment en en faisant un objet « artistique », le recours à la violence pour des jeunes en situation de désespérance si ce n’est en perdition (60% de chômeurs chez les 18-25 ans).

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La couleur à l’écran,

— Par Max Pierre-Fanfan —
Le cinéma français comme la télévision se font l’écho de préjugés et de stéréotypes… Ces deux médias tournent encore trop souvent en « blanc…et… noir »; dans une société française si riche pourtant de ses couleurs et de sa diversité.
En effet, alors que le festival de Cannes bat son plein, des actrices noires et métisses dénoncent un racisme latent dans le cinéma français. Seize comédiennes(dont Eye Haïdara, nommée aux Césars) mettent l’accent sur, « les manifestations de racisme ordinaire entendues dans l’exercice de leur travail ». Elles veulent ainsi provoquer un sursaut contre les productions encore teintées de clichés hérités d’un autre temps. Ces seize artistes ont recensé dans un livre intitulé, « Noire n’est pas mon métier », des plaisanteries douteuses, voir racistes entendues dans l’exercice de leur métier: « vous parlez africain »… « Heureusement que vous avez les traits fins »… « Notre présence dans les films français est trop souvent due à la nécessité incontournable ou anecdotique d’avoir un personnage noir…Les choses évoluent mais tellement lentement », constate l’actrice Aïssa Maïga.

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Ouverture du festival de Cannes 2018

VIDÉO – Découvrez la sélection officielle de la 71e édition, présidée par Cate Blanchett, dévoilée jeudi par Thierry Frémaux. Dix-huit films sont en lice pour décrocher la Palme d’or, quinze dans la catégorie Un certain regard, sept en séances spéciales et deux en séance de minuit.

La sélection des films qui concourront à Cannes a été dévoilée ce jeudi par Pierre Lescure et Thierry Frémaux. Parmi les 1906 longs-métrages présentés, le président du Festival et son délégué général ont annoncé la trentaine de films retenus pour s’affronter sur la Croisette. 18 iront en sélection officielle pour tenter de décrocher la Palme d’or, remise cette année par l’actrice Cate Blanchett, et succéder à The Square . Le film de l’Iranien Asghar Farhadi Todos los saben , tourné en Espagne avec Penelope Cruz et Javier Bardem ouvrira le festival le 8 mai.

Les 18 films en compétition

  • Everybody Knows, d’Asghar Farhadi (Iran), avec Javier Bardem, Penelope Cruz, Ricardo Darin. Ouverture. A l’occasion d’un mariage dans un vignoble espagnol, une adolescente disparaît. De quoi raviver les tensions au sein de la famille.

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Fanny Glissant « Nous donnons à voir les infrastructures de l’esclavage »

« Les Routes de l’esclavage » Série documentaire les mercredis 2 et 9 mai, 20 h 55, France Ô

— Entretien réalisé par Laurent Etre —
Arte et France Ô diffusent une grande fresque historique en quatre épisodes présentant, comme jamais auparavant, les continuités entre traites négrières, capitalisme et colonialisme. Entretien.

Dès ses premières minutes, votre documentaire revendique une démarche inédite. Laquelle ?

Fanny Glissant Beaucoup d’initiatives ont déjà été prises en matière de connaissance de l’histoire des traites négrières. En France, mais aussi aux États-Unis, dans tous les pays post-esclavagistes, on peut identifier deux voies principales : d’un côté, des œuvres cinématographiques et audiovisuelles qui s’appesantissent sur la violence, de façon un peu victimaire ; de l’autre, une position centrée sur la culpabilisation des sociétés esclavagistes. Et je pense que, dans la temporalité de la prise en compte du sujet des traites négrières, ces positions étaient importantes. Mais, aujourd’hui, il me semble qu’il devient possible de s’en départir au profit d’une investigation historique se basant sur les faits, et rien que les faits. En France, après la loi Taubira de 2001, une nouvelle génération d’historiens ont décidé de sortir de leur histoire nationale et de commencer à échanger leurs travaux avec d’autres historiens de par le monde, pour tenter d’établir une histoire globale de l’esclavage.

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« Je Ne Suis Pas Un Homme Facile », un film d’Eléonore Pourriat

Projection-débat Mercredi 2 mai 2018 à 18h 30 à « 1 œuf ».

À l’invitation de Culture Égalité

Entrée gratuite

Un film d’Eléonore Pourriat
Avec Vincent Elbaz, Marie-Sophie Ferdane, Pierre Bénézit plus
Genre Comédie
Nationalité français

Synopsis
Damien, Don Juan célibataire, se retrouve propulsé dans une société matriarcale où il tombe amoureux d’Alexandra, femme puissante et croqueuse de jeunots. Pour lui plaire, Damien tente de décrypter les codes inversés de ce nouveau monde…

Inversion des genres
Je ne suis pas un homme facile » imagine un monde où les hommes et les femmes ont inversé leurs rôles.
Un parfait macho, incarné par Vincent Elbaz, découvre ainsi le harcèlement.
Cette fantaisie a été réalisée en toute liberté pour Netflix par une réalisatrice joyeusement féministe.
Marie-Sophie Ferdane.est irrésistible en femme de pouvoir qui malmène les hommes autour d’elle, ce qui ne déplaît pas tant que cela au misogyne repenti.

Dans le film, les dames se font servir des cafés, sont fières de leurs règles et considèrent les garçons comme des subalternes. Une inversion des genres qui offre de belles situations comiques. Contrairement à Riad Sattouf pour Jacky au royaume des filles, Eléonore Pourriat a souhaité avant tout rester réaliste en faisant évoluer ses personnages dans un monde proche du nôtre.

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Les routes de l’esclavage – Episode 1-

Mardi 1er mai 2018 à 20h 50 sur Arte : 476-1375 : au-delà du désert

La célébration du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises est l’occasion de publications aussi utiles que bienvenues. Comme le synthétique Les Abolitions de l’esclavage (PUF,  » Que sais-je ? « , 128 p., 9 euros) et le superbe album Arts et lettres contre l’esclavage (Cercle d’art, 240 p., 29 euros), tous deux de Marcel Dorigny. Ou encore le passionnant essai Les Routes de l’esclavage. Histoire des traites africaines, VIe-XXe siècle (Albin Michel/Arte Editions, 230 p., 19,50 euros), de Catherine Coquery-Vidrovitch, qui est également consultante de la série documentaire proposée par Arte, mardi 1er mai (20 h 50). Ambitieuse, cette ample fresque (4 × 52 min) envisage les traites africaines sur quelque mille quatre cents ans.

L’histoire de l’esclavage n’a pas commencé dans les champs de coton. C’est une tragédie beaucoup plus ancienne qui se joue depuis l’aube de l’humanité. Pour la première fois, cette série retrace l’histoire des traites négrières du VIIe au XIXe siècle. Récit d’un monde où la traite d’esclaves a dessiné ses territoires et ses propres frontières.

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Chavela Vargas, Pina Bausch, Ohad Naharin au cinéma

— Par Selim Lander —

Trois artistes exceptionnels étaient au programme des films de Tropiques-Atrium à Madiana en ce mois d’avril 2018. Trois individualités très fortes appartenant pour l’une au monde de la chanson, pour les deux autres à l’univers de la danse, trois personnalités qui nous font rêver, nous pauvres mortels sans grandes qualités, tout en nous communiquant une certaine fierté puisque, après tout, nous partageons avec elles le fait d’appartenir à une même humanité. Il se trouve que, avant de voir ces films, j’avais le projet d’écrire quelque chose sur notre monde d’abrutis (dont je ne m’exclue pas, tout étant dans ce domaine une question de degré) – car il faut être aveugle ou doté d’une bienveillance à toute épreuve pour ne pas voir leur signature inscrite partout (les bouteilles de plastique et les cartons d’hamburgers qui « décorent » nos lieux de promenade n’étant qu’un exemple des plus bénins). Heureux retournement de circonstance, après avoir vu ces trois films j’aurais plutôt envie d’écrire une ode à l’humanité qui engendre d’aussi bons génies.

Chavela Vargas (1919-2012) est une chanteuse populaire mexicaine qui a fait l’objet d’un documentaire de Catherine Gund et Daresha Kyi.

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« Les Révoltés du Monde » au côté des enfants

— Par Janine Bailly —

Si vous me demandez ce qu’est pour moi le festival Les Révoltés du Monde, je vous répondrai qu’il est une incitation généreuse à découvrir le monde tel qu’il est, non pour se contenter de le regarder et de le déplorer, mais pour que naisse l’envie profonde d’avec les autres le changer. Et puisque, selon la formule chère à Saint-Exupéry, empruntée aux Indiens d’Amérique, je crois que « nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants », j’ai été plus particulièrement sensible aux deux films consacrés à ceux qui sont l’avenir du monde, et cela qu’on les aime ou les maltraite, qu’on les reconnaisse ou qu’on les nie. À ceux qui, parce qu’ils sont les plus petits et les plus vulnérables, souffrent d’abord et de la plus injuste façon des guerres que se livrent entre eux les adultes. Et nous menant du continent africain au continent américain, les documentaires par leur diversité prouvent bien que nul n’est à l’abri de l’inhumaine perversité.

Gamin 23, enfances perdues au Brésil (Menino 23: Infâncias Perdidas no Brasil), de Belisario Franca, est le récit de l’enquête menée par Sidney Aguilar, historien et professeur.

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« Les Révoltés du Monde » : quand les “chevaliers de la table ronde” ont la parole

Le Festival poursuit sa route en commune


— Par Janine Bailly —

S’il est des semaines où seule nous reste la petite lucarne de la télévision pour censément nous ouvrir au monde, il en est d’autres où les propositions sont si diverses et multiples à Fort-de-France qu’elles nous obligent à des choix douloureux. Aussi me fallut-il ce vendredi “sacrifier” la soirée d’ouverture du festival Les Révoltés du monde au concert Carmina Burana, par ailleurs fort réussi. Raison pour laquelle je n’ai hélas pu voir le film de Sabaah Folayan et Damon Davis, Whose Streets ? (La rue est nôtre), tribune offerte à ceux-là qui, trahis par les médias ordinaires, témoignent enfin des événements dramatiques survenus en 2014 à Ferguson, dans le Missouri, et de leur engagement militant pour que soit reconnu au peuple noir non plus l’égalité des droits civiques mais plus ordinairement « le simple droit de vivre en toute sécurité ». Parole donnée à ceux qui aussi luttent pour que justice soit faite, pour que cessent les inégalités raciales, quand les instances mêmes de leur pays innocentent les criminels avérés.

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Triomphe de « Whose streets ? » et « Maman Colonelle » au Festival « Les Révoltés du Monde »

— Par Roland Sabra —

Le suspense n’ a pas duré longtemps. Des sept films en compétition trois se sont vite détachés d’un ensemble de bonne tenue, « Gamin 23 : enfances perdues au Brésil », « Maman Colonelle » et « Whose Streets ? » Ces deux derniers ont fini la course en tête dans deux des trois jurys. Le film de Sabaah Foyalan, avec plus des 2/3 des votes chez les spectateurs remporte haut la main le Prix du Public. Les lycéens qui suivent l’option cinéma au lycée de Bellevue et qui composaient le jury du Prix Jeunesse se sont eux aussi prononcés pour « Whose streets ? ». Ce Prix est celui qui touche le plus la réalisatrice dont le film met en évidence un changement  dans la composition générationnelle du mouvement de lutte dans lequel elle revendique et assume une place pleine et entière. Deux couronnes pour « Whose streets? » Dès lors il semble qu’il ait été impossible aux «  professionnels » de couronner une troisième fois le même film. Ils ont pourtant hésité et dans un ultime rush ont décerné le Prix Spécial du Jury à « Maman Colonelle ».

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Très belle ouverture du festival « Les Révoltés du Monde » qui poursuit sur sa lancée…

— Par Roland Sabra —

La salle était pleine. « Whose streets ? » a estomaqué le public. Un film coup de poing comme un cri de rage face à l’inadmissible, l’insupportable, la négation de l’Autre parce différent dans son apparence, sa couleur de peau…

Le 9 août 2014 Michael Brown, un homme noir de 18 ans, non armé, mains en l’air, a été abattu par un policier à Ferguson, dans le Missouri. Son corps restera des heures interminables sur la chaussée, en plein soleil, début d’un processus de déshumanisation organisée par la police, orchestrée par les médias, soutenue par l’appareil judiciaire. Un lynchage aux ors des oriflammes de ce siècle qui voit la bataille pour la reconnaissance des droits civiques tomber le masque et n’être plus qu’un combat pour le droit de vivre.

L’assassinat de Mike Brown sera un point de rupture pour les résidents de St Comté de Louis. Parents, enseignants, artistes, se mobilisent, affrontent la Garde Nationale et ses armes de guerre et réclament que justice soit faite. En vain ! Le Grand Jury refusera d’inculper le policier assassin. La victime, étudiant, sans histoire particulière compte tenu de ses conditions de vie, bien considéré par sa communauté sera dépeint par la police et ses chiens de garde comme un voyou, un criminel, dans un processus d’animalisation charriant tous les poncifs du genre.

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Whose Streets?

Vendredi 20 avril 2018 à 18h00 à Madiana

Soirée d’ouverture du Festival International du Film Documentaire au cinéma Madiana en présence de la réalisatrice Sabaah Folayan

Les reportages diffusés aux Etats-Unis sur les émeutes qui ont secoué le pays à la suite de la mort violente de l’adolescent afro-américain Michael Brown ont peu prêté attention aux manifestants qui luttaient pour l’égalité des droits. Le documentaire « Whose Streets » leur donne enfin la parole !

Lorsque Michael Brown, un noir de 18 ans, est abattu en 2014 par un policier blanc à Ferguson, les habitants en majorité noirs de cette bourgade du Missouri sont descendus dans la rue pour protester contre le racisme, les inégalités et les violences policières. C’est à cette funèbre occasion que le mouvement « Black Lives Matter » a été reconnu aux Etats-Unis.

Dans leur documentaire « Whose Streets? », les deux réalisateurs et activistes Sabaah Folayan et Damon Davis font le récit des manifestations de Ferguson.
Whose Streets? Official Teaser

Whose Streets? – Trailer

Un mois après la mort de Michael Brown, tous deux ont commencé leur tournage, restant à Ferguson bien longtemps après le départ des caméras des chaînes de télé.

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