Catégorie : Arts Plastiques

Le Désir dans l’art

— Par Selim Lander —

« Nous n’étions que des hommes, il ne saurait y avoir de victoire,
le désir, juste, jusqu’à l’engloutissement », Laurent Gaudé.

La dernière parution de la revue annuelle Recherches en Esthétique est titrée « Le désir ». Que ce dernier soit le moteur de l’artiste, nul ne le niera, mais faut-il pour autant accepter le jugement de Laurent Gaudé (qui n’est d’ailleurs pas repris dans ReE, il constitue la dernière phrase de son roman Écoutez nos défaites) ? Toute l’histoire de l’art ne témoigne-t-elle pas en effet de « victoires » ou tout au moins de succès éclatants ? Sans doute à ceci près que l’œuvre n’est plus à proprement parler l’art, c’est l’objet inanimé que l’artiste a laissé derrière lui. Elle n’est certes pas complètement morte puisqu’elle vit encore dans le regard du spectateur mais l’on n’est plus à ce moment-là dans l’art au sens premier (du latin ars, artis) qui est avant tout action. Au sens le plus général, il est en effet selon le TLF, « l’ensemble de moyens, de procédés conscients par lesquels l’homme tend à une certaine fin, cherche à atteindre un certain résultat ».

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« CRETAVIE », une exposition de Margot Asphe

« Je colore, je danse mes gestes »

— Par Christian Antourel —

Encore un supplément d’âme. Un Alliage entre sonorités d’ailleurs et un code dansant Une vague quasi «  underground » surdouée aux préoccupations esthétiques et éthiques. Une œuvre parfois « difficile d’accès » mais qui sait toucher un large public. Margot Asphe, tend à développer sous la forme de formulations artistiques des transmissions à travers son travail, le sentiment d’être vraiment vivante.

Plus que toutes ses autres œuvres « CRETAVIE» pousse la dite obsession bien au-delà, faisant de la continuité son grand sujet. Ecartelée souvent par des fictions éventuelles, des couleurs éclatées qui sentent bon la vie et les purs tours de force visuels, l’artiste tient cependant la cohérence par son propre questionnement. A chacun de leur choc ses tableaux, recomposent l’éclat du chic. Plus qu’une réflexion privée « CRETAVIE» cherche dans sa performance visuelle et ses ritournelles détournées, un état, une saveur, sinon la description minutieuse de sensations et pensées avantageuses. Elle veut sans doute reconstruire le jardin perdu. La vie, c’est le code. « Des toiles de mon passé, des techniques différentes aujourd’hui des instruments de musique et beaucoup de bleus »

D’abord, des images voluptueuses irradiées par une lumière sidérante de beauté.

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Senghor et les Arts au Musée du Quai Branly

Du 07 février au 19 novembre 2023

Portrait de l’écrivain, poète et homme d’État Léopold Sédar Senghor (1909-2001), à travers sa politique culturelle au lendemain de l’indépendance du Sénégal.

Senghor et les arts. Réinventer l’universel met en perspective les réflexions et réalisations dans le domaine culturel de l’intellectuel et homme d’État sénégalais, président du Sénégal de 1960 à 1980, Léopold Sédar Senghor (1909-2001). Pionnier de la Négritude, mouvement politique et littéraire initié avec Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Suzanne Césaire, Jane et Paulette Nardal, Senghor a défendu l’idée d’une civilisation de l’universel, façonnée par le « rendez-vous du donner et du recevoir ». Sous cette métaphore de l’échange, du « métissage culturel », il manifeste l’espoir d’unir les traditions et d’engager « le dialogue des cultures ». En réinventant et en désoccidentalisant la notion d’universel, il affirme le rôle de l’Afrique dans l’écriture de son histoire.

L’exposition revient sur la politique et la diplomatie culturelle sénégalaise au lendemain de l’indépendance, ses réalisations majeures dans le domaine des arts plastiques et arts vivants, mais aussi ses limites. La pensée de Senghor n’a pas laissé indifférentes les générations nées au lendemain des indépendances ; elle a été largement discutée, critiquée et commentée au fil des relectures successives.

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L’Art comme action

— Par Selim Lander —

Au-delà du truisme apparent, L’art comme action, le nouvel ouvrage collectif dirigé par Dominique Berthet soulève bien des questions passionnantes. « Truisme » puisqu’il ne peut y avoir d’art sans action, aussi spontanée (le dripping), minimaliste (les monochromes) ou éphémère (lorsque l’œuvre est anéantie par le feu comme chez Christian Jaccard interrogé par D. Berthet) soit-elle. Au commencement il y a donc le geste de l’artiste, source d’un plaisir (celui de la création) mêlé d’inquiétude (l’artiste se confronte au public, il se « compromet » selon le mot de Richard Conte, p. 37). Dès que l’artiste vise un certain public, il entend exercer sur lui une influence, lui plaire ou lui déplaire, le convaincre éventuellement, ce qui ouvre sur les problématiques de l’engagement. C’est là aussi une forme d’action, esthétique, morale ou politique appelant la ré-action du public. Mais il faut encore compter avec des actions plus physiques que celles de l’artiste occupé à créer dans son atelier (d’autant que nombre d’artistes contemporains se contentent de concevoir et laissent la réalisation à des « art-isans »).

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L’État sommé de restituer 4 œuvres de Renoir, Gauguin et Cézanne

Disparues depuis près de 80 ans, ces œuvres vont être remises aux héritiers d’Ambroise Vollard, qui ont remporté leur bataille judiciaire contre l’État.

C’est une grande est une grande victoire pour les héritiers d’Ambroise Vollard. Le tribunal administratif de Paris a ordonné vendredi 10 février à l’État français la restitution, aux ayants droit du marchand d’art, de deux tableaux et deux dessins de Gauguin, Renoir et Cézanne, disparus à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Ces œuvres, Marine : Guernesey (peinture) et Le Jugement de Paris (dessin) de Pierre-Auguste Renoir, Nature morte à la mandoline (peinture) de Paul Gauguin et Sous-bois (dessin) de Paul Cézanne, avaient disparu dans des conditions troubles avec trois autres tableaux – Roses dans un vase et Les Grandes Baigneuses de Renoir et Tête de vieillard de Cézanne – pendant la Seconde Guerre mondiale, suite à la dispersion de la succession du marchand d’art, décédé en 1939.

Le musée d’Orsay a confirmé à l’Agence France-Presse être dépositaire des quatre œuvres. Les deux dessins sont conservés au cabinet d’art graphique du musée du Louvre. Les deux experts mandatés pour cette succession auraient détourné les œuvres avec la complicité d’un des frères du marchand afin de les vendre en Allemagne, pays où ils ont été retrouvés à la fin de la guerre, précise le tribunal dans un communiqué de presse.

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Yves Marie de Malleray à la Fondation Clément

– Par Selim Lander —

Pour encourager davantage les amateurs d’un art d’autrefois (voir Rosa Bonheur exposée dernièrement au musée d’Orsay) poussé à la perfection, nous reproduisons ce que nous écrivions ici-même en 2015 :

Yves Marie de Malleray est un peintre et graveur délicat. Ses tableaux représentent des paysages de nature sous des cieux chargés de nuages, de sombres mornes qui tombent dans une mer aux reflets vert émeraude, des oiseaux de nos îles, quelques animaux de la savane africaine.

Chez cet artiste, la précision du dessin et du pinceau n’empêche pas mais contribue plutôt à créer dans nombre de ses toiles, même – ou plutôt surtout – lorsqu’il peint des paysages familiers, une atmosphère onirique. Etroitement fidèle à la réalité, il n’invente pas moins un autre monde, situé ailleurs, peut-être sur une autre planète demeurée à l’état sauvage. Cela tient surtout à l’éclairage, pour les marines, à une attitude ou un regard lorsqu’il peint un oiseau. Il y a également de l’orientalisme dans certains de ses grands formats et cela est moins dû au motif, parfois ouvertement oriental, qu’à une manière qui évoque alors directement l’art de l’ancienne Perse.

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Isabel Tronçon : l’art abstrait à la Bibliothèque Schoelcher

—- Par Selim Lander —
Se confronter à une œuvre abstraite est toujours une expérience intime. Certes, cela est vrai de tous les arts puisque ceux-ci, dès lors qu’ils nous touchent, nous font découvrir une part de nous-même que nous ignorions. Mais tandis que l’art figuratif impose d’emblée une forme et un sens, orientant fatalement notre propre perception, l’art abstrait, comme la musique, nous laisse d’emblée indécis, nous contraint à l’interprétation et cela est encore plus vrai de l’abstraction lyrique, celle pratiquée par Isabel Tronçon, que de l’abstraction géométrique.

Interpréter, ici, signifie moins décrypter l’histoire que – peut-être – raconte le tableau que d’entrer en nous-même pour chercher quels sentiments ils éveillent. Une expérience se situant quelque part entre l’introspection et la méditation voire le rêve éveillé.

À en croire Guy Mamès dont un texte accompagne l’exposition, I. Tronçon se reconnaîtrait dans la Poétique de la relation glissantienne. S’il est évidemment difficile de le vérifier sur la base de tableaux qui ne véhiculent par définition aucun message explicite, on comprend aisément qu’une artiste qui se trouve transplantée en Martinique depuis sa Normandie natale puisse être séduite par une philosophie mettant en avant sous le terme créolisation l’enrichissement inhérent au croisement des cultures.

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Le créateur Paco Rabanne, surnommé « le métallurgiste de la mode » par Coco Chanel, est mort à l’âge de 88 ans

Paco Rabanne, pseudonyme de Francisco Rabaneda y Cuervo, né le 18 février 1934 à Pasaia (Espagne) et mort le 3 février 2023 à Portsall (France), est un grand couturier et parfumeur franco-espagnol.

Il a marqué l’univers de la mode dans les années 1960. Dans les années 1990, il s’est également illustré dans les médias par son excentricité et à travers des prédictions (s’étant révélées fausses) et le récit de ses prétendues vies antérieures.

Sa mère est première main chez Cristóbal Balenciaga (installé à Saint-Sébastien jusqu’en 1936) et son père officier ; pendant la guerre civile, il est colonel dans les forces républicaines et est fusillé par les franquistes en 1939. La famille quitte l’Espagne ; après une période d’internement dans les camps de Port-Vendres et Argelès-sur-Mer, elle s’installe en France près de Morlaix.

De 1951 à 1963, Paco Rabanne fait des études d’architecture à l’École nationale supérieure des beaux-arts à Paris. Il finance ses études en produisant des croquis de mode, dessins de sacs pour Roger Model et de chaussures pour Charles Jourdan. Il publie en 1959 une série de sept robes aux lignes géométriques très épurées sous le nom de Franck Rabanne dans le Women’s Wear Daily.

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Photos Passion de Pascale Mariotte : L’Euplecte Franciscain

Un artiste dans tous ses états

C’est l’été… la saison préférée des semeurs de vie et déjà le dancefloor s’anime et se remplit d’une multitude de minuscules danseurs, tous animés du fervent désir de se faire remarquer des belles en pâmoison devant le spectacle donné en leur honneur.

Chaque artiste revêt sa plus belle livrée et s’essaye aux exercices les plus acrobatiques et les plus spectaculaires. Chacun rivalise d’élégance et l’air se charge de testostérone façon petits lutins à plumes, alors que les réjouissances commencent çà et là.

Certains s’échauffent quand déjà d’autres se lancent dans une chorégraphie subtile qui hypnotise les spectatrices. En mode glamour, la troupe de danseurs évolue au rythme des claquements d’ailes et d’inclinaisons, le plumage hérissé pour donner du corps et du volume à leur habit de scène.

Quand quelques-unes de ces dames succombent au charme ravageur de certains artistes, il s’ensuit une course-poursuite laissant la piste libre aux autres interprètes de la séduction pour ensorceler le public restant, fasciné par l’exhibition.

L’ambiance de la tribune des spectatrices est survoltée et c’est un festival de voltiges aériennes qui se joue au-dessus des hautes herbes.

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Le palmarès complet de la 50e édition du Festival d’Angoulême

Fauve d’or prix du meilleur album : La Couleur des choses (Çà et là), de Martin Panchaud.

Simon, un jeune Anglais de 14 ans un peu rondouillard, est constamment l’objet de moqueries de la part des jeunes de son quartier, qui le recrutent pour toutes sortes de corvées. Un jour qu’il fait les courses pour une diseuse de bonne aventure, celle-ci lui révèle quels vont être les gagnants de la prestigieuse course de chevaux du Royal Ascot. Simon mise alors secrètement toutes les économies de son père sur un seul cheval, et gagne plus de 16 millions de livres. Mais quand il revient chez lui, Simon trouve sa mère dans le coma et la police lui annonce que son père a disparu… Étant mineur, Simon ne peut pas encaisser son ticket de pari. Pour ce faire, et pour découvrir ce qui est arrivé à sa mère, il doit absolument retrouver son père. Au terme d’une aventure riche en péripéties et en surprises, Simon, l’éternel perdant, deviendra un gamin très débrouillard.

La Couleur des choses bouscule les habitudes des lecteurs et lectrices de bandes dessinées ; le livre est intégralement dessiné en vue plongeante sans perspective et tous les personnages sont représentés sous forme de cercles de couleur.

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BD : Riad Sattouf décroche le Grand Prix au Festival d’Angoulême

C’est l’auteur de l’incontournable L’Arabe du futur. Le Franco-Syrien Riad Sattouf a remporté ce mercredi le Grand Prix au Festival d’Angoulême, plus haute récompense du monde de la bande dessinée. Le dessinateur de 44 ans, élu par ses pairs auteurs de BD à l’occasion de la 50e édition du célèbre festival, a reçu la distinction lors de la cérémonie d’ouverture au Théâtre d’Angoulême. « C’est très impressionnant », a-t-il déclaré après une ovation debout.

Il a rendu hommage à sa grand-mère maternelle, celle qui a cru en son talent la première. « J’ai voulu faire une bande dessinée en imaginant qu’elle voudrait la lire, elle qui n’aimait pas ça », a expliqué le dessinateur au sujet de L’Arabe du futur. « Je suis profondément honoré et ému. […] C’est la pièce maîtresse qui manquait en haut de la pyramide de mon ego », a-t-il lancé. « Faites des livres, et encore des livres. D’ailleurs c’est ce que je vais faire moi aussi. »

L’artiste devance deux femmes

Riad Sattouf a devancé deux femmes. Pour la Française Catherine Meurisse, c’est la quatrième fois consécutive qu’elle est battue en finale.

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Pourquoi la France doit sauver le portrait de Zaga Christ

— Par Claude Ribbe, écrivain —
TRIBUNE. Un portrait de Zaga Christ, peint vers 1700, […est passé ]  en vente publique samedi, à l’hôtel Drouot. Claude Ribbe, écrivain, auteur du « Chevalier de Saint-George » (éditions Tallandier) dénonce le fait que l’œuvre risque de probablement rejoindre les collections d’un musée étranger et non celles d’un musée français. 

Illustration : Il s’agit d’une rare copie d’un médaillon exécuté en 1635 à Turin par une femme peintre, Giovanna Garzoni. © Giquello et associés, commissaires-priseurs

Voici sa tribune : « Un exceptionnel portrait de Zaga Christ, peint vers 1700, va passer en vente publique le samedi 21 janvier 2023 à l’hôtel Drouot. Dans le monde de l’art, et parmi les personnes concernées par la mémoire de la diaspora africaine, c’est un évènement. Il s’agit d’une rare copie d’un médaillon exécuté en 1635 à Turin par une femme peintre, Giovanna Garzoni, qui fut une amie du modèle. Le médaillon a été acquis en 2021 par l’Alien Memorial Art Museum de l’Oberlin College. Aux États-Unis, dans l’Ohio.
Cette belle aquarelle et gouache sur papier vergé représente un jeune homme africain élégant, habillé en homme de qualité.

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Serge Hélénon – Palette Palimpseste

Jusqu’au 11 février 2023 / Fondation Clément

— Par Giovanni Joppolo —
La salle carrée et la Cuverie – La NEF
Pour Serge Hélénon, l’art n’est pas seulement un outil de documentation et de représentation du réel. Sur les sentiers du monde qu’il parcourt, les débris trouvés sont vivants, et le véritable enjeu qu’il poursuit est d’inventer des dispositifs plastiques capables de devenir des organismes vivants, des espaces de dialogue et de réconciliation de l’homme pour l’homme.
Hélénon participe à sa manière de la famille des constructivistes et des déconstructivistes, c’est-à-dire des équarrisseurs dont les pionniers en art furent certainement les cubistes suivis par tous ces grands artistes inventeurs que furent Schwitters, Arp, Nevelson, Arman et autres façonneurs de formes qui ont fait du vingtième siècle un immense laboratoire de dispositifs plastiques élaborés en un continuel renouvellement à partir de l’utilisation de matériaux puisés dans l’immensité du bruissement quotidien.
La priorité d’Hélénon est celle de l’homme capable de décréter et construire l’art en partant de la nature humaine.
Pour ce faire, l’artiste ramasse sur sa route les reliques les plus diverses du monde qui fabrique, consomme, jette ou recycle.

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Anthropique d’Iskias : « Expression directe »

Jusqu’au 11 février à l’Étang Zabricot

— Par Christian Antourel —

Vous êtes invités à découvrir ou redécouvrir l’artiste peintre franco-vénézuélien ISKIAS Pannier Fraino . Iskias est un artiste d’une extrême singularité. Désabusé par la dialectique conceptuelle, il occupe le terrain pictural au moyen d’un langage exsangue de tout maniérisme formel. Sa peinture ici est faite de révolte et de nostalgie. Il va à l’essentiel et traduit le malaise d’une société désengagée de la problématique sociale et politique. Il veut nous alerter avec humour maïs fermeté sur l’équilibre écologique en péril aux Antilles et dans la planète entière car : « La terre parle un langage oublié des hommes »

Le travail d’Iskias explore une fois de plus l’âme et le cœur de l’humain. Corps torturés  de notre société par trop consumériste, aliénée jusqu’à l’absurde déraison. Le Léviathan veille. Attention danger ! Mais aussi corps envisagés, apaisés corps voluptueux que l’artiste suggère pour une résurgence quasi tellurique. Il délivre son message avec son inquiétude, ses angoisses, ses espoirs, et parvient à conserver cet humour féroce dans un style post-pop qu’il exalte autant au détour du thème de la préservation des forets, notamment amazoniennes il plaide pour la défense de la population indigène.

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Dapper expose à Abidjan : L’Art dans la Cité

Du 25 janvier au 22 avril 2023
Une exposition conçue et organisée par la Fondation Dapper
Sous le commissariat de Aude Leveau Mac Elhone
En partenariat avec la Rotonde des Arts Contemporains
La Fondation Dapper s’associe à la Rotonde des Arts Contemporains pour présenter L’Art dans la Cité, sa première exposition en Côte d’Ivoire.
L’Afrique est le continent qui s’urbanise le plus rapidement au monde. Il compte aujourd’hui une quinzaine de villes de 5 millions d’habitants ou plus, dont Abidjan.
Synonyme de dynamisme et de puissance économique, cette croissance a également des effets délétères que l’on ne peut ignorer. Dès lors, quels en sont, concrètement, pour les citadins, les conséquences positives comme négatives et les enjeux ?
En évoquant Abidjan, Dakar, Nairobi, Le Cap, Johannesburg, Bamako, Lagos, Kinshasa, Cotonou ou encore Douala, les quelque vingt-cinq artistes contemporains sélectionnés par la Fondation Dapper mènent, directement ou indirectement, cette réflexion.
Loin de proposer une vision uniforme des villes du continent, chaque photographie, peinture, installation, vidéo, sculpture présente une perception propre à son
auteur(e) nourrie notamment par son cadre de vie et ses expériences personnelles.

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Festival International d’Art Performance (FIAP Martinique)

Du 27 janvier au 28 février 2023 aux Archives Territoriales de Martinique

Dans le cadre de la quatrième édition du Festival International d’Art Performance (FIAP Martinique), l’association Artincidence présente une exposition des créations réalisées pendant le temps fort qui s’est tenu en mai 2022.

Cette exposition se déroule aux Archives Territoriales de Martinique du 27 janvier au 28 février 2023.

En janvier et février 2023, les Archives Territoriales de Martinique reçoivent une édition spéciale du Festival International d’Art Performance (FIAP Martinique).

Pour cette occasion, les co-commissaires du festival, Annabel Guérédrat, Alicja Korek et Henri Tauliaut ont monté une exposition regroupant une sélection de photographies, de précieux objets d’art utilisés pendant les performances et de montages vidéos des performances captées en mai dernier.

13 artistes locaux et internationaux, invités du FIAP 2022 Martinique sont ainsi mis à l’honneur pour cette 4ème édition.

Le but de cette exposition est de donner une seconde vie à ces performances captées, afin de les rendre accessibles au grand public, de rendre pérenne l’art de la performance éphémère et également de décloisonner cet art et de l’inscrire dans nos réalités contemporaines.

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« L’art change-t-il la vie ? »,

Par Alain Joséphine

Il suffit d’avoir été au moins une fois, une seule, en présence d’une œuvre qui nous a marqués ou bouleversés pour nous être posé la question : l’art change-t-il la vie ? Le livre de Dominique Berthet au titre éponyme1 rassemble un certain nombre de textes publiés dans des revues, des ouvrages collectifs, ou prononcés lors de colloques. À l’occasion de ce livre, ces textes ont été modifiés, amendés, ou ont subi une totale refonte pour les besoins de la publication. Réunir ces textes, les articuler de façon cohérente, nous indique que cette question que nous nous sommes tous déjà posée est érigée ici en véritable questionnement.

Questionnement, en effet, car tout au long de ce livre, Dominique Berthet ne développe pas un raisonnement en vue d’une réponse, mais il interroge méthodiquement, chapitre après chapitre, les problématiques qui découlent de la question. Ainsi, et même si le titre appelle la réponse, ce livre n’est pas un livre-réponse. Il ne répond pas à la question qu’il pose. Son propos est plutôt d’analyser en termes dialectiques les relations complexes que tissent l’art et la vie, pour qu’au bout du compte, nous ayons les arguments de notre propre réponse.

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Décès de Franz Gertsch, peintre aux toiles hyperréalistes

Connu pour son œuvre gravée, souvent monumentale, Franz Gertsch, artiste suisse qui avait réalisé des portraits de la rockeuse américaine Patti Smith, est décédé à l’âge de 92 ans, a annoncé jeudi le musée qui porte son nom.

«Le 21.12.2022, notre artiste éponyme Franz Gertsch s’est endormi paisiblement à l’âge avancé de 92 ans», a indiqué le musée sur son site en ligne.

Franz Gertsch est né le 8 mars 1930 à Morenges (canton de Berne) et mort le 21 décembre 2022 à Riggisberg (canton de Berne).

Biographie

De 1947 à 1950, Franz Gertsch fréquente l’école de peinture de Max von Mühlenen, à Berne, où la galerie Simmen présente en 1949 sa première exposition personnelle. Jusqu’en 1952, toujours à Berne, où il résidera jusqu’en 1974, il se perfectionne dans le domaine des techniques picturales auprès de Hans Schwarzenbach. En 1967, il reçoit la Bourse Louise Aeschlimann, à Berne : c’est l’époque des images pop aux typologies simplifiées. Il expérimente sa technique réaliste à partir de l’automne 1968, après différentes expérimentations infructueuses en sculpture, puis en peinture. La première des peintures réalistes de Franz Gertsch date de 1969 : « Huaa …!

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Serge Hélénon à la Fondation Clément

— Par Selim Lander —

Édouard Glissant, dans la préface au livre de Dominique Berthet consacré à Serge Hélénon i voyait dans les œuvres de ce dernier des « portes ». L’image est encore bonne pour la plupart des œuvres exposées cet hiver, rectangles approximatifs en matériaux composites où domine le bois. « Les travaux d’Hélénon, ajoute Glissant, rameutent les vieux bois, les bois-caisse, le matériau-bidonville, toute barrière ébranlée, les planches raboutées ». Hélénon pratique un art brut, très rarement figuratif, il noircit ses planches pour un effet de brûlé, combine les matériaux et les couleurs. A côté des « portes », des sculptures se dressent, tout aussi énigmatiques.

A quatre-vingt-huit ans, Serge Hélénon est toujours actif. Il continue de récupérer, trier, modifier ses matériaux avant de les assembler et de les peindre, suivant le chemin tracé lors de son séjour africain où il enseigna les arts plastiques pendant vingt-quatre années. On se souvient peut-être que c’est à Abidjan, en 1970, qu’il fonda avec Louis Laouchez (1934-2016), son ami de jeunesse, martiniquais comme lui, rencontré à l’École des Arts appliqués de Fort-de-France, retrouvé en Afrique, une « École négro-caraïbe » qui se voulait avant tout « fidèle à ses soubassements nègres ».

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Exposition « Sé dèyè bwa ki ni bwa ! » de Patricia Lollia

Du 10 au 20 Décembre 2022 au Pavillon de la Ville de Pointe-à-Pitre

« Sé dèyè bwa ki ni bwa », tels sont les mots qui m’ont traversé l’esprit quand j’ai eu à nommer cette exposition.

« Sé dèyè bwa ki ni bwa ». S’il nous fallait révéler le sens de cette métaphore, sans doute, y aurait-il autant

d’interprétations qu’il y a de personnes au Pavillon de la Ville.

Nous savons que la langue créole, dans sa substance intime, fait un usage de métaphores que nous déchiffrons au gré de nos expériences personnelles.

« Sé dèyè bwa ki ni bwa », je laisse le soin à mon imagination de vous en proposer une première traduction.

Peut-être, s’agit-il d’un avertissement, d’une mise en garde contre notre penchant à nous satisfaire de peu en proclamant souvent : « I bon kon sa ! », ce qui justifie la négligence et la frivolité dans toute leur banalité.

Eh bien NON! « I pa bon kon sa!” car il y a toujours à faire, toujours à construire, à conquérir, à inventer, à créer, à se dépasser.

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Photos Passion de Pascale Mariotte : Colibri tête bleue

Exquis petit lutin bleu

À l’évidence, lorsqu’il a créé son célèbre bleu outremer Jacques Majorelle n’avait pas eu, comme moi, la chance, de croiser la route de cet adorable Colibri à la palette de bleu si remarquable.

Un bleu franc qui se décline dans toutes ses nuances et qui aurait ajouté pour Majorelle une once d’inspiration supplémentaire à sa créativité.

Petit point de suspension posé là sur la branche, enveloppée de mousse où s’accrochent avec légèreté de nombreux épiphytes, tu récompenses mon attente et me laisses découvrir une suite pleine de passages fugaces dans des froissement d’ailes, d’envolées surprises et même de haltes reposantes et salvatrices pour lisser ton plumage.

Ta présence, comme une ponctuation délicate, ouvre le champ de toutes les promesses et je me réjouis d’être là, seule et unique spectatrice de ton ballet rythmé de gazouillis.

Barbes de Jupiter, usnées, lichens et autres mousses se mêlent et s’unissent pour offrir un décor somptueux à ton ballet aérien.

Tu exhibes tes couleurs minérales aux éclats bleus, composition enivrante où les yeux se perdent et offres au soleil ton plumage à réchauffer et ton petit corps à recharger.

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Les Vérificateurs de l’Insolite 

— Par Dégé —

Bien sûr nous savons tous ce qu’est l’Insolite. Vérifions-le dans le cadre déjà bien connu du Créole art Café à Saint-Pierre puisqu’on y déjeune au milieu d’objets hétéroclites anciens comme une table gynécologique, des menus cadeaux de dernière minute, des casseroles rétamées… Le concept « moderne » de cette mini galerie d’art rappelle nos magasins d’autrefois qui vendaient du pain, des fichus de madras, des coutelas, des boutons de culottes, des milans… 

L’insolite a-t-il un lien avec l’ancien, l’hétéroclite, le bazar, le baroque, l’inhabituel, l’étrange…What else ? En tout cas l’effet produit semble bien être la surprise, l’étonnement, le choc, le désarroi, le dérangeant…quoi d’autre ? 

Suivons le guide du PABE. Dès le rez-de-chaussée, la scénographie (*1) nous conforte avec le Crapaud surfeur*(4) ou les Lèvres*(6) : la surprise est là, on sourit, on rit même car l’Insolite et le rire sont proches dans le décalage produit par l’inattendu positif. Mais nous sommes décontenancés par la Pietà et le cartel qui accompagne les magnifiques polyptyques (*1) : il s’agit de mort ! La photographe nous propose-t-elle ici paradoxalement un chemin de vie, un cycle de création allant du figuratif le plus achevé à l’abstrait aléatoire en passant par l’imaginaire arbitraire ? 

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Anthropique

ANTHROPIQUE du samedi 19 novembre au samedi 11 février 2023

Par le collage de deux mots «anthropos», l’homme, et le lieu tropical, le titre ANTHROPIQUE, invente un concept et infuse le thème et la pratique engagée de l’artiste ISKIAS. En opposant dans ses représentations, la fragilité de la nature au système économique écrasant, la tradition à la modernité, l’artiste veut nous interpeler sur l’urgence à réagir pour sauver l’équilibre écologique en péril des Antilles et plus largement de la planète entière. Les titres des tableaux jouent des mots et des situations critiques représentées et contribuent à la poétique de l’œuvre.

ISKIAS conçoit sa démarche artistique comme un collage où se superposent et se juxtaposent des fonds et des inserts contrastés, peints selon une hiérarchie de la surface, qui fait sens. Toute la composition est soutenue par une technique de dessin et de peinture en une figuration maîtrisée.

Ses images peintes utilisent et détournent les codes de la publicité dans une expression originale et engagée pour un meilleur ordre sociétal. Par l’insertion de chiffres et des noms de marques, certaines toiles d’ISKIAS plus humoristiques, adoptent par endroit des manières du Pop Art revisité dans l’actualité tropicale.

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De l’art d’alerter : les actions des militants écologistes dans les musées ont-elles un sens ?

Des actions militantes provocatrices se multiplient dans différents musées en Europe et dans le monde. Que veulent-elles dire ? Sont-elles efficaces ? Les analyses de Sylvie Ollitrault, directrice de rehcerche au CNRS, et Emmanuel Tibloux, directeur de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs.

Latifa Madani

Par leurs actes de régression, les activistes veulent remettre les compteurs à zéro et rappeler que nous sommes des êtres vivants comme les autres.

— Par Emmanuel Tibloux, Directeur de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs —

Si beaucoup de choses ont été dites sur les actions menées dans les musées par les militants écologistes de Just Stop Oil et autres mouvements apparentés, on est loin d’en avoir pris la pleine mesure. Au contraire, on aura tout fait pour en minimiser la portée. On aura dit : ils ne savent pas ce qu’ils font, ils mélangent le réel et le symbolique, ils sont la proie de la pulsion de mort, ils sont manipulés, ils détestent l’art, ils ne comprennent rien, ce sont des voyous.

Comme s’ils souffraient tout à la fois d’un manque d’intelligence, de culture et d’éducation.

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Esprit fort de la Figuration narrative, l’artiste peintre d’origine haïtienne Hervé Télémaque est mort

Hervé Télémaque, né le 5 novembre 1937 à Port-au-Prince (Haïti) et mort le 10 novembre 2022 à Paris, est un artiste peintre français d’origine haïtienne, associé aux courants du surréalisme et de la figuration narrative(*). À partir de 1961, il vit et travaille à Paris.

Biographie
Il naît en 1937 à Port-au-Prince dans une famille bourgeoise, francophone et artistique (un oncle poète, une tante musicienne, une mère passionnée de littérature). À la suite d’un problème de santé, il doit abandonner ses espoirs de compétition sportive. En 1957, lors de l’arrivée au pouvoir de Duvalier, il quitte Haïti pour New York et s’inscrit à l’Art Student’s League jusqu’en 1960, où son professeur, le peintre Julian Levi, encourage sa vocation artistique. Durant son séjour aux États-Unis, où il fréquente les musées, il se nourrit de l’expressionnisme abstrait, puis du surréalisme, tels qu’ils ont été exploités et réinterprétés par les artistes américains (De Kooning, Lam, etc.), et il est en particulier sensible à l’influence d’Arshile Gorky. Dès 1959, sa peinture intitulée Sirène (Musée Sainte-Croix) marque son originalité. Hervé Télémaque veut s’ancrer dans la réalité et échapper à l’abstraction: même le titre se réfère à son quotidien, évoquant les sirènes des bateaux qu’il entend depuis sa chambre de « Brooklyn Heights ».

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