Catégorie : Arts Plastiques

La grande exposition de « L’Art Gonds Tout » à Tropiques-Atrium

Du 26 septembre au 29 octobre 2022

— Par Selim Lander —

Pour sa première apparition sur les cimaises prestigieuses de Tropiques-Atrium, à Fort-de-France, l’association L’Art Gonds Tout a réalisé un coup de maître. Le commissaire de l’exposition, Fabrice Gerardin, par ailleurs président de L’Art Gonds Tout, a réuni des œuvres de onze plasticiens appartenant à l’association, dont une majorité d’artistes femmes et quatre hommes. Les habitués des expositions d’art contemporain ne connaissent que trop les déceptions face à des œuvres absconses et prétentieuses, quand elles ne sont pas tout simplement d’une grande laideur. Quel soulagement, ici, de se trouver environné par la beauté. Rien qui puisse choquer, alors que l’ambition de tant de pratiquants de l’art dit contemporain se ramène à vouloir « choquer le bourgeois », le simple mot « beauté » étant pour ceux-là presque une grossièreté. Les œuvres réunies ici sont faites au contraire pour être admirées et, pourquoi pas, si l’envie vous en prend, acquises et emportées afin d’en profiter durablement.

Seule concession à la mode, l’exposition n’est pas qu’une réunion d’œuvres sélectionnées comme pour les « salons » d’antan.

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« Le hasard dans l’art », sous la direction de Dominique Berthet

— Par Christelle Lozère, maître de conférences en histoire de l’art et critique d’art, Université des Antilles, Laboratoire LC2S —

L’ouvrage Le hasard dans l’art sous la direction de Dominique Berthet est un ouvrage qui rassemble les Actes d’un colloque organisé par le CEREAP en Guadeloupe en novembre 2016. Les auteurs (philosophes de l’art, sociologues de l’art et plasticiens) interrogent tour à tour sous trois angles d’approches le thème du hasard dans l’art.

En 2005, Philippe Sentis, sous-directeur honoraire au Collège de France questionnait dans une revue « La notion de hasard, ses différentes définitions et leurs utilisations »1 à travers le regard des philosophes et notamment celui de Blaise Pascal, mathématicien, physicien, inventeur, philosophe, moraliste et théologien français du XVIIe siècle. Sentis explique que le mot « hasard » apparaît dans la langue philosophique, puis dans le langage courant, à l’époque de la Renaissance. Il dérive du mot az-zahr utilisé par les commentateurs arabes d’Aristote pour traduire le mot grec automaton, qui désignait une cause d’événements qui pourraient être intentionnels, mais qui ne l’est pas.

Jusqu’à Blaise Pascal, « le hasard désignait ce qui se produit en dehors de tout dessein humain ou divin et de tout ordre stable.

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« Écolo…Graphie », 26 septembre-29 octobre à L’Atrium

Le mot du commissaire :

Pour ce qui est du thème, nous avons pensé à celui de l’écologie, thème très actuel et prégnant dans nos sociétés d’aujourd’hui et de demain.

Sur les grands thèmes liés à l’environnement, au développement durable, à la biodiversité, à l’éco féminisme et à l’avenir de la planète, à propos de phénomènes aussi bien mondiaux que locaux, chaque artiste exposant permet d’ouvrir le débat, de susciter le dialogue et la réflexion à partir de ses créations personnelles.

Cette exposition regroupe les créations originales de dix artistes plasticiens de l’île, et d’un créateur de Guadeloupe.

Parce que nous sommes tous concernés par les dérèglements climatiques, les phénomènes de réchauffement, la pollution … et par la préservation de la planète Terre, cette exposition se veut aussi bien pédagogique que pragmatique.

Fabrice GERARDIN

Président de l’association L’Art Gonds Tout

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Guadeloupe : l’avenir du Centre des arts, occupé, en question

Pointe-à-Pitre – Longtemps, le Centre des arts de Pointe-à-Pitre (CAC) a été l’emblème de la culture guadeloupéenne.

Resté vide pendant treize ans après l’arrêt de travaux de réfection, il est aujourd’hui occupé par un collectif d’artistes qui exigent sa rénovation urgente. 

Cet imposant bâtiment de 6 étages et 4.000 mètres carrés qui se dresse en plein centre-ville « était le coeur, le fleuron de la culture en Guadeloupe pendant trois décennies, des années 1970 aux années 1990« , se souvient Laurence Maquiaba, membre du Kolèktif Awtis Rézistans (collectif des artistes en résistance). 

Avec une trentaine d’autres, cette quadragénaire organisatrice de spectacles occupe les lieux depuis le 5 juillet 2021 pour « faire bouger les lignes« . Le chantier de la rénovation et de l’agrandissement du CAC était alors à l’arrêt « après des faillites d’entreprises« . 

Depuis, les murs de béton brut ont pris des couleurs, le silence de l’abandon a laissé place à la musique de la création.  

« On y a dormi pendant huit mois« , explique Laurence Maquiaba. Ateliers créatifs, spectacles de danse, théâtre, concerts, oeuvres picturales, sculptures, au total « 300 artistes environ, venus de différents pays, ont participé« , raconte l’artiste. 

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Cérémonie de remise des diplômes DN MADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design)

Au Lycée Polyvalent Victor Anicet de Saint-Pierre

Ce vendredi 2 Septembre 2022 fut une journée à marquer d’une pierre blanche au Lycée Polyvalent Victor Anicet de Saint-Pierre. Une cérémonie de remise des diplômes DN MADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design) a été organisée pour recevoir et consacrer la première cohorte de la formation, dispensée depuis la rentrée 2018 dans l’établissement. Deux options sont proposées : le design graphique et le design d’espace. Avec un taux de réussite de 95% en graphisme et 78% en Espace, le chef d’établissement Daniel Nisas a souhaité féliciter ces jeunes qui ont réussi à obtenir le précieux sésame. Ce diplôme d’étude supérieure les gratifie d’un BAC+3 conventionné par l’État et l’Union Européenne avec de nombreuses possibilités de poursuite d’étude.

« Je suis arrivé en DN MADE avec 12/20 de moyenne et je suis repartie avec 17/20 de moyenne. Cette formation fut très difficile mais cependant très bénéfique pour moi. Je ne connaissais rien au Design en arrivant dans la formation et aujourd’hui j’ai mon diplôme de designer d’espace, je remercie tout le monde mais surtout je me remercie moi-même pour avoir été jusqu’au bout ! 

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En Inde, l’impression à la planche, « le grand trésor » d’une créatrice de textiles

Amber (Inde) – Brigitte Singh étend sur son bureau un carré d’étoffe moghol du XVIIe siècle, orné d’un grand pavot rouge. Ce motif, qui ne cesse d’inspirer la créatrice de textiles imprimés à la planche, installée depuis quarante ans au Rajasthan, est un des fleurons de son atelier au savoir-faire traditionnel.

Cette Indienne d’origine française, naturalisée en 2002, puise son inspiration dans le riche patrimoine du pays, avec une prédilection pour le raffinement des motifs anciens moghols.  

« J’ai été la première à offrir une renaissance à ce genre de dessins moghols« , déclare à l’AFP la créatrice de 67 ans, décorée de la Légion d’honneur en 2015. 

« L’impression à la planche est une très ancienne tradition, impossible à dater, née quelque part entre l’Inde, la Chine et le Tibet« , poursuit-elle. Jaipur, où elle a atterri en 1980 à l’âge de 25 ans, « en est le dernier bastion d’importance« . 

Étudiante aux Arts décoratifs de Paris, elle débarquait avec l’intention de se former à la peinture miniature.  

« Je rêvais d’en faire à Ispahan, mais les ayatollahs étaient arrivés en Iran, ou à Hérat, mais les Soviétiques étaient arrivés en Afghanistan« , dit-elle, « je suis arrivée à Jaipur par défaut« .  

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Le dessinateur Jean-Jacques Sempé est mort

Jean-Jacques Sempé, dit Sempé, né le 17 août 1932 à Pessac (France), près de Bordeaux et mort le 11 août 2022, est un dessinateur humoristique français. Ses dessins humoristiques ont été publiés entre autres dans Sud Ouest, L’Express, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Télérama, The New Yorker, Le Moustique, Le Rire, Noir et Blanc, Ici Paris, Paris Match et bien d’autres.

« Il m’est arrivé de devenir, par moments, raisonnable mais jamais adulte. » C’est avec cette idée qu’il deviendra l’illustrateur des aventures du Petit Nicolas dont l’auteur est René Goscinny.

Biographie
Enfance
« Mon enfance n’a pas été follement gaie. Elle était même lugubre et un peu tragique », confie Sempé dans un entretien avec Marc Lecarpentier3. Enfant naturel, son « père adoptif », « Monsieur Sempé », est représentant de commerce. Quand celui-ci, à bicyclette, réussit à vendre dans les épiceries de sa ville natale ses boîtes de pâté, thon, sardines, anchois ou bocaux de cornichons, il va « fêter ça au bistrot du coin »4. Lorsqu’il rentre, de terribles scènes s’enclenchent entre son père et sa mère, « ils cassent tout, encore une fois, les assiettes, les verres… » et sa demi-sœur et son demi-frère ont des « crises de nerfs ».

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« Hardboiled Wonderland », de Carla Rebelo, au Saint-Esprit

15 juillet – 10 août 2022 Médiathèque Alfred Melon-Degras au Saint-Esprit
19 juillet 2022 à 15h Atelier Photographique en présence de l’artiste
19 juillet 2022 à 19h Présentation de l’exposition en présence de la photographe Carlo Rebelo
RSVP : zaka@sist.co
Hardboiled Wonderland : La Station Culturelle, en partenariat avec l’association Zist, présente l’exposition Hardboiled Wonderland de la photographe santoméenne Carla Rebelo visible du 15 juillet au 10 août 2022 à la Médiathèque Alfred Melon-Dégras au Saint-Esprit (durant les horaires d’ouvertures de la médiathèque).

Prises à Sao Tome en 2017, et ce, de façon improvisée pendant un évènement consacré à la mode et à la danse, Hardboiled Wonderland se défini comme un espace performatif où la libre expression entre la photographe et les participants mène à des échanges sur l’identité, les éventualités futures et les nouvelles issues. Ce travail découle des sentiments d’incertitude de Carla Rebelo concernant l’avenir. Il s’efforce de revendiquer le droit de réinventer et de s’écarter des récits traditionnels, à travers l’art, en  particulier lorsque les paysages environnementaux, économiques et politiques semblent précaires.

Autour des expositions en cours :

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L’exposition « Aspiration aux voyages » au Musée Gauguin, au Carbet

— Par Selim Lander —

L’idée de cette exposition collective est née lors du premier confinement en mars 2020. L’horizon s’était brutalement rétréci, ne restaient que les pouvoirs de limagination et lenvie de créer quelque chose.

Du voyage intérieur, immobile au tourisme de masse en passant par le voyage initiatique, spirituel, musical et onirique , voire lexil où le voyage devient arrachement, cette exposition organisée par lassociation Lartgondstout propose une rencontre dans lunivers intime de 7 artistes : Marie ALBA, Hélène JACOB, Chantal NOTRELET, Isabelle PIN, Jerôme SAINTE-LUCE, Garance VENNAT, Sandrine ZEDAME.

Marie Alba a désormais une solide pratique de « l’upcycling ». Elle présente ici une installation réunissant l’un de ses mannequins masculins richement décoré à côté d’une authentique valise. Elle évoque ainsi puissamment l’exil, un exil d’une sorte inouïe cependant, car son mannequin n’est pas seulement arrivé d’ailleurs, il vient d’un autre temps – passé ou avenir ?

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Avignon 2022 : l’artiste afghane Kubra Khademi met en scène des corps libres

Exposition. À Avignon, l’artiste afghane, autrice de l’affiche du Festival, présente à la collection Lambert une sélection de ses œuvres dans « First but not last time in America ».

Correspondance particulière.

L’artiste afghane Kubra Khademi entre dans la pièce, déroule une bobine de fil doré et commence à tisser une toile sur un tas de vestes éparpillées au sol. Elle ignore le public qui l’observe, concentrée sur sa création. La performance De l’armure aux gilets accompagne l’exposition « First but not last time in America » à la collection Lambert, sur toute la durée du Festival d’Avignon. Kubra Khademi est aussi l’autrice de l’affiche de la 76e édition du Festival, une colonne de jeunes femmes nues qui regardent à l’horizon.

S’affranchir de toute sexualisation

Bien loin de la polémique qui accuse l’artiste de promouvoir la pédophilie, Kubra Khademi défend un art engagé, inspiré de la culture afghane et mettant en scène des corps libres. Les fresques exposées à Avignon s’affranchissent de toute sexualisation du corps des femmes. Les lignes sont nettes, l’artiste a choisi des gouaches ocre et bleu uni, et les silhouettes rappellent des miniatures mongoles.

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Photos Passion de Pascale Mariotte : Sporophile rouge gorge [F]

Une bien belle « Moisson » – Quel joli nom !

À l’écart du brouhaha et de l’agitation des Hommes, loin de la cacophonie du monde,

je plonge dans mon univers feutré, fait de silence et de grands arbres où, étendant leurs longs bras noueux vers le ciel, ils m’enveloppent de leur imposante stature.

Je pénètre avec respect et humilité dans cet abri de silence où les fougères arborescentes s’offrent au soleil en déployant largement leur fronde comme une offrande aux Dieux, et où les arbres dénudés projettent leur hampe vers le ciel azur pour m’indiquer la direction de l’infini.

Chacun de mes pas se fait discret et j’évite, sans même m’en apercevoir, d’écraser les feuilles mortes pour ne pas interrompre le silence et froisser ainsi la paix de cette cathédrale mutique.

Les orchidées sauvages redoublent de couleurs et d’élégance, alors que les épiphytes se regroupent en communauté pour s’unir aux mousses et habiller de vert les troncs des géants,

fiers de leurs somptueuses parures.

Alors qu’un Héliconia providentiel, aux bractées épanouies, propose son savoureux nectar à une Moisson gourmande, quelques frétillants lutins m’accompagnent dans ma quête et distillent la douceur sur leur passage comme des elfes projetant de la poussière d’étoiles sur leur chemin.

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« Inséparables » (à Marie Gauthier)

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Inséparables…
mais, malgré tout, séparés
par un exil, éloignement imparable
avec de l’absence présente l’omniprésence passée.

Souvenir ectoplasme qui, peu à peu s’efface
et, disparaissant à moitié,
ne laisse qu’une trace
patinée par l’usure du temps qui passe
inexorablement,
(ce peintre impitoyable qui ponce, lisse et pâlit
les couleurs les plus vives du tableau de nos vies),
si ce n’est par celle du chagrin qui,
lui hélas, jamais complètement ne s’efface,
gravé bien trop profondément
dans l’inconscient et le cœur des amants…
Fantômes qui nous hantent
avec leur fragrance d’émotions passées
et de bonheur envolé…

De la même race
que ces inséparables oiseaux,
nous sommes, comme des jumeaux
avec ce lien mystérieux unissant
par-delà l’espace et le temps,
par-delà la mort et le tombeau
et qui jamais ne casse,
exilés de cette part de nous-mêmes qu’est devenu l’autre…
“Un seul être vous manque et tout est dépeuplé…”,
telle est la devise des inséparables par la vie séparés !

Patrick Mathelié-Guinlet

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L’art change-t-il la vie ?

— Par Martine Potoczny(* )—

« L’art est un besoin, on ne peut s’en passer », écrit Dominique Berthet pour introduire sa réflexion sur la dimension critique de l’art, ses différentes fonctions et ses pouvoirs. C’est donc en termes de nécessité, précise-t-il, que sera envisagé l’art dans ce nouvel essai au titre doublement évocateur : L’art change-t-il la vie ? (paru aux Presses Universitaires de Provence en janvier 2022).

L’intitulé n’est pas sans rappeler la célèbre formule « changer la vie » d’Arthur Rimbaud et fait écho à l’image de la « figure emblématique du poète-rebelle-errant » choisie par l’auteur pour illustrer la première de couverture. Notons que Rimbaud (Paris et Charleville Mézières,1978-1979) est l’œuvre d’Ernest Pignon-Ernest, un artiste qui « fait un art destiné à éveiller, à secouer les consciences ; un art qui dénonce des faits, des situations, des tragédies ». Sa pratique atteste de l’importance du rôle que l’art peut jouer dans la société « en sensibilisant, en dénonçant, en se positionnant » (p. 48).

Puissance du titre et force de l’image renvoient le lecteur à des questions centrales, plus que jamais d’actualité : Que peut l’art ?

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Fabien Wesner Fleurant, un artiste confirmé

— Par Jean-Robert Léonidas* —

Je viens de découvrir un artiste confirmé et je suis désolé de ne pas pouvoir être à Larchmont, N.Y. pour apprécier toute la panoplie de ce one-man-show, étant plutôt à l’autre bout du monde, dans la Grand-Anse profonde baignée de ses quatre rivières. Cependant j’ai vite apprécié le tableau ci-dessus présenté comme modèle. Et j’ai envie de me dire : Va cours , vole et engrange !

Côté médecine et scientifique mis à part, nous sommes heureux de présenter un artiste qui a pénétré avec succès dans le sanctuaire des couleurs et des ombres. Une idée m’est soudain venue en tête, port-au-princienne, je dirais, comme la naissance et la jeunesse de l’artiste. Que dis-je ? Une idée plutôt toute haïtienne. Un mythe provincial et créole, celui de l’arc-en-ciel qui se désaltère dans le courant d’une rivière et dont un plasticien a volé le bonnet. Alors le voleur d’arc-en-ciel, mieux qu’un voleur de pervenche, s’enrichit à l’instant. Pas nécessairement en pognon. Mais en inspiration, en rêves, en pouvoir de composition, en manipulation maitrisée de la roue des couleurs.

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« Exils »: Là d’où nous venons ? Là où nous allons ?

Du 11 juin au 2 juillet au Centre d’Arts Entre Nous & Co

— Par Brigitte Edward, agrégée de philosophie —

« Il y a de l’inexprimable. Il se montre. »

L. Wittgenstein1

Deux ensembles bien distincts. Avec, chaque fois, un certain rapport à l’espace. Pas l’espace euclidien de l’expérience commune, objectif et mesurable. Mais un espace morcelé, pluriel, fait de contiguïtés paradoxales. Un espace de désorientation.

SEUILS.

Les objets ont disparu, l’espace est fragmenté. Les plans se chevauchent, se superposent ou se juxtaposent, sans qu’on sache toujours dans quel sens il faut regarder.

Chaque fois une porte debout. Une porte tronquée par le disque improbable de l’eau, une autre encore recouverte d’un film liquide. Des seuils qui ne sont pas là pour être franchis. Qui ouvrent à un dedans de couleurs et de forces, de jaillissements rouges et de ciels indigo. On est devant le tableau et on voit en coupe. On est devant, mais c’est un dedans qui nous fait face.

« Quand voir, c’est sentir que quelque chose inéluctablement nous échappe2. »

EXILS. LES INSÉPARABLES.

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« Exils » La créativité, une histoire de cortex

— Par Christian Antourel —

« Toute création artistique est le fruit d’un enchaînement complexe de mécanismes neuronaux qui mettent en jeux plusieurs régions du cerveau » où l’art a ses raisons que la raison ignore.

L’œuvre va ainsi d’un figuratif trébuchant à une abstraction grandissante.

Elle aspire à une connivence implicite, à une soumission « acceptée. » Sa peinture révèle le souvenir d’un autrefois permanent, comme une nostalgie sourde qui ne la quitte pas, qu’elle ne désire pas quitter. Attendre est sa quête

Contre ses trop pesantes images de mélancolies, elle substitue ici impérieusement de claires légèretés comme seuls le savent les douloureux secrets. Ces « invertueuses » sont les actrices d’une pièce évoluant dans un décor voilé et effervescent qu’un Alka-seltzer impatient révèle le temps d’une représentation où paradoxalement, « l’intime s’unit au lointain »

Les œuvres campent dans un espace sans âge, ne tuent que le temps et se délectent, de ne jouer aucun rôle. Elles miment peut-être secrètement le désir carnivore de vouloir reprendre l’offrande déposée une nuit sans lune dans « Les inséparables. »

La tempête, s’est apaisée.

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Les desseins d’un équilibriste

Exposition collective du 19 mai au 30 août 2022 au Créole Arts Café

Par Dégé —

Elle est décidément prolixe et variée la petite galerie « Créole Arts Café » en face de la poste de Saint-Pierre. Cette fois TRIPLE REGARD* expose, de retour sur sa terre natale, Ghislaine Marceau au pinceau traditionnel (la senne) ; Jehann Pognon connue pour son expression artistique contemporaine (l’oiseau au croton) ; et c’est l’étrange forme colorée de l’affiche, œuvre de Sylviane Fédronic, qui retiendra notre attention.

Est-ce un Envol ou un Plongeon ? D’un extra-terrestre ou d’un arlequin ? Un body painting ? Un écorché résilient ? L’image radiologique des humeurs d’un funambule fort émotif…

De fait, l’artiste intitule son tableau « Sur un fil ». C’est bien cela : toujours entre la vie et la mort, la Joie et le désespoir, un être à la recherche de son équilibre, de son chemin, sa voie, sa voix… Épreuve longue, douloureuse qui s’exprime aussi, avec une palette comparable (pourtant plus sage et structurée), dans un arbre généalogico-philosophique « La Part du Colibri ».

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Photos Passion de Pascale Mariotte : Mouette Atricille

Native de Madagascar j’ai sûrement dès lors, attrapé le virus de la curiosité, celui de la découverte, une espèce de germe qui instille de manière douce et obsédante, outre le virus du voyage celui d’un amour inconditionnel pour la nature et ses hôtes.

Enfant je m’imaginais contribuant à la beauté du monde et rêvais de savanes africaines, de vastes étendues désertiques peuplées d’une faune dense et sauvage. Émerveillée par une nature qui réinvente en permanence ses paysages, je me projetais dans un univers où l’animal vivait en parfaite harmonie dans son environnement, sans avoir aucune conscience de sa disparition progressive et de sa déliquescence. Adolescente je collectionnais les anciens appareils photos à soufflet Kodak et Agfa dont j’aimais à imaginer le rôle dans les albums de famille de mes grands-parents, des photos dentelées en noir et blanc, un peu jaunies par le temps aux formats surannés.

Au fur et à mesure de mon apprentissage d’Humaine ma conscience est apparue, s’est insinuée dans les profondeurs de mon être, s’est affirmée avec l’évidence d’un possible rôle à jouer dans la découverte de merveilles.

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Roman Liška expose du 3 juin au 15 juillet 2022

« Return to Innocence » à l’espace d’art contemporain 14N 61W Place de l’Enregistrement  F-de-F.

caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society.] ont le plaisir d”acceuillir pour la deuxième fois à l’espace d’art contem­porain 14N 61W, l’artiste allemand Roman Liška. Le peintre Roman Liška aux origines tchèques et sud-africaines, est né à Hambourg (DE) et a étudié à Goldsmiths University ofLondon et au Royal College of Art (UK). Il vit à Berlin et travaille comme artiste associé à la chaire de peinture expérimentale et de dessin de Jana Gunstheimer à la faculté des Beaux Arts – Bauhaus Universitat, Weimar (DE).Pour sa deuxième exposition individuelle, l’artiste présente une série de peintures de large format, intitulée “Return to Inno­cence”.
Une très bonne image
En fait, le titre de ce texte devrait probablement être le même que celui de l’exposition : Return to Innocence. Cela fait référence à la chanson pop Return to Innocence du groupe allemand Enigma des années 90, dont le son fait partie du genre New Age ou World Beat. C’est le type de chanson que les compagnies aériennes aimaient jouer avant le décollage ou après l’atterrissage,un peu comme la chanson Adiemus de Karl Jenkins, ou quelque chose d’Enya.

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Hello les Stationautes ! Un mois de Juin chargé 

Une exposition, une table-ronde des visites guidées et des ateliers créatifs  à la Station Culturelle !!

Exposition

Eclosion:Fasciné par le monde du vivant et ses problématiques ; les productions de Kévin Jérémie alias JKing sont composées de formes organiques et poétiques faisant référence à ses sujets favoris. Il a donc envahi la salle d’exposition de la Station Culturelle en couvrant les murs de son univers afin que les visiteurs partent à la découverte des créatures, réelles et chimériques qui peuplent cet imaginaire.

Kévin Jéremie travaille sur l’anthropocène et la nature dans un soucis de sensibilisation à l’écologie et à la préservation des ressources et de la biodiversité. Sa réflexion artistique est donc influencée par la science, les curiosités mais également par la poésie de la nature.

Cette diversité protéiforme grandi et s’épanoui: c’est ainsi que, de la plus petite particule à l’existence la plus longue, dans les cieux les plus vides et les eaux les plus sombre une éclosion de vie apparaît et se déploie.

Vernissage

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Au commencement était… le dessin !

Exposition « Dessiner » jusqu’au samedi 4 juin 2022
—Par Christian Antourel —

Depuis le Paléolithique, l’homme ou la femme n’a pas fait qu’imprimer sa paume à l’ocre rouge, il a laissé la trace de sa main sur les parois des grottes et abris sous roche faisant son contour d’un trait de fusain noir de charbon préparé exactement dans ce but. Où en sommes-nous en ce début de l’art préhistorique ?
Dessin et dessiner, deux appellations bien futiles lorsque l’on sait que « le dessin est une technique de représentation visuelle sur un support plat. Le terme « dessin » désigne à la fois l’action de dessiner, l’ouvrage qui en résulte, et la forme d’un objet quelconque ». Ainsi ces deux titres distincts ne le sont pas et restent deux reflets du même sujet, présentant une invariance d’échelle, et de viscosités identiques, c’est-à-dire dont le résultat révèle la même beauté fractale que des flocons de neige.
Puis vinrent d’autres curiosités et découvertes, et ce n’est pas une étoile ou un arbre qui en est le sujet, mais bien un animal avec un dos, une tête, des membres.

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Mário Macilau & Éric Androa Mindre Kolo exposent

Du 21 mai au 22 juin 2022

La deuxième édition du OFF de Dapper, organisée dans le cadre de la Biennale de Dakar 2022, se situe dans la continuité des actions menées par la fondation sur l’île de Gorée (Sénégal).
Dapper invite deux artistes à investir l’espace public :

Mário Macilau interroge l’histoire de son pays, le Mozambique, à travers ses photographies.

Éric Androa Mindre Kolo (République démocratique du Congo), en résidence au Sénégal, construit une installation où les cultures se rencontrent.
Curatrice : Christiane Falgayrettes-Leveau

L’Afrique est composée de pays aux réalités très différentes. Aussi, entre l’espoir des uns animés par le désir de participer à l’émergence de sociétés nouvelles, plus justes, les désillusions des autres ou la préoccupation de ceux qui luttent pour assurer leur quotidien, construire une vie meilleure est souvent un vrai défi.
Se projeter dans l’avenir passe avant tout par un ancrage dans le monde d’aujourd’hui sans cesse en transformation et en même temps par la nécessité de penser un futur même s’il est aléatoire et lointain.
Cette thématique qui suppose que le devenir des individus, des peuples, est marqué par leur histoire collective fait écho au travail de Mário Macilau et d’Éric Androa Mindre Kolo dont l’art est au service de leur engagement.

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Machu Picchu et les trésors du Pérou du 16 avril au 4 septembre 2022

3000 ans de civilisations précolombiennes, jusqu’au mystère du Machu Picchu.
Une exposition exceptionnelle retraçant les 3 000 ans de civilisations Précolombiennes, jusqu’au mystère du Machu Picchu.
Plus de 190 pièces originales d’un des plus grands musées péruviens, réunies pour la première fois, dont certaines jamais sorties du Pérou.
Exposition accessible 7 jours sur 7 de 10h à 17h30.
Découvrez une exposition exceptionnelle retraçant les 3 000 ans de civilisations Précolombiennes, jusqu’au mystère du Machu Picchu.
Chefs d’œuvre et objets symboliques, plus de 190 pièces originales d’un des plus grands musées péruviens, réunis pour la première fois, dont certains jamais sorties du Pérou.
L’une des collections d’or les plus impressionnantes jamais exposée.
L’exposition sera accessible 7 jours sur 7 de 10h00 à 17h30.
À partir d’une mise en scène surprenante et immersive, plongez dans l’environnement enchanteur des Incas héritiers des civilisations de l’ancien Pérou.
L’Expérience proposera aussi la toute première expédition du Machu Picchu en réalité virtuelle.
Machu Picchu et les trésors du Pérou, l’Exposition événement, à partir du 16 avril 2022 à la Cité de l’Architecture et du patrimoine – Palais de Chaillot à Paris.

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Exposition « Dessiner » : tout un art!

Au Centre d’Activités de Bellevue jusqu’au 4 juin 2022
— Par Marie Gauthier —

« Il se peut que le dessin soit la plus obsédante tentation de l’esprit… Le monde visible est un excitant perpétuel : tout réveille ou nourrit l’instinct de s’approprier la figure ou le modelé de la chose que construit le regard ».

Paul Valéry

Dans l’art contemporain, le dessin a pris une place nouvelle en se libérant des contraintes traditionnelles. Il est devenu un art à part entière.

Du l’italien disegno, qui signifie à la fois « dessin » et « dessein », lui-même une altération du latin designare (représenter), le dessin figure un concept, ou bien représente le réel observé ou imaginé. Traditionnellement, il se faisait sur un support papier ou carton, souvent de faible dimension. De la Renaissance au xixsiècle, l’apprentissage du dessin nécessitait l’acquisition d’une technique rigoureuse basée sur l’observation de modèles vivants ou de moulages de l’Antiquité gréco-romaine. Selon le principe de l’Académie, pour exceller en tant que peintre, il fallait d’abord se montrer bon dessinateur. Le processus créatif passait par les dessins préparatoires en vue de la réalisation d’une œuvre en devenir, plus grande et aboutie, que ce soit en peinture, en sculpture ou en architecture.

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« Pharaons des deux terres » au Louvre: un pan méconnu de l’Antiquité africaine

Paris – Statues monumentales en granit sombre, cartes et profusion de hiéroglyphes et écritures sur les murs… Pour sa grande exposition du printemps, le musée du Louvre s’attaque à un pan méconnu de l’Antiquité africaine: la reconquête de l’Egypte par les rois de Napata.

Loin de l’or et du faste habituellement associés aux pharaons, elle raconte, à partir de mercredi, comment au VIIIe siècle avant J-C, après la dynastie des Ramsès, des souverains du royaume de Kouch, au coeur du Soudan actuel, ont reconquis la vallée du Nil et réunifié « les deux terres« : l’Egypte et leur royaume, tout imprégné de l’art, de l’idéologie et de la religion pharaoniques. 

Statues en granit du dieu Amon sous la forme d’un bélier protégeant Aménophis III, de sphinx et de déesses, amulettes et objets rares en bronze provenant des collections du Louvre et d’autres grands musées du monde sont présentés tout au long d’un parcours chronologique.  

Plusieurs sont issus des fouilles archéologiques des dernières années dans la région. 

Ce parcours, également dédié aux expéditions des pionniers de l’archéologie dans la région, est chargé de repères historiques et géographiques. 

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