Catégorie : Peinture

Raymond Médélice & Rodrigue Glombard à la Fondation Clément

Du 21 juillet au 19 septembre 2023.

 — Par Selim Lander —

On peut compter sur la Fondation Clément pour présenter dans des conditions parfaites les œuvres d’artistes contemporains, des artistes du Tout-Monde lors des grandes expositions en partenariat avec une autre institution muséale (Beaubourg, Fondation Dapper, etc.), ou plus souvent de la Caraïbe, avec une attention privilégiée vers la Martinique où, aujourd’hui comme hier, ne manquent pas les plasticiens talentueux.

Vient de s’ouvrir une double exposition d’artistes liés plus ou moins intimement à cette île. Raymond Médélice, né à Paris, est installé à la Martinique depuis l’âge de 22 ans. Quant à Rodrigue Glombard, s’il est lyonnais, sa famille en est originaire. Ils ont d’ailleurs tous deux déjà exposé à la Fondation. Rien de plus différent, à part ça, que leurs œuvres. Tandis que le premier, autodidacte, se rapproche de l’art brut, le second, passé par les Beaux-Arts de Besançon, pratique un art non figuratif, à l’exception des séries récentes baptisées « Temporels » qui alignent des chiffres sur fond noir.

Raymond Médélice

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Silences et confidences – une exposition d’Hélène Jacob et Sandrine Zedame

– Par Selim Lander –

Pour la première fois, Hélène Jacob et Sandrine Zédame, deux complices présentes ensemble depuis longtemps dans des expositions collectives exposent seules dans les trois salles du premier étage du Créole Art Café à Saint-Pierre (Martinique). Trois salles pour trois ensembles différents : la suite des femmes célèbres d’H. Jacob, un ensemble de peintures plus intimistes de deux artistes, enfin des photographies de S. Zédame.

Poursuivant son enquête picturale à la recherche des femmes qui ont fait l’histoire à un titre ou à un autre, Hélène Jacob présente cette fois-ci des femmes qui n’ont pas reçu la lumière autant qu’elles le méritaient. D’où le titre de cette série : « De l’ombre à la lumière. Quelques exemples de ces femmes enfin honorées par la peintre : Valérie Thomas, physicienne mathématicienne afro-américaine, elle invente le transmetteur d’illusions qui permet la transmission d’image 3D par satellite ; Veronica Franco, courtisane vénitienne du 16ème siècle qui lutta entre autres pour les droits des femmes et notamment ceux des prostituées ; Lee Miller, célèbre modèle de Man Ray, elle fut également grand reporter de guerre ; Cathy Rosier, actrice martiniquaise, elle jouera dans le samouraï aux côtés d’Alain Delon ; Madeleine Rifault, résistante pendant la seconde guerre mondiale ; et pour finir Moira Milan, activiste mapuche, elle lutte contre l’exploitation minière de sa terre.

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Patricia Lollia expoe au Pool Art Fair 2023

Du 22 au 25 Juin au Terminal de croisière de Pointe-à-Pitre.

Patricia Lollia à le plaisir de vous inviter à la POOL ART FAIR 2023 organisée par Thierry Alet et son équipe. Ce salon se tiendra du 22 au 25 Juin au Terminal de croisière sur le Port de Pointe-à-Pitre.
Elle expose ses oeuvres au STAND A9 et poursuis son travail sur le bois flotté et les éléments de récupération : planches de coffrage, OSB, meubles anciens sauvés des décharges, banderoles publicitaires polluant l’environnement.
Patricia Lollia projette un monde imaginaire où l’on rencontre des personnages légendaires ou historiques, mystiques ou mythiques.

Plasticienne autodidacte qui a commencé à peindre à la fin de l’année 2017. Aime bien allier peinture et sculpture ce qui donne un effet 3D à ses œuvres. Le relief donne plus de vie et génère un renouvellement permanent en fonction de la distance à l’objet et de l’angle de vue. L’œuvre attire l’œil et captive l’esprit en faisant éclater les limites conceptuelles. Patricia a le souci de la composition, de l’exubérance des couleurs tout en peignant ou en sculptant avec beaucoup de spontanéité.

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Décès de Françoise Gilot, artiste longtemps éclipsée par sa relation avec Pablo Picasso

La peintre et écrivaine française Françoise Gilot est morte. Âgée de 101 ans, elle fut la compagne de 1944 à 1953 du peintre Picasso dont elle fut souvent décrite comme la muse. Mais aussi celle qui osa lui dire non.

Illustration :Self Portrait (Figure in the Wind)

Née le 26 novembre 1921 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et morte le 6 juin 2023 à Manhattan, Françoise Gilot, est une artiste peintre et écrivaine française. Elle est Régente du Collège de ’Pataphysique.

Biographie
Née Marie-Françoise Gilot, elle est issue d’une famille bourgeoise de Paris, Françoise Gilot est la fille d’Émile Gilot, chimiste et fondateur des Parfums Gilot, et de Madeleine Renoult, peintre aquarelliste. Elle commence des études de droit mais, plus attirée par sa passion pour l’art, suit les traces de sa mère aquarelliste et s’oriente vers le dessin et la peinture. En mai 1943, elle rencontre Pablo Picasso, alors amant de Dora Maar. Elle est sa compagne de 1944 à 1953, et la mère de deux de ses enfants, Claude (1947) et Paloma (1949). Picasso, durant leur période de vie commune, la représente sous l’apparence de la Femme fleur, radieuse et solaire.

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Basquiat x Warhol à quatre mains : le dialogue fécond de deux icônes de l’art à la Fondation Vuitton

Par Laure Narlian

Complices artistiques, Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol ont réalisé 160 toiles en commun entre 1983 et 1985, dont 70 sont montrées à la Fondation Louis Vuitton, à Paris, jusqu’au 28 août. Un choc de titans.

En 1979, lorsque Jean-Michel Basquiat croise Andy Warhol pour la première fois, il n’est encore qu’une jeune figure montante du graffiti dont la signature, SAMO (Same Old Shit) coiffée d’une couronne, couvre les murs du sud de Manhattan. Remarquant Warhol attablé dans un restaurant, il parvient à lui vendre une des cartes postales artisanales qu’il réalise avec une amie. Selon ses proches, Basquiat exulte d’avoir réalisé cet exploit.


En 1982, lors de leur seconde rencontre, Basquiat est un artiste en pleine ascension et il entend bien cette fois éblouir le pape du pop art. Le marchand d’art suisse Bruno Bischofberger l’emmène le 4 octobre à la Factory de Warhol, qui a pour habitude de prendre une photo de ses invités au polaroïd et d’en réaliser un portrait. Basquiat n’y coupe pas mais Bischofberger les prend tous deux en photo dans la foulée.

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Jardins de Rêves, Alberto Giacometti /Salvador Dali

— Par Dominique Daeschler —

Abritée par l’institut Giacometti dans l’hôtel particulier art nouveau -art déco du décorateur Paul Follot ,la fondation qui s’installera en 201- dans la gare désaffectée des Invalides, propose une exposition de dessins, maquettes, sculptures, toiles d’Alberto Giacometti autour de « jardins de rêves ».

Que de contraste entre l’écrin bonbonnière de l’hôtel particulier et le contenu de l’exposition ! La reconstitution fidèle à l’entrée de l’atelier de Giacometti ( à l’initiative de sa femme), nous permet d’aborder avec un zest d’émotion l’univers propre à Giacometti bien différent des correspondances établies dans l’exposition entre lui et Dali qui reposent beaucoup sur leur mutuelle appartenance , un temps, au mouvement surréaliste.

Inconscient, pulsions, hasard sont au rendez-vous d’explorations, divagations artistiques autour de la création de jardins imaginaires . Les mécènes Charles et marie Laure de Noailles lancent la balle en comandant une sculpture à Giacometti pour leur villa d’Hyères. Giacometti imagine trois personnages dans un ensemble de figures géométriques le tout sur un plateau annonçant « le projet pour une place ». Parallèlement Dali publie son essai sur les objets à fonctionnement symbolique définissant la sculpture surréaliste.

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« Fabrice Hyber : La vallée », à la Fondation Cartier

— Par Dominique Daeschler —

Fabrice Hyber a imaginé son exposition « La Vallée » comme les différentes classes d’une école, se partageant le savoir et ses méthodes d’apprentissage.

Cet ex-matheux veut incorporer dans le champ de l’art tous les domaines de la vie, il lui faut démonter, ouvrir l’équation. Pourquoi ce nom symbolique de vallée ? Fabrice Hyber met en application sa vision de l’art in situ : il a fait pousser une forêt dans le bocage vendéen sur cent hectares près de la ferme familiale et cette barrière naturelle est pour lui une façon de faire pousser des pensées, de poser les questions de l’enracinement et des mutations.

Sur d’immenses toiles assimilées à des tableaux d’école il écrit d’abord des formules, propose des solutions fait naître par le dessin, l’image, l’objet collé des correspondances , des liens, des spéculations. Le tableau, entre images et mots, révèle les mouvements de sa pensée.

Les toiles disposées dans des espaces fermés devenus salles de classe (çà et là un bureau d’écolier mais pas de bureau du maître),préau, gymnase appellent observation et transmission …Chacun est écolier Au rendez-vous, les arbres, les migrations, la science, le plastique on passe du concept au végétal, à l’objet, car ce sont les équations-mutations du vivant.

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Au Centre Pompidou… dans les petites salles d’exposition…

— Par Dominique Daeschler —

Guiseppe Penone

Peu connus, les dessins de Penone font l’objet d’un travail sériel, accroché de façon thématique, lié à son œuvre sculpté.

Sont utilisés mine graphite, aquarelle, pigments ,encre mais de façon plus étonnante, le papier adhésif( les feuilles de la peau), le frottage de lames de parquet, les empreintes digitales. De nombreux dessins d’éléments végétaux définissent mouvement, formes, contours. Le tracé reproduit en trois dimensions sur un modèle servira le plus souvent pour la sculpture en deux temps : argile puis moulage de bronze.

Six sculptures utilisant le bois, la terre, la pierre, la feuille, le bronze témoignent de l’aboutissement du travail des dessins. La représentation du souffle chère à Penone s’exprime particulièrement par la jarre empreinte du corps de l’artiste, la bouche de bronze greffée sur une branche, le lit de feuilles a la forme du corps de Penone. Un travail d’écriture soit directement lisible, soit indépendant accompagne toujours le geste de création.

Jusqu’au 6 mars 2023

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« CRETAVIE », une exposition de Margot Asphe

« Je colore, je danse mes gestes »

— Par Christian Antourel —

Encore un supplément d’âme. Un Alliage entre sonorités d’ailleurs et un code dansant Une vague quasi «  underground » surdouée aux préoccupations esthétiques et éthiques. Une œuvre parfois « difficile d’accès » mais qui sait toucher un large public. Margot Asphe, tend à développer sous la forme de formulations artistiques des transmissions à travers son travail, le sentiment d’être vraiment vivante.

Plus que toutes ses autres œuvres « CRETAVIE» pousse la dite obsession bien au-delà, faisant de la continuité son grand sujet. Ecartelée souvent par des fictions éventuelles, des couleurs éclatées qui sentent bon la vie et les purs tours de force visuels, l’artiste tient cependant la cohérence par son propre questionnement. A chacun de leur choc ses tableaux, recomposent l’éclat du chic. Plus qu’une réflexion privée « CRETAVIE» cherche dans sa performance visuelle et ses ritournelles détournées, un état, une saveur, sinon la description minutieuse de sensations et pensées avantageuses. Elle veut sans doute reconstruire le jardin perdu. La vie, c’est le code. « Des toiles de mon passé, des techniques différentes aujourd’hui des instruments de musique et beaucoup de bleus »

D’abord, des images voluptueuses irradiées par une lumière sidérante de beauté.

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L’État sommé de restituer 4 œuvres de Renoir, Gauguin et Cézanne

Disparues depuis près de 80 ans, ces œuvres vont être remises aux héritiers d’Ambroise Vollard, qui ont remporté leur bataille judiciaire contre l’État.

C’est une grande est une grande victoire pour les héritiers d’Ambroise Vollard. Le tribunal administratif de Paris a ordonné vendredi 10 février à l’État français la restitution, aux ayants droit du marchand d’art, de deux tableaux et deux dessins de Gauguin, Renoir et Cézanne, disparus à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Ces œuvres, Marine : Guernesey (peinture) et Le Jugement de Paris (dessin) de Pierre-Auguste Renoir, Nature morte à la mandoline (peinture) de Paul Gauguin et Sous-bois (dessin) de Paul Cézanne, avaient disparu dans des conditions troubles avec trois autres tableaux – Roses dans un vase et Les Grandes Baigneuses de Renoir et Tête de vieillard de Cézanne – pendant la Seconde Guerre mondiale, suite à la dispersion de la succession du marchand d’art, décédé en 1939.

Le musée d’Orsay a confirmé à l’Agence France-Presse être dépositaire des quatre œuvres. Les deux dessins sont conservés au cabinet d’art graphique du musée du Louvre. Les deux experts mandatés pour cette succession auraient détourné les œuvres avec la complicité d’un des frères du marchand afin de les vendre en Allemagne, pays où ils ont été retrouvés à la fin de la guerre, précise le tribunal dans un communiqué de presse.

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Yves Marie de Malleray à la Fondation Clément

– Par Selim Lander —

Pour encourager davantage les amateurs d’un art d’autrefois (voir Rosa Bonheur exposée dernièrement au musée d’Orsay) poussé à la perfection, nous reproduisons ce que nous écrivions ici-même en 2015 :

Yves Marie de Malleray est un peintre et graveur délicat. Ses tableaux représentent des paysages de nature sous des cieux chargés de nuages, de sombres mornes qui tombent dans une mer aux reflets vert émeraude, des oiseaux de nos îles, quelques animaux de la savane africaine.

Chez cet artiste, la précision du dessin et du pinceau n’empêche pas mais contribue plutôt à créer dans nombre de ses toiles, même – ou plutôt surtout – lorsqu’il peint des paysages familiers, une atmosphère onirique. Etroitement fidèle à la réalité, il n’invente pas moins un autre monde, situé ailleurs, peut-être sur une autre planète demeurée à l’état sauvage. Cela tient surtout à l’éclairage, pour les marines, à une attitude ou un regard lorsqu’il peint un oiseau. Il y a également de l’orientalisme dans certains de ses grands formats et cela est moins dû au motif, parfois ouvertement oriental, qu’à une manière qui évoque alors directement l’art de l’ancienne Perse.

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Pourquoi la France doit sauver le portrait de Zaga Christ

— Par Claude Ribbe, écrivain —
TRIBUNE. Un portrait de Zaga Christ, peint vers 1700, […est passé ]  en vente publique samedi, à l’hôtel Drouot. Claude Ribbe, écrivain, auteur du « Chevalier de Saint-George » (éditions Tallandier) dénonce le fait que l’œuvre risque de probablement rejoindre les collections d’un musée étranger et non celles d’un musée français. 

Illustration : Il s’agit d’une rare copie d’un médaillon exécuté en 1635 à Turin par une femme peintre, Giovanna Garzoni. © Giquello et associés, commissaires-priseurs

Voici sa tribune : « Un exceptionnel portrait de Zaga Christ, peint vers 1700, va passer en vente publique le samedi 21 janvier 2023 à l’hôtel Drouot. Dans le monde de l’art, et parmi les personnes concernées par la mémoire de la diaspora africaine, c’est un évènement. Il s’agit d’une rare copie d’un médaillon exécuté en 1635 à Turin par une femme peintre, Giovanna Garzoni, qui fut une amie du modèle. Le médaillon a été acquis en 2021 par l’Alien Memorial Art Museum de l’Oberlin College. Aux États-Unis, dans l’Ohio.
Cette belle aquarelle et gouache sur papier vergé représente un jeune homme africain élégant, habillé en homme de qualité.

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Anthropique d’Iskias : « Expression directe »

Jusqu’au 11 février à l’Étang Zabricot

— Par Christian Antourel —

Vous êtes invités à découvrir ou redécouvrir l’artiste peintre franco-vénézuélien ISKIAS Pannier Fraino . Iskias est un artiste d’une extrême singularité. Désabusé par la dialectique conceptuelle, il occupe le terrain pictural au moyen d’un langage exsangue de tout maniérisme formel. Sa peinture ici est faite de révolte et de nostalgie. Il va à l’essentiel et traduit le malaise d’une société désengagée de la problématique sociale et politique. Il veut nous alerter avec humour maïs fermeté sur l’équilibre écologique en péril aux Antilles et dans la planète entière car : « La terre parle un langage oublié des hommes »

Le travail d’Iskias explore une fois de plus l’âme et le cœur de l’humain. Corps torturés  de notre société par trop consumériste, aliénée jusqu’à l’absurde déraison. Le Léviathan veille. Attention danger ! Mais aussi corps envisagés, apaisés corps voluptueux que l’artiste suggère pour une résurgence quasi tellurique. Il délivre son message avec son inquiétude, ses angoisses, ses espoirs, et parvient à conserver cet humour féroce dans un style post-pop qu’il exalte autant au détour du thème de la préservation des forets, notamment amazoniennes il plaide pour la défense de la population indigène.

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Décès de Franz Gertsch, peintre aux toiles hyperréalistes

Connu pour son œuvre gravée, souvent monumentale, Franz Gertsch, artiste suisse qui avait réalisé des portraits de la rockeuse américaine Patti Smith, est décédé à l’âge de 92 ans, a annoncé jeudi le musée qui porte son nom.

«Le 21.12.2022, notre artiste éponyme Franz Gertsch s’est endormi paisiblement à l’âge avancé de 92 ans», a indiqué le musée sur son site en ligne.

Franz Gertsch est né le 8 mars 1930 à Morenges (canton de Berne) et mort le 21 décembre 2022 à Riggisberg (canton de Berne).

Biographie

De 1947 à 1950, Franz Gertsch fréquente l’école de peinture de Max von Mühlenen, à Berne, où la galerie Simmen présente en 1949 sa première exposition personnelle. Jusqu’en 1952, toujours à Berne, où il résidera jusqu’en 1974, il se perfectionne dans le domaine des techniques picturales auprès de Hans Schwarzenbach. En 1967, il reçoit la Bourse Louise Aeschlimann, à Berne : c’est l’époque des images pop aux typologies simplifiées. Il expérimente sa technique réaliste à partir de l’automne 1968, après différentes expérimentations infructueuses en sculpture, puis en peinture. La première des peintures réalistes de Franz Gertsch date de 1969 : « Huaa …!

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Exposition « Sé dèyè bwa ki ni bwa ! » de Patricia Lollia

Du 10 au 20 Décembre 2022 au Pavillon de la Ville de Pointe-à-Pitre

« Sé dèyè bwa ki ni bwa », tels sont les mots qui m’ont traversé l’esprit quand j’ai eu à nommer cette exposition.

« Sé dèyè bwa ki ni bwa ». S’il nous fallait révéler le sens de cette métaphore, sans doute, y aurait-il autant

d’interprétations qu’il y a de personnes au Pavillon de la Ville.

Nous savons que la langue créole, dans sa substance intime, fait un usage de métaphores que nous déchiffrons au gré de nos expériences personnelles.

« Sé dèyè bwa ki ni bwa », je laisse le soin à mon imagination de vous en proposer une première traduction.

Peut-être, s’agit-il d’un avertissement, d’une mise en garde contre notre penchant à nous satisfaire de peu en proclamant souvent : « I bon kon sa ! », ce qui justifie la négligence et la frivolité dans toute leur banalité.

Eh bien NON! « I pa bon kon sa!” car il y a toujours à faire, toujours à construire, à conquérir, à inventer, à créer, à se dépasser.

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Anthropique

ANTHROPIQUE du samedi 19 novembre au samedi 11 février 2023

Par le collage de deux mots «anthropos», l’homme, et le lieu tropical, le titre ANTHROPIQUE, invente un concept et infuse le thème et la pratique engagée de l’artiste ISKIAS. En opposant dans ses représentations, la fragilité de la nature au système économique écrasant, la tradition à la modernité, l’artiste veut nous interpeler sur l’urgence à réagir pour sauver l’équilibre écologique en péril des Antilles et plus largement de la planète entière. Les titres des tableaux jouent des mots et des situations critiques représentées et contribuent à la poétique de l’œuvre.

ISKIAS conçoit sa démarche artistique comme un collage où se superposent et se juxtaposent des fonds et des inserts contrastés, peints selon une hiérarchie de la surface, qui fait sens. Toute la composition est soutenue par une technique de dessin et de peinture en une figuration maîtrisée.

Ses images peintes utilisent et détournent les codes de la publicité dans une expression originale et engagée pour un meilleur ordre sociétal. Par l’insertion de chiffres et des noms de marques, certaines toiles d’ISKIAS plus humoristiques, adoptent par endroit des manières du Pop Art revisité dans l’actualité tropicale.

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Esprit fort de la Figuration narrative, l’artiste peintre d’origine haïtienne Hervé Télémaque est mort

Hervé Télémaque, né le 5 novembre 1937 à Port-au-Prince (Haïti) et mort le 10 novembre 2022 à Paris, est un artiste peintre français d’origine haïtienne, associé aux courants du surréalisme et de la figuration narrative(*). À partir de 1961, il vit et travaille à Paris.

Biographie
Il naît en 1937 à Port-au-Prince dans une famille bourgeoise, francophone et artistique (un oncle poète, une tante musicienne, une mère passionnée de littérature). À la suite d’un problème de santé, il doit abandonner ses espoirs de compétition sportive. En 1957, lors de l’arrivée au pouvoir de Duvalier, il quitte Haïti pour New York et s’inscrit à l’Art Student’s League jusqu’en 1960, où son professeur, le peintre Julian Levi, encourage sa vocation artistique. Durant son séjour aux États-Unis, où il fréquente les musées, il se nourrit de l’expressionnisme abstrait, puis du surréalisme, tels qu’ils ont été exploités et réinterprétés par les artistes américains (De Kooning, Lam, etc.), et il est en particulier sensible à l’influence d’Arshile Gorky. Dès 1959, sa peinture intitulée Sirène (Musée Sainte-Croix) marque son originalité. Hervé Télémaque veut s’ancrer dans la réalité et échapper à l’abstraction: même le titre se réfère à son quotidien, évoquant les sirènes des bateaux qu’il entend depuis sa chambre de « Brooklyn Heights ».

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Expositions : du monochrome à l’hyperréalisme

— Par Selim Lander —

Deux expositions simultanées, l’une à Aix-en-Provence consacrée à Yves Klein, l’autre à Paris qui présente trente sculpteurs hyperréalistes, entre lesquelles on ne saurait réaliser un écart plus grand. Ces deux manières d’aborder l’art ont néanmoins un point commun, les deux rencontrent des réfractaires qui leur dénient toute prétention artistique, le monochrome étant rabaissé au travail des peintres en bâtiment qui appliquent une couche uniforme sur les murs et l’hyperréalisme à un recopiage dépourvu d’inspiration, une reproduction servile à base de photos (les tableaux) ou de moulages (les sculptures).

Yves Klein Intime à l’Hôtel de Caumont

Yves Klein représente un cas tout à fait à part dans l’histoire de l’art du siècle dernier. Pour la brièveté de sa carrière, de 1954 à 1962, année de sa mort brutale à trente-quatre ans et pour la manière unique dont il a mis en scène sa pratique artistique. Aussi est-ce une très bonne idée que de mêler dans une exposition la présentation de l’œuvre à celle de la vie de l’artiste.

Klein est connu pour ses fameux monochromes peint dans le bleu « IKB » (International Klein Blue) préparé suivant ses instructions, des monochromes déclinés sous diverses formes, des toiles de format plus ou moins imposant et d’autres supports plus inattendus comme des éponges.

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Le musée Soulages

Le musée Soulages est un musée d’art contemporain situé à Rodez, dans l’Aveyron, en région Occitanie.

Construit pour exposer des œuvres du peintre français Pierre Soulages, il reçoit également des expositions temporaires d’autres artistes contemporains. Il obtient le label « Musée de France » le 20 décembre 2005, avant même que la première pierre ne soit posée. Il est construit sur le plateau du Foirail, aux portes du centre historique de Rodez et de la cathédrale Notre-Dame. L’inauguration se déroule en présence du président de la République, François Hollande, le 30 mai 2014.

Le projet
Genèse
L’idée de construire un musée vient de Marc Censi, maire UMP de Rodez de 1983 à 2008. Cette idée est validée par l’artiste en raison de la proximité de la cité ruthénoise et du village de Conques :

« J’ai accepté, car ce projet est lié à l’abbatiale de Conques, un lieu proche de Rodez, auquel je suis très attaché. Adolescent, j’ai tellement été bouleversé par la beauté de l’architecture de cette église que j’ai décidé de me consacrer à l’art. Lorsqu’on m’a demandé de réaliser ses vitraux, je n’ai pas hésité.

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La mort de Pierre Soulages

Pierre Soulages, le peintre qui a fait se rencontrer le noir et la lumière, est mort

Le peintre est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre, à l’âge de 102 ans. Tout au long de sa carrière, il a voulu montrer tout ce que la rencontre du noir et de la lumière peut engendrer, y compris aussi une forme de sublime.

Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919 à Rodez et mort le 26 octobre 20221 à Nîmes, est un artiste peintre et graveur français. Associé depuis la fin des années 1940 à l’art abstrait, il est particulièrement connu pour son usage des reflets de la couleur noire, qu’il appelle « noir-lumière » ou « outrenoir ». Il est l’un des principaux représentants de la peinture informelle.

Biographie
Enfance et découverte de l’art
Pierre Jean Louis Germain Soulages est né à Rodez, rue Combarela,, en 1919. Il est le fils d’Amans Soulages, carrossier (fabricant de voitures à cheval), et d’Aglaé Zoé Julie Corp. Amans Soulages avait été marié une première fois avec Lucie Pélagie Galtier, qui meurt en 1902, quelques semaines après avoir donné naissance à leur premier fils, Gaston Pierre Amans Soulages5.

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Desrivières-Bloncourt : poésies-images

– Par Michel Herland –

Gérald Bloncourt était né en 1926 en Haïti ; il est mort à Paris en 2018 à l’âge de quatre-vingt-onze ans, laissant une œuvre multiforme : photographies d’abord puisque ce fut son métier à « l’Huma » (il était communiste), puis devenu reporter indépendant dans divers magazines. Mais il fut également poète (1) et peintre. Sa jeunesse s’était passée en Haïti. En 1946, parce qu’il avait joué – en compagnie de René Depestre et de Jacques Stephen Alexis – un rôle déterminant dans la révolution dite « des œillets », il fut condamné à mort et finalement expulsé. Après la chute de Jean-Claude Duvalier (« Bébé Doc »), en 1986, il est retourné en Haïti.

Jean-Durosier Desrivières est né en 1972, lui aussi en Haïti. Il est diplômé de l’École Normale Supérieure de Port-au-Prince et de l’Université des Antilles et de la Guyane en Martinique (où il réside actuellement). Spécialiste de littérature francophone, en particulier du poète haïtien Georges Castera fils (1936-2020), il a contribué à de nombreux ouvrages parmi lesquels le Dictionnaire des écrivains francophones classiques (2).

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Lancement de l’année Picasso en France par un hommage à sa première compagne

Paris – Cinq ans après #MeToo, la France va lancer les commémorations des 50 ans de la mort de Picasso en honorant Fernande Olivier, première compagne du peintre espagnol dont l’image reste écornée par des accusations de misogynie et de violences.

Une exposition consacrant le témoignage rare et intime de cette femme aux talents d’écrivaine méconnus, dans sa relation à Pablo Picasso et aux artistes du célèbre Bateau-Lavoir, débute vendredi au musée de Montmartre à Paris. 

Les œuvres littéraires de Fernande Olivier, notamment ses souvenirs publiés en 1988, 20 ans après sa mort, dialoguent avec une centaine de tableaux, sculptures et dessins de Picasso et des plus grands artistes du XXe siècle qu’elle a côtoyés dans cette célèbre cité d’artistes établie sur la butte Montmartre, non loin du Sacré-Coeur et du célèbre cabaret le Lapin Agile. 

Ce choix est revendiqué par Cécile Debray, directrice du musée Picasso à Paris qui pilote les commémorations en France, « pour marquer un point d’arrêt et se poser la question de ce qu’est l’héritage Picasso« , a-t-elle expliqué mercredi devant la presse en présentant l’exposition. 

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« Inséparables » (à Marie Gauthier)

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Inséparables…
mais, malgré tout, séparés
par un exil, éloignement imparable
avec de l’absence présente l’omniprésence passée.

Souvenir ectoplasme qui, peu à peu s’efface
et, disparaissant à moitié,
ne laisse qu’une trace
patinée par l’usure du temps qui passe
inexorablement,
(ce peintre impitoyable qui ponce, lisse et pâlit
les couleurs les plus vives du tableau de nos vies),
si ce n’est par celle du chagrin qui,
lui hélas, jamais complètement ne s’efface,
gravé bien trop profondément
dans l’inconscient et le cœur des amants…
Fantômes qui nous hantent
avec leur fragrance d’émotions passées
et de bonheur envolé…

De la même race
que ces inséparables oiseaux,
nous sommes, comme des jumeaux
avec ce lien mystérieux unissant
par-delà l’espace et le temps,
par-delà la mort et le tombeau
et qui jamais ne casse,
exilés de cette part de nous-mêmes qu’est devenu l’autre…
“Un seul être vous manque et tout est dépeuplé…”,
telle est la devise des inséparables par la vie séparés !

Patrick Mathelié-Guinlet

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« Exils »: Là d’où nous venons ? Là où nous allons ?

Du 11 juin au 2 juillet au Centre d’Arts Entre Nous & Co

— Par Brigitte Edward, agrégée de philosophie —

« Il y a de l’inexprimable. Il se montre. »

L. Wittgenstein1

Deux ensembles bien distincts. Avec, chaque fois, un certain rapport à l’espace. Pas l’espace euclidien de l’expérience commune, objectif et mesurable. Mais un espace morcelé, pluriel, fait de contiguïtés paradoxales. Un espace de désorientation.

SEUILS.

Les objets ont disparu, l’espace est fragmenté. Les plans se chevauchent, se superposent ou se juxtaposent, sans qu’on sache toujours dans quel sens il faut regarder.

Chaque fois une porte debout. Une porte tronquée par le disque improbable de l’eau, une autre encore recouverte d’un film liquide. Des seuils qui ne sont pas là pour être franchis. Qui ouvrent à un dedans de couleurs et de forces, de jaillissements rouges et de ciels indigo. On est devant le tableau et on voit en coupe. On est devant, mais c’est un dedans qui nous fait face.

« Quand voir, c’est sentir que quelque chose inéluctablement nous échappe2. »

EXILS. LES INSÉPARABLES.

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« Exils » La créativité, une histoire de cortex

— Par Christian Antourel —

« Toute création artistique est le fruit d’un enchaînement complexe de mécanismes neuronaux qui mettent en jeux plusieurs régions du cerveau » où l’art a ses raisons que la raison ignore.

L’œuvre va ainsi d’un figuratif trébuchant à une abstraction grandissante.

Elle aspire à une connivence implicite, à une soumission « acceptée. » Sa peinture révèle le souvenir d’un autrefois permanent, comme une nostalgie sourde qui ne la quitte pas, qu’elle ne désire pas quitter. Attendre est sa quête

Contre ses trop pesantes images de mélancolies, elle substitue ici impérieusement de claires légèretés comme seuls le savent les douloureux secrets. Ces « invertueuses » sont les actrices d’une pièce évoluant dans un décor voilé et effervescent qu’un Alka-seltzer impatient révèle le temps d’une représentation où paradoxalement, « l’intime s’unit au lointain »

Les œuvres campent dans un espace sans âge, ne tuent que le temps et se délectent, de ne jouer aucun rôle. Elles miment peut-être secrètement le désir carnivore de vouloir reprendre l’offrande déposée une nuit sans lune dans « Les inséparables. »

La tempête, s’est apaisée.

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