Catégorie : Cinéma

« Perro Bomba », un film de Juan Caceres

Mardi 7 mai 2019 à 19h 30 Madiana V.O.

de Juan Caceres

Avec Daniel Antivilo, Alfredo Castro, Blanca Lewin
Genre Drame
Nationalités chilien, français

Synopsis:
Steevens (21 ans) est un Haïtien qui mène une vie simple et stable au Chili : travail, logement, amitiés et fêtes. Junior, son ami d’enfance, arrive au Chili. Steevens lui trouve du travail mais Junior est agité et oblige Steevens à frapper son chef (50 ans). L’évènement fait le tour de la communauté, de ses amis et de tous ses proches qui le rejettent. Il perd ses papiers et son logement. Steevens cherche du travail dans toute la ville, un foyer et une aide pour recommencer sa vie, ne les trouvant qu’à la marge de la société.

La presse n’en parle pas encore :
Sans doute le premier film chilien dont le personnage principal est noir, Perro bomba est une fiction scénarisée comme un documentaire. La caméra, pratiquement toujours « au poing », suit pas à pas Steevens. Film engagé aussi, dénonçant de manière volontairement appuyée la situation des immigrés au Chili, il incite, là ou ailleurs, à une attitude solidaire vis-à-vis d’eux, en faisant « de l’empathie notre drapeau », comme l’a déclaré son réalisateur.

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Cinéma de Russie – « Arythmie »

— Par Selim Lander —

Dans le panorama des cinémas du mode auquel nous convie régulièrement Steve Zebina, retour en ce mois de mai vers la Russie. Il est toujours surprenant de constater combien les cinémas nationaux gardent leur spécificité malgré la mondialisation culturelle. Le cinéma démontre en effet qu’il ne suffit pas d’avoir un Mac Do au coin de sa rue et des séries américaines au programme de la télé pour perdre totalement son âme. Cette résilience des identités nationales (ethniques, religieuses, …) est-elle un bien, un mal ? Un bien, sans doute, puisque la diversité est une richesse et un mal sans davantage de doute puisque les nations, ethnies, religions ne sont que trop portées à se faire la guerre.

Le cinéma russe contemporain affectionne les personnages déprimés qui cherchent à soigner leur chagrin dans les boissons fortes et les décors mélancoliques. Un homme au cerveau embrumé par l’alcool (vodka) qui erre dans la brume, voilà un personnage typique des films russes. Pour le cinéma sud-coréen, ce serait plutôt un homme au cerveau embrumé par l’alcool (de riz) qui déblatère dans une gargote.

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« Les deux amis », un film de Louis Garrel

Avec Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne, Louis Garrel
Genres Comédie, Romance
Nationalité Français
Déjà programmé en octobre 2015
Synopsis :
Clément, figurant de cinéma, est fou amoureux de Mona, vendeuse dans une sandwicherie de la gare du Nord. Mais Mona a un secret, qui la rend insaisissable. Quand Clément désespère d’obtenir ses faveurs, son seul et meilleur ami, Abel, vient l’aider. Ensemble, les deux amis se lancent dans la conquête de Mona.

La presse en parle :

20 Minutes par Caroline Vié
Dans ce premier long-métrage drôlement tendre, (…) Louis Garrel (…) gagne son pari, celui de livrer une œuvre sensible et attachante.

aVoir-aLire.com par Marianne Renaud
Un film intimiste plutôt bien mené, servi par des interprètes captivants et une photographie d’une élégance remarquable.

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« Funan », le film de Denis Do est un chef-d’œuvre!

Dimanche 5 mai 2019 à 19h 30. V.O. Madiana

« Funan » retrace le parcours de Chou, une jeune cambodgienne séparée de son fils Sovanh dès les premiers jours de la révolution khmère rouge de 1975.

Comme tant d’autres, Chou sera déportée, contrainte aux travaux forcés.
Un à un, les siens lui seront arrachés. Elle connaîtra l’injustice, le désarroi et l’impuissance. Elle devra affronter la faim, la peur… la mort. Femme, mère et épouse, Chou va devoir trouver la force d’exister, de décider et de survivre. Pour résister à l’atroce quotidien imposé par les Khmers rouges, elle devra se faire violence et apprendre à s’imposer.

Le couple qu’elle forme avec son époux Khuon prendra alors une toute autre dimension. Dans la souffrance et l’adversité, ils vont se déchirer, se redécouvrir, s’aimer et apprendre à lutter. Ensemble.
Pour retrouver ce fils que le régime lui a arraché, Chou va devenir une femme nouvelle. Forte et déterminée, elle va se révéler. Aux autres, mais aussi à elle-même. Malgré le manque, l’impuissance, elle n’abandonnera pas. Parce que là-bas, quelque part, Sovanh a besoin d’elle.

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« Arythmie »,  un film de Boris Khlebnikov

Jeudi 02 et dimanche 12 mai 2019 Madiana V.O.

De Boris Khlebnikov
Avec Alexander Yatsenko, Irina Gorbacheva, Nikolay Shraiber
Genres Drame, Comédie
Nationalités russe, finlandais, allemand

Synopsis:
Katia et Oleg sont un couple d’urgentistes en Russie.
Oleg est brillant, mais son métier l’absorbe. Confronté chaque jour à des cas difficiles, l’alcool l’aide à décompresser. Katia ne se retrouve plus dans cette relation. A l’hôpital, un nouveau directeur applique des réformes au service de la rentabilité. En réaction, Oleg s’affranchit de toute limite et l’équilibre du couple vacille plus encore.

La presse en parle :

Madinin’Art par Selim Lander
Lire : Cinéma de Russie – « Arythmie »

Télérama par Pierre Murat
Tout ça va vite, vise juste, jusqu’au dénouement, qui ne résout rien, mais rappelle que le public russe apprécie, comme beaucoup, les fins presque heureuses. Avec des héros humanistes qui essaient, en dépit des obstacles, de transformer le monde.

Culturopoing.com par Audrey Jeamart
« Arythmie » laisse une impression à la fois de sobriété et d’intensité, parce qu’il observe et orchestre une certaine retenue tout en façonnant un matériau incandescent, parce qu’il parvient à transmettre aussi bien la dérive ou la beauté calme que l’urgence ou la détresse sans user d’effets, simplement en laissant se dérouler dans leur authenticité les faits, les affects.

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« Leto », un film de Kirill Serebrennikov

Lundi 6 mai 2019 à 19h 30. Madiana V.O.

De Kirill Serebrennikov
Avec Roman Bilyk, Irina Starshenbaum, Teo Yoo
Genres Drame, Biopic
Nationalités russe, français

Synopsis :
Leningrad. Un été du début des années 80. En amont de la Perestroïka, les disques de Lou Reed et de David Bowie s’échangent en contrebande, et une scène rock émerge. Mike et sa femme la belle Natacha rencontrent le jeune Viktor Tsoï. Entourés d’une nouvelle génération de musiciens, ils vont changer le cours du rock’n’roll en Union Soviétique.

La presse en parle :

Cahiers du Cinéma par Joachim Lepastier
Une vibration continue qui nous aura subjugués comme un chant astral et enivrant, nimbé d’une mélancolie de combat.

Culturebox – France Télévisions par Jacky Bornet
Beau sujet mais également superbe mise en scène. Serebrennikov fait le choix d’un très beau format scope (écran large) en noir et blanc qu’il parsème d’éclats colorés. Un des meilleurs films de l’année, à voir absolument.

Le Dauphiné Libéré par Jean Serroy
Un formidable film pop.

Le Figaro par Olivier Nuc
Un film initiatique, poétique et vibrant.

Les Inrockuptibles par Jean-Marc Lalanne
Serebrennikov déplie tout un monde imaginaire, fait de pulsion d’émancipation, à partir de la posture du fan.

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« Have a nice day », un film de Liu Jian

Lundi 29 avril 2019 à 19h 30. V.O. Madiana

De Liu Jian
Avec Zhu Changlong, Yang Siming, Cao Kou
Genres Animation, Action, Policier
Nationalité chinois

Synopsis:
Une sombre pluie va s’abattre sur une petite ville du sud de la Chine. Xiao Zhang, simple chauffeur pour le compte d’un mafieux local, dérobe à son patron un sac rempli de billets. Alors que la nuit tombe, la nouvelle de cet acte désespéré se répand très vite et tous se lancent à la poursuite de Xiao Zhang et du sac.

La presse en parle :
aVoir-aLire.com par Arthur Champilou
Liu Jian rappelle avec brio que le cinéma, y compris le cinéma d’animation, est autant une affaire d’images qu’une affaire de sons.

CNews par La rédaction
Influencé par « Pulp Fiction » de Tarantino, ce film indépendant à la mise en scène efficace oscille entre animation, polar et fable politique, et dénonce la Chine actuelle, l’Amérique de Trump et le Brexit.

Culturebox – France Télévisions par La rédaction
(…) film féroce à l’univers original, très graphique et saccadé, à mi-chemin entre polar, comédie noire et film de gangsters.

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Cannes 2019 : la sélection officielle

— Présentation par Thierry Frémaux, Délégué Général —

Quelle est la mission du Festival de Cannes ?
Pour durer, le Festival a dû rester fidèle à sa vocation fondatrice qui était de révéler et mettre en valeur des œuvres de qualité pour servir l’évolution du cinéma, favoriser le développement de l’industrie du film dans le monde et célébrer le 7ème art à l’international. Aujourd’hui encore, cette profession de foi constitue le premier article du règlement du Festival.

C’est quoi la « Sélection officielle » ?
Sous cette appellation, c’est toute la diversité de la création cinématographique qui est mise en valeur à travers différentes sélections qui ont chacune leur identité. Les films qui illustrent le « cinéma d’auteur grand public» sont présentés en Compétition tandis qu’Un Certain Regard met l’accent sur des œuvres originales dans leur propos et leur esthétique qui assurent sur les écrans mondiaux une présence discrète mais forte. Mais la Sélection officielle repose aussi sur les films présentés Hors Compétition, les Séances Spéciales, les Séances de minuit, les films du patrimoine présentés à Cannes Classics et la sélection de films d’écoles de la Cinéfondation.

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« Boy Erased » : L’homosexualité n’est pas une maladie. Définitivement!

De Joel Edgerton
Avec Lucas Hedges, Nicole Kidman, Joel Edgerton
Genre Drame
Nationalité américain

Synopsis :
L’histoire vraie du coming out de Jared Eamons, le fils d’un pasteur baptiste dans une petite commune rurale des États-Unis où son orientation sexuelle est brutalement dévoilée à ses parents à l’âge de 19 ans. Craignant le rejet de sa famille, de ses amis et de sa communauté religieuse, Jared est poussé à entreprendre une thérapie de conversion (aussi appelée thérapie réparatrice ou thérapie de réorientation sexuelle). Il y entre en conflit avec le thérapeute principal, découvrant et revendiquant progressivement sa réelle identité.

La presse en parle :

20 Minutes par Caroline Vié
Nicole Kidman rend sensible le déchirement entre ses convictions religieuses et l’amour maternel qui la pousse à soutenir son fils.

CNews par La rédaction
Un long métrage inspiré du récit de Garrard Conley qui ne peut être que bénéfique, alors que les agressions à caractère homophobe se sont multipliées ces derniers mois en France et à l’étranger.

GQ par Alexandre Lazerges
Ce film vaut le détour pour sa galerie de portraits léchés et la description de l’Amérique profonde, prude et bornée.

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Le palmarès du Festival des Révoltés du Monde 2019

Le Prix du Public est revenu à « Au Nom du Père, du fils et des Esprits » réalisé par Dorothée Tromparent et Emmanuel Desbouige.

Un an après les Accords de Matignon, Jean-Marie Tjibaou était assassiné à Ouvéa.
Emmanuel est l’un des fils de Jean-Marie Tjibaou, figure politique du nationalisme kanak en Nouvelle-Calédonie. Il est parti sur les traces de son père, en quête d’informations sur cet homme qu’il a si peu connu. Emmanuel a interrogé ceux qui ont côtoyé ce leader d’exception, comparé par certains à Martin Luther King ou à Nelson Mandela. Un portrait qui prend une résonance particulière à quelques jours du référendum d’autodétermination.
Une plongée bouleversante au cœur d’un combat trop peu relaté, grâce au témoignage fort et très émouvant du fils du leader indépendantiste kanak. De nombreuses images d’archives – rares et souvent saisissantes – composent ce documentaire poignant. Un récit souvent déchirant, mais captivant de bout en bout.

Le Prix Jeunesse ​​​​​​ à « Sauvages, au cœur des zoos humains » réalisé par Bruno Victor-Pujebet et Pascal Blanchard.

Tout le monde n’a pas pu entrer dans la salle pour un voir un film coup de poing.

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« Les éternels », de Jia Zhangke. Un magnifique portrait de femme !

Avec Zhao Tao, Liao Fan, Xu Zheng
Genres Romance, Drame
Nationalité chinois

Synopsis :
En 2001, la jeune Qiao est amoureuse de Bin, petit chef de la pègre locale de Datong.
Alors que Bin est attaqué par une bande rivale, Qiao prend sa défense et tire plusieurs coups de feu. Elle est condamnée à cinq ans de prison.
A sa sortie, Qiao part à la recherche de Bin et tente de renouer avec lui. Mais il refuse de la suivre.
Dix ans plus tard, à Datong, Qiao est célibataire, elle a réussi sa vie en restant fidèle aux valeurs de la pègre.
Bin, usé par les épreuves, revient pour retrouver Qiao, la seule personne qu’il ait jamais aimée…

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Le titre chinois dit presque tout. Le couple du film vit en marge de la société. Ils survivent en s’opposant à l’ordre social conventionnel. Je n’ai pas cherché à les défendre mais plutôt à les comprendre dans leurs malheurs. D’une certaine façon, cela m’a rappelé mes premières années de réalisateur, alors qu’il était risqué de faire des films qui exprimaient clairement nos idées et nos sentiments profonds sur la société.

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« Companeros », un film d’Alvar Brechner

Mercredi 17 avril 2019 à 19h 30 Séance V.O. Madiana

Avec Antonio de la Torre, Chino Darín, Alfonso Tort
Genres Biopic, Aventure, Drame
Nationalités uruguayen, espagnol, français, argentin
Synopsis :
1973, l’Uruguay bascule en pleine dictature. Trois opposants politiques sont secrètement emprisonnés par le nouveau pouvoir militaire. Jetés dans de petites cellules, on leur interdit de parler, de voir, de manger ou de dormir. Au fur et à mesure que leurs corps et leurs esprits sont poussés aux limites du supportable, les trois otages mènent une lutte existentielle pour échapper à une terrible réalité qui les condamne à la folie.
Le film raconte les 12 années d’emprisonnement vécues par trois des figures les plus célèbres de l’Uruguay contemporaine – dont son ancien président José « Pepe » Mujica.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

La presse en parle :

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Festival « Les révoltés du monde » : programme hors les murs

Mercredi 10 avril 2019 à 19h

Le Diamant

Queen of pop & L’Homme Droit

Première partie musicale assurée par le pianiste martiniquais Éric Ildefonse virtuose d’un jazz afro-caribéen. Débat suivi d’un verre de l’amitié.

Queen of pop  : La grande chanteuse auteure et compositrice Aretha Franklin nous a quitté en 2018. Un portrait flamboyant sur cette figure majeure de la soul et du gospel par ailleurs militante active du mouvement des droits civiques aux USA.

L’Homme Droit retrace la création en Martinique d’une statue monumentale, réalisée par Claude Cauquil qui rend hommage à Tommie Smith et John Carlos, les deux athlètes américains qui ont levé leurs poings aux JO de 1968 pour dire non à la ségrégation aux États Unis

Saint-Joseph :

Les Souffleurs de mémoire

Les conques de lambi ou « konn lanbi » sont à l’honneur dans Mémoire Vive, avec le documentaire Les souffleurs de Mémoire !

Pierre-Louis Delbois, musicien autodidacte, vieux pêcheur et ancien maçon, est habité par la passion de transmettre le savoir qu’il a hérité des aïeuls et qu’il craint de voir disparaître : celui des « sons de la mer », souffle puissant et grave amplifié par la spirale des coquillages, modulé à l’infini par la main de l’homme, les codes de communication, les rites et les symboles liés à la conque de lambi.

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Festival « Les révoltés du monde » : au jour le jour

Dimanche 7 avril 2019

9h : Table ronde avec les réalisateurs

11h : Au nom du père et des esprits. Séance hommage à Jean-Marie Tjibaou, leader indépendantiste Kanak.

Un an après les Accords de Matignon, Jean-Marie Tjibaou était assassiné à Ouvéa.
Emmanuel est l’un des fils de Jean-Marie Tjibaou, figure politique du nationalisme kanak en Nouvelle-Calédonie. Il est parti sur les traces de son père, en quête d’informations sur cet homme qu’il a si peu connu. Emmanuel a interrogé ceux qui ont côtoyé ce leader d’exception, comparé par certains à Martin Luther King ou à Nelson Mandela. Un portrait qui prend une résonance particulière à quelques jours du référendum d’autodétermination.
Une plongée bouleversante au cœur d’un combat trop peu relaté, grâce au témoignage fort et très émouvant du fils du leader indépendantiste kanak. De nombreuses images d’archives – rares et souvent saisissantes – composent ce documentaire poignant. Un récit souvent déchirant, mais captivant de bout en bout.

14h30 Winnie. Séance hommage à Winnie Madikizela-Mandela

Un documentaire et des controverses!  (Suivre le lien)

Le documentaire « autorisé » de la réalisatrice française Pascale Lamche sur Winnie Madikizela-Mandela a fait couler beaucoup d’encre et de salive en Afrique du Sud.

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Les jeunes filles de Meru

Festival « Les révoltés du monde » Samedi 06 avril 2019 à 18h Madiana

| Andrea Dorfman| 2018 | 1 h 27 min

Ce documentaire inédit raconte la construction d’une action de justice collective menée par 161 jeunes kényanes victimes de viol.

Au Kenya, une jeune fille sur trois a été victime d’un viol avant ses 18 ans, les investigations de la police sur ces crimes sont plus de l’ordre de l’exception que la règle, créant une culture de l’impunité autour du viol. Une équipe internationale menée par l’avocate canadienne Fiona Sampson et Tumaini Shelter, la responsable de l’ONG Ripple International s’empare de la défense de 160 jeunes filles pour monter une tactique juridique inédite. Elles veulent forcer le gouvernement Kenyan à faire respecter sa constitution et obliger la police à assumer ses responsabilités. La réalisatrice Andrea Dorfman a suivi les jeunes filles de Meru pendant 5 ans. Devant protéger leur identité, elle a filmé avec une grande sensibilité les jeunes filles avec des plans serrés sur les visages, les mains et les pieds en ajouter des moments d’animation très poétiques.

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« Joséphine Baker, première icône noire »

Festival « Les révoltés du monde » Samedi 06 avril 2019 à 20h. Madiana

Chanteuse, danseuse et comédienne : Joséphine Baker avait tous les talents. Adulée en Europe, elle se heurtera au racisme de l’Amérique ségrégationniste, son pays natal. Serti de superbes archives, le récit du destin hors du commun de la première star noire et de ses combats.

La marche pour les droits civiques, à Washington, demeure « le plus beau jour de [sa] vie ». En ce 28 août 1963, vêtue de l’uniforme de la France libre, Joséphine Baker est la seule femme à s’exprimer, aux côtés de Martin Luther King, devant une foule mêlant Blancs et Noirs. Ce discours est l’aboutissement d’une vie de succès mais aussi de brimades et de luttes. Enfant pauvre du Missouri, Joséphine fuit, à 13 ans, la famille de Blancs qui la traite en esclave pour suivre une troupe de théâtre. Après une incursion dans le music-hall à New York, elle saisit au vol la proposition d’un producteur qui monte un spectacle à Paris. Avec son animation et sa plus grande tolérance, la Ville lumière la conquiert.

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Winnie Madikizela-Mandela : un documentaire et des controverses

Festival « Les révoltés du monde » Dimanche 7 avril 2019 à 14h 30. Madiana 

— Par Sabine Cessou —

Le documentaire « autorisé » de la réalisatrice française Pascale Lamche sur Winnie Madikizela-Mandela a fait couler beaucoup d’encre et de salive en Afrique du Sud. Ce film de 84 minutes, récompensé en 2017 au festival de Sundance et diffusé à la télévision sur Arte et en Afrique du Sud une semaine après sa mort, le 2 avril, la présente comme la plus grande des victimes : de l’apartheid, mais aussi d’un certain machisme et de sa propre organisation, l’ANC, qui l’aurait exclue du jeu politique.

Illustré de nombreuses images d’archives et d’une interview exclusive, le film faisait déjà des vagues avant la disparition de l’ex-femme de Nelson Mandela. Non pas parce qu’il avait fait l’objet d’une projection privée à Johannesburg en sa présence et sur invitation de sa famille en 2017. Mais parce que l’un de ses extraits, diffusé sur les réseaux sociaux en Afrique du Sud début mars, donnait sa réponse ultime à Desmond Tutu, qui avait tenté en 1997 en tant que président de la Commission vérité et réconciliation (TRC) de lui extorquer un pardon pour les exactions de sa milice, le Mandela United Football Club (MUFC), dans les années 1980 à Soweto.

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Sauvages, au cœur des zoos humains.

Un film choc… et des images qui choquent

— Par Roland Sabra —

La soirée d’ouverture du Festival International du Film Documentaire de Martinique (FIFDoM?) dont le thème, en cette année  2019, est « Les révoltés du Monde » a fait salle comble à Madiana. Tout le monde n’a pas pu entrer dans la salle pour un voir un film coup de poing.

Le titre en lui-même est une provocation: Sauvages au cœur des zoos humains». Le premier et les deux derniers termes sont inacceptables.

De 1820 à 1940 le système colonial a exhibé des hommes, des femmes et des enfants comme des sauvages, des monstres dans des enclos, des cirques, derrière des grilles dans des expositions universelles ou coloniales, dans de véritables zoos humains. Ils et elles s’appellent Petite Capeline, Fuégienne de Patagonie (Chili actuel), Tambo, Aborigène d’Australie, Moliko, Kali’na de Guyane, Ota Benga, Pygmée du Congo, Marius Kaloïe, Kanak de Nouvelle-Calédonie, Jean Thiam, Wolof du Sénégal. Six parmi les trente-cinq milles montrés comme des bêtes de foire, dans leur «animalité» à un milliard et demi de visiteurs en Europe et en Amérique du Nord.

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Festival international du film documentaire de Martinique 2019

Du 4 au 13 avril 2019 à FdF et en communes

Le festival se déroulera en deux temps :

Du 4 au 7 avril 2019 au Palais des Congrès de Madiana, la 3e édition du Festival International du Film Documentaire de Martinique Les Révoltés du Monde propose une sélection de films récents et inédits au cinéma, en compétition pour les prix « professionnel », « public » et « jeunesse », ainsi que quatre films hors compétition sur la musique. Cette année, le Festival honore les femmes d’Afrique et de la Caraïbe en lutte contre les violences et pour l’amélioration de leur condition.

Des hommages seront rendus à trois combattantes pour les droits humains, Aretha Franklin, Joséphine Baker et Winnie Madikizela-Mandela, ainsi qu’à d’autres figures engagées comme l’indépendantiste Kanak Jean-Marie Tjibaou, le révolutionnaire argentin Che Guevara, le cinéaste sénégalais anticolonialiste Sembène Ousmane ou les athlètes afro-américains Tommie Smith et John Carlos. Ces femmes et ces hommes ont lutté contre toutes les formes d’oppression, dont le code noir et les zoos humains sont de terribles illustrations. Le Festival proposera des séances de travail et des ateliers animés par des réalisateurs et des professionnels de l’audiovisuel.

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RCM 2019 – Cinq courts métrages du GREC

— Par Selim Lander —

Le Groupe de recherches et d’essais cinématographiques sélectionne des projets auxquels il accorde une modeste bourse pour leur réalisation, une aide pour un premier film. Les cinq films présentés lors des RMC témoignent de l’éclectisme des comités de sélection, même si l’on peut regretter que trois d’entre eux – Cilaos, Pays rêvé/pays réel et Francilia/Braids of Space and Time – entretiennent un rapport plus ou moins lointain avec l’outre-mer. Si cela partait certainement d’un bon sentiment, sans doute aurait-il mieux valu proposer aux réalisateurs martiniquais présents lors de la projection à l’Atrium des expériences les éloignant de l’univers qu’ils ont naturellement tendance à explorer.

D’autant que, bien malencontreusement, les trois films fléchés outre-mer sont justement ceux qui nous ont le moins intéressé.

Cilaos de Camilo Restrepo (Colombie) est tourné dans un entrepôt de la banlieue parisienne. Qui l’ignorerait pourrait croire que l’équipe s’est déplacée à la Réunion, ce qui n’est pas le cas. Cette mystification est un point positif du film. Par ailleurs, les comédiens imposent leur présence et la photo instaure un univers glauque en accord avec le propos : une jeune femme part à la recherche de son père, dit « Bouche » qu’elle n’avait jamais rencontré ; quand elle arrive « sur place », à Cilaos, elle apprend qu’il vient de mourir et qu’il était de surcroît un individu peu recommandable.

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Du rêve au cauchemar

— Par Joris Arnolin —
Cette année j’ai 39 ans et ça fait 20 ans que je fais de l’Audiovisuel. J’ai réalisé 5 courts métrages, des séries humoristiques, des films de prévention, des institutionnels, des pubs, des clips… J’ai aidé à monter deux Télévisions en France quand internet était encore balbutiant, puis ici il y a quelques années, et j’ai travaillé sur des heures et des heures de programmes comme cadreur ou monteur. Quand je suis rentré en 2005 après ma formation en Cinéma, j’avais plein de projets en Martinique. Ne trouvant pas de producteur valable, j’ai monté ma première boite de prod en 2008, produit ou coproduit pas mal de fictions courtes, révélé de jeunes auteurs plutôt talentueux. J’ai commis l’erreur de ne pas me préoccuper de mon « plan de carrière » et de ma réputation, ni de ma visibilité médiatique. J’ai cru que seul le travail comptait. Depuis 10 ans, je travaille sur un film documentaire pour parler de la jeunesse antillaise, a priori l’une des jeunesses les plus maltraitées du monde. Dévalorisée, discriminée, poussée à l’exil, empoisonnée quand elle n’est pas tout simplement abattue, la jeunesse antillaise me semblait importante et face au manque de soutien des producteurs et diffuseurs locaux, c’est sur mes maigres deniers que j’ai dû produire et réaliser ce film de 52 minutes : « Jénès Débwouya ».

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RCM 2019 – Images en temps de grève

— Par Selim Lander —

Les RCM ont marqué l’anniversaire des dix ans de 2009 par un hommage à une initiative originale dans le domaine audiovisuel, la Télévision Otonom Mawon qui fonctionna quelques semaines lors des événements. Christian Foret qui fut à l’origine de l’entreprise a présenté un montage des images captées pendant la brève période de fonctionnement de la TOM, des images qui furent diffusées à l’antenne et des images tournées dans les locaux du TOM (le Théat Otonom Mawon) mis à la disposition de la télévision libre par la mairie de Fort-de-France. Ce documentaire, monté ex post pour les RCM, rend agréablement compte de cette expérience éphémère où l’autogestion s’apprenait au jour le jour.

Les émissions de la TOM fabriquées avec des bouts de ficelle – des collaborateurs bénévoles et des moyens techniques minima – étaient reprises par la chaîne KMT et diffusées également sur le net. Quel était leur impact sur le mouvement ? La chaîne avait-elle une ligne claire, favorable au mouvement ou déontologiquement neutre ? Ou chacun faisait-il ce qu’il voulait dans un désordre à peine organisé ?

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RCM 2019 – « Samouni Road » de Stefano Savona

— Par Selim Lander —

Après Un homme est mort (notre billet précédent) un autre film politique, une docu-fiction relatant une bavure de l’armée israélienne, soit une vingtaine de morts civils dans une famille élargie lors de l’opération « Plomb durci » (le nom, à lui seul, est tout un programme) dans la Bande de Gaza. On connaît la brutalité de Tsahal qui n’hésite pas tuer froidement une centaine de Palestiniens (par bombardement ou tirs à bout portant) pour tout Israélien tué : entre le 27 décembre 2008 et le 19 janvier 2009, 1315 Palestiniens ont été tués contre 13 Israéliens selon Wikipedia. Il s’agit de terroriser les terroristes en se montrant encore plus cruels qu’eux. A voir comment ils votent, les Israéliens sont majoritairement favorables à cette politique dont on imagine mal, pourtant, qu’elle puisse conduire à la paix. Il est vrai qu’ils y sont encouragés par les puissances grandes et moyennes, Arabie saoudite comprise, qui se bornent à financer la reconstruction des bâtiments et installations diverses bombardées par Israël sans jamais lui présenter la note.

Là-dessus se greffent le souvenir de la Shoa et la dénonciation de l’antisémitisme et de l’antisionisme.

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Aux RCM : à voir ou à revoir, « Miraï, ma petite sœur »

Jeudi 28 mars, 16 heures à Madiana

— par Janine Bailly —

« Miraï, ma petite sœur », du Japonais Mamoru Hosoda, déjà vu cette année dans la séance VO de Madiana, est ciselé comme un petit bijou, chaque dessin si minutieusement réalisé que les personnages acquièrent sur l’écran une véritable profondeur, et qu’on se laisse attendrir par l’histoire de Kun, ce petit garçon dont la vie est troublée par la venue au sein de la famille d’un bébé, la petite sœur, nouvel objet de l’affection et de l’attention parentales. Comment partager ce qui n’était jusqu’alors qu’à soi ? Comment vaincre ce sentiment qui fait mal agir, et qui se nomme jalousie ? Caprices, colères, gestes mauvais envers l’intruse dans son berceau, tout sera bon pour manifester son dépit, pour aussi faire que se porte à nouveau sur soi le regard de Papa et Maman.

Mais l’enfant n’est pas seul responsable de ces débordements, la maladresse des adultes le confortant dans sa révolte : plutôt que de lui expliquer, sereine, la fragilité du bébé, Maman retire vivement Miraï du berceau alors que le garçon croyait pouvoir jouer avec elle, lui montrer ses trains-miniatures ou ses livres de sorcières.

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RCM 2019 – « Un homme est mort » d’Olivier Cossu

— Par Selim Lander —

Brest, 1950. Après les bombardements alliés, la ville est un immense chantier de construction. Puisque, en effet, la guerre c’est d’abord détruire et après, bien sûr, reconstruire… jusqu’à la prochaine. En ce temps-là, malgré les acquis de 36 et de la Résistance, les temps sont durs pour les ouvriers. Certes, ils ne vivent pas dans la hantise du chômage comme aujourd’hui mais les salaires sont bas et le travail se fait encore, pour l’essentiel, à la main. Alors on se met en grève et on manifeste. Autre différence avec aujourd’hui où, face aux gilets jaunes, la police a la consigne d’éviter à tout prix un accident mortel, à l’époque les gardes-mobiles étaient équipés non de flash-ball mais d’armes à feu. Quand un manifestant était tué, les autorités ne s’émouvaient pas plus que ça ; elles étaient même d’accord avec le patronat pour juger que cela pourrait hâter la fin de la grève. Rien de tel qu’une démonstration de force pour calmer les esprits, n’est-ce pas ?

Tel est le cadre du film d’Olivier Cossu, directement inspiré de la BD éponyme d’Etienne Davodeau et Kris.

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