Catégorie : Cinéma

« 200 mètres », de Ameen Nayfeh : un grand film sur Israël et la Palestine

— Par Olivier De Bruyn—

Dans son premier film, Ameen Nayfeh met en scène une famille séparée par le mur à la frontière israélo palestinienne… Ce film politique, sans didactisme, témoigne des douloureuses réalités locales et s’inscrit de façon puissante dans l’actualité. Zoom sur une des fictions les plus pertinentes et passionnantes du moment.

Il n’a rien d’un militant belliqueux, mais il refuse pourtant d’obéir docilement aux diktats qui affligent son pays, la Palestine, et son voisin, Israël. En guise de posture de résistant, Mustafa déplore que son jeune fils, un footballeur en herbe, rêve d’endosser le maillot d’un club israélien et, surtout, il n’accepte pas de vivre ailleurs que sur « ses » terres. Mustafa habite à proximité de la frontière et du mur et ne se rend en Israël que pour travailler ponctuellement sur des chantiers. Une démarche qui lui vaut, à chaque fois, de batailler pour obtenir les autorisations nécessaires et de se plier à d’innombrables et fastidieuses vérifications dans les checkpoints.

Comme celle de tant d’autres Palestiniens, l’existence de Mustafa est assujettie à des règles liberticides qui le contraignent, au quotidien, à devoir user de divers subterfuges pour mener une existence normale.

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« Suzanna Andler » un film de Benoît Jacquot d’après la pièce de Marguerite Duras (1968)

À Madiana vendredi 11/06 à 14h & dimanche 13/06 à 19h30

Avec Charlotte Gainsbourg, Niels Schneider, Nathan Willcocks

Synopsis:
Années 60.
Une villa de vacances, au bord de la mer, hors saison.
Une femme, Suzanna Andler, 40 ans, mariée, mère.
Son jeune amant, le premier, Michel.
La solitude, les doutes, l’envie de liberté, les choix de la vie.
Et l’amour.

La presse en parle :
Libération par Elisabeth Franck-Dumas
Du théâtre filmé au meilleur sens du terme, qui saisit tout ce que la scène n’aurait pu donner, le relief des visages en gros plan, le choix, toujours miraculeusement juste ici, de mettre en lumière celui-ci plutôt que celui-là, qui n’empêchera jamais la caméra de tournoyer autour des corps, dans de longs plans virtuoses qui semblent porter le texte et ses silences sur un flux continu, créant pour ainsi dire l’espace entre eux.

Positif par Pierre Eisenreich
[…] portrait de femme dont la richesse intérieure est filmée en simultané à travers son conflit avec le monde extérieur, ouverture mentale sur un arrière-monde abstrait et mélancolique au son d’une flûte japonaise shakuhachi, réification sociale de la femme par les hommes interdisant ou autorisant sa liberté érotique, beauté extrême dans la perdition, autant d’ingrédients [du cinéma de Kenji Mizoguchi] que Benoit Jacquot réactualise magnifiquement.

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Les femmes à l’écran, la face cachée du cinéma

— Par David Larousserie —

Seulement 34 % des rôles sont tenus par des actrices révèle une étude portant sur 3 770 films sortis entre 1985 et 2019.

L’intelligence artificielle peut-elle réduire les inégalités femmes-hommes au cinéma ? Sans doute pas, mais elle peut au moins contribuer à objectiver cette question, comme le montre une équipe du Centre Marc-Bloch, à Berlin, dans un article à paraître dans le journal en ligne Humanities and Social Sciences Communications.

Un trio d’informaticiens a évalué la part du nombre de visages féminins dans l’ensemble des visages présents dans plus de 3 770 films entre 1985 et 2019, ce qui en fait la plus grosse étude de ce type. Une telle masse de données aurait été impossible à traiter sans le recours à des algorithmes d’identification automatique du genre, qui est l’une des spécialités des techniques d’intelligence artificielle par apprentissage machine, très performantes depuis les années 2010.

Le verdict, sans surprise, est tombé. En moyenne, seulement 34 % des visages dans ce corpus sont féminins. Mais, plus original, l’étude montre que ce ratio augmente au cours du temps : il est d’environ 45 % pour la période 2014-2019, contre environ 25 % pour la tranche 1995-1998.

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« Jinpa, un conte tibétain », un film de Pema Tseden

À Madiana, vendredi 11 juin 19h30

Avec Jinpa, Genden Phuntsok, Sonam Wangmo
Synopsis :
Sur une route solitaire traversant les vastes plaines dénudées du Tibet, un camionneur qui avait écrasé un mouton par accident prend un jeune homme en stop. Au cours de la conversation qui s’engage entre eux, le chauffeur remarque que son nouvel ami a un poignard en argent attaché à la jambe et apprend que cet homme se prépare à tuer quelqu’un qui lui a fait du tort à un moment donné de sa vie.

La presse en parle :
Cahiers du Cinéma par Mathis Badin
Jinpa cherche littéralement à envahir la conscience et la mémoire du spectateur. Il y parvient à notre insu, moins par les artifices éprouvés de la narration rêvée qu’à partir de sensations ténues, soufflées par la mise en scène.

Culturebox – France Télévisions par Jacky Bornet
Enfin, le sens de l’image, du cadre, du plan et du montage habitent un film fascinant, par son mystère et la joie qu’il procure. Exigeant mais une révélation.

Le Nouvel Observateur par François Forestier
Non seulement « Jinpa » est beau à regarder, mais il exprime, en filigrane, la possibilité du karma et d’une réalité poétique qui nous échappe.

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« Des hommes », un film de Lucas Belvaux, Laurent Mauvignier

Lundi 14 et mercredi 16 juin à 19h30 à Madiana

Par Lucas Belvaux,
Avec Gérard Depardieu, Catherine Frot, Jean-Pierre Darroussin

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis :
Ils ont été appelés en Algérie au moment des « événements » en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.

La presse en parle :

Madinin’Art par Roland Sabra
Loin de tout manichéisme, un film sur ce refoulé colonial qui toujours fait retour et insiste, sur l’impossible saisie d’un réel enfoui dans le silence des mots. À voir pour que le passé se constitue en histoire.

20 Minutes par Caroline Vié
Gérard Depardieu a trouvé un réalisateur à sa mesure avec Des hommes.

CNews par La rédaction
A l’aide de flashbacks et porté par le texte de Laurent Mauvignier sur lequel le long-métrage s’appuie, Des hommes raconte l’histoire de ces appelés murés dans le silence qui ne parviennent pas à oublier l’horreur, et peinent à se reconstruire.

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Festival de Cannes 2021: les 24 films en lice pour la Palme d’or

« La sélection a été cette année particulièrement difficile ». Le délégué général du Festival de Cannes a sélectionné 24 longs métrages parmi les plus de 2 000 films candidats pour composer la très attendue compétition 2021. En total, 61 films se trouvent dans cette sélection officielle qui essaie de tourner la page de la pandémie de Covid-19.

Voici la liste des 24 longs métrages en lice pour la Palme d’or au Festival de Cannes 2021 :

Film d’ouverture :

Annette, de Leos Carax (France), une comédie musicale coécrite et mise en musique avec les Sparks, avec Marion Cotillard et Adam Driver.

Benedetta, de Paul Verhoeven (Pays-Bas), avec Virginie Efira dans le rôle d’une religieuse arrêtée pour homosexualité, en plein cœur de l’Italie du XVe Siècle.

The French Dispatch, de Wes Anderson (États-Unis), avec Bill Murray, Tilda Swinton, Timothée Chalamet, Frances McDormand, sur un journaliste américain basé à Ennui-sur-Blasé, une ville fictive française à partir des années 1940.

Tre Piani, de Nanni Moretti (Italie), l’histoire de trois familles vivant dans le même immeuble.

A Feleségem Torténete (« L’histoire de ma femme »), d’Ildiko Enyedi (Hongrie).

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Entre cinéma et arts plastiques, les productions de l’école Kourtrajmé s’exposent à Paris

Les étudiants de l’école du réalisateur Ladj Ly présentent leurs œuvres au public, ces jours-ci à Paris puis à Montfermeil.

Sous le centre de vaccination contre le Covid-19 installé au milieu de l’espace du 104, à Paris, les étudiants de l’école de cinéma Kourtrajmé, créée par le réalisateur Ladj Ly, s’activent. Ils proposent leurs œuvres plastiques, autour de la thématique du corps et tournent des remakes de films en direct de l’exposition.

Sur le plateau de tournage, le réalisateur Hugues Taranne explique son travail : « C’est ‘Ghost Dog’, de Jim Jarmusch, la séquence du toit où il s’entraîne au sabre. » Il reste concentré, mais prêt à faire de la pédagogie sur son métier : « Les tournages intéressent toujours, avec le matériel, les prises, les acteurs, ça intrigue toujours. C’est top de voir les gens se balader et kiffer à nouveau regarder des choses, ça fait trop plaisir. »

« Ouvrir les regards et les récits »

De chaque côté de la scène, on se trouve plongé dans le noir avec la mise en valeur des œuvres plastiques d’autres étudiants.

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Festival de Cannes: Jodie Foster Palme d’or d’honneur de la 74e édition

Paris – L’actrice et réalisatrice américaine Jodie Foster recevra la Palme d’or d’honneur de la 74e édition du Festival de Cannes, qui doit se tenir du 6 au 17 juillet sur la Croisette, ont annoncé mercredi les organisateurs.

Cette distinction, attribuée dans le passé à Jane Fonda, Jean-Paul Belmondo ou encore Agnès Varda, « salue un parcours artistique brillant, une personnalité rare et un engagement discret mais affirmé pour les grands sujets de notre époque« , indiquent les organisateurs dans un communiqué. 

L’actrice aux deux Oscar sera également l’invitée d’honneur de la cérémonie d’ouverture du Festival, qui s’achèvera avec le palmarès du jury présidé par l’Américain Spike Lee. 

« Jodie Foster nous fait un très beau cadeau en venant fêter le retour du Festival sur la Croisette. Son aura est aujourd’hui sans équivalent: elle incarne la modernité, l’intelligence rayonnante de l’indépendance et l’exigence de la liberté« , écrit son président Pierre Lescure, qui loue « une amie fidèle du Festival« . 

En 2001, l’actrice avait renoncé « la mort dans l’âme » à présider le jury du 54e Festival de Cannes pour tourner un thriller avec David Fincher. 

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Juin au cinéma, à Fort-de-France

Il est prudent de consulter le calendrier mensuel de juin, avant les séances, et de vérifier les lieux et les dates de projection, ici : Tropiques Atrium Cinéma, et là : Madiana (notamment pour l’actualisation des horaires de Madiana, notés provisoirement en « soirée »)

Télécharger la brochure Cycle Cinéma 28 mai-18 juin 2021

À Madiana  (Attention : pour des raisons de disponibilité de salles, certains horaires de projection peuvent être modifiés, pensez à vérifier l’heure de votre séance sur le site de Madiana). 

La troisième femme : Vendredi 4 juin à 14h.

Vietnam – 2019 – 1 h36 – VOSTFR – Drame. Réalisation : Ash Mayfair. Avec : Le Vu Long, Tran Nu Yen Khé.

Dans le Vietnam rural du XIXème siècle, May, âgée de quatorze ans, devient la troisième épouse du riche propriétaire Hung. Elle comprend rapidement qu’elle ne peut obtenir un statut social plus prestigieux qu’en s’imposant comme étant une femme capable de donner naissance à un fils. L’espoir de May de changer de position sociale devient réel lorsqu’elle est enceinte

Des hommes : Vendredi 4 juin  à 20h – Jeudi 10 juin à 20h – Lundi 14 juin en soirée – Mercredi 16 juin en soirée. 

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« Fabulous », un film fabuleux pour découvrir un monde nouveau !

– par Janine Bailly –

Dernière séance samedi 29 mai à 18 heures à Tropiques Atrium

S’il est des films qui vous découvrent des horizons insoupçonnés, des films documentaires qui vous ouvrent aux arcanes d’un monde parallèle et que jusqu’alors vous avez côtoyé sans le reconnaître, des œuvres qui obligent au décentrement, à la découverte et à l’acceptation pleine et entière de la différence, alors Fabulous est bien de ceux-là ! 

Transgenre, obligé de fuir à cause de la marginalité de son orientation sexuelle, Xavier Barthelemy, né en 1986 en Guyane, ne pensait jamais revenir à Cayenne. Surtout pas depuis qu’il s’est affranchi, et qu’il s’appelle Lasseindra Ninja. Lasseindra, danseuse professionnelle, figure emblématique du voguing en France, dit de cette danse urbaine, inventée par les queers¹ de couleur à New York dans les années 80, qu’elle est symbolique des communautés homosexuelles noires. Elle-même s’est épanouie dans les ballrooms de Harlem où les Afro-américains LGBT ont créé leur propre communauté, autour de confréries hiérarchisées, les Houses, et de rituels dansés codifiés, les Battles. Lors de ses prestations au théâtre du Rond-Point à Paris, on a pu lire que ce type de danse, appelé aussi la vogue, « radicalise jusqu’à la transe un imaginaire tiré des pages glacées des magazines de mode et de la gestuelle des défilés où les corps sans défaut se doivent d’être blancs.

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Et que vive le cinéma !

Après que se sont rallumées les salles du complexe cinématographique de Madiana, avec deux nouveaux films qui valent le déplacement, Falling et Envole-moi, mais encore la reprise de Adieu les cons, c’est au tour de Tropiques Atrium de nous convier à délaisser le canapé du salon, et à troquer nos petits écrans contre un grand ! Voici les premiers films à voir, qu’on ait  7 ou 77 ans !

Éphéméride : 

Vendredi 28 mai : Mandibules, 17h et 18h30 / Faboulous, 20h30
Samedi 29 mai : La Baleine et l’escargote, 15h / Calamity, 16h / Fabulous, 18h / Afrofuturistyk, 20h
Mercredi 2 juin : Mandibules, 14h et 18h30 / Calamity, 16h
Mercredi 9 juin : La Baleine et l’escargote, 15h /  Mandibules, 18h30 /

FABULOUS : Vendredi 28 mai à 20h30  / Samedi 29 à 18h

France / Guyane – 2019 – 0h46 – Documentaire. Réalisation : Audrey Jean-Baptiste

Inventé dans les clubs underground de New-York dans les années 80, le voguing a permis aux communautés noires, latinos et LGBT+ de s’affirmer et d’affronter le monde extérieur. Lasseindra Ninja est aujourd’hui une icône incontournable de cette danse.

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#noussommestechniciensmartiniquais

Lettre ouverte aux élu(e)s de la CTM

. Légende du trombinoscope :

. Nous, techniciens professionnels « non anonymes »…

. Pour beaucoup c’est une 3ème année d’embauche, pour d’autres le début d’une belle aventure, mais pour tous l’opportunité de faire nos 507 heures indispensables pour conserver notre (fragile) statut d’intermittent.

. Alors OUI une série comme Tropiques criminels, pérennise des emplois directs et indirects et dynamise la filière.

. Et OUI il nous faut continuer à acquérir de l’expérience, se former pour monter en compétences et développer la prometteuse filière du cinéma et de l’audiovisuel en Martinique.

**************

. Collectif des Techniciens, Comédiens, Figurants et Prestataires « Visibles »

. Chers élu(es)

. Le 06/05/2021 nous avions, par une lettre transmise à travers les réseaux sociaux, réagi à chaud à la « lettre anonyme » que vous avez reçue juste avant la plénière, fustigeant les conditions de travail, dont nous étions soi-disant victimes, sur le tournage de la série « Tropiques Criminels ». Aujourd’hui nous souhaitons, profiter de la prochaine plénière, pour nous adresser directement à vous, dans l’objectif de rétablir la vérité, en témoignant de la réalité du terrain et vous interroger, à propos de votre décision.

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« Falling », un film de Viggo Mortensen,

À partir du 21mai à 19h30 à Madiana ( VOST vendredi 🙂 )

De Viggo Mortensen
Avec Viggo Mortensen, Lance Henriksen, Terry Chen
19 mai 2021 / 1h 53min / Drame

Falling est un drame canado-britannique écrit, composé et réalisé par Viggo Mortensen, sorti en 2020. Il s’agit de son premier long-métrage en tant que réalisateur.
Le tournage a commencé en mars 2019 et a eu lieu à Los Angeles et dans le nord de l’Ontario.

Synopsis :
John Peterson vit avec son mari Eric et leur fille adoptive Mónica à Los Angeles, loin de la vie rurale qu’il a quittée voilà des années.. Son père Willis, conservateur et homophobe, étant atteint de démence, John le récupère dans la ferme familiale et le recueille chez lui et son mari, le temps de lui trouver une maison de retraite. Mais Willis ne l’entend pas de cette oreille: entre ses délires, ses vivaces souvenirs de jeunesse qui surgissent à l’improviste, son langage vert et l’inhibition de parole dont il fait preuve, toute la famille va subir les frasques du vieil homme avec une infinie patience.

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 « The Underground Railroad », sur les sentiers de la liberté

En dix épisodes sans concession, « une aventure à la portée mythologique », de l’enfer des plantations à l’affranchissement.

– par Janine Bailly –

Disponible depuis le vendredi 14 mai 2021 sur Amazon Prim Video, The Underground Railroad, la série réalisée par Barry Jenkins, est une adaptation intelligente et saisissante du roman éponyme de Colson Whitehead. Une histoire qui se déroule au XIXe siècle, aux États-Unis. Une histoire inspirée de la réalité. Mais, puisqu’il n’a jamais existé de « chemin de fer souterrain clandestin » qu’auraient emprunté les fugitifs, pas d’échelles pour descendre sous terre, pas de tunnels secrets, pas de locomotives sur lesquelles monter, pas de conducteurs de trains à rencontrer ainsi que le fait l’héroïne de la fiction, pour cela l’histoire peut se lire, et la série se voir, comme une métaphore : celle d’un réseau clandestin qui permit à des milliers d’esclaves de partir vers des horizons qu’ils pensaient plus doux, vers des lieux à l’allure de terre promise. The Underground Railroad imagine et trace la sombre épopée de Cora Randall – jouée par l’actrice sud-africaine Thuso Mbedu –, une femme jeune, généreuse et combative, poursuivie par un chasseur d’esclaves après qu’elle s’est enfuie de la plantation de Géorgie, où elle vivait prisonnière depuis sa naissance.

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« Napoléon », la restauration titanesque d’un film fou

Paris – Une restauration titanesque, pour un film fou. Depuis douze ans, dans les tréfonds d’un fort du XIXe siècle se prépare la renaissance d’un chef-d’oeuvre du cinéma muet, totem des cinéphiles: le « Napoléon » d’Abel Gance.

« C’est une dinguerie« , résume Georges Mourier, le maître d’oeuvre de cette reconstitution d’un budget de 2 à 2,5 millions d’euros, dans la petite pièce voûtée et semi-enterrée qu’il partage dans la grande banlieue parisienne depuis 2008 avec sa monteuse, Laure Marchaut. 

Sous la houlette de la Cinémathèque française, ils mettent la dernière main à la restauration de cette pièce majeure et inclassable du patrimoine cinématographique, vénérée par nombre de cinéphiles et cinéastes, au premier rang desquels Francis Ford Coppola. Une tâche homérique qu’ils espèrent terminer d’ici la fin de l’année. 

Relatant la jeunesse de Napoléon, jusqu’aux débuts de la campagne d’Italie, le film, projeté pour la première fois en 1927, dans une version de sept heures, est porté par un souffle épique, truffé d’innovations visuelles et narratives (dont une fameuse fin en triptyque, sur trois écrans en simultané). 

« Abel Gance est très audacieux pour son époque, il mélange le sublime et le trash, le combat dans la boue et le combat au sabre« , synthétise Georges Mourier, à propos de cette « dernière superproduction » de l’ère du muet: « à chaque séquence, c’est une révolution cinématographique« . 

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« Judas and the Black Messiah » : poing levé et illusions perdues

— Par Jean-Luc Wachthausen —

Dans ce drame historique qui a valu l’Oscar à Daniel Kaluuya, Shaka King raconte le destin brisé d’un chef des Black Panthers abattu, en 1969, par le FBI.

Sean O’Neal est bien montré du doigt dans Judas and the Black Messiah, le film de Shaka King qui évoque la courte vie chaotique et la mort brutale, à 21 ans, de Fred Hampton, le leader du parti des Black Panthers de Chicago. Abattu lors d’un raid de la police et du FBI, le 4 décembre 1969, après avoir été dénoncé par celui qui assurait sa sécurité. Judas, c’est bien lui, Sean, petit voleur de voitures qui zone avec son faux badge de flic. Retourné par les fédéraux, qui lui proposent d’effacer l’ardoise, il deviendra la taupe au sein d’un mouvement radical qui fit trembler les politiques et déchaîna les foudres du directeur du FBI, le redoutable et paranoïaque J. Edgar Hoover. Lequel cibla, dans une note interne, les meneurs des Black Panthers sous le code de Black Messiah

Au-delà du drame historique qui restitue avec minutie le contexte de l’époque au sein de la communauté afro-américaine – marquée par le double assassinat de Martin Luther King et Malcom X, sans oublier la guerre du Vietnam –, Shaka King se concentre sur l’histoire de cette trahison entre vrais et faux frères d’armes.

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« Joséphine de Beauharnais, impératrice des Français » de Jobst Knigge

Disponible sur Arte du 01/05/2021 au 31/05/2021.

De sa naissance en Martinique à son décès au château de Malmaison, retour sur la vie mouvementée de Joséphine de Beauharnais, l’égérie de Napoléon Ier.

Née en 1763 dans une riche famille de colons martiniquais, Marie-Josèphe-Rose de Tascher de La Pagerie est mariée à l’âge de 16 ans au vicomte Alexandre de Beauharnais. De cette union malheureuse naissent deux enfants, Eugène et Hortense. Séparée de son époux six ans plus tard, elle vécut à Paris la vie d’une mondaine désargentée et poursuivie par ses créanciers. Emprisonnée comme Beauharnais sous la Révolution, sauvée par la chute de Robespierre Rose fut libérée le 9 thermidor alors que son mari avait été guillotiné. Sa grande beauté et ses élégantes toilettes ouvrent à la veuve les portes des salons de la haute société.

Femme de pouvoir
Grâce à l’un de ses supposés amants, le membre du Directoire Paul Barras, elle fait en 1795 la connaissance du général Bonaparte, de six ans son cadet. Tandis qu’il tombe éperdument amoureux de celle qu’il appelle « Joséphine », cette dernière, plus prosaïque, entrevoit surtout dans cette rencontre la stabilité financière qui lui manquait jusqu’alors.

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De la couleur de peau à la cérémonie des Oscars 2021

– par Janine Bailly –

Une cérémonie engagée ?

Lors des nominations aux Oscars 2021, le site du journal Jeune Afrique titrait « Les artistes noirs sortent enfin de l’ombre ». Que peut-on en dire aujourd’hui, après que les précieuses statuettes ont été décernées lors de cette 93ème cérémonie, tenue ce 25 avril à Los Angeles? Qu’en est-il des espoirs affichés par le journaliste Léo Pajon dans cet article du 22 avril ? 

Régulièrement fustigée pour son manque de diversité – Une campagne au nom de #OscarsSoWhite / Des Oscars si blancs, avait était lancée en 2015 afin de souligner la suprématie des réalisateurs, acteurs et producteurs blancs dans le palmarès –, et bien qu’elle semble avoir éclipsé le continent africain resté en lice avec deux réalisateurs seulement, l’Académie des Oscars a cependant sélectionné cette année « un nombre record d’Africains-Américains ». À noter que les films dans lesquels les acteurs afro-américains interviennent mettent souvent les héros aux prises avec des Blancs – gouvernement, producteur, FBI, policiers… – selon des scénarios qui jettent un regard militant sur le passé.

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Oscars: le triomphe de « Nomadland » passé sous silence en Chine

Pékin – Le triomphe de Chloé Zhao, qui a raflé l’Oscar de la meilleure réalisatrice pour son film « Nomadland », était largement passé sous silence lundi par les médias et censuré sur les réseaux sociaux en Chine, son pays d’origine.

Née à Pékin en 1982, la cinéaste est devenue la première Asiatique à remporter la statuette suprême pour ce long métrage dépeignant la vie quotidienne d’habitants modestes des grands espaces américains. 

Entre « ceux qui veulent qu’on ne touche à rien et ceux qui nous entraînent sur des approches racialistes, indigénistes, qui ne sont pas acceptables non plus, il y a une voie, il y a un chemin« , assure-t-il, devant le mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes, premier port négrier français, et la ville dont il fut le maire pendant plus de deux décennies.  

« Si on veut une société apaisée, libérée, qui se retrouve dans une mémoire commune, c’est fondamental d’emprunter ce chemin plutôt que celui de la radicalisation, de la polarisation, de la caricature, ou de la négation« , ajoute M. Ayrault, appelant à faire preuve de « ténacité » et à ne « pas céder« .

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Palmarès des Oscars 2021

Derrière le triomphe de « Nomadland », une cérémonie sous le signe de la diversité. 

CINÉMA – C’était le grand favori, et ça n’a pas raté. “Nomadland” est sorti largement gagnant de la cérémonie des Oscars 2021. Meilleur film, meilleure actrice (Frances McDormand) et meilleure réalisatrice (Chloé Zhao): le long-métrage -hybride unique en son genre de road movie, de drame social et documentaire- qui suit des Américains âgés vivant sur les routes après avoir tout perdu lors de la crise des “subprimes”, a fait fureur à Hollywood ce dimanche 25 avril.

Retrouvez ci-dessous le reste des récompenses attribuées lors de la soirée qui se déroulait en présentiel à Los Angeles, malgré l’épidémie de Covid-19.

Meilleur film
“Nomadland” –

Meilleur acteur
Anthony Hopkins (“The Father”) –

Meilleure actrice
Frances McDormand (“Nomadland”) –

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« Iphigénie » de Jean Racine, m.e.s. & scénographie Stéphane Braunschweig

À voir en replay dès le 27 avril 2021 sur les sites de France Télévisions et de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

un film d’Alexis de Favitski
produit par Marie Balducchi – AGAT Films & Cie
spectacle enregistré aux ateliers Berthier de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

Synopsis :

Iphigénie, c’est un monde à l’arrêt. Alors que la flotte grecque s’apprêtait à mettre les voiles vers Troie, le vent est tombé brutalement, mettant en panne la machine de conquête. Consulté en secret, le devin Calchas révèle le seul remède à la crise : sacrifier aux dieux la jeune Iphigénie, fille d’Agamemnon. La Grèce doit-elle payer ce prix exorbitant, pour continuer sur sa lancée initiale, et respecter les promesses glorieuses qu’elle s’est faites à elle-même ? C’est ce que prône Ulysse pour qui il n’y a pas d’alternative. Ou faut-il voir dans ce coup d’arrêt, dans cette proposition inacceptable, le signe divin que l’expédition à Troie sera un désastre ? Les chefs de guerre s’interrogent avec inquiétude sur leur avenir et celui de leur civilisation.
Heureusement, dans cette drôle de tragédie, tout “finit bien” : c’est une autre victime, l’étrangère de la pièce, qui tombera finalement sous le couteau de Calchas.

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Une soirée Oscars unique en son genre avec « Nomadland » comme grand favori

Hollywood (Etats-Unis) – La soirée des Oscars dimanche ne ressemblera décidément à aucune autre: elle est diffusée en direct d’une gare art déco de Los Angeles, récompense des films majoritairement vus en streaming et rassemble des stars d’Hollywood pour la première fois depuis le début de la pandémie.

« Nomadland« , hybride de road movie, de drame social et de documentaire qui suit des Américains âgés vivant sur les routes après avoir tout perdu lors de la crise des « subprimes« , est considéré comme le grand favori pour la récompense suprême du « meilleur long-métrage« . 

Cinq autres Oscars sont également à la portée du film de Chloé Zhao, qui se réjouit à l’idée de retrouver le gratin d’Hollywood après un long confinement. 

« Nous voulons voir nos amis! Nous avons beaucoup d’amis nominés cette année et nous avons vraiment hâte de les voir« , a déclaré Chloé Zhao à propos de cette 93e édition. 

Les fans risquent cependant de rester sur leur faim car le tapis rouge a cette année été réduit à sa plus simple expression, afin de respecter les règles sanitaires et la distanciation sociale. 

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Oscars 2021, une édition sous le signe de la diversité

Déjà primé à Venise, Nomadland de la réalisatrice Chloé Zhao apparaît comme le grand favori d’une cérémonie qui, en l’absence de très grosses productions, fait la part belle au cinéma indépendant et à la représentation des minorités.

Comment sont attribuées les prestigieuses statuettes ?

À quelques heures de la remise des prix les plus glorieux du cinéma, décernés dans la nuit de ce dimanche 25 avril à Hollywood, retour sur les arcanes du scrutin.

Ils sont 9.362, un chiffre record, à pouvoir voter cette année pour les Oscars, les plus prestigieux prix du cinéma qui seront décernés le 25 avril à Hollywood. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Comment est organisé le scrutin ?

Qui a le droit de voter ?

Tous les électeurs des Oscars sont membres de l’Académie des arts et des sciences du cinéma située à Los Angeles. Ils doivent être des professionnels «accomplis» du cinéma, issus d’une des 17 branches de l’industrie (acteurs, coiffeurs, costumiers, monteurs, producteurs, réalisateurs, scénaristes…). Tous les candidats doivent être cooptés par au moins deux membres de l’Académie, à l’exception des nommés et lauréats aux Oscars qui, eux, peuvent postuler directement.

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Celui qui se réfugia dans la montagne. Monchoachi.

— Par Widad Amra

S’il est des personnages qui avancent dans la vie, entourés d’un halo de mystère, par leur rapport à l’existence, par ce qu’ils donnent peu à voir, peu à entendre, mais tellement à comprendre, il en est un qui incarne cette alchimie mystérieuse, le poète Monchoachi.

Dans le film d’Arlette Pacquit : « La Parole Sovaj », présenté en avant-première à Tropiques – Atrium le 30 mars dernier et en première diffusion sur Martinique la 1ère, le 6 avril, André-Pierre Louis, alias Monchoachi, nous est présenté dans toute sa complexité et toute sa clarté. Chose étonnante, l’homme solitaire est descendu de la montagne du Vauclin, lui qui refuse tout projecteur, cultive l’absence plus que la présence. Il nous est apparu dans sa simplicité, son apparente fragilité, son sourire malicieux, sa modestie, son élégance.

Ce documentaire d’une belle poésie, est un voyage qui brise les codes habituels pour offrir ce que la poésie a de plus éclaté et de plus rassemblé, de plus libre, de plus primitif, voire subversif, dans ce qu’elle offre à voir de ce qu’est la beauté.

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« Nomadland » de Chloe Zhao remporte le Bafta du meilleur film et du meilleur réalisateur

Le road-movie « Nomadland » a remporté quatre prix, dont celui du meilleur film « meilleur film », dimanche, au cours de la cérémonie des Bafta, les récompenses britanniques du cinéma. Sa réalisatrice, la Chinoise Chloé Zhao, déjà sacrée aux Golden Globes fin février, a quant à elle remporté le Bafta du « meilleur réalisateur ».

La Chinoise Chloé Zhao l’a emporté dans la catégorie « meilleur réalisateur » et son road-movie « Nomadland », hymne à la gloire de hippies modernes sillonnant les États-Unis dans leurs camionnettes, a été sacré « meilleur film », dimanche 11 avril, au cours de la cérémonie des British Academy Film Awards (Bafta), les récompenses britanniques du cinéma.

Déjà sacrée aux Golden Globes fin février et première femme à avoir obtenu quatre nominations aux Oscars la même année, la cinéaste indépendante de 39 ans a rendu hommage à « la communauté nomade qui nous a si généreusement accueillis dans sa vie, elle a partagé avec nous ses rêves, ses luttes ».

Au total, « Nomadland » a récolté quatre prix : meilleur réalisateur, meilleur film, meilleure actrice et meilleure photographie.

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