Catégorie : Arts Plastiques

Regards croisés sur la Caraïbe, au profit de la lutte contre le cancer infantile

Vernissage vendredi 26 mai  & Gala samedi 27 mai à La Batelière

Quand l’Art vient sublimer l’action sociale

« Nous servons » 

Telle est la devise du Lions Club.

Dans le droit fil de cette action il nous est donné, à nous Lions Club FORT Royal, de porter pour la seconde fois une action, devenue phare : la lutte contre le cancer infantile.

Le succès rencontré par la première émission, a tout naturellement orienté notre choix sur le projet d’un vernissage le vendredi 26 MAI 2023, suivi d’un gala le samedi 27 Mai à 20 h, deux évènements qui, comme la première fois, se tiendront à l’Hôtel LA BATELIERE.

Les œuvres d’une excellente facture, présentées lors de l’exposition, sous le parrainage de HENRI CHARPENTIER sont, comme vous le constaterez, variées tant par les techniques utilisées que par les thèmes abordés.

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Conférence musicale

Vendredi 26 mai à 19h00 à la Maison Rouge

La Maison Rouge : Maison des Arts vous invite à la conférence musicale « Fèy Tol » de François Gabourg le vendredi 26 mai à 19h00.

Synopsis Pendant plusieurs semaines, il s’est arrêté dans le quartier populaire des Terres Sainville (TSV) dans le but d’y percer une partie de ses mystères.

Ce lieu ne peut se résumer qu’aux faits divers malheureux.

Rencontrer ses habitants, les sainvilliens, lui a permis d’ajuster son regard.
Ce vieux quartier a compté parmi ses habitants, le pianiste et chanteur Marius Cultier, la chanteuse et comédienne haïtienne Toto Bissainthe, Gran Zong, le plus célèbre des quimboiseurs de la Martinique, Hector Saé avec son université populaire…

Ce quartier le plus caribéen de Martinique est une invitation au voyage. L’auteur dessinateur, François Gabourg, nous dévoilera une de ses facettes artistiques. Il nous racontera ce qu’il a vécu aux TSV à travers ses textes et ses chansons dans le cadre intimiste qu’offre la Maison Rouge.

Chant/guitare/piano : François Gabourg
Percussion : Michel Desir

Tarif : 5€
Lien de réservation : https://my.weezevent.com/fey-tol

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Habdaphai ou la nécessité de l’Art comme un vent de liberté

Exposition jusqu’au 20 mai 2023 à Tropiques-Atrium
— Par Dominique Daeschler —

Assis sur la plage, l’homme a peur « de prendre sommeil ». Du ressac échoue sa mémoire de bois flotté. Dans l’écume, dans le haut de la vague, surgissent des huniers, des misaines, des brigandines … Ce sont autant de drapeaux qui déclineraient, aux caprices du vent, les noms de leurs embarcations : esclavage, colonisation, post-colonialisme, néo-colonialisme, décolonisation, négritude, antillanité, créolité, créolisation, woke attitude, cancel culture…Une Armada tangue au gré des flots. Parodiant Hamlet, l’homme se dit que la mer est hors de ses gonds. Construction et déconstruction. Tout se mêle, tout se détricote… Où sont les timoniers ? Voilà que l’on replie les ris des voiles comme on relit l’Histoire, chahutant ou magnifiant la tradition. Pourtant il faut compter avec la prise au vent, tirer sur les haubans ou lâcher c’est selon.

Sur le sable, le bois flotté et le soleil entrent en « coulée ».La tempête, dans sa violence, coule, fracasse les navires. L’homme se jette à l’eau, arraisonné par tous ces noms lourds de sens, porteurs d’espérance, de désespoirs, livrés aux interprétations, aux dénis, aux défis.

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Exposition « Gaston Monnerville, une dignité républicaine »

Du 12 mai au 11 juillet 2023 à la Fondation Clément
La Fondation Clément présente , l’exposition Gaston Monnerville, une dignité républicaine.
Première exposition à caractère historique produite par la Fondation Clément, elle s’appuie sur des travaux de recherche qui éclairent le parcours exceptionnel d’un « grand oublié de la République ».

Cette exposition proposera également, ce dimanche 14 mai 2023, une table ronde sur Gaston Monnerville : l’homme politique, le président du Sénat, sa place et son rôle comme homme d’État de la République française. Cette table ronde sera organisée par la Société des amis du président Gaston Monnerville. Modérateurs : Rodolphe Alexandre et Antoine Delblond.
Né en Guyane en 1897 de parents martiniquais, Gaston Monnerville a connu un parcours exceptionnel, traversant trois Républiques. Ce brillant avocat, résistant, homme politique et d’État, a été président du Sénat de 1947 à 1968. Il est surtout connu pour s’être opposé au général de Gaulle de 1962 à 1969. Mais il a aussi lutté sa vie durant contre toutes les formes d’exclusion, et défendu le respect de la démocratie républicaine.
Insistant sur les contextes politiques et sociaux, cette exposition remet en perspective la situation coloniale et les rythmes de sa transformation, ainsi que la question institutionnelle et le respect de la constitution toujours d’actualité.

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Presqu’une île – Exposition de Jean-Marc Bullet

Jusqu’au 3juin 2023 à l’îlet du Morne Cabri au Lamentin.

Presqu’une île propose d’aborder la mangrove à travers une expérience sensorielle poétique. Le designer déploie un parcours de « capsules de sens » réalisées en collaboration avec des artistes et artisans Victor Anicet, Martine Baker, Hervé Beuze, Miguelle Colibeau, Rachana Nossin, Fabienne Pélage, Michel Pétris et l’association Lespri Lasotè.
Le projet est déployé sur une partie du parcours sportif aménagé aux abords de la mangrove de l’îlet du morne-cabri.
Apprécié pour sa biodiversité et son accessibilité, le Morne-Cabri, bien que fréquenté par des promeneurs et des sportifs, est atteint par de nombreuses nuisances environnementales qui abîment son écosystème : pression climatique, recul de la mangrove, effritement des berges, activités humaines et bien d’autres.
Par ce projet l’artiste entend donc également sensibiliser et attirer l’attention sur l’impact de nos activités sur ce cadre naturel qu’il convient de préserver.
L’exposition est pensée tel un parcours multi sensoriel qui propose aux visiteurs d’aborder le territoire en convoquant les cinq sens de l’être humain : la vue, l’odorat, le goût, l’ouïe et le toucher.
Ces « capsules de sens » implantées dans la mangrove contribuent à transmettre un savoir-faire, créer du lien social et des interactions entre le milieu naturel et les visiteurs.

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« Martinica nité / Nèg » Entretiens avec Habdaphaï

« Habdaphaï – Dialogue avec le temps : Confiné, Déconfiné, Reconfiné » à La Galerie André Arsenec et Espace Christiane Eda-Pierre)

Entretiens avec Lydie Lorssery

Le confinement aura produit bien des choses inattendues, à commencer par ce livre […].

J’ai connu Habdaphai à la Bergerie de Soffin, sur le festival. du Chemin des Arts, où il venait faire une performance dansée et dessinée. La rencontre ne s’est pas produite immédiatement, comme souvent pour lui, comme souvent pour moi.

Heureusement, il est.devenu un fidèle du festival, alors on s’est revu, d’année en année.

Et du bal. du soir à la Shegellose, où nous nous sommes retrouvés infirmiers de campagne ensemble, en passant par les stages d’arts plastiques et, la cuisine antillaise, j’ai découvert quelqu’un de bien.

C’est pendant les stages d’été de juillet 2019, qu’il m’a demandé d’écrire un poème sur ses cerfs-volants. Nous avons beaucoup parlé. Il a lu mes poèmes, les a aimés, et m’a demandé d’autres collaborations.

Jusqu’à ce coup de fi.i en avril 2020, quand nous étions tous enfermés chez nous.

« Tu commences à bien me connaître, on pourrait faire ensemble quelques interviews, pour que les gens comprennent mon art.

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Le Marché de l’art s’installe à la Fondation Clément

– par Selim Lander – Dans la Pinacothèque, la nouvelle salle de la Fondation Clément, cet écrin qui magnifie les œuvres qui y sont exposées, vient de s’ouvrir pour trois mois une exposition-vente réunissant trente-huit artistes caribéens, dont un bon nombre de Martiniquais. Autant dire que les habitants de l’île sont en pays de connaissance. Chacun aura plaisir à retrouver ses artistes favoris et à mieux faire connaissance avec d’autres. Mais la Fondation Clément étant visitée par de nombreux touristes venus d’un peu partout dans le monde, cette exposition est encore une merveilleuse occasion pour les artistes invités de se faire connaître urbi et orbi et, puisqu’il s’agit d’un marché, d’étendre le cercle de leurs collectionneurs par-delà les mers.

 

 

Cette exposition est consacrée à la peinture. Seuls trois artistes peuvent être rattachés à la sculpture, quoique ne travaillant ni la pierre ni le bois : Ernest Breleur est présent avec deux caissons de la série « Paysages célestes », Robert Manscour avec ses personnages de verre et Karine Taïlamé avec une pièce de joaillerie. Chez les peintres, le figuratif domine, l’art abstrait n’a plus la vogue d’antan.

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Basquiat x Warhol à quatre mains : le dialogue fécond de deux icônes de l’art à la Fondation Vuitton

Par Laure Narlian

Complices artistiques, Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol ont réalisé 160 toiles en commun entre 1983 et 1985, dont 70 sont montrées à la Fondation Louis Vuitton, à Paris, jusqu’au 28 août. Un choc de titans.

En 1979, lorsque Jean-Michel Basquiat croise Andy Warhol pour la première fois, il n’est encore qu’une jeune figure montante du graffiti dont la signature, SAMO (Same Old Shit) coiffée d’une couronne, couvre les murs du sud de Manhattan. Remarquant Warhol attablé dans un restaurant, il parvient à lui vendre une des cartes postales artisanales qu’il réalise avec une amie. Selon ses proches, Basquiat exulte d’avoir réalisé cet exploit.


En 1982, lors de leur seconde rencontre, Basquiat est un artiste en pleine ascension et il entend bien cette fois éblouir le pape du pop art. Le marchand d’art suisse Bruno Bischofberger l’emmène le 4 octobre à la Factory de Warhol, qui a pour habitude de prendre une photo de ses invités au polaroïd et d’en réaliser un portrait. Basquiat n’y coupe pas mais Bischofberger les prend tous deux en photo dans la foulée.

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Jardins de Rêves, Alberto Giacometti /Salvador Dali

— Par Dominique Daeschler —

Abritée par l’institut Giacometti dans l’hôtel particulier art nouveau -art déco du décorateur Paul Follot ,la fondation qui s’installera en 201- dans la gare désaffectée des Invalides, propose une exposition de dessins, maquettes, sculptures, toiles d’Alberto Giacometti autour de « jardins de rêves ».

Que de contraste entre l’écrin bonbonnière de l’hôtel particulier et le contenu de l’exposition ! La reconstitution fidèle à l’entrée de l’atelier de Giacometti ( à l’initiative de sa femme), nous permet d’aborder avec un zest d’émotion l’univers propre à Giacometti bien différent des correspondances établies dans l’exposition entre lui et Dali qui reposent beaucoup sur leur mutuelle appartenance , un temps, au mouvement surréaliste.

Inconscient, pulsions, hasard sont au rendez-vous d’explorations, divagations artistiques autour de la création de jardins imaginaires . Les mécènes Charles et marie Laure de Noailles lancent la balle en comandant une sculpture à Giacometti pour leur villa d’Hyères. Giacometti imagine trois personnages dans un ensemble de figures géométriques le tout sur un plateau annonçant « le projet pour une place ». Parallèlement Dali publie son essai sur les objets à fonctionnement symbolique définissant la sculpture surréaliste.

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« Fabrice Hyber : La vallée », à la Fondation Cartier

— Par Dominique Daeschler —

Fabrice Hyber a imaginé son exposition « La Vallée » comme les différentes classes d’une école, se partageant le savoir et ses méthodes d’apprentissage.

Cet ex-matheux veut incorporer dans le champ de l’art tous les domaines de la vie, il lui faut démonter, ouvrir l’équation. Pourquoi ce nom symbolique de vallée ? Fabrice Hyber met en application sa vision de l’art in situ : il a fait pousser une forêt dans le bocage vendéen sur cent hectares près de la ferme familiale et cette barrière naturelle est pour lui une façon de faire pousser des pensées, de poser les questions de l’enracinement et des mutations.

Sur d’immenses toiles assimilées à des tableaux d’école il écrit d’abord des formules, propose des solutions fait naître par le dessin, l’image, l’objet collé des correspondances , des liens, des spéculations. Le tableau, entre images et mots, révèle les mouvements de sa pensée.

Les toiles disposées dans des espaces fermés devenus salles de classe (çà et là un bureau d’écolier mais pas de bureau du maître),préau, gymnase appellent observation et transmission …Chacun est écolier Au rendez-vous, les arbres, les migrations, la science, le plastique on passe du concept au végétal, à l’objet, car ce sont les équations-mutations du vivant.

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Au Centre Pompidou… dans les petites salles d’exposition…

— Par Dominique Daeschler —

Guiseppe Penone

Peu connus, les dessins de Penone font l’objet d’un travail sériel, accroché de façon thématique, lié à son œuvre sculpté.

Sont utilisés mine graphite, aquarelle, pigments ,encre mais de façon plus étonnante, le papier adhésif( les feuilles de la peau), le frottage de lames de parquet, les empreintes digitales. De nombreux dessins d’éléments végétaux définissent mouvement, formes, contours. Le tracé reproduit en trois dimensions sur un modèle servira le plus souvent pour la sculpture en deux temps : argile puis moulage de bronze.

Six sculptures utilisant le bois, la terre, la pierre, la feuille, le bronze témoignent de l’aboutissement du travail des dessins. La représentation du souffle chère à Penone s’exprime particulièrement par la jarre empreinte du corps de l’artiste, la bouche de bronze greffée sur une branche, le lit de feuilles a la forme du corps de Penone. Un travail d’écriture soit directement lisible, soit indépendant accompagne toujours le geste de création.

Jusqu’au 6 mars 2023

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Zadkine, une vie d’ateliers

— Par Dominique Daeschler —

Niché au fond d’une impasse de la rue d’Assas, le musée Zadkine est installé dans la maison atelier du sculpteur. La femme oiseau, sculpture monumentale du jardinet célèbre le quarantième anniversaire de ce musée voulu par le peintre Véronique Prax son épouse. L’exposition d’une centaine d’œuvres réparties entre les deux ateliers est accompagnée de dessins, de peintures et surtout de photos des grands photographes Morain, Vaux, Kertész, Maywald, précieux témoignages de la vie artistique d’un Montparnasse aux multiples ateliers.

Arrivé à Paris en 1910, Zadkine et un des pensionnaires de la Ruche, célèbre cité d’artistes. Plus tard, il enseignera à la Grande Chaumière créant une école d’art rue Notre Dame des champs d’atelier en atelier il ne quittera plus Montparnasse, s’installant en 1928 rue d’Assas avec quelques escapades dans sa maison du Lot ( hors période newyorkaise).

A découvrir ses nus aux longs bustes quasi hermaphrodites, ses têtes tourmentées de colère qui l’emportent sur des œuvres très composées. A New York, Venise, il côtoie Fernand Léger ,Chagall, Lipchitz. C’est dans l’atelier du jardin que l’on se sent plus proche de l’œuvre en train de se faire, les de l’artisan menuisier ( sa première formation),le modelage, le tournage étant mis à nu.

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Rétrospective Germaine Richier

— Par Dominique Daeschler —

Le centre Pompidou consacre une grande exposition rétrospective à la sculptrice Germaine Richier.

Chez son élève baptisée «  rossignol » car elle chantait en travaillant, Bourdelle remarque un talent singulier qui la fera entrer très vite dans la cour des grands.

Contemporaine d’un Giacometti ( certaines sculptures sont très proches )mais loin du surréalisme, Richier est fidèle au modèle, à la technique de la triangulation. Sensible à l’omniprésence de la nature qui lui permet d’inventer, de transformer à partir d’une vérité organique, elle y trouve ses marques.

Aux nus et aux bustes ( souvent en terre) succèderont des corps déformés, écorchés, déchirés, s’organisant autour du vide( période de l’exil en suisse pendant la guerre). Enfin la nature doit aider l’homme à se régénérer. Il y a fusion, hybridation avec des insectes( mante, sauterelle, chauve-souris : on pense parfois au travail de Louise Bourgeois).Les sculptures incluent parfois différentes matières : briques, branches d’arbres…). ainsi s’installe un sentiment panthéiste d’un monde peuplé de créatures hybrides : ogre, ouragane, cheval à six têtes ; de fusions : le célèbre christ d’Assy dont le corps fusionne avec la croix.

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Ouverture de la Pinacothèque et de l’exposition Roberto Diago à la Fondation Clément

— Par Selim Lander —

Jusqu’ici les œuvres de la Collection Clément, qui se comptent par centaines, n’étaient exposées qu’en très petit nombre dans la Case à Léo ou au hasard des expositions consacrées à tel ou tel artiste. L’ouverture de la Pinacothèquei, magnifique bâtiment d’expositions de plus de 500 m² au sol, permet d’en présenter un choix bien plus large. Les œuvres visibles actuellement le sont jusqu’au 10 avril, après quoi elles laisseront la place à d’autres, et ainsi de suite, ce qui permettra de découvrir au fil du temps les richesses de cette collection. La sélection actuelle ne laisse pas de place au doute, Bernard Hayot est un grand collectionneur au goût très sûr. Aucun doute également quant au talent des artistes martiniquais et plus largement caribéens qu’il a fait entrer dans sa collection. Le visiteur se régalera de découvrir nombre de pièces remarquables. Découvrir ou redécouvrir puisque, comme déjà noté, certaines œuvres ont déjà été montrées dans le cadre des expositions consacrées à tel ou tel ou dans des expositions collectives.

Parallèlement, les visiteurs pourront continuer d’admirer les peintures délicates d’Yves Marie de Malleray et ce jusqu’au 26 marsii et de faire plus ample connaissance avec l’artiste Roberto Diagoiii puisque quelques-unes de ces œuvres figuraient déjà dans l’exposition Buena Vista en 2018.

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Recherches en Esthétique : « Le Désir »

Présentation du 28e numéro de la revue Recherches en Esthétique, « Le désir », janvier 2023.

— Par Martine Potoczny —

Cette présentation est un retour d’expérience en tant que première lectrice de ce nouveau numéro de la revue Recherches en Esthétique et j’espère que ce partage sera à même d’animer le désir du lecteur d’aller à la découverte de ce volume, ou encore de compléter le bel ensemble de 28 thématiques, autant de traces, une mémoire, qui érigent cette revue au rang de collection.

Fidèle à sa ligne de présentation, la première de couverture donne le ton : un fond rouge puissant accueille la reproduction d’une œuvre de Ricardo Ozier-Lafontaine, artiste de Martinique. Tirée de la série Les gardiens, cette œuvre est intrigante avec la représentation d’un personnage mystérieusement hybride et dont l’univers graphique tout à fait particulier suscite le questionnement.

La graphie du titre formule simplement Le désir, mais il s’agira plus précisément de la relation entre art et désir, une relation qui ne concerne pas seulement l’artiste, mais aussi le public. Dans les premières lignes de l’éditorial, Dominique Berthet pose d’emblée la question qui est le fil directeur de ce numéro : « En quoi le désir peut-il concerner l’art » ?

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Le Désir dans l’art

— Par Selim Lander —

« Nous n’étions que des hommes, il ne saurait y avoir de victoire,
le désir, juste, jusqu’à l’engloutissement », Laurent Gaudé.

La dernière parution de la revue annuelle Recherches en Esthétique est titrée « Le désir ». Que ce dernier soit le moteur de l’artiste, nul ne le niera, mais faut-il pour autant accepter le jugement de Laurent Gaudé (qui n’est d’ailleurs pas repris dans ReE, il constitue la dernière phrase de son roman Écoutez nos défaites) ? Toute l’histoire de l’art ne témoigne-t-elle pas en effet de « victoires » ou tout au moins de succès éclatants ? Sans doute à ceci près que l’œuvre n’est plus à proprement parler l’art, c’est l’objet inanimé que l’artiste a laissé derrière lui. Elle n’est certes pas complètement morte puisqu’elle vit encore dans le regard du spectateur mais l’on n’est plus à ce moment-là dans l’art au sens premier (du latin ars, artis) qui est avant tout action. Au sens le plus général, il est en effet selon le TLF, « l’ensemble de moyens, de procédés conscients par lesquels l’homme tend à une certaine fin, cherche à atteindre un certain résultat ».

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« CRETAVIE », une exposition de Margot Asphe

« Je colore, je danse mes gestes »

— Par Christian Antourel —

Encore un supplément d’âme. Un Alliage entre sonorités d’ailleurs et un code dansant Une vague quasi «  underground » surdouée aux préoccupations esthétiques et éthiques. Une œuvre parfois « difficile d’accès » mais qui sait toucher un large public. Margot Asphe, tend à développer sous la forme de formulations artistiques des transmissions à travers son travail, le sentiment d’être vraiment vivante.

Plus que toutes ses autres œuvres « CRETAVIE» pousse la dite obsession bien au-delà, faisant de la continuité son grand sujet. Ecartelée souvent par des fictions éventuelles, des couleurs éclatées qui sentent bon la vie et les purs tours de force visuels, l’artiste tient cependant la cohérence par son propre questionnement. A chacun de leur choc ses tableaux, recomposent l’éclat du chic. Plus qu’une réflexion privée « CRETAVIE» cherche dans sa performance visuelle et ses ritournelles détournées, un état, une saveur, sinon la description minutieuse de sensations et pensées avantageuses. Elle veut sans doute reconstruire le jardin perdu. La vie, c’est le code. « Des toiles de mon passé, des techniques différentes aujourd’hui des instruments de musique et beaucoup de bleus »

D’abord, des images voluptueuses irradiées par une lumière sidérante de beauté.

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Senghor et les Arts au Musée du Quai Branly

Du 07 février au 19 novembre 2023

Portrait de l’écrivain, poète et homme d’État Léopold Sédar Senghor (1909-2001), à travers sa politique culturelle au lendemain de l’indépendance du Sénégal.

Senghor et les arts. Réinventer l’universel met en perspective les réflexions et réalisations dans le domaine culturel de l’intellectuel et homme d’État sénégalais, président du Sénégal de 1960 à 1980, Léopold Sédar Senghor (1909-2001). Pionnier de la Négritude, mouvement politique et littéraire initié avec Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Suzanne Césaire, Jane et Paulette Nardal, Senghor a défendu l’idée d’une civilisation de l’universel, façonnée par le « rendez-vous du donner et du recevoir ». Sous cette métaphore de l’échange, du « métissage culturel », il manifeste l’espoir d’unir les traditions et d’engager « le dialogue des cultures ». En réinventant et en désoccidentalisant la notion d’universel, il affirme le rôle de l’Afrique dans l’écriture de son histoire.

L’exposition revient sur la politique et la diplomatie culturelle sénégalaise au lendemain de l’indépendance, ses réalisations majeures dans le domaine des arts plastiques et arts vivants, mais aussi ses limites. La pensée de Senghor n’a pas laissé indifférentes les générations nées au lendemain des indépendances ; elle a été largement discutée, critiquée et commentée au fil des relectures successives.

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L’Art comme action

— Par Selim Lander —

Au-delà du truisme apparent, L’art comme action, le nouvel ouvrage collectif dirigé par Dominique Berthet soulève bien des questions passionnantes. « Truisme » puisqu’il ne peut y avoir d’art sans action, aussi spontanée (le dripping), minimaliste (les monochromes) ou éphémère (lorsque l’œuvre est anéantie par le feu comme chez Christian Jaccard interrogé par D. Berthet) soit-elle. Au commencement il y a donc le geste de l’artiste, source d’un plaisir (celui de la création) mêlé d’inquiétude (l’artiste se confronte au public, il se « compromet » selon le mot de Richard Conte, p. 37). Dès que l’artiste vise un certain public, il entend exercer sur lui une influence, lui plaire ou lui déplaire, le convaincre éventuellement, ce qui ouvre sur les problématiques de l’engagement. C’est là aussi une forme d’action, esthétique, morale ou politique appelant la ré-action du public. Mais il faut encore compter avec des actions plus physiques que celles de l’artiste occupé à créer dans son atelier (d’autant que nombre d’artistes contemporains se contentent de concevoir et laissent la réalisation à des « art-isans »).

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L’État sommé de restituer 4 œuvres de Renoir, Gauguin et Cézanne

Disparues depuis près de 80 ans, ces œuvres vont être remises aux héritiers d’Ambroise Vollard, qui ont remporté leur bataille judiciaire contre l’État.

C’est une grande est une grande victoire pour les héritiers d’Ambroise Vollard. Le tribunal administratif de Paris a ordonné vendredi 10 février à l’État français la restitution, aux ayants droit du marchand d’art, de deux tableaux et deux dessins de Gauguin, Renoir et Cézanne, disparus à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Ces œuvres, Marine : Guernesey (peinture) et Le Jugement de Paris (dessin) de Pierre-Auguste Renoir, Nature morte à la mandoline (peinture) de Paul Gauguin et Sous-bois (dessin) de Paul Cézanne, avaient disparu dans des conditions troubles avec trois autres tableaux – Roses dans un vase et Les Grandes Baigneuses de Renoir et Tête de vieillard de Cézanne – pendant la Seconde Guerre mondiale, suite à la dispersion de la succession du marchand d’art, décédé en 1939.

Le musée d’Orsay a confirmé à l’Agence France-Presse être dépositaire des quatre œuvres. Les deux dessins sont conservés au cabinet d’art graphique du musée du Louvre. Les deux experts mandatés pour cette succession auraient détourné les œuvres avec la complicité d’un des frères du marchand afin de les vendre en Allemagne, pays où ils ont été retrouvés à la fin de la guerre, précise le tribunal dans un communiqué de presse.

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Yves Marie de Malleray à la Fondation Clément

– Par Selim Lander —

Pour encourager davantage les amateurs d’un art d’autrefois (voir Rosa Bonheur exposée dernièrement au musée d’Orsay) poussé à la perfection, nous reproduisons ce que nous écrivions ici-même en 2015 :

Yves Marie de Malleray est un peintre et graveur délicat. Ses tableaux représentent des paysages de nature sous des cieux chargés de nuages, de sombres mornes qui tombent dans une mer aux reflets vert émeraude, des oiseaux de nos îles, quelques animaux de la savane africaine.

Chez cet artiste, la précision du dessin et du pinceau n’empêche pas mais contribue plutôt à créer dans nombre de ses toiles, même – ou plutôt surtout – lorsqu’il peint des paysages familiers, une atmosphère onirique. Etroitement fidèle à la réalité, il n’invente pas moins un autre monde, situé ailleurs, peut-être sur une autre planète demeurée à l’état sauvage. Cela tient surtout à l’éclairage, pour les marines, à une attitude ou un regard lorsqu’il peint un oiseau. Il y a également de l’orientalisme dans certains de ses grands formats et cela est moins dû au motif, parfois ouvertement oriental, qu’à une manière qui évoque alors directement l’art de l’ancienne Perse.

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Isabel Tronçon : l’art abstrait à la Bibliothèque Schoelcher

—- Par Selim Lander —
Se confronter à une œuvre abstraite est toujours une expérience intime. Certes, cela est vrai de tous les arts puisque ceux-ci, dès lors qu’ils nous touchent, nous font découvrir une part de nous-même que nous ignorions. Mais tandis que l’art figuratif impose d’emblée une forme et un sens, orientant fatalement notre propre perception, l’art abstrait, comme la musique, nous laisse d’emblée indécis, nous contraint à l’interprétation et cela est encore plus vrai de l’abstraction lyrique, celle pratiquée par Isabel Tronçon, que de l’abstraction géométrique.

Interpréter, ici, signifie moins décrypter l’histoire que – peut-être – raconte le tableau que d’entrer en nous-même pour chercher quels sentiments ils éveillent. Une expérience se situant quelque part entre l’introspection et la méditation voire le rêve éveillé.

À en croire Guy Mamès dont un texte accompagne l’exposition, I. Tronçon se reconnaîtrait dans la Poétique de la relation glissantienne. S’il est évidemment difficile de le vérifier sur la base de tableaux qui ne véhiculent par définition aucun message explicite, on comprend aisément qu’une artiste qui se trouve transplantée en Martinique depuis sa Normandie natale puisse être séduite par une philosophie mettant en avant sous le terme créolisation l’enrichissement inhérent au croisement des cultures.

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Le créateur Paco Rabanne, surnommé « le métallurgiste de la mode » par Coco Chanel, est mort à l’âge de 88 ans

Paco Rabanne, pseudonyme de Francisco Rabaneda y Cuervo, né le 18 février 1934 à Pasaia (Espagne) et mort le 3 février 2023 à Portsall (France), est un grand couturier et parfumeur franco-espagnol.

Il a marqué l’univers de la mode dans les années 1960. Dans les années 1990, il s’est également illustré dans les médias par son excentricité et à travers des prédictions (s’étant révélées fausses) et le récit de ses prétendues vies antérieures.

Sa mère est première main chez Cristóbal Balenciaga (installé à Saint-Sébastien jusqu’en 1936) et son père officier ; pendant la guerre civile, il est colonel dans les forces républicaines et est fusillé par les franquistes en 1939. La famille quitte l’Espagne ; après une période d’internement dans les camps de Port-Vendres et Argelès-sur-Mer, elle s’installe en France près de Morlaix.

De 1951 à 1963, Paco Rabanne fait des études d’architecture à l’École nationale supérieure des beaux-arts à Paris. Il finance ses études en produisant des croquis de mode, dessins de sacs pour Roger Model et de chaussures pour Charles Jourdan. Il publie en 1959 une série de sept robes aux lignes géométriques très épurées sous le nom de Franck Rabanne dans le Women’s Wear Daily.

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Photos Passion de Pascale Mariotte : L’Euplecte Franciscain

Un artiste dans tous ses états

C’est l’été… la saison préférée des semeurs de vie et déjà le dancefloor s’anime et se remplit d’une multitude de minuscules danseurs, tous animés du fervent désir de se faire remarquer des belles en pâmoison devant le spectacle donné en leur honneur.

Chaque artiste revêt sa plus belle livrée et s’essaye aux exercices les plus acrobatiques et les plus spectaculaires. Chacun rivalise d’élégance et l’air se charge de testostérone façon petits lutins à plumes, alors que les réjouissances commencent çà et là.

Certains s’échauffent quand déjà d’autres se lancent dans une chorégraphie subtile qui hypnotise les spectatrices. En mode glamour, la troupe de danseurs évolue au rythme des claquements d’ailes et d’inclinaisons, le plumage hérissé pour donner du corps et du volume à leur habit de scène.

Quand quelques-unes de ces dames succombent au charme ravageur de certains artistes, il s’ensuit une course-poursuite laissant la piste libre aux autres interprètes de la séduction pour ensorceler le public restant, fasciné par l’exhibition.

L’ambiance de la tribune des spectatrices est survoltée et c’est un festival de voltiges aériennes qui se joue au-dessus des hautes herbes.

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Le palmarès complet de la 50e édition du Festival d’Angoulême

Fauve d’or prix du meilleur album : La Couleur des choses (Çà et là), de Martin Panchaud.

Simon, un jeune Anglais de 14 ans un peu rondouillard, est constamment l’objet de moqueries de la part des jeunes de son quartier, qui le recrutent pour toutes sortes de corvées. Un jour qu’il fait les courses pour une diseuse de bonne aventure, celle-ci lui révèle quels vont être les gagnants de la prestigieuse course de chevaux du Royal Ascot. Simon mise alors secrètement toutes les économies de son père sur un seul cheval, et gagne plus de 16 millions de livres. Mais quand il revient chez lui, Simon trouve sa mère dans le coma et la police lui annonce que son père a disparu… Étant mineur, Simon ne peut pas encaisser son ticket de pari. Pour ce faire, et pour découvrir ce qui est arrivé à sa mère, il doit absolument retrouver son père. Au terme d’une aventure riche en péripéties et en surprises, Simon, l’éternel perdant, deviendra un gamin très débrouillard.

La Couleur des choses bouscule les habitudes des lecteurs et lectrices de bandes dessinées ; le livre est intégralement dessiné en vue plongeante sans perspective et tous les personnages sont représentés sous forme de cercles de couleur.

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