Catégorie : Peinture

« L’Affaire Dussaert » : Attention à la peinture !

— Par Selim Lander —

Une heure et demie de bonheur au théâtre, ce n’est pas si fréquent. Un conférencier qui délivre un discours jamais pesant, toujours dans l’humour, souvent très drôle, tout en étant pertinent, voire percutant par moments. Telle est L’Affaire Dussaert que les spectateurs martiniquais auront pu déguster pendant les trois dernières soirées de ce mois de novembre… après bien d’autres soirées un peu partout puisque la pièce a déjà été jouée plus de huit cents fois, devant des salles pleines où se trouvaient sans doute des spectateurs qui, comme nous, n’en étaient pas à leur première représentation. Pour nous, la première fois remonte à 2015 en Avignon, la revoir à la Martinique au Théâtre Aimé Césaire était une occasion à ne manquer sous aucun prétexte, d’autant que le programme de cette année contient peu de pièces de cet acabit.

Il serait cruel de raconter L’Affaire Dussaert. On peut en donner une idée par l’anecdote suivante, attribuée à Alexandre Dumas père (in Le Corricolo, chap. 40, fin), qui est rapportée à la fin par Jacques Mougenot avec les mots de Dumas :

« Un pauvre fou de Charenton […] Sa folie était de se croire un grand peintre […] Il vous conduisait devant le chef d’œuvre, levait la toile verte, et l’on apercevait une toile blanche.

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L’éphéméride du 13 novembre

Claude Monet peint Impression, soleil levant à partir du 13 novembre 1872

Impression, soleil levant est un tableau de Claude Monet conservé au musée Marmottan à Paris, dont le titre donné pour la première exposition impressionniste d’avril 1874 a donné son nom au courant de l’impressionnisme.

La date d’exécution de cette marine, probablement pendant l’hiver 1872-1873, est hypothétique.

Historique de l’œuvre
Claude Monet a peint cette toile en une séance le matin de bonne heure lors d’un séjour au Havre, ville de son enfance, avec son épouse et son fils, choisissant un de ses thèmes favoris, un port symbole de la révolution industrielle du xixe siècle et s’inspirant des marines, soleils levant et soleils couchant peints avant 1872 par Eugène Delacroix, Eugène Boudin, Johan Barthold Jongkind ou William Turner.

Selon Daniel Wildenstein et d’autres historiens d’art, ce tableau a certainement été peint en 1873 ou 1874, probablement en janvier 1874 à partir d’une fenêtre de la chambre de l’hôtel de l’Amirauté qui donne sur le bassin de l’avant-port, et signé et daté de 1872 après coup au moment de sa vente.

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« Gustave Caillebotte, héros discret de l’impressionnisme » de Lise Baron (Fr., 2024, 55 min)

Vendredi 1er novembre à 22h55 sur France 5
Le documentaire « Gustave Caillebotte, héros discret de l’impressionnisme », réalisé par Lise Baron, propose un portrait riche et nuancé de ce peintre emblématique du mouvement impressionniste. À l’occasion de l’exposition « Caillebotte, peindre les hommes » au Musée d’Orsay, ce film élargit notre compréhension de l’artiste en explorant non seulement sa vie et son époque, mais aussi son engagement indéfectible envers ses contemporains impressionnistes.

À travers un assemblage captivant d’archives en noir et blanc, d’extraits cinématographiques et d’analyses visuelles de ses œuvres, Baron nous plonge dans le Paris en pleine transformation du XIXe siècle. On y découvre les effets de la modernité sur le jeune Caillebotte, dont l’œuvre se nourrit de la dynamique urbaine engendrée par les grands travaux haussmanniens.

Le documentaire met en lumière la dualité de Caillebotte : à la fois artiste créateur et soutien financier de ses amis Monet, Degas, Renoir et Pissarro. En soulignant son regard unique sur la masculinité et son approche audacieuse de la couleur et de la lumière, Baron réussit à capturer l’essence d’un homme dont la vision et les choix artistiques ont joué un rôle clé dans l’émergence de l’impressionnisme.

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L’éphéméride du 31 octobre

Michel-Ange termine le Jugement dernier dans la chapelle Sixtine le 31 octobre 1541.

Le Jugement dernier est une fresque peinte par Michel-Ange, alors âgé de soixante ans, sur le mur de l’autel de la chapelle Sixtine au Vatican. Commandé par le pape Clément VII (Jules de Médicis), le travail dura six ans et fut inauguré par son successeur Paul III le 1er novembre 1541.

Historique
En 1532, Michel-Ange revient à Rome après un séjour de plusieurs années à Florence, où il a pris parti contre Clément VII dans le conflit qui l’opposait à l’empereur Charles Quint. Le pape, qui a pardonné, lui demande de remplacer les peintures des deux extrémités de la chapelle Sixtine par deux grandioses représentations : la Chute des anges rebelles et le Jugement dernier. Presque aussitôt, le peintre entame les études nécessaires à ce projet démesuré. En septembre 1534, Clément VII meurt et Michel-Ange espère pouvoir renoncer à cette tâche écrasante pour se remettre au tombeau de Jules II, qu’il regrette de n’avoir pu achever. Mais le nouveau pape Paul III entend que le projet de son prédécesseur soit mené à terme.

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« Surécriture » : exposition de Chantal Charron jusqu’au 27 octobre à la Fondation Clément

Pourquoi donc les choses nous font elles signe en attente d’être nommées, écrites ? Le monde, en effet, est déjà une sorte d’écriture première qu’il nous appartient de déchiffrer.

— Par Philippe Charvein —
L’écriture est précisément ce qui relie les choses dans une sorte de totalité ; une manière de montrer en quoi leur juxtaposition est signifiante.

Dire l’humanité dans sa volonté d’être, d’exister, de surgir de l’informel et d’affirmer ainsi son identité et sa matérialité. Telle est la philosophie de cette exposition de Chantal Charron intitulée : « Surécriture ».

« Surécriture », en effet, évoquant cette nouvelle écriture dont la finalité, selon le vœu de l’artiste, est précisément de mettre en avant cette humanité – la nôtre – en quête d’elle-même ; en quête de sens… une humanité qui tisse et retisse en permanence les liens qui assurent son mouvement, son expansion et ses interrogations.

Médium incontournable dans la mise au jour de cette épopée humaine : le bogolan, ce textile naturel africain permettant à l’artiste peintre de restituer cette humanité en mouvement dans sa quête de sens ; une humanité saisie souvent dans son surgissement ; une humanité au contact des choses naturelles, ajoutant à cette réalité des significations nouvelles par le travail artistique.

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Exposition d’ Hélène Jacob : « Silhouettes »

Dernier jour dimanche 30 juin!

— Par Philippe Charvein —

Hélène JACOB a très souvent représenté des portraits de femmes célèbres pour réhabiliter des personnalités que nous avons tendance à oublier. Dans l’exposition qu’elle nous propose et qu’elle intitule : « Silhouettes », son engagement féministe prend une autre dimension ; universelle. En effet, à travers les corps des femmes et leurs silhouettes, elle célèbre et esthétise à la fois leurs souffrances et leur dignité, leurs meurtrissures et leur beauté.

« Silhouettes » au pluriel, en effet, à l’image de toutes ces femmes saisies dans leur diversité, dans la multiplicité de leurs visages, de leurs expressions… autant de portraits ; autant de visages reflétant une humanité elle-même multiple et variée, riche de toutes ses différences et de toutes ses sensibilités… une humanité épaisse et dense qu’Hélène JACOB se fait un devoir de réhabiliter, de défendre, de célébrer.

Cette exposition prend en fait une valeur de célébration de ces corps et de ces visages féminins sublimés parvenant ainsi à l’éternité.

Lorsque nous regardons les toiles proposées par l’artiste peintre, nous sommes d’emblée frappés par un élément déterminant : le corps de la femme, en effet, devient le support de son histoire.

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Généalogies, exposition d’arts plastiques

Du 25 mai au 27 août 2024 au cabinet médical Étang Z’Abricots

– Par Marie Gauthier, plasticienne, agrégée d’arts plastiques —

La généalogie est une recherche des origines et concerne l’histoire des proches ascendants et descendants, et des héritages. Les transmissions familiales constituent une histoire, qui influe la grande histoire et inversement.

L’arbre généalogique condense les récits des implantations, des migrations, dans l’espace, mais aussi dans le temps, les fluctuations des ascensions ou déchéances sociales des familles. La généalogie informe sur les activités des hommes et des femmes, leurs rapports, leurs habitudes, leurs rites, leurs modes de vie, leur manière d’éduquer, de se soigner, d’introduire ou d’exclure des membres.

Les transmissions orales organisent l’histoire des naissances et des décès, des parcours de chacun des membres des familles dans la société. Elles élaborent des mythologies familiales qui structurent et nourrissent les imaginaires, les manières de penser et les réalités du quotidien des groupes sociaux. Les généalogies des familles se croisent naturellement et affirment des relations d’appartenance et de différence qui enrichissent leurs échanges.

Les généalogies caribéennes sont marquées par la situation coloniale et postcoloniale.

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1874. La naissance de l’impressionnisme, docu-fiction d’Hugues Nancy et Julien Johan

Sur Arte.tv jusqu’au 25 septembre.

— Par Hélène Lemoine —

En 1874, un groupe hétéroclite mais passionné d’artistes se réunit autour de l’idée de défier l’ordre établi de l’académisme artistique de l’époque. Parmi eux, figurent des noms qui deviendront légendaires : Monet, Renoir, Degas, Bazille, et d’autres encore, tous animés par le désir ardent de créer quelque chose de nouveau, de révolutionnaire.
Pourtant, cette révolution artistique ne naît pas du néant. Elle trouve ses racines dans les expériences individuelles de ces jeunes artistes. En 1862, Claude Monet, alors un jeune caricaturiste, découvre l’art de la peinture de paysage grâce à son mentor, Eugène Boudin. Sa découverte des vastes horizons des falaises normandes le pousse à abandonner ses crayons pour une palette de couleurs, l’amenant à Paris où il rejoint l’atelier de Charles Gleyre. C’est là qu’il rencontre ses futurs compagnons de lutte artistique : Alfred Sisley, Auguste Renoir et Frédéric Bazille.
L’année 1863 marque un tournant décisif avec l’organisation du Salon des refusés, un événement qui secoue le monde de l’art établi. Inspirés par des œuvres comme « Le déjeuner sur l’herbe » d’Édouard Manet, ces jeunes peintres commencent à remettre en question les normes rigides de l’Académie des beaux-arts.

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« La pli bel anba la bay  » au Festival Terre de Blues 2024

Du 17 au 20 mai à Marie-Galante, l’art de la rencontre et la rencontre des arts

— Par Patricia Lollia, artiste peintre —

Nous sommes en Terre Marie-Galantaise.

La volonté et le désir des Responsables du Festival Terre de Blues ont fait que la musique et les arts visuels se retrouvent pour dialoguer. En effet, cette année, j’ai la chance d’exposer « LA PLI BÈL ANBA LA BAY » au Service Culturel de la Commune de Grand-Bourg.

Ce moment exceptionnel qui s’est toujours présenté comme un art de la rencontre sera, pendant cinq jours, la rencontre des arts (du 16 au 20 Mai 2024).

C’est le lieu et le moment où l’on se rend disponible au rendez-vous avec l’autre. On prend son temps. On le perd aussi. Mais on s’arrache toujours à la dictature de l’urgence des choses à faire.

Le désir de ne rien faire et l’envie d’être ensemble pour partager une expérience musicale est , sans doute, le trait principal de ce Festival.

En ces temps de repli sur soi, notre présence sur cette Terre de Blues nous donne l’impression de renaître.

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Guillaume Guillon Lethière : un grand peintre français né esclave en Guadeloupe

Guillaume Guillon, connu sous le nom de Guillaume Guillon Lethière, est né le 10 janvier 1760 à Sainte-Anne, en Guadeloupe. Fils d’un magistrat colonial et d’une Afro-descendante affranchie, il porte en lui les racines mêlées de l’histoire coloniale des Caraïbes. Sa mère, Marie-Françoise Dupepaye, était une esclave affranchie, tandis que son père, Pierre Guillon, était un colon blanc et un haut fonctionnaire colonial.

Dès son jeune âge, Guillon Lethière montre un talent exceptionnel pour la peinture. Son père, reconnaissant ses dispositions artistiques, l’emmène en France pour parfaire son art. À Rouen, il étudie sous la tutelle de Jean-Baptiste Descamps, avant de poursuivre sa formation à Paris auprès du peintre du roi, Gabriel-François Doyen.

En 1784, il remporte le prestigieux prix de Rome, une reconnaissance majeure qui lui ouvre les portes de l’Académie de France à Rome. De retour à Paris en 1792, il s’engage pleinement dans la Révolution française, immortalisant les exploits du général Dumas, lui-même issu de la diversité.

Sa carrière artistique exceptionnelle le conduit à devenir directeur de l’Académie de France à Rome, poste qu’il occupera pendant neuf ans.

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Analyse d’une œuvre de l’art contemporain… humour…

— Par Patrick Chamoiseau —
1 – L’artiste capture de manière saisissante un bain familial au bord de mer, sans doute pour signifier l’importance du rapport à l’écosystème naturel dans l’équilibre des rapports sociaux en général et familiaux en particulier. L’inextricable du rapport entre nature et culture semble aussi y être abordé.

2 – La démesure du soleil nous alerte sûrement sur l’effet thermique du changement climatique et l’urgente nécessité d’agir. Pour renforcer cela, elle nous montre un ciel vide, sans papillons, sans oiseaux, tout comme la plage et la mer dépourvues de toute faune, comme pour rappeler l’effondrement actuel de notre biodiversité.

3 – Toujours dans cet ordre d’idée, l’artiste choisit de représenter la mer de manière très inachevée, à demi gribouillée, pour signaler à coup sûr le ralentissement des grands courants marins, le blanchiment accéléré des coraux, et la disparition de la vie marine.

4 – Les personnages avancent dans l’eau ensemble, de manière un peu solennelle, forme allégorique de la solidarité humaine face aux effondrements inéluctables, mais les sourires sur les visages semblent vouloir ouvrir une espérance, et nous inciter à une prise de conscience affirmée dans l’action.

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« L’Uni…vers se crée » : exposition de peintures vibratoires de Pascale Compain Bertrand

Jusqu’au 26 mai du mardi au samedi de 9h30 à 17h au Carbet

L’expression pourrait laisser à penser que l’univers se crée ou qu’il est secret. Peut-être, mais l’essence -ciel n’est pas là. Les œuvres exposées sont en réalité des miroirs qui nous interrogent sur notre essence. Inspirée par le titre d’une peinture réalisée par Paul GAUGUIN intitulée « D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? », Pascale Compain Bertrand nous invite à nous focaliser sur notre être intérieur en résonance avec le cosmos, à ouvrir notre conscience, à nous reconnecter aux fréquences célestes, à nous réapproprier les savoirs des peuples premiers.

Les 33 tableaux présentés sont des passerelles pour réveiller et révéler nos vibrations oubliées. Nul besoin pour cela d’être initié, il suffit de franchir le seuil de la salle hexagonale évoquant une fleur de vie et d’accueillir ses propres impressions, émotions, états d’être.

Le visuel est immédiatement rejoint par le sonore, un fond musical d’accompagnement, le tout permettant, à la fois, d’explorer les différents instants saisis par l’artiste dans cet univers que l’on voit en levant les yeux vers le ciel mais aussi de comprendre l’infinitude de ce grand tout dont on ne sait presque rien mais qu’on connaît pourtant intimement au cœur de chacune de nos cellules.

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Exposition Ismael Mundaray | Tierra Madre

Du 26 avril au 18 juilet, 2024 à la Fondation Clément

L’exposition d’Ismael Mundaray, Tierra Madre, se présente, à première vue, comme une exposition paysagère. Tierra Madre désignant ici l’Amazonie vénézuélienne, en sa dimension métaphorique de fertilité, de présence spirituelle, autant que de présence naturelle. Elle n’est pas seulement l’environnement, le lieu de vie de peuples amérindiens, l’écosphère de ceux qui l’habitent, elle est aussi comme le lieu d’où s’énoncent les mythes et les légendes sacrés des peuples amérindiens, le Grand Parler qui donnent un siège à la parole de chacun.

Tierra Madre se présente ainsi entre les toiles d’où se montrent la texture visuelle des fleuves à marée haute, à marée basse, le massif montagneux sacré Tepuy, la savane, la forêt organique, les trous des grottes Sari-Sari-Nama, mais aussi les blessures ouvertes de la déforestation, ou les cicatrices de l’exploitation minière, l’espérance de l’arbre de vie, les horizons visuels d’attente qui s’étirent comme les bords des fleuves, et ce que
l’on découvre des toits des habitations amérindiennes. Mais cette monstration nous interpelle, parce qu’elle s’ordonne à différentes orientations de points de vue : d’en haut, d’en bas, de face, de droite à gauche, de gauche à droite, et si l’on y prête attention, on découvre que cette monstration peut passer d’un point de vue à un autre, les entrelacer, notamment dans les grandes toiles où les fleuves sont présentés, et où sont conjugués les « motifs » et les points de vue, autant que les points de vue entre eux.

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Exposition  » Paysages Immergés » d’ Hébert Édeau

Du 26 avril au 18 juin à la Fondation Clément

L’exposition Paysages immergés d’Hébert Édau ne désigne pas, contrairement à ce qu’induit et qu’indique le mot paysage, des peintures des végétations, des abîmes, des poissons et des
scènes subaquatiques que l’on peut découvrir par les photographies, assez prisées des scènes sous-marines. Non ces paysages immergés ne sont pas un chapitre manquant de Vingt mille lieux sous les mers , ils sont avant tout présents dans la vie et les représentations quotidiennes, dans les objets quotidiens, dans l’espace de tous les jours, dans les habitations, dans les manières de vivre, dans les jardins enfin, des Afro-américains qui survécurent à la traite négrière. Ces Paysages immergés décrivent la texture inaperçue des manières de vivre, des façons d’être, des descendants de ceux qui vécurent et moururent de la traite négrière. Ces paysages imprègnent la mémoire, et les traces de cet événement, « naufrage d’un naufrage » d’humanité. Ils tentent de représenter l’irreprésentable : l’Inconscient des survivants.

La profonde originalité de l’œuvre d’Hébert Édau consiste à considérer que le lieu originaire des traumatismes des Afro-Américains, ne serait pas tant la cale du bateau négrier, que la mer elle-même, la terreur d’être jetés par-dessus bord, morts ou vifs.

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Exposition de Yolande Gaspard

 Picturophonie des liens Musique et peinture. Peinture et musique.

— Par Philippe Charvein

Deux univers, en apparence opposés, mais qui se rejoignent à travers les différents médiums utilisés par Yolande Gaspard (peinture acrylique sur toile, bois chantourné, argile sculptée, papier) afin de tisser et retisser les liens qui unissent les êtres, les consciences, les histoires. Monde bien singulier, en effet, que celui que nous restitue l’artiste peintre puisque construit sur les ramifications inextricables et diverses ; sur ces formes qui se mêlent et s’entremêlent en permanence ; sur ces maelstroms de fulgurances s’imbriquant les uns dans les autres, saturant souvent la toile ; débordant même le cadre de celle-ci. Monde d’assonances et de dissonances, de chaos et de « cacophonie musicale » où ce qui est disharmonieux est pourtant gage d’harmonie et de partition internes… gage d’une certaine unité d’ensemble ; une unité d’autant plus forte et dynamique qu’elle s’enracine dans le divers.

Yolande Gaspard restitue d’abord les liens qui unissent les êtres à la terre, en témoignent ces deux toiles intitulées « La terre est ta mère ».

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 » Et ta dame », exposition de Sophie-Louise à BeBooster, Fort-de-France

Jusqu’au 5 avril
L’exposition présentée est le fruit de recherches et d’observations étalées sur plusieurs années.

Les œuvres exposées abordent la quête d’identité, les émotions et la féminité.

L’artiste s’appuie sur son intériorité, sur le principe de « connais toi toi-même », ainsi que sur des personnages constituant son univers.

L’étude de l’intime est étendue à l’universel.

Formellement, deux types d’expression très différents sont intégrés : l’abstraction et la figuration.

Les toiles abstraites résultent du subconscient, matérialisé par l’écriture automatique. Celle-ci alimente le processus créatif. Elle requiert rythme, vitesse et pulsation pour raviver le désir de vivre et susciter des images actives qui ouvrent les consciences et redéfinissent le monde. Elle réfute la contradiction entre esprit et matière.

Les toiles figuratives utilisent la même base, à laquelle sont ajoutés des pochoirs de portraits pour créer consciemment des personnalités dans la plénitude de l’être—une matérialisation dans un monde réel, celui que nous sommes dans les profondeurs. C’est l’assemblage des éléments du puzzle : le matériel et l’invisible.

Le travail présenté consiste en des œuvres à l’acrylique sur toile et papier, d’une grande richesse colorée et d’un enthousiasme palpable.

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« Éclosions Hardies » : lemonde vibrant de Miguel Marajo à Tropiques-Atrium

Jusqu’au 16 mars 2024

L’exposition « Éclosions Hardies » de Miguel Marajo, présentée à Tropiques-Atrium, scène nationale de Martinique, est un événement majeur à ne pas manquer, se tenant jusqu’au 16 mars 2024. Commissariée par Jean Marie-Louise, cette exposition monographique met en lumière plus d’une cinquantaine d’œuvres de l’artiste, dont certaines sont dévoilées au public pour la première fois.

Miguel Marajo, artiste martiniquais au talent singulier, explore un univers riche en questionnements et en réflexions à travers son œuvre. Enraciné dans ses origines, il place le corps noir au cœur de sa pratique artistique, offrant ainsi une exploration plurielle et variée. L’exposition dévoile un parcours artistique où le corps devient à la fois sujet, objet, matière sensible et intelligible. Selon Jean Marie-Louise, il constitue la thématique profonde qui sous-tend les fondements de l’œuvre de Marajo, le pivot créatif, une source inépuisable d’inspiration, et la charpente de ses compositions.

« Éclosions hardies » présente une immersion captivante dans l’univers artistique de Miguel Marajo, révélant une diversité de médiums, de la peinture à l’huile et à l’acrylique aux dessins, en passant par des objets insolites tels qu’un casque colonial.

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Exposition de Catherine Le Moal : « Mes oiseaux de confiance »

— Par Philippe Charvein —

« Mes oiseaux de confiance » : telle est le titre de cette exposition de Catherine Le MOAL et qui suggère d’emblée la foi esthétique de cette artiste peintre qui veut styliser le réel jusqu’à le rendre aérien, comme exonéré de la pesanteur terrestre, allégé de toute tristesse ; un monde où tout n’est plus qu’ailes. Expression qui désigne l’ensemble des êtres – qu’ils soient « humains », vivants, fantastiques ou mythologiques – qui constituent l’univers de Catherine Le Moal.

Autant de présences qui traduisent cette volonté, chez l’artiste, de dire, de restituer un monde riche de ses diversités ; où se reflètent les questionnements et les préoccupations relatifs à l’être précisément, à son identité, son devenir, ses centres d’intérêts, son rapport à sa terre et à sa culture. Questionnements et préoccupations relatifs au… visage ; le visage souvent porteur d’émotions et d’expressivités illustrant la présence et la permanence d’une certaine humanité. Le visage humain qui donne à lire une intériorité, en même temps que les yeux ouvrent sur le mystère de l’âme.

Les toiles de Catherine Le Moal sont d’abord une plongée au cœur d’un monde multiculturel.

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Banksy dévoilé ? Les révélations d’une interview vieille de vingt ans ravivent le mystère de l’artiste engagé

— Par Madinin’Art —

Le mystère entourant l’identité du célèbre street artiste Banksy semble connaître de nouveaux rebondissements, avec la rediffusion d’une interview vieille de vingt ans par le groupe audiovisuel britannique BBC. L’entretien, initialement réalisé en 2003 par le journaliste culture Nigel Wrench, offre des précisions sur l’identité de l’énigmatique artiste qui dissimule son nom depuis le début de sa carrière. La révélation la plus marquante de cette interview est le prénom que Banksy aurait confié au journaliste : Robbie.

Cette interview, diffusée dans son intégralité lors d’un épisode spécial du podcast The Banksy Story, suscite de nouvelles spéculations sur l’identité réelle de l’artiste. Les prénoms de Robin, Robert, et maintenant Robbie, ont été évoqués au fil des années, mais le mystère demeure. L’anonymat de Banksy a été l’un des éléments clés de sa renommée mondiale, ajoutant une dimension intrigante à ses œuvres engagées qui s’arrachent pour des sommes colossales sur le marché de l’art.

Dans cette interview retrouvée, Banksy se livre sur sa vision artistique et sur la nature controversée de ses créations. Il compare ses graffitis à des repas « à réchauffer au micro-onde » et exprime son refus de s’excuser pour ses œuvres réalisées au pochoir sans autorisation dans l’espace public.

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« Visions chamaniques » : l’ayahuasca au cœur de l’art amazonien au musée du Quai Branly

— Par M’A —

Le musée du Quai Branly à Paris accueille depuis mardi une exposition captivante explorant les mystères de l’ayahuasca, une plante hallucinogène d’Amazonie, à travers l’art et la culture péruvienne. Intitulée « Visions chamaniques. Arts de l’Ayahuasca en Amazonie péruvienne », cette exposition plonge les visiteurs dans l’univers des visions provoquées par cette liane, utilisée depuis des siècles comme une « médecine » enseignante et porte vers d’autres mondes.

L’ayahuasca, également appelée « liane des morts » en quechua, est au centre de cette exploration artistique et culturelle. L’exposition propose une variété de supports artistiques, tels que textiles, peintures, céramiques et vidéos, témoignant de l’utilisation de cette plante dans la médecine traditionnelle péruvienne et des rituels chamaniques qui en découlent. Les visiteurs auront également l’occasion de vivre une expérience de réalité virtuelle, « Ayahuasca – Kosmik Journey », du cinéaste Jan Kounen, qui permet de ressentir les sensations du rituel sans ingérer la substance.

Une partie importante de l’exposition met en lumière l’art visionnaire péruvien du XXe siècle, influencé par les visions et les pratiques traditionnelles liées à l’ayahuasca.

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Une expérience singulière, la rencontre de la littérature avec la peinture

Genèse d’une œuvre par Patricia Lollia, artiste peintre

« Irma mon amour » est un polar écrit par Patricia Lépine et Errol Nuissier. Il est publié par les éditions « Jets d’encre »

Sur le fond du cataclysme cyclonique qui a ravagé l’île de Saint-Martin en 2017, Amélia, l’héroïne de cette histoire se retrouve mêlée à un vol. Prise dans un tourbillon incontrôlable où tout l’accuse, Amélia saura-t-elle se disculper et repartir de l’île ?

Les auteurs m’ont proposé de réaliser la première de couverture de leur livre.

J’ai accepté cette proposition mais pourquoi?

Comment une telle œuvre a-t-elle vu le jour ? Quelles sont en fait, les motivations d’un artiste au départ d’un projet ? Quel idéal esthétique nourrit son enthousiasme créateur ?

Je vais tenter d’aborder avec vous ces questions et tout d’abord, je vais évoquer la chronologie de l’affaire.

Un matin du mois d’ Avril, j’ai reçu un appel de Patricia Lépine. La communication passait très mal mais j’ai cru comprendre qu’elle me demandait de réaliser une œuvre afin d’illustrer le livre qu’elle était en train d’écrire avec Errol Nuissier.

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La mort de Fernando Botero, l’artiste colombien aux formes voluptueuses qui a marqué l’histoire de l’art

La disparition de Fernando Botero, l’un des artistes colombiens les plus emblématiques du XXe et du début du XXIe siècle, laisse un vide profond dans le monde de l’art. Décédé à l’âge de 91 ans, il avait consacré sa vie à créer une œuvre unique, reconnaissable au premier regard, et à faire entendre la voix de la Colombie sur la scène internationale de l’art. Dans cet article, nous allons explorer en profondeur la vie, l’œuvre et l’héritage de cet artiste exceptionnel.

Fernando Botero, de son nom complet Luis Fernando Botero Angulo, est né le 19 avril 1932 à Medellín, en Colombie. Il a grandi dans une Colombie en pleine évolution, marquée par des bouleversements politiques et sociaux. Dès son plus jeune âge, il a montré un intérêt pour l’art, dessinant et peignant ses premières œuvres dès l’âge de quatre ans. Cependant, son parcours artistique n’a pas été un chemin facile. À l’âge de quatre ans, il a perdu son père, un agent de commerce qui parcourait la région de Medellín à cheval pour gagner sa vie. Élevé par sa mère et ses oncles, Botero a développé une persévérance et une détermination qui allaient le soutenir tout au long de sa carrière.

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« Les Univers Rêvés de Michèle » , exposition de M. Arretche

Du 7 septembre au 31 octobre 2023 au Créole Arts Café

Cette exposition associe mes deux univers, une abstraction assumée et une figuration insistante. Mon public reconnaîtra-t-il dans ces paysages familiers des apparitions humoristiques, insolites : une maison, parfois inhabitée, un vélo avec ou sans cycliste, des cocotiers-feux d’artifice, des bateaux et en particulier une technique renouvelée de découpage-collage ?  Ces « figures » surgissent comme pour bien faire ressentir, par contraste, le réel et l’ancrage, le combat entre le la poésie et le réel.

Abstraction lyrique, voire poétique, inspirée de Cy TWOMBLY et Gerhard RICHTER.

De mes jeunes années je retrouve l’influence architecturale et la connaissance de l’art.

De toutes mes années de formation et de pratique en tant que médecin pédiatre, j’ai retenu la lutte entre la vie et la mort, l’équilibre instable, les failles, les pulsions, l’humain, le miracle de la gestation et de la naissance.

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Ernest Pignon-Ernest : révéler l’invisible est politique

Art visuel Museum TV offre une réflexion sur les œuvres engagées de l’artiste. Une immersion à travers le monde, à la fois dans son atelier et sur ses lieux d’exposition.
— Par Margot Bonnéry —
Influences, une histoire de l’art au présent. Ernest Pignon-Ernest, à taille humaine, Museum TV, 20 heures
De son atelier d’Ivry-sur-Seine à l’Italie, en passant par Haïti, le film de Yann Coquart suit Ernest Pignon-Ernest, figure incontournable et précurseur du street art. Depuis le début des années 1960, le plasticien arpente le monde pour maroufler ses dessins engagés : immigration, apartheid, avortement, accidents du travail… «  C’est une grande et belle chose pour un peuple que de conserver vivantes ses légendes », disait Jacques Stephen Alexis. À l’image de cet écrivain, homme politique et militant communiste haïtien, Ernest Pignon-Ernest ménage la mémoire des peuples.

Les collages in situ du plasticien sont voués à disparaître, et trouvent leur sens en fonction de l’endroit où ils sont placardés. L’œuvre devient alors indissociable de son lieu d’exposition. C’est le cas de la grande sérigraphie des Expulsés (1977-1979), collée sur des façades de bâtiments voués à la destruction, qui rappelle l’expulsion de ses parents alors qu’il n’était qu’un enfant.

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« Instants », exposition de Rodrigue Glombard

Jusqu’au 19 septembre 2023 à la Fondation Clément

Par Philippe Charvein

La peinture qui se déploie dans l’espace se donne pour mission de parler du temps. Que peut-il se passer l’espace de quelques « instants » ? Tout ! Une multitude de faits, répond, sans détour, Rodrigue Glombard ; cela, par l’intermédiaire d’une série de toiles montrant, dévoilant un univers qui se construit et s’agence en permanence ; à la recherche de la forme la plus adéquate ; de sa propre temporalité qu’il comble à sa guise.

Derrière la fugacité inhérente au terme « Instants », se cache un mouvement inexorable : celui d’une conquête permanente ; d’une quête de sens et de formes s’arrachant au néant de l’informel.

« Instants » : comme une succession d’instantanés au cours desquels – et sous nos yeux – se dessinent les contours d’un monde et d’une « humanité » à la recherche d’une identité et d’une… pulsation vitale, gages de soubassements et d’éternité. Ces « Instants » sont aussi des fragments d’espace, comme si le temps était un tout en quête de son unité.

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