Catégorie : Arts Plastiques

BD : Riad Sattouf décroche le Grand Prix au Festival d’Angoulême

C’est l’auteur de l’incontournable L’Arabe du futur. Le Franco-Syrien Riad Sattouf a remporté ce mercredi le Grand Prix au Festival d’Angoulême, plus haute récompense du monde de la bande dessinée. Le dessinateur de 44 ans, élu par ses pairs auteurs de BD à l’occasion de la 50e édition du célèbre festival, a reçu la distinction lors de la cérémonie d’ouverture au Théâtre d’Angoulême. « C’est très impressionnant », a-t-il déclaré après une ovation debout.

Il a rendu hommage à sa grand-mère maternelle, celle qui a cru en son talent la première. « J’ai voulu faire une bande dessinée en imaginant qu’elle voudrait la lire, elle qui n’aimait pas ça », a expliqué le dessinateur au sujet de L’Arabe du futur. « Je suis profondément honoré et ému. […] C’est la pièce maîtresse qui manquait en haut de la pyramide de mon ego », a-t-il lancé. « Faites des livres, et encore des livres. D’ailleurs c’est ce que je vais faire moi aussi. »

L’artiste devance deux femmes

Riad Sattouf a devancé deux femmes. Pour la Française Catherine Meurisse, c’est la quatrième fois consécutive qu’elle est battue en finale.

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Pourquoi la France doit sauver le portrait de Zaga Christ

— Par Claude Ribbe, écrivain —
TRIBUNE. Un portrait de Zaga Christ, peint vers 1700, […est passé ]  en vente publique samedi, à l’hôtel Drouot. Claude Ribbe, écrivain, auteur du « Chevalier de Saint-George » (éditions Tallandier) dénonce le fait que l’œuvre risque de probablement rejoindre les collections d’un musée étranger et non celles d’un musée français. 

Illustration : Il s’agit d’une rare copie d’un médaillon exécuté en 1635 à Turin par une femme peintre, Giovanna Garzoni. © Giquello et associés, commissaires-priseurs

Voici sa tribune : « Un exceptionnel portrait de Zaga Christ, peint vers 1700, va passer en vente publique le samedi 21 janvier 2023 à l’hôtel Drouot. Dans le monde de l’art, et parmi les personnes concernées par la mémoire de la diaspora africaine, c’est un évènement. Il s’agit d’une rare copie d’un médaillon exécuté en 1635 à Turin par une femme peintre, Giovanna Garzoni, qui fut une amie du modèle. Le médaillon a été acquis en 2021 par l’Alien Memorial Art Museum de l’Oberlin College. Aux États-Unis, dans l’Ohio.
Cette belle aquarelle et gouache sur papier vergé représente un jeune homme africain élégant, habillé en homme de qualité.

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Serge Hélénon – Palette Palimpseste

Jusqu’au 11 février 2023 / Fondation Clément

— Par Giovanni Joppolo —
La salle carrée et la Cuverie – La NEF
Pour Serge Hélénon, l’art n’est pas seulement un outil de documentation et de représentation du réel. Sur les sentiers du monde qu’il parcourt, les débris trouvés sont vivants, et le véritable enjeu qu’il poursuit est d’inventer des dispositifs plastiques capables de devenir des organismes vivants, des espaces de dialogue et de réconciliation de l’homme pour l’homme.
Hélénon participe à sa manière de la famille des constructivistes et des déconstructivistes, c’est-à-dire des équarrisseurs dont les pionniers en art furent certainement les cubistes suivis par tous ces grands artistes inventeurs que furent Schwitters, Arp, Nevelson, Arman et autres façonneurs de formes qui ont fait du vingtième siècle un immense laboratoire de dispositifs plastiques élaborés en un continuel renouvellement à partir de l’utilisation de matériaux puisés dans l’immensité du bruissement quotidien.
La priorité d’Hélénon est celle de l’homme capable de décréter et construire l’art en partant de la nature humaine.
Pour ce faire, l’artiste ramasse sur sa route les reliques les plus diverses du monde qui fabrique, consomme, jette ou recycle.

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Anthropique d’Iskias : « Expression directe »

Jusqu’au 11 février à l’Étang Zabricot

— Par Christian Antourel —

Vous êtes invités à découvrir ou redécouvrir l’artiste peintre franco-vénézuélien ISKIAS Pannier Fraino . Iskias est un artiste d’une extrême singularité. Désabusé par la dialectique conceptuelle, il occupe le terrain pictural au moyen d’un langage exsangue de tout maniérisme formel. Sa peinture ici est faite de révolte et de nostalgie. Il va à l’essentiel et traduit le malaise d’une société désengagée de la problématique sociale et politique. Il veut nous alerter avec humour maïs fermeté sur l’équilibre écologique en péril aux Antilles et dans la planète entière car : « La terre parle un langage oublié des hommes »

Le travail d’Iskias explore une fois de plus l’âme et le cœur de l’humain. Corps torturés  de notre société par trop consumériste, aliénée jusqu’à l’absurde déraison. Le Léviathan veille. Attention danger ! Mais aussi corps envisagés, apaisés corps voluptueux que l’artiste suggère pour une résurgence quasi tellurique. Il délivre son message avec son inquiétude, ses angoisses, ses espoirs, et parvient à conserver cet humour féroce dans un style post-pop qu’il exalte autant au détour du thème de la préservation des forets, notamment amazoniennes il plaide pour la défense de la population indigène.

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Dapper expose à Abidjan : L’Art dans la Cité

Du 25 janvier au 22 avril 2023
Une exposition conçue et organisée par la Fondation Dapper
Sous le commissariat de Aude Leveau Mac Elhone
En partenariat avec la Rotonde des Arts Contemporains
La Fondation Dapper s’associe à la Rotonde des Arts Contemporains pour présenter L’Art dans la Cité, sa première exposition en Côte d’Ivoire.
L’Afrique est le continent qui s’urbanise le plus rapidement au monde. Il compte aujourd’hui une quinzaine de villes de 5 millions d’habitants ou plus, dont Abidjan.
Synonyme de dynamisme et de puissance économique, cette croissance a également des effets délétères que l’on ne peut ignorer. Dès lors, quels en sont, concrètement, pour les citadins, les conséquences positives comme négatives et les enjeux ?
En évoquant Abidjan, Dakar, Nairobi, Le Cap, Johannesburg, Bamako, Lagos, Kinshasa, Cotonou ou encore Douala, les quelque vingt-cinq artistes contemporains sélectionnés par la Fondation Dapper mènent, directement ou indirectement, cette réflexion.
Loin de proposer une vision uniforme des villes du continent, chaque photographie, peinture, installation, vidéo, sculpture présente une perception propre à son
auteur(e) nourrie notamment par son cadre de vie et ses expériences personnelles.

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Festival International d’Art Performance (FIAP Martinique)

Du 27 janvier au 28 février 2023 aux Archives Territoriales de Martinique

Dans le cadre de la quatrième édition du Festival International d’Art Performance (FIAP Martinique), l’association Artincidence présente une exposition des créations réalisées pendant le temps fort qui s’est tenu en mai 2022.

Cette exposition se déroule aux Archives Territoriales de Martinique du 27 janvier au 28 février 2023.

En janvier et février 2023, les Archives Territoriales de Martinique reçoivent une édition spéciale du Festival International d’Art Performance (FIAP Martinique).

Pour cette occasion, les co-commissaires du festival, Annabel Guérédrat, Alicja Korek et Henri Tauliaut ont monté une exposition regroupant une sélection de photographies, de précieux objets d’art utilisés pendant les performances et de montages vidéos des performances captées en mai dernier.

13 artistes locaux et internationaux, invités du FIAP 2022 Martinique sont ainsi mis à l’honneur pour cette 4ème édition.

Le but de cette exposition est de donner une seconde vie à ces performances captées, afin de les rendre accessibles au grand public, de rendre pérenne l’art de la performance éphémère et également de décloisonner cet art et de l’inscrire dans nos réalités contemporaines.

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« L’art change-t-il la vie ? »,

Par Alain Joséphine

Il suffit d’avoir été au moins une fois, une seule, en présence d’une œuvre qui nous a marqués ou bouleversés pour nous être posé la question : l’art change-t-il la vie ? Le livre de Dominique Berthet au titre éponyme1 rassemble un certain nombre de textes publiés dans des revues, des ouvrages collectifs, ou prononcés lors de colloques. À l’occasion de ce livre, ces textes ont été modifiés, amendés, ou ont subi une totale refonte pour les besoins de la publication. Réunir ces textes, les articuler de façon cohérente, nous indique que cette question que nous nous sommes tous déjà posée est érigée ici en véritable questionnement.

Questionnement, en effet, car tout au long de ce livre, Dominique Berthet ne développe pas un raisonnement en vue d’une réponse, mais il interroge méthodiquement, chapitre après chapitre, les problématiques qui découlent de la question. Ainsi, et même si le titre appelle la réponse, ce livre n’est pas un livre-réponse. Il ne répond pas à la question qu’il pose. Son propos est plutôt d’analyser en termes dialectiques les relations complexes que tissent l’art et la vie, pour qu’au bout du compte, nous ayons les arguments de notre propre réponse.

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Décès de Franz Gertsch, peintre aux toiles hyperréalistes

Connu pour son œuvre gravée, souvent monumentale, Franz Gertsch, artiste suisse qui avait réalisé des portraits de la rockeuse américaine Patti Smith, est décédé à l’âge de 92 ans, a annoncé jeudi le musée qui porte son nom.

«Le 21.12.2022, notre artiste éponyme Franz Gertsch s’est endormi paisiblement à l’âge avancé de 92 ans», a indiqué le musée sur son site en ligne.

Franz Gertsch est né le 8 mars 1930 à Morenges (canton de Berne) et mort le 21 décembre 2022 à Riggisberg (canton de Berne).

Biographie

De 1947 à 1950, Franz Gertsch fréquente l’école de peinture de Max von Mühlenen, à Berne, où la galerie Simmen présente en 1949 sa première exposition personnelle. Jusqu’en 1952, toujours à Berne, où il résidera jusqu’en 1974, il se perfectionne dans le domaine des techniques picturales auprès de Hans Schwarzenbach. En 1967, il reçoit la Bourse Louise Aeschlimann, à Berne : c’est l’époque des images pop aux typologies simplifiées. Il expérimente sa technique réaliste à partir de l’automne 1968, après différentes expérimentations infructueuses en sculpture, puis en peinture. La première des peintures réalistes de Franz Gertsch date de 1969 : « Huaa …!

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Serge Hélénon à la Fondation Clément

— Par Selim Lander —

Édouard Glissant, dans la préface au livre de Dominique Berthet consacré à Serge Hélénon i voyait dans les œuvres de ce dernier des « portes ». L’image est encore bonne pour la plupart des œuvres exposées cet hiver, rectangles approximatifs en matériaux composites où domine le bois. « Les travaux d’Hélénon, ajoute Glissant, rameutent les vieux bois, les bois-caisse, le matériau-bidonville, toute barrière ébranlée, les planches raboutées ». Hélénon pratique un art brut, très rarement figuratif, il noircit ses planches pour un effet de brûlé, combine les matériaux et les couleurs. A côté des « portes », des sculptures se dressent, tout aussi énigmatiques.

A quatre-vingt-huit ans, Serge Hélénon est toujours actif. Il continue de récupérer, trier, modifier ses matériaux avant de les assembler et de les peindre, suivant le chemin tracé lors de son séjour africain où il enseigna les arts plastiques pendant vingt-quatre années. On se souvient peut-être que c’est à Abidjan, en 1970, qu’il fonda avec Louis Laouchez (1934-2016), son ami de jeunesse, martiniquais comme lui, rencontré à l’École des Arts appliqués de Fort-de-France, retrouvé en Afrique, une « École négro-caraïbe » qui se voulait avant tout « fidèle à ses soubassements nègres ».

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Exposition « Sé dèyè bwa ki ni bwa ! » de Patricia Lollia

Du 10 au 20 Décembre 2022 au Pavillon de la Ville de Pointe-à-Pitre

« Sé dèyè bwa ki ni bwa », tels sont les mots qui m’ont traversé l’esprit quand j’ai eu à nommer cette exposition.

« Sé dèyè bwa ki ni bwa ». S’il nous fallait révéler le sens de cette métaphore, sans doute, y aurait-il autant

d’interprétations qu’il y a de personnes au Pavillon de la Ville.

Nous savons que la langue créole, dans sa substance intime, fait un usage de métaphores que nous déchiffrons au gré de nos expériences personnelles.

« Sé dèyè bwa ki ni bwa », je laisse le soin à mon imagination de vous en proposer une première traduction.

Peut-être, s’agit-il d’un avertissement, d’une mise en garde contre notre penchant à nous satisfaire de peu en proclamant souvent : « I bon kon sa ! », ce qui justifie la négligence et la frivolité dans toute leur banalité.

Eh bien NON! « I pa bon kon sa!” car il y a toujours à faire, toujours à construire, à conquérir, à inventer, à créer, à se dépasser.

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Photos Passion de Pascale Mariotte : Colibri tête bleue

Exquis petit lutin bleu

À l’évidence, lorsqu’il a créé son célèbre bleu outremer Jacques Majorelle n’avait pas eu, comme moi, la chance, de croiser la route de cet adorable Colibri à la palette de bleu si remarquable.

Un bleu franc qui se décline dans toutes ses nuances et qui aurait ajouté pour Majorelle une once d’inspiration supplémentaire à sa créativité.

Petit point de suspension posé là sur la branche, enveloppée de mousse où s’accrochent avec légèreté de nombreux épiphytes, tu récompenses mon attente et me laisses découvrir une suite pleine de passages fugaces dans des froissement d’ailes, d’envolées surprises et même de haltes reposantes et salvatrices pour lisser ton plumage.

Ta présence, comme une ponctuation délicate, ouvre le champ de toutes les promesses et je me réjouis d’être là, seule et unique spectatrice de ton ballet rythmé de gazouillis.

Barbes de Jupiter, usnées, lichens et autres mousses se mêlent et s’unissent pour offrir un décor somptueux à ton ballet aérien.

Tu exhibes tes couleurs minérales aux éclats bleus, composition enivrante où les yeux se perdent et offres au soleil ton plumage à réchauffer et ton petit corps à recharger.

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Les Vérificateurs de l’Insolite 

— Par Dégé —

Bien sûr nous savons tous ce qu’est l’Insolite. Vérifions-le dans le cadre déjà bien connu du Créole art Café à Saint-Pierre puisqu’on y déjeune au milieu d’objets hétéroclites anciens comme une table gynécologique, des menus cadeaux de dernière minute, des casseroles rétamées… Le concept « moderne » de cette mini galerie d’art rappelle nos magasins d’autrefois qui vendaient du pain, des fichus de madras, des coutelas, des boutons de culottes, des milans… 

L’insolite a-t-il un lien avec l’ancien, l’hétéroclite, le bazar, le baroque, l’inhabituel, l’étrange…What else ? En tout cas l’effet produit semble bien être la surprise, l’étonnement, le choc, le désarroi, le dérangeant…quoi d’autre ? 

Suivons le guide du PABE. Dès le rez-de-chaussée, la scénographie (*1) nous conforte avec le Crapaud surfeur*(4) ou les Lèvres*(6) : la surprise est là, on sourit, on rit même car l’Insolite et le rire sont proches dans le décalage produit par l’inattendu positif. Mais nous sommes décontenancés par la Pietà et le cartel qui accompagne les magnifiques polyptyques (*1) : il s’agit de mort ! La photographe nous propose-t-elle ici paradoxalement un chemin de vie, un cycle de création allant du figuratif le plus achevé à l’abstrait aléatoire en passant par l’imaginaire arbitraire ? 

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Anthropique

ANTHROPIQUE du samedi 19 novembre au samedi 11 février 2023

Par le collage de deux mots «anthropos», l’homme, et le lieu tropical, le titre ANTHROPIQUE, invente un concept et infuse le thème et la pratique engagée de l’artiste ISKIAS. En opposant dans ses représentations, la fragilité de la nature au système économique écrasant, la tradition à la modernité, l’artiste veut nous interpeler sur l’urgence à réagir pour sauver l’équilibre écologique en péril des Antilles et plus largement de la planète entière. Les titres des tableaux jouent des mots et des situations critiques représentées et contribuent à la poétique de l’œuvre.

ISKIAS conçoit sa démarche artistique comme un collage où se superposent et se juxtaposent des fonds et des inserts contrastés, peints selon une hiérarchie de la surface, qui fait sens. Toute la composition est soutenue par une technique de dessin et de peinture en une figuration maîtrisée.

Ses images peintes utilisent et détournent les codes de la publicité dans une expression originale et engagée pour un meilleur ordre sociétal. Par l’insertion de chiffres et des noms de marques, certaines toiles d’ISKIAS plus humoristiques, adoptent par endroit des manières du Pop Art revisité dans l’actualité tropicale.

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De l’art d’alerter : les actions des militants écologistes dans les musées ont-elles un sens ?

Des actions militantes provocatrices se multiplient dans différents musées en Europe et dans le monde. Que veulent-elles dire ? Sont-elles efficaces ? Les analyses de Sylvie Ollitrault, directrice de rehcerche au CNRS, et Emmanuel Tibloux, directeur de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs.

Latifa Madani

Par leurs actes de régression, les activistes veulent remettre les compteurs à zéro et rappeler que nous sommes des êtres vivants comme les autres.

— Par Emmanuel Tibloux, Directeur de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs —

Si beaucoup de choses ont été dites sur les actions menées dans les musées par les militants écologistes de Just Stop Oil et autres mouvements apparentés, on est loin d’en avoir pris la pleine mesure. Au contraire, on aura tout fait pour en minimiser la portée. On aura dit : ils ne savent pas ce qu’ils font, ils mélangent le réel et le symbolique, ils sont la proie de la pulsion de mort, ils sont manipulés, ils détestent l’art, ils ne comprennent rien, ce sont des voyous.

Comme s’ils souffraient tout à la fois d’un manque d’intelligence, de culture et d’éducation.

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Esprit fort de la Figuration narrative, l’artiste peintre d’origine haïtienne Hervé Télémaque est mort

Hervé Télémaque, né le 5 novembre 1937 à Port-au-Prince (Haïti) et mort le 10 novembre 2022 à Paris, est un artiste peintre français d’origine haïtienne, associé aux courants du surréalisme et de la figuration narrative(*). À partir de 1961, il vit et travaille à Paris.

Biographie
Il naît en 1937 à Port-au-Prince dans une famille bourgeoise, francophone et artistique (un oncle poète, une tante musicienne, une mère passionnée de littérature). À la suite d’un problème de santé, il doit abandonner ses espoirs de compétition sportive. En 1957, lors de l’arrivée au pouvoir de Duvalier, il quitte Haïti pour New York et s’inscrit à l’Art Student’s League jusqu’en 1960, où son professeur, le peintre Julian Levi, encourage sa vocation artistique. Durant son séjour aux États-Unis, où il fréquente les musées, il se nourrit de l’expressionnisme abstrait, puis du surréalisme, tels qu’ils ont été exploités et réinterprétés par les artistes américains (De Kooning, Lam, etc.), et il est en particulier sensible à l’influence d’Arshile Gorky. Dès 1959, sa peinture intitulée Sirène (Musée Sainte-Croix) marque son originalité. Hervé Télémaque veut s’ancrer dans la réalité et échapper à l’abstraction: même le titre se réfère à son quotidien, évoquant les sirènes des bateaux qu’il entend depuis sa chambre de « Brooklyn Heights ».

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Expositions : du monochrome à l’hyperréalisme

— Par Selim Lander —

Deux expositions simultanées, l’une à Aix-en-Provence consacrée à Yves Klein, l’autre à Paris qui présente trente sculpteurs hyperréalistes, entre lesquelles on ne saurait réaliser un écart plus grand. Ces deux manières d’aborder l’art ont néanmoins un point commun, les deux rencontrent des réfractaires qui leur dénient toute prétention artistique, le monochrome étant rabaissé au travail des peintres en bâtiment qui appliquent une couche uniforme sur les murs et l’hyperréalisme à un recopiage dépourvu d’inspiration, une reproduction servile à base de photos (les tableaux) ou de moulages (les sculptures).

Yves Klein Intime à l’Hôtel de Caumont

Yves Klein représente un cas tout à fait à part dans l’histoire de l’art du siècle dernier. Pour la brièveté de sa carrière, de 1954 à 1962, année de sa mort brutale à trente-quatre ans et pour la manière unique dont il a mis en scène sa pratique artistique. Aussi est-ce une très bonne idée que de mêler dans une exposition la présentation de l’œuvre à celle de la vie de l’artiste.

Klein est connu pour ses fameux monochromes peint dans le bleu « IKB » (International Klein Blue) préparé suivant ses instructions, des monochromes déclinés sous diverses formes, des toiles de format plus ou moins imposant et d’autres supports plus inattendus comme des éponges.

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« Interfaces » Exposition d’Henri Tauliaut

Tropiques-Atrium Galerie Arsenec du 8 novembre au 3 décembre 2022

Dans la veine et l’esprit de Empowerment, exposition présentée au Fonds d’Art Contemporain de Guadeloupe en 2018, et d’ADN Caraïbe proposée en juillet dernier toujours sur l’île papillon, Henri Tauliaut poursuit ses explorations croisées entre nature, sciences, art et rituels avec son nouvel opus titré Interfaces. Les propositions de l’artiste et son postulat de recherches ne peuvent se départir du principe que l’interface représente bien l’idée d’une rencontre entre deux éléments, milieux ou systèmes distincts ; il permet donc le passage d’un système à un autre, par exemple du monde analogique au monde numérique, du réel au virtuel. Henri Tauliaut va alors développer la question sous-jacente à cette exposition : quel type de dispositif pourrait permettre la relation entre humains et non humains?

C’est avec une série d’installations et d’oeuvres interactives que l’artiste guadeloupéen installé de longue date en Martinique va investir la Galerie Arsenec pour partager ses expériences pluridisciplinaires. Vous êtes cordialement invités à participer à cette aventure artistique et sensorielle et trouverez ci-­‐dessous la biographie de l’artiste, le carton d’invitation pour le vernissage de l’exposition, ainsi que le visuel de INTERFACES.

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Insolite exposition photos

Du 05 novembre au 30 décembre 2022 au Créole Art Café

Dans cette exposition, chaque artiste est invité à présenter sa propre vision de l’ Insolite, avec humour, satire, dérision, bizarrerie, étrangeté, voire malaise à travers des œuvres photographiques allant de la simple photographie à la photographie plasticienne ou la création numérique.

Dans l’éditorial de recherches en esthétiques d’octobre 2010, Dominique BERTHET définit l’Insolite comme «ce qui n’est pas d’usage, est contraire aux habitudes, échappe à l’ordre des choses et qui, en conséquence, étonne, déconcerte, surprend.

L’insolite est un écart, une différence, une prise de distance par rapport à une norme…»

Quelle relation l’art entretient-il avec l’Insolite? Une relation souvent salutaire, quel serait l’intérêt d’un art qui ne chercherait pas à s’extraire de la routine?»

Toutes les photos ont été prises en Martinique ou par des photographes résidant en Martinique.

Les artistes :

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Un séminaire en faveur des grandes expositions dans les musées africains

— Par Pierre Firtion —

Le ministère français de la Culture accueille depuis près de 30 ans des professionnels étrangers qui travaillent dans le monde de la culture pour leur faire découvrir les politiques culturelles mise en place dans le pays. Dans ce cadre, un séminaire était organisé du 10 au 20 octobre, rassemblant 15 responsables de musées africains dans l’objectif de les aider à organiser des expositions temporaires dans leurs établissements respectifs.

Ce matin-là, les échanges tournent autour des partenariats à nouer pour organiser des expositions temporaires dans les pays. Calixte Biah, le conservateur du musée d’histoire de Ouidah au Bénin, écoute attentivement car le sujet l’interpelle :

Quand on parle du mécénat, par exemple, c’est quelque chose qui est très difficile à aborder dans nos institutions, mais c’est très développé ici en France. Ce sont des choses très intéressantes.

Financement, techniques de demandes de prêts : de nombreuses problématiques ont été abordées tout au long de ce séminaire. Muséologue au musée des civilisations de Côte d’Ivoire, Goury Antonio Gnagbo se réjouit d’avoir pu trouver des idées pour la mise en valeur du Djidi Djidji Ayôkwé, un tambour que la France va prochainement restituer à la Côte d’Ivoire :

« Comment imaginer un conte autour de cet objet-là pour que les enfants apprennent mieux, nous l’avons appris au Musée du Louvre.

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Le musée Soulages

Le musée Soulages est un musée d’art contemporain situé à Rodez, dans l’Aveyron, en région Occitanie.

Construit pour exposer des œuvres du peintre français Pierre Soulages, il reçoit également des expositions temporaires d’autres artistes contemporains. Il obtient le label « Musée de France » le 20 décembre 2005, avant même que la première pierre ne soit posée. Il est construit sur le plateau du Foirail, aux portes du centre historique de Rodez et de la cathédrale Notre-Dame. L’inauguration se déroule en présence du président de la République, François Hollande, le 30 mai 2014.

Le projet
Genèse
L’idée de construire un musée vient de Marc Censi, maire UMP de Rodez de 1983 à 2008. Cette idée est validée par l’artiste en raison de la proximité de la cité ruthénoise et du village de Conques :

« J’ai accepté, car ce projet est lié à l’abbatiale de Conques, un lieu proche de Rodez, auquel je suis très attaché. Adolescent, j’ai tellement été bouleversé par la beauté de l’architecture de cette église que j’ai décidé de me consacrer à l’art. Lorsqu’on m’a demandé de réaliser ses vitraux, je n’ai pas hésité.

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« Le hasard dans l’art », une recension de l’ouvrage dirigé par Dominique Berthet, par Mireille Bandou Kermarrec

— Par Mireille Bandou Kermarrec —

Dominique Berthet (dir.), Le hasard dans l’art, Paris, L’Harmattan, coll. « Ouverture philosophique », série Esthétique, 2021, 222 pages.

Le présent ouvrage Le hasard dans l’art est la publication des actes du colloque qui s’est tenu en Guadeloupe, au Mémorial Acte, en novembre 2016. Ce colloque intitulé « Art et hasard » était organisé par le CEREAP. Les auteurs des textes qui composent l’ouvrage sont les intervenants à ce colloque. Ils sont sociologues, philosophes de l’art, critiques d’art et artistes plasticiens.

Le titre, Le hasard dans l’art laisse à penser que toute œuvre d’art contient une part de hasard qui modifie le projet de départ de l’artiste. Le hasard est-il un accident malheureux ou une chance pour l’artiste ? Quelle explication rationnelle, ou non, l’artiste donne-t-il au hasard ? Peut-il vraiment tout contrôler ? Comment fait-il face à l’inattendu ? L’artiste pourrait-il réagir de façon imprévisible à l’analyse critique de son œuvre ? Voilà quelques-unes des réflexions menées par les auteurs. Trois formes d’art sont prises en compte : la peinture, la sculpture et la photographie.

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La mort de Pierre Soulages

Pierre Soulages, le peintre qui a fait se rencontrer le noir et la lumière, est mort

Le peintre est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre, à l’âge de 102 ans. Tout au long de sa carrière, il a voulu montrer tout ce que la rencontre du noir et de la lumière peut engendrer, y compris aussi une forme de sublime.

Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919 à Rodez et mort le 26 octobre 20221 à Nîmes, est un artiste peintre et graveur français. Associé depuis la fin des années 1940 à l’art abstrait, il est particulièrement connu pour son usage des reflets de la couleur noire, qu’il appelle « noir-lumière » ou « outrenoir ». Il est l’un des principaux représentants de la peinture informelle.

Biographie
Enfance et découverte de l’art
Pierre Jean Louis Germain Soulages est né à Rodez, rue Combarela,, en 1919. Il est le fils d’Amans Soulages, carrossier (fabricant de voitures à cheval), et d’Aglaé Zoé Julie Corp. Amans Soulages avait été marié une première fois avec Lucie Pélagie Galtier, qui meurt en 1902, quelques semaines après avoir donné naissance à leur premier fils, Gaston Pierre Amans Soulages5.

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Desrivières-Bloncourt : poésies-images

– Par Michel Herland –

Gérald Bloncourt était né en 1926 en Haïti ; il est mort à Paris en 2018 à l’âge de quatre-vingt-onze ans, laissant une œuvre multiforme : photographies d’abord puisque ce fut son métier à « l’Huma » (il était communiste), puis devenu reporter indépendant dans divers magazines. Mais il fut également poète (1) et peintre. Sa jeunesse s’était passée en Haïti. En 1946, parce qu’il avait joué – en compagnie de René Depestre et de Jacques Stephen Alexis – un rôle déterminant dans la révolution dite « des œillets », il fut condamné à mort et finalement expulsé. Après la chute de Jean-Claude Duvalier (« Bébé Doc »), en 1986, il est retourné en Haïti.

Jean-Durosier Desrivières est né en 1972, lui aussi en Haïti. Il est diplômé de l’École Normale Supérieure de Port-au-Prince et de l’Université des Antilles et de la Guyane en Martinique (où il réside actuellement). Spécialiste de littérature francophone, en particulier du poète haïtien Georges Castera fils (1936-2020), il a contribué à de nombreux ouvrages parmi lesquels le Dictionnaire des écrivains francophones classiques (2).

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Éloge de Jouanacaëra / Jean-Pierre Fiard

Fondation Clément, jusqu’au 6 décembre 2022. Exposition tous les jours de 9h à 18h30. La Cuverie et La Carrée – niveau 1.

Les photographies de Jean-Pierre Fiard sont le résultat de cinquante années de cheminement et d’exploration à travers les paysages et les espaces naturels les plus intacts de la Martinique actuelle. Pour beaucoup d’entre-eux, ce sont les derniers vestiges de la forêt primitive ancienne au sein desquels s’exprime encore la puissance végétale et la splendeur inégalée de la Jouanacaëra originelle, l’île aux iguanes des amérindiens précolombiens.
Pour présenter ces multiples images de la terre martiniquaise originelle, il fallait trouver un ordre logique et naturel. Quoi de plus logique que de refaire, en images, l’itinéraire probable de la découverte progressive de Jouanacaëra par ses premiers habitants amérindiens, à partir de leur région initiale d’installation dans le nord-est de l’île.
À travers ces nombreuses perspectives paysagères souvent inconnues ou méconnues, mais aussi à travers ces innombrables et admirables formes de vie inventées par l’inépuisable créativité de la nature tropicale, et souvent propres à Jouanacaëra elle-même (espèces endémiques), c’est l’essence immémoriale et singulière de cette île que nous avons essayé de capter, essence dont nombre d’aspects vibrent et résonnent encore dans l’âme de ses habitants actuels.

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Lancement de l’année Picasso en France par un hommage à sa première compagne

Paris – Cinq ans après #MeToo, la France va lancer les commémorations des 50 ans de la mort de Picasso en honorant Fernande Olivier, première compagne du peintre espagnol dont l’image reste écornée par des accusations de misogynie et de violences.

Une exposition consacrant le témoignage rare et intime de cette femme aux talents d’écrivaine méconnus, dans sa relation à Pablo Picasso et aux artistes du célèbre Bateau-Lavoir, débute vendredi au musée de Montmartre à Paris. 

Les œuvres littéraires de Fernande Olivier, notamment ses souvenirs publiés en 1988, 20 ans après sa mort, dialoguent avec une centaine de tableaux, sculptures et dessins de Picasso et des plus grands artistes du XXe siècle qu’elle a côtoyés dans cette célèbre cité d’artistes établie sur la butte Montmartre, non loin du Sacré-Coeur et du célèbre cabaret le Lapin Agile. 

Ce choix est revendiqué par Cécile Debray, directrice du musée Picasso à Paris qui pilote les commémorations en France, « pour marquer un point d’arrêt et se poser la question de ce qu’est l’héritage Picasso« , a-t-elle expliqué mercredi devant la presse en présentant l’exposition. 

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