Catégorie : Arts Plastiques

Le quai Branly fait peau neuve

— Par Stéphanie Belpêche —

Le musée des arts premiers, qui a accueilli 1,3 million de visiteurs en 2012, dévoile ses nouvelles acquisitions

Un Bouddha trône en majesté, entouré de représentations des douze signes du zodiaque et de génies protecteurs. Une ornementation aussi raffinée que symbolique pour une boîte de médecine en bambou laqué noir et or, d’origine birmane et datant du 19e siècle. La statuette zen domine la structure en compartiments, où l’on stockait les feuilles à thé fermentées. En sommeil dans les réserves depuis 2008, cet échantillon remarquable des dernières acquisitions du quai Branly attire les regards. Le plateau des collections permanentes, qui dénombre 300.000 œuvres en provenance d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Océanie, bénéficie à présent d’une signalétique adaptée aux mouvements des objets, dont seulement 3.400 sont exposés dans un espace de 5.300 m2.

« Les rotations, au nombre de 500 par an, sont indispensables pour la conservation des pièces les plus fragiles », souligne Stéphane Martin, directeur du musée. Partir en quête des nouveautés, c’est redécouvrir les merveilles qui jalonnent un parcours foisonnant, dynamique et vivant. Au total, une vingtaine d’inédits s’insèrent naturellement dans les salles : un masque de danse de Papouasie occidentale, une lampe rituelle du Népal, des bijoux tunisiens ou une sculpture funéraire chilienne… A cette l’occasion, l’intérieur de quelques vitrines a été changé, avec l’exhibition d’une trentaine de parures, poteries, rouleaux, textiles.

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Joseph Staline exécuté par Picasso

—Par Paul Fuks, psychanalyste —

Le peintre a réalisé un portrait équivoque du leader soviétique au lendemain de sa mort. « Jamais l’expression tête de nœud n’a été aussi réjouissante! », sourit Paul Fuks, psychanalyste. Son analyse de l’œuvre, 60 ans plus tard.

Staline est mort le 5 mars 1953. Comme une ornière gorgée de boue, la cervelle des camarades est saturée de pathos. Mais un communiste ne reste pas inactif: Aragon, directeur des Lettres françaises,demande à Picasso « quelque chose », sachant que ce dernier a toujours refusé de représenter Staline. Françoise Gilot, la compagne de l’époque, raconte que le maître a expédié la corvée à contrecoeur.

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Discussions autour de Pratiques artistiques contemporaines en Martinique de Dominique BERTHET.

Mercredi 27 février 2013 à 18h30 – Bibliothèque Schœlcher

 

Cette conférence concernera le dernier ouvrage de Dominique BERTHET : « Pratiques artistiques contemporaines en Martinique ».

 

La Martinique est le lieu d’un important bouillonnement artistique et d’un réel foisonnement de création. Ainsi que le montre cet ouvrage, s’y développe une grande diversité des pratiques : peinture, sculpture, assemblage, installation, vidéo, performance, hybridation des techniques, etc.

L’auteur, qui fréquente depuis plus de vingt ans de nombreux artistes de cette île, nous invite à la faveur de cette relation privilégiée, à rencontrer certains d’entre eux et nous entraîne dans une découverte de leurs démarches ainsi que dans l’univers mystérieux de leurs œuvres. 

Cet essai fait également apparaître que les notions, de lieu, de mémoire, d’héritage, de trace, d’identité, de fragmentation, sont souvent communes à ces artistes ; notions auxquelles ils donnent des formes et des traitements à chaque fois singuliers. Cet ouvrage met ainsi en relation les œuvres avec ce qui les détermine, avec l’histoire et le contexte qui leur donne sens. 

 

Intervenants :

Justin DANIEL, politiste

Thierry JARRIN, artiste

Manuel NORVAT, auteur

Yolande-Salomé TOUMSON, enseignante, doctorante

 

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Christine Sourgins : «Tous ses héritiers ont trahi Duchamp»

Par Valérie Duponchell

INTERVIEW – Pour la polémiste Christine Sourgins, historienne et médiéviste, l’anticonformisme de l’artiste est devenu conformisme.

L’auteur du pamphlet de Les Mirages de l’art contemporain(La Table ronde) rappelle que dès 1962, l’artiste s’indignait lui-même de la récupération dont il était l’objet.

LE FIGARO. – Pourquoi parlez-vous de la trahison de Marcel Duchamp?

Christine SOURGINS. -Duchamp est incontestablement devenu «le pape de l’art contemporain», celui dont se réclament peu ou prou les artistes qui dominent le marché. Cependant tous ces héritiers, fers de lance d’un art contemporain officiel et financier, ont trahi Duchamp, qui, lui, n’avait pas le pouvoir et cultivait sa marginalité. Dès 1962, Duchamp s’indignait de la récupération dont il était l’objet: «Je leur ai jeté le porte-bouteilles et l’urinoir à la tête comme une provocation et voilà qu’ils en admirent la beauté», lit-on dans sa Lettre à Hans Richter en novembre 1962.

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La « Peur de la Nostalgie » pour l’équilibre du monde

L’illustre artiste photographe étasunien John Michael Rusnak, visite […] Cuba. Cette fois pour offrir sa collection intitulée « Peur de la Nostalgie », le dimanche 27 janvier dans la Photothèque de Cuba, une exposition avec laquelle commencera la 3e Conférence internationale « Pour l’équilibre du monde », qui se déroulera jusqu´au 30 de ce mois.

Lors d’une conférence dans le Centre de Estudios Martianos (CEM) de La Havane, John Michael Rusnak a déclaré que cette collection s´inspire d´un projet qu’il a conçu il y a deux ans afin d’aborder la vie et l’œuvre de José Martí « spécialement quant à ses valeurs éthiques et humaines transmises à Cuba, en Amérique Latine et dans le monde ».

L’exposition comprend dix-huit photographies disposées sur des triptyques de 3,80m de long par 1m de haut, prises avec des négatifs Polaroid et imprimées sur papier photographique, traitées avec des peintures et nouvellement photographiées, afin de promouvoir l´unité, la fraternité et la foi chez les êtres humains de n´importe quelle partie de la planète. Nous pouvons dire que c’est un projet intéressant, et à la fois inhabituel, car il met l´accent sur le pouvoir de l´abstraction humaine en rehaussant des faits et des personnes qui, comme dans la spirale historique, pourraient se répéter et se renouveler, nonobstant l´invariance dans le temps et l´espace.

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Exposition Ismaël Mundaray : Trace d’existence

— Par Widad Amra —

 

—Fondation Clément : du 16 Janvier au 3 Mars 2013.—

Par Widad Amra, écrivaine—

Peindre. Peindre. Toujours peindre !

 

L’attente a duré un temps.

Après Clair de lune, Présence et Absence, Il est mort le soleil, Le jour et la nuit,

L’artiste Mundaray est sur la toile, offrant Trace d’existence.

Après la nuit.

Après l’ambiance lunaire. La lune fantasque tournant la planète. La lune tapie au fond des bois. La lune croissant. Quartier. Demi – lune. Du pays Caracas. Sous le ciel d’Italie. Lune, dans le ciel de Paris. Lune cherchée, trouvée en caresses de nuit, en quête de l’idéal.

Après les arbres s’élevant dans le ciel et le noir. Puisant la force du blanc et de l’ocre discret.

Après le noir, complice de nuit et pas de deuil.  La nuit, le temps du rêve. Le temps de l’âme en cavalcade. La nuit, pleine de mystères nombreux dans les sous bois.

Après les sous bois d’où surgiront les fantasmes en chaussures rouges, bleu nuit. D’où surgira la femme invisible, glissant le pied , dans le cadeau offert.

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Honni soit qui mâle y pense : les hommes lèvent le voile !

par Scarlett JESUS, critique d’art,

 « La virilité […], est une notion éminemment relationnelle, construite devant et pour les autres hommes contre la féminité, dans une sorte de peur du féminin, et d’abord en soi-même. »

 Pierre BOURDIEU,La domination masculine, 1998, p.59.

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  Poster-Tabou

 

Quel printemps se lève au sein des plasticiens de Guadeloupe pour que ceux-ci passent brusquement de la thématique du corps meurtri et souffrant à celui du corps désirant? Verges et vagins fleurissent brusquement à un mois d’intervalle, dans deux expositions presque simultanées.

Fin novembre, Kelly SINNAPAH MARY expose, seule, à la galerie T§T de Basse-Terre… Sous le titre  Vagina, son installation nous dévoile un univers intime et secret, celui de fantasmes spécifiquement féminins. Sous l’apparence fleurie de tissus d’ameublement en rose et bleu, le sexe fort y est parfois mis à mâle. Comme cette chaise, bancale, revêtue d’une veste d’homme métaphore de l’absent qui est comme saisi « au panier » par une main féminine. Programmé par avance au lit matrimonial qui l’attend. Ce sont ces mêmes petites mains qui ont œuvré à la réalisation de ces ouvrages traditionnels de dames que sont dentelles et broderies.

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« Pratiques artistiques contemporaines en Martinique. Esthétique de la rencontre 1 » : présentation du livre de Dominique Berthet

— Par Alfred Alexandre, écrivain —

Poster-TabouIl y a au moins deux manières de concevoir l’esthétique. D’un côté on peut voir dans l’esthétique une théorie de l’art, un domaine du savoir s’interrogeant sur les conditions de production et de réception de l’œuvre d’art. D’un autre côté, la notion d’esthétique peut renvoyer à l’ensemble des idées à partir desquels un artiste ou un groupe d’artistes exprime leur conception de l’art.

C’est ce deuxième sens du mot esthétique – l’ensemble des idées sur l’art propres à un artiste ou un groupe d’artistes – que Dominique BERTHET convoque dans son livre intitulé : Pratiques artistiques contemporaines en Martinique, Esthétique de la rencontre 1.

À la fin de son ouvrage, Dominique BERTHET annonce qu’il proposera – dans un ouvrage à paraître – « une réflexion théorique sur l’art ». Théorie qui entend rendre compte de la production artistique en Martinique et en Guadeloupe.

Mais avant d’en venir à une théorie d’ensemble, Dominique BERTHET a fait le choix de recenser un certain nombre d’expériences plastiques à travers lesquelles, on peut lire, en creux, l’histoire des idées esthétiques qui, depuis les années 40, ont servi de cadre au travail des artistes martiniquais.

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Art et Pouvoir ou Créer Dangereusement

Poster-Tabou

 les 7, 8, 9 janvier 2013

— Argumentaire d’ Alexandre Alaric–

  1. A.      LA MOTIVATION ESTHETIQUE, POLITIQUE ET THEORIQUE

Ce colloque « Art et Pouvoir » est dédié au centenaire de la naissance d’Aimé Césaire et ouvre par les circonstances les manifestations de cette année 2013 qui lui sont consacrées.

S’il ne porte pas sur son œuvre, ce colloque lui rend hommage en se donnant pour thème ce qui fut la configuration même de sa poétique, de ses œuvres théoriques et de son action politique : les relations de l’Art et du Pouvoir. Du Cahier d’un retour au Pays natal à Moi Laminaire il s’agira toujours de la même dramaturgie des forces de la vie contre celles de la mort. Une dramaturgie dans la forme d’un retour conscientiel dans l’enveloppement du trou et des ravines de la mort par la magie du cercle, de la spirale, de l’envol des oiseaux vivants  des mots.

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Quand Picasso refaisait le portrait de Staline

Portrait der Staline par Pablo Picasso. Fusain, 8 mars 1953

Par Philippe Dagen

Aleksandr Arossev, directeur de la VOKS (l’Union des sociétés soviétiques pour l’amitié et les relations culturelles avec les pays étrangers), Joseph Staline, Romain Rolland et Maria Koudacheva au Kremlin, en 1935 à l’occasion de l’entretien entre le dictateur et « le plus grand écrivain du monde »

Staline meurt le 5 mars 1953. Louis Aragon demande à Pablo Picasso un portrait du grand homme, qui est publié le 12 mars à la « une » des Lettres françaises, hebdomadaire intellectuel du Parti communiste français.

Désastre. Picasso a dessiné une sorte de Staline jeune, la chevelure en forme de couronne, le regard un peu vague. Ce n’est pas le Staline des photographies officielles et des affiches, plus âgé, plus carré, plus souriant aussi.

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« Peau de terre » : accueille les oeuvres de C. Pichi et R. Ozier-Lafontaine

 

Au musée départemental d’archéologie de Fort de France

Le musée départemental d’archéologie de Fort de France accueille les œuvres de C. Pichi et R. Ozier-Lafontaine

« L’exposition « Peau de Terre » est une expérience née de volontés communes : celle de notre institution muséale, dont la mission est de conserver et rendre accessible nos cultures fondatrices mais aussi de soutenir notre dynamique culturelle contemporaine. Volontés d’artistes, Ricardo Ozier-Lafontaine et Christina Pichi, créateurs de mondes éternels par delà les frontières et les limites terrestres, volontés enfin de ré-enchantement du partage et du lien social. »  D’après L.C. Ursulet
Rencontre de deux artistes peintres et plasticiens originaires des deux iles soeurs l’exposition se construit autour d’un dialogue au présent et au passé recomposé a travers des  traces de témoignages picturaux laissés par les premiers habitants de la Caraïbe.
Du 24 novembre au 09 janvier 2013

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Salvador Dali : génie, pitre ou pionnier ?

La rétrospective du Centre Pompidou consacre la dernière période, la plus décriée, mais la plus actuelle 

 .En 1980, après l’ouverture de sa première rétrospective au Centre Pompidou, Salvador Dali (1904-1989) adresse au conservateur Daniel Abadie, qui en est le commissaire, une lettre où il est question de Meissonier, de Proust, des pommes  » concaves  » de Cézanne, et de Gala,  » par qui et pour qui existe – sa – peinture « .

On y trouve aussi une prédiction à propos de ses  » récentes peintures stéréoscopiques (…) qu’il faudra quand même au moins cinq ans pour commencer à apprécier « . Prédiction hasardeuse, pas encore vérifiée aujourd’hui. Mais le plus remarquable de cette lettre est qu’elle a pour auteur un artiste de 76 ans, dont la célébrité est mondiale depuis longtemps et qui a cependant pour principale préoccupation la défense de ses derniers travaux. Il lui serait plus simple de s’en tenir à ce qu’il est depuis plus d’un demi-siècle, l’incarnation spectaculaire et grand public de l’artiste extravagant.

 » Le grand masturbateur  » (détail), 1929

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Quand l’art pariétal rencontre l’art contemporain : Les Ames gravées de Jérôme SAINTE-LUCE.

par Scarlett JESUS, critique d’art. 

« Ceux qui sont morts
ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit. »
Birago DIOP, Les Souffles des Ancêtres, Présence Africaine, 1960.

Faut-il croire à une quelconque prédestination qu’imposerait l’onomastique ? Le cas de Jérôme SAINTE-LUCE est troublant. Déjà doté d’un patronyme, Luce, renvoyant à la lumière, le prénom qui lui fut donné, Jérôme, renforce les connotations sacrées initiales (Jérôme étant formé de hieros, qui signifie sacré, et de onoma, le nom). S’est-il senti investi d’une mission particulière, celle de redonner à l’art une dimension spirituelle ?

Jérôme SAINTE-LUCE est un jeune artiste originaire de la commune de Trois-Rivières, haut lieu archéologique. Il a donc baigné, dès son plus jeune âge, dans un environnement culturel où les Arawaks et leur façon de percevoir le monde étaient très présents. Les nombreux pétroglyphes laissés sur des roches gravées témoignent du sens artistique de ces premiers habitants. Jérôme SAINTE-LUCE, s’il emprunte leur thématique fait plus que se positionner comme leur digne héritier. Et s’il s’intéresse à l’art pariétal n’est-ce pas pour tenter de percevoir quelle pourrait être la fonction de l’art aujourd’hui ?

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Miguel Marajo : Erotisme et créolité

par Frédéric-Charles Baitinger


par Frédéric-Charles Baitinger

Les phénomènes de créolisation sont des phénomènes importants, parce qu’ils permettent de pratiquer une nouvelle dimension spirituelle des humanités. Car la créolisation suppose que les éléments culturels mis en présence doivent obligatoirement être « équivalents en valeur » pour que cette créolisation s’effectue réellement.” Edouard Glissant

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PooL Art Fair!

 


 C‘est ce week-end, à l’hôtel L’impératrice, les 16, 17 & 18 novembre 2012 ! Venez nombreux nous rejoindre et découvrir les artistes que présente « La GALERIE »
Chambre 35 – Hôtel L’impératrice- à Fort de France ! Nous vous attendons avec impatience et vous y recevrons avec le plus grand plaisir !
                                                         Rodrigue GLOMBARD – Marie-Denise DOUYON – GECYA – Nadja CECEILLE – Luza CUESTA
Vernissage vendredi 16 novembre vers 18H30
Invitation  PDF jointe à ce mail .

 


 

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Miguel Marajo : Erotisme et créolité


par Frédéric-Charles Baitinger

Les phénomènes de créolisation sont des phénomènes importants, parce qu’ils permettent de pratiquer une nouvelle dimension spirituelle des humanités. Car la créolisation suppose que les éléments culturels mis en présence doivent obligatoirement être « équivalents en valeur » pour que cette créolisation s’effectue réellement.” Edouard Glissant

 Né d’un père aux origines brésiliennes, d’où son nom Marajo, et d’une mère française, arrière-petite- fille d’Antonia Lumière soeur d’Auguste et Louis, les “frères Lumière”, c’est en Martinique, à Fort-de-France, que Marajo a vécu la plus grande partie de son enfance et qu’il a commencé sa vie d’artiste peintre. Fréquentant le milieu intellectuel caribéen, il assista, à peine âgé de vingt ans, aux premières conférences d’Edouard Glissant, fut en relation avec Aimé Césaire et certains de ses enfants dans de nombreuses actions culturelles, notamment au Sermac alors dirigé par Jean-Paul Césaire où il fut cofondateur du groupe Totem. Il fut élève d’Olivier Debré puis d’Henri Cueco lors de sa formation aux Beaux-Arts de Paris.

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Sentier ou le trouble de l’image

— Par Dominique Berthet —

Taxico.. Assemblage de photographies, de gravures taille-douce et de monotype retouchés. 160 X 135 cm, 2012

« SENTIER TOUT DOIT DISPARAITRE! »

Mise en scène d’images inactuelles et d’objets intempestifs
du 14 au 29 septembre 2012 à l’Atrium, salle André Arsenec Fort-de-France

Sentier expose jusqu’au 29 septembre 2012 à Fort-de-France, dans la galerie André Arsenec de l’Atrium. Les modalités d’accrochage de cette exposition sont différentes des précédentes qui relevaient, elles, de l’installation. Cette fois les œuvres sont accrochées ou plus généralement épinglées au mur ou encore placées au sol pour les sculptures. Sentier à fait cette fois le choix d’organiser et de présenter les œuvres par panneaux et par catégories. Cette exposition rassemble, à l’exception de l’installation, les différentes pratiques que développe cet artiste : photographies, photomontages, gravures, monotypes, peintures à l’huile sur toile et sur papier, assemblages, sculptures, incrustations sous résine, réunis dans un espace permettant de mettre en valeur chacune de ces réalisations.

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FAIR GUADELOUPE: « CHAMBRES D’ARTISTES ».

  par Scarlett JESUS –

   
 

Ch. n° 50 : MAURE

   

Le temps de trois journées complètes, les 1er, 2 et 3 juin derniers, le jardin, le hall et surtout les 37 chambres du rez-de chaussée de l’Hôtel Fleur d’Epée, à GOSIER, ont été détournées de leur fonction initiale pour être investies par des artistes qui en ont fait des sanctuaires de l’Art. A moins que l’on y voit, à l’inverse, une opération visant à désacraliser l’Art en substituant à l’espace du Musée celui de la Chambre, instaurant ainsi un rapport plus familier et, pour tout dire, plus intime avec l’Art. Le but n’est-il pas aussi de détourner le regard du touriste occupant ces « chambres avec vue sur la mer », pour lui montrer une autre réalité, à mille miles des images de cartes postales que lui suggèrent les dépliants touristiques ? La réalité qui est montrée est alors celle d’une île, foisonnante d’imagination et de créativité, ayant choisi de s’engager dans la voie d’un art contemporain qui permette aux artistes de « changer en échangeant avec l’autre sans pour autant se perdre », comme dirait le poète et philosophe GLISSANT.

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Alain JOSÉPHINE en quête de beautés hautières.

(Exposition à la Galerie T§T Jarry, du 2 avril au 16 mai 2012).

— par Scarlett JESUS. —

« C’étaient de très grands vents

sur toutes faces de ce monde

De très grands vents en liesse par le monde

qui n’avaient d’aire ni de gîte […]

C’étaient de très grandes forces de travail ».

SAINT-JOHN PERSE, Vents.

Alain JOSEPHINE est à la fois peintre, musicien et poète. Ses toiles sont bruissantes de luminescences comme celles de TUNER, vibrantes et fluides comme la musique de DEBUSSY, animées d’un souffle épique d’une ampleur qui n’a d’égale que celle de la poésie de SAINT JOHN PERSE. Nous nous trouvons donc en présence d’un artiste qui, refusant la séparation des genres, souscrit aux principes d’Errance et de Relation chères à Edouard GLISSANT. De fait, ses toiles de très grandes dimensions et organisées souvent en diptyques, nous invitent à pénétrer dans un espace en extension, un espace ouvert sur l’Infini ; celui dans lequel l’étincelle créatrice en décrétant « Que la lumière soit ! » donna vie à la matière ; mais celui également d’un univers en construction, en devenir.

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Les Chimères de Sébastien JEAN

—par Scarlett JESUS —


« Au clair de la lune, près de la mer, dans les endroits isolés de la campagne,
l’on voit, plongé dans d’amères réflexions, toutes les choses revêtir des formes jaunes, indécises, fantastiques ».
LAUTREAMONT, Les Chants de Maldoror,

Peintre et sculpteur, Sébastien JEAN est un jeune artiste haïtien audacieux qui cultive ses chimères. Sans se soucier véritablement de plaire. Adepte d’un art contemporain dérangeant, il a fait le choix de rendre compte de la réalité telle qu’il la perçoit, en visionnaire. D’ailleurs, lui-même ne se qualifie-t-il pas, malicieusement, de « fou » pour définir une pratique qu’il veut entièrement libre ?

Le travail que cet artiste a réalisé durant sa résidence de trois mois en Guadeloupe, à LARTOCARPE au Moule, confirme-t-il un tel propos, propos qui est loin d`être celui d’un naïf? Bien qu’autodidacte Sébastien JEAN s’est adonné à la peinture dès son plus jeune âge et a pu, à maintes reprises, confronter sa pratique à celle d’artistes de renommée internationale, à travers des expositions qui l’ont conduit de Miami à Marmande puis Paris et, tout dernièrement, à la Biennale de Venise.

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Pool Art Fair New York

par Martine Baker —


 


Abishag, Aiva Jabbour, Marie Adeline, Martine Baker, Nicolas Derné, Géraldine Entiope, Habdaphaï, Nadine Le Jeune, Frédérique Melon, Cat Mira, Jean-Denis Retour; Yveline Sérénus Lassus et Joël Zobel, un groupe de treize artistes exposent à Pool Art Fair New York.
L’aventure United Pool Art Fair New York débute en janvier, Thierry Alet nous propose que la Martinique et la Guadeloupe soient les îles invitées à New York.
L’idée de ce défi, a germé dans la tête d’une quinzaine d’artistes qui se sont mobilisés dans ce sens.
La première graine a donné une belle exposition organisée par Habdaphaï et Martine Baker à la villa Chanteclerc ouverte exceptionnellement par le Conseil Général, pour réunir les fonds nécessaires au financement de ce beau projet.
La deuxième graine a donné naissance à l’explosion de belles oeuvres dans les chambres du FlatIron hôtel situé au coin de la 26ème rue et Broadway.
Voyage entre la Martinique et New York le 7 mars, départ au matin de Fort de France, arrivée à San Juan, formalités de douanes qui heureusement se passent bien malgré la barrière de la langue.

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Alex BOUCAUD : Mas’Art à la Tronçonneuse.

par Scarlett JESUS, critique d’art —. 

 

Alex BOUCAUD est un artiste autodidacte qui vient d’exposer à la salle Rémy NAINSOUTA de Pointe-à-Pitre, en ce début février 2012, une cinquantaine de sculptures, fruits du travail des trois dernières années. A la différence des sculpteurs haïtiens il ne travaille pas le fer, bien que toutefois, comme les artistes de la Grand’rue de Port-au-Prince, il soit lui aussi adepte d’un art de la récupération. Donnant une seconde vie aux arbres abattus par les services de la voierie de Sainte-Anne.

C’est l’univers parfois drôle, parfois inquiétant d’un marron ensauvagé qu’il nous livre, avec ses totems guerriers et ses mas horrifiques, sculptés à même le bois à la tronçonneuse. Selon une technique de « sauvage », refusant les maillets, gouges et autres outils d’une pratique enseignée et codifiée. Un artiste allemand contemporain, Georg BASELITZ vient d’exposer au Musée d’Art moderne de Paris, en utilisant la même technique, pour retrouver les gestes d’un art, dit « premier », auquel GAUGUIN de son côté avait aspiré. Le maniement de la tronçonneuse permet à Alex BOUCAUD de donner forme, de façon extrêmement rapide, à un imaginaire qui l’habite.

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KARIM BLEUS : un artiste haïtien en Guadeloupe.

par Scarlett JESUS, critique d’art—

 

Ou pa konèt Karim BLEUS ?

Karim BLEUS est un jeune artiste haïtien qui vient de passer plus de deux mois en résidence d’artiste à l’ARTOCARPE, centre d’art contemporain du Moule (Guadeloupe), du 18/11/ 2011 au 29/01/ 2012.

Karim porte un patronyme, celui d’une couleur, qui le prédestinait à devenir peintre. Couleur du ciel et de l’eau, le bleu symbolise l’infini, le divin, le spirituel. Il invite au rêve et à l’évasion spirituelle. Voilà bien un déterminisme puissant pour un artiste vivant au pays du vaudou.

Si Karim BLEUS est jeune, il est loin d’être « un bleu » dans le domaine artistique. Le très sérieux quotidien Le Nouvelliste, dont le premier numéro remonte à 1898 et qui est depuis peu dirigé par le ministre de la culture Pierre-Raymond DUMAS, allait même jusqu’à affirmer dans son numéro du 7 septembre 2009 qu’il représente « l’un des sculpteurs les plus importants de la scène artistique contemporaine haïtienne ».

Actuellement âgé de 37 ans, il est né le 25 novembre 1975 à Rivière Froide, section communale de Carrefour, bidonville situé dans les faubourgs du sud de Port-au-Prince.

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Le trouble à la fête

par Manuel Norvat

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François Piquet, Nou,papier, résine, cordon lumineux, métal, ficelle. Environ 6 kg, 320 x 100 x 50 cm, janvier 2011. Photo : F. Piquet.

   Comment avoir les idées claires lorsqu’on parle du trouble ? C’est à mon sens l’un des défis que nous lance le dernier numéro de Recherches en Esthétique consacré à ce thème. Son chef d’orchestre, Dominique Berthet, lève rapidement l’ambiguïté à ce sujet : « si le plaisir esthétique est certes un moment essentiel du rapport aux œuvres [écrit-il], il ne saurait exclure les autres moments de l’expérience esthétique, comme par exemple l’analyse et le jugement ». De même, pour Sentier : « être troublé ne signifie pas uniquement perdre ses repères ». La revue avait donc tout lieu de raison garder (snobant ainsi quelques mauvais effets de trouble) en rassemblant les contributions en quatre parties : La première met l’accent sur des réflexions à propos l’esthétique du trouble. La deuxième sur les affinités du trouble aux dits « nouveaux médias ». La troisième tente de cerner quelques « figures » du trouble. Enfin, la quatrième porte sur le trouble « ultra marin », formule politiquement trouble dans un monde hors Métropole coloniale où l’on ne saurait demeurer l’outre mer de l’Autre.

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Nicole Terrien Comme un jardin suspendu

—Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

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  Du calme, de la peinture, du coton ou du lin. Point de départ d’une écriture picturale obéissant à des signes par lesquels est transmise l’identité des choses.
Mais aussi manuel de tradition où l’objet peint s’exhale, entre autres dans le désir d’offrir aux motifs saisis de traces d’éternité, une réalité plus belle, au -delà de leur vivacité. Nikol peint des fruits, des bambous, des fleurs tropicales, des fruits à pain, des cocos germés, toute l’exubérance de la végétation locale, et la luxuriante déclinaison florescente de notre Martinique dans son intimité, avec une véritable acuité de bon aloi, dénuée de prétention, jamais pédante. Nikol n’est pas dans la profusion forcenée du trait de l’artiste qui se pense irréductible, elle se borne à révéler l’essentiel dans un minimalisme éloquent  et assumé à l’identique: son amour de la nature et de l’art confondus. Les différentes œuvres de l’exposition proposent de façon multiple une pause, un ralentissement du regard, ralentissement du temps de la création, un rapport à l’origine. Un temps de réflexion, un arrêt sur image.

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