Catégorie : Arts Plastiques

Dominique Berthet, Pour une critique d’art engagée, L’Harmattan, 2013.

— Présentation par Sentier, artiste plasticien et enseignant au Campus Caraïbéen des Arts —

berthet_pour_une_critique_eL’engagement du critique pour Dominique Berthet est dans une grande proximité avec celui de l’artiste pour qui il s’agit de rendre visible un point de vue de la manière la plus indépendante possible. Il est crucial de comprendre que la création artistique actuelle est une démarche éminemment individuelle, unique, singulière. Avant d’être une production qui s’adresse à des spectateurs, des lecteurs ou des auditeurs, c’est une recherche personnelle, intime, secrète et silencieuse. Connaître ce qu’est le silence de l’intériorité est essentiel pour comprendre ce qu’est réellement une démarche artistique. La caractéristique principale de la création artistique est la communication de cette expérience d’isolement, de solitude, d’exploration de son propre imaginaire. L’artiste est le seul maître de sa pratique, un domaine dans lequel nul ne saurait intervenir à part lui. Il peut pratiquer dans tous les lieux où il peut puiser des ressources, où il trouve du matériel, où il trouve matière à spéculations et à improvisations. Il est seul à pouvoir circuler dans le labyrinthe de ses intuitions.

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Césaire, Lam, Picasso, « Nous nous sommes trouvés »

 Se tient à la Fondation Clément au François, sans doute la plus belle exposition jamais organisée en Martinique.

expo_cesaire_lam_picasso  — par Roland Sabra —

 Fin avril 1941 le vapeur Capitaine Paul Lemerle arrive enfin dans la baie de Fort-de-France un mois après son départ de Marseille avec à son bord trois cents cinquante intellectuels européens pourchassés par le nazisme triomphant. Le bateau a vingt ans d’âge, poussif il est au deux tiers de sa vie. Il ne dispose que de sept couchettes réparties entre deux cabines. Les passagers, s’entassent dans les cales sans air ni lumière sur des lits de fortune, ou ce qui en tient lieu, des grabats plutôt. Qui y-a-t-il parmi cette « racaille » selon les termes employés par la police »collaborationniste » de Marseille ? André Breton, Claude Levi-Strauss, Victor Serge, Anna Seghers, Wifredo Lam, des artistes, des savants, des communistes, des juifs, des anarchistes, des républicains espagnols. Une fondation étasunienne l’ »Emergency Rescue Committee » (ERC) est chargée par son gouvernement de sauver les personnalités intellectuelles menacées par l’hitlérisme qui en échange accepteront d’offrir à la grande Amérique le service de leur savoir.

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L’explosion du street art « made in France »

 —Par William Plummer (Monde Académie)—
la_tour_13Désormais reconnu, le street art remporte depuis peu l’adhésion du grand public. Dans ce qui apparaît comme un phénomène planétaire, les artistes français se distinguent tout particulièrement.

A Vitry-sur-Seine, les murs se suivent mais ne ressemblent pas. Rue après rue, les œuvres de street art se succèdent, apportant une certaine poésie appréciée des Vitriots. Depuis près de cinquante ans, cette ville du Val-de-Marne mène une intense politique culturelle d’implantation d’œuvres urbaines : l’arrivée du street art à Vitry-sur-Seine n’a donc rien d’un hasard.

Initialement connu sous le nom « d’art urbain » ou « writing », cet art est apparu vers la fin des années 1960 aux Etats-Unis sous la forme de graffitis, tags, collages et autres affiches, dans les rames du métro new-yorkais.  A l’origine assimilé à du vandalisme, ce nouveau moyen d’expression – des jeunes surtout – s’est imposé peu à peu comme un art à part entière jusqu’à rencontrer un succès fulgurant depuis la fin des années 2000.

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Césaire & Picasso, Césaire & Lam à la Fondation Clément

 Suite de l’article « En revenant de l’Expo. »

—Par Roland Sabra —madame_lumumba-325b

Quand le dessin illustre le poème

Parmi les pièces rares présentées on peut voir l’enveloppe originale dans laquelle le tapuscrit de « Tombeau du soleil », annoté de la main de Césaire, a été envoyé à « Monsieur André Breton, 45 West 56 th St, New-York, 19 NY, Etats-Unis d’Amérique », ansi qu’un tiré à part du «  Cahier d’un retour au pays natal » dédicacé à Wifredo Lam avec pourrait-on croire une plume Sergent Major trempée dans un encrier d’écolier. Émotions assurées.

Césaire n’était pas né que déjà Picasso découvrait l’art africain qu’il utilisera comme une machine de guerre contre l’art occidental. Césaire partira lui à la recherche du « Nègre fondamental » avec un objectif qu’il ne lâchera plus jamais : «  Me reconquérir, voilà mon obsession » dit-il. Ces deux démarches suffisent-elle à provoquer la rencontre ? Certainement pas, d’autres faisceaux vont converger. Plus que l’appartenance en elle-même au Parti Communiste Français ( PCF) dès le lendemain de la seconde guerre ce sont les modalités de cette appartenance qui les réunissent.

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En revenant de l’Expo…

 Aimé Césaire, Lam, Picasso « Nous nous sommes trouvés »

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— Par Roland Sabra —

Suite de l’article Césaire, Lam, Picasso, ils se sont trouvés!

Passé le sas d’entrée sur la droite sont accrochés dans ce qui peut ressembler à une alcôve quelques masques ayant accompagné Césaire, Lam et Picasso leur vie durant.

  S’en tenir à la déclaration péremptoire et agacée de Picasso en réponse à une critique de sa période cubiste un peu trop réductrice « L’art nègre ? Connais pas ! » c’est tordre la pensée du peintre, lui qui précise, «  Il n’y a pas d’art nègre, mais une manifestation du génie humain qui, à la suite des circonstances, s’est exprimée et développée en Afrique. » Le paradoxe tient à ce que Picasso va contribuer, peut-être plus que tout autre, mais sans doute involontairement, ou tout au moins sans en mesurer toute la portée, à la constitution d’un nouvel objet, «  L’Art nègre » précisément, dont il dit par ailleurs ne rien savoir ! Le statut des objets africains rapportés par les navigateurs portugais dès le XVème siècle et constitués en collections à partir du tout début du XXème siècle par Maurice de Vlaminck comme l’atteste Guillaume Apollinaire, sont porteurs d’une ambiguïté qui ne cesse de faire débat aujourd’hui encore.

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Césaire, Lam, Picasso, ils se sont trouvés!

Se tiexpo_cesaire_lam_picassoent à la Fondation Clément au François, sans doute la plus belle exposition jamais organisée en Martinique.

 — En guise d’introduction par Roland Sabra —

 Fin avril 1941 le vapeur Capitaine Paul Lemerle arrive enfin dans la baie de Fort-de-France un mois après son départ de Marseille avec à son bord trois cents cinquante intellectuels européens pourchassés par le nazisme triomphant. Le bateau a vingt ans d’âge, poussif il est au deux tiers de sa vie. Il ne dispose que de sept couchettes réparties entre deux cabines. Les passagers s’entassent dans les cales sans air ni lumière sur des lits de fortune, ou ce qui en tient lieu, des grabats plutôt. Qui y-a-t-il parmi cette « racaille » selon les termes employés par la police »collaborationniste » de Marseille ? André Breton, Claude Levi-Strauss, Victor Serge, Anna Seghers, Wifredo Lam, des artistes, des savants, des communistes, des juifs, des anarchistes, des républicains espagnols. Une fondation étasunienne l’ »Emergency Rescue Committee » (ERC) est chargée par son gouvernement de sauver les personnalités intellectuelles menacées par l’hitlérisme qui en échange accepteront d’offrir à la grande Amérique le service de leur savoir.

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La Martinique en émoi!

— ParGeneviève Sézille-Ménil —

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Ce week-end, à l’ESPE (anciennement IUFM) de Martinique, était organisé un colloque par le CEREAP (Centre d’Études et de Recherches en Esthétique et Arts Plastiques) sur le thème « Art et engagement ». Deux journées complètes, 30 novembre et 1er décembre 2013, de haut niveau !

Haut niveau ne veut pas dire qui concerne une certaine catégorie de personnes ou d’intellectuels ! Non, les intervenants s’adressent à tout public qui désire se cultiver, enrichir et partager ses connaissances, s’ouvrir à l’autre. Des interventions de qualité, bien dosées avec des modérateurs conscients de leur rôle dans la stricte observance du temps alloué et du thème abordé !

L’engagement a été étudié et proposé sous différentes formes : artistiques, cinématographiques, sociologiques, politiques !

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CES AIRES : rencontres d’art contemporain du 29 novembre au 12 décembre

—Dossier de presse—

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La galerie ODIS 7 sous l’égide du conseil général  présente Ces Aires, Rencontres d’Art Contemporain dédiées au centenaire d’Aimé Césaire du 29 novembre au 12 décembre 2013
L”exposition, Ces aires, s’articule autour des travaux des artistes et des invités de la galerie ODIS 7.
La finalité est de permettre aux exposants de se fédérer à travers un thème: Que sont Ces Aires ?
Ces aires sociales, ces aires naturelles, ces aires du son, ces aires de la poésie, ces aires du regard, ces aires picturales qui amèneront le public à déambuler dans des espaces intimistes où chaque objet artistique propose et aboutit à un questionnement.
L’exposition sera composée de deux espaces:
La résidence Chanteclerc du 30 novembre au 12 décembre

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BIAC 2013 : L’art est affaire de sensibilité et non de raison

— Par Jean José Alpha —

biac_atrium-325Sur la place Eugène Mona devant l’Atrium, ce vendredi 22 novembre à la tombée du soir, lors du lancement de la Biennale internationale des Arts contemporains de la Martinique (BIAC) organisée par Johanna Auguiac- Célénice et la Région Martinique,  j’ai vu apparaitre sur les toiles blanches mises à leur disposition, les manuscrits secrets des artistes invités.
La voix roque de Papa Slam sur les musiques de Jeff Baillard, percutait les spectateurs plantés devant l’estrade sur laquelle évoluaient nerveusement les créateurs face aux rectangles blancs en surbrillance placés au dessus de la mêlée.

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« Art et engagement » les 30 novembre et 1er décembre 2013

Colloque organisé par le CEREAP en lien avec le CRILLASH (Université Antilles-Guyane)
A l’ESPE de Martinique (ex IUFM)

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S A M E D I

Modérateur : Dominique BERTHET

8 h 00 Accueil des participants

8 h 15 Allocutions d’ouverture

Catherine MAURICE, Administratrice provisoire de l’ESPE

Catherine BERTHO-LAVENIR, Rectrice de l’Académie de Martinique

Corinne MENCE-CASTER, Présidente de l’Université Antilles-Guyane

Dominique BERTHET, Responsable du CEREAP

9 h 00 Marc JIMENEZ, L’art de l’engagement

9 h 45 Dominique CHATEAU,L’engagement artistique entre le monde de l’art et le monde de l’oeuvre (sociologie et

ontologie de la création)

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« Imposantes ou Inquiétantes légèretés »

« revivance » des matériaux, EXPOSITION du 15 au 30 novembre 2013
Fort « Fleur d’Epée », GOSIER.

— Par Scarlett Jésus, critique d’art —
revivancePetites mains et des idées à revendre, elles sont quatre « ripppeuses » –Félie Line Lucol la présidente, Laurence Roussas, Ruti Russelli et Christelle Urgin- qui collectent, assemblent et détournent des matériaux au rebut. Au sein d’un collectif : Rip Art.
Mais pourquoi avoir choisi comme titre de leur exposition, « Imposantes légèretés » ?
Une exposition superbe, ludique, drôle au premier abord. A voir absolument. Et à revoir au besoin. De préférence à la tombée du jour. Parce que ce moment est propice à la perception de  cet entre-deux, entre clarté et obscurité, où se niche l’hésitation entre ce qui apparaît comme réel, et ce qui relève de l’imagination. L’exposition devient alors plus « trouble », plus troublante.

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BIAC Martinique du 22 novembre 2013 au 15 janvier 2014 : lancement et déroulé

 

biac_martiniqueJeudi 21 novembre. Fort-de-France

  11h00 : Lancement de la BIAC et conférence de presse à l’Hôtel Impératrice

  Vendredi 22 novembre. Fort-de-France

  10h00 – 13h00 : Conférences à l’Hôtel de Région (salle des délibérations plénières)

·         Dialogue entre Ousmane Sow et le Professeur Edward P. Sullivan

·         Pavillon Martinique / In Flux : échanges entre Holly Bynoe, David Gumbs, Bruno Pédurand et Shirley Ruffin

·         Le surréalisme aux Caraïbes, une intervention du Professeur Edward Sullivan

·         L’art de la guérilla, une intervention de Lucie Touya

17h00 : Pré-ouverture du Pavillon Martinique à l’Atrium (VIP et partenaires)

19h30 : Ouverture du Pavillon au grand public

22h00 : Show musical sur le parvis de l’Atrium : carte blanche à Jeff Baillard et ses invités

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14°N 61°W : Norville Guirouard-Aizée « Rêves piégés »

16 Novembre – 28 Décembre 2013

— Par Sonia Tourville—

norville— Photo de JB Barret —“Norville Guirouard-Aizée, artiste en mythologies, rare, discret, nous présente un condensé de ses réflexions sur le Monde, puisé dans l’espace de méditation de son jardin. Bien qu’il soit furtif, voire clandestin, son regard et sa vision de la société revêtent un aspect fortement actuel et critique. Avec Norville Guirouard-Aizée, nous ne sommes pas dans l’espace de la peinture, de la toile, mais dans la matérialité, dans la formalisation de l’expression par le biais d’objets. À travers des objets, des artefacts créés par lui-même, symbolisant l’exécution de formes ou sortes de drames rituels contemporains, ou étayant et affermissant des conduites contra-phobiques, il nous donne à voir l’état du monde.

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« Pour une critique d’art engagée » de Dominique Berthet

 — Par Pierre Juhasz—

Présentation de l’ouvrage de Dominique Berthet : « Pour une critique d’art engagée » Paris, L’Harmattan, coll. « Ouverture philosophique », 2013

 berthet_pour_une_critique_eComme l’indique le titre, l’ouvrage porte sur la critique d’art, plus précisément, sur la nature de l’engagement du critique d’art. Dominique Berthet y questionne « la relation particulière qu’entretient celui qui projette de parler d’une œuvre avec l’œuvre elle-même (…). Qui est le critique ? Quelle est la nature de sa relation avec l’œuvre ? Quelle est l’utilité de la critique ? Quel est le projet de la critique ? Quelle est sa méthode ? Quel discours développe-t-il ? Qu’advient-il de l’œuvre ? »1.

 Cette constellation de questions en convoque une autre : « Qu’en est-il du discours critique ? En quoi consiste le fait d’écrire sur une œuvre ? Comment analyser une œuvre ? Que dire d’une œuvre et comment le dire ? »2.

 C’est là qu’apparaît une hypothèse pour l’auteur : l’idée que « le discours critique prend place lui aussi dans un processus créateur »3.

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« L’art singulier » s’expose à Paris

—Par Selim Lander —

Alex Grey La Halle Saint-Pierre, musée parisien dédié avant tout à l’art naïf, accueille en ce moment les œuvres de quatre vingt créateurs qui se rattachent plutôt, à un degré ou à un autre, à la catégorie de l’art brut. Une catégorie prise ici dans un sens très extensif, avec l’inclusion de quelques peintres passés par des écoles d’art. C’est par exemple le cas de quelqu’un comme Alex Grey, peintre psychédélique, ancien élève du Columbus College of Art and Design puis de la School of the Museum of Fine Arts de Boston. Et que faut-il penser, par ailleurs, de tous ces dessinateurs abonnés aux ateliers des institutions psychiatriques, à l’instar d’un Johann Garber pensionnaire de la « Maison des artistes » de l’hôpital de Klosterneuburg (Autriche) ? Comment évaluer dans leur cas la part qui revient aux art-thérapeutes dans leurs œuvres, sachant que, à côté de celles qui se résument à un geste dénué de toute sophistication, d’autres font preuve d’une étonnante maîtrise.

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Bourdieu au miroir de Manet

Comment rompre avec l’académisme ? Qu’est-ce qu’une révolution en art ? Le sociologue a cherché des réponses lors de ses cours au Collège de France, de 1998 à 2000

— Par Roger Chartier historien, professeur au Collège de France —

manet_-execution_maximilienEn 2001, un an avant sa mort, Pierre Bourdieu conclut son enseignement au Collège de France par une  » esquisse d’auto-analyse « . Dans ce texte, pour éviter les pièges de l’illusion biographique, il appliqua à lui-même les catégories d’analyse qu’il avait mobilisées pour comprendre les autres, et en particulier Edouard Manet (1832-1883) auquel il avait consacré les cours des deux années précédentes (en librairie le 7 novembre). Entre la réflexivité de l' » auto-analyse  » et l’étude de la révolution symbolique opérée par le peintre, la différence semble évidente. Pourtant, ne peut-on pas penser, avec Pascale Casanova, l’une des responsables de cette édition, que les cours sur Manet sont déjà un essai d' » autoportrait  » par délégation ? Non pas que Bourdieu se compare à l’artiste qu’il admirait tant mais, peut-être, parce qu’il reconnaissait quelque chose de la tâche qu’il s’était donnée dans le geste d’un peintre qui retourna contre le système académique la maîtrise qu’il en avait acquise.

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« quatre/mains : habdaphaï – martine baker » au Robert du 8 au 22 novembre

quatre-mains—Dossier de presse —

Portrait d’une femme faite de terre et de feu

— Par Maïté Marque —
Elle vit au bout d’un long chemin défoncé, cahoteux, aux ornières profondes, à la pointe Hyacinthe au bord des rives de la baie du Robert.
La terre de la Martinique ne l’a pas engendrée, mais l’a façonnée, forgée au gré des vents, des vagues et des accidents de la vie.
Pour parler de l’artiste, faut il parler de son art ? L’art et l’artiste font corps, l’une ne va pas sans l’autre. Le style ? Les inspirations ? Je dirais plutôt la respiration. Elle crée comme elle respire, elle donne et se donne, généreuse, comme ses doudou colorées, ses fruits à pain sucrés et rassasiants, élégante comme ses réceptacles de l’univers simplissimes et minimalistes, puissante comme ses structures articulées, partagées entre le vide et le plein, déchirante comme ses cris d’ébène, bouches béantes invitant aux murmures « tumultueuses ».

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Kissewon : Trenelle au coeur

La Belle faconde
— Par Christian Antourel —

kissewon-1Au cœur du quartier des plus populaires de Trenelle, Kissewon ouvre une parenthèse enchanteresse dans la tradition figurative  contemporaine qui est la sienne, en proposant de redécouvrir une  peinture  épurée au travers de l’œuvre  d’un talent qui  ne nous ménage pas ses surprises.
Kissewon. Un nom aux sonorités chantantes pour un artiste…bien de chez nous. Avec « Trénelle au cœur » comme il a si bien  intitulé son exposition, c’est tout en nuances que s’offre à nous le souvenir qu’il a de ce quartier  tellement riche de sens à ses yeux : ces enfants jouant sur le seuil de leur maison. Le regard attentif de ce père sur son enfant qui progresse à ses pieds. Toutes ces maisons comme un gigantesque Lego, que la nature repeint. Les nombreuses scènes de  vie quotidienne saisies,  immobilisées  par  l’image. Dans un style vivant et coloré l’artiste sait  nous inviter dans sa bulle. La pertinence des tons où prédomine un bleu, pas outremer mais tellement  azuré comme le ciel des anges, captive  instinctivement. La renommée de cet artiste qui peint autant sur les murs, le fer, sur toile, que sur tout type de matières qui utilise des médiums divers, huile, aquarelle, acrylique, est aujourd’hui importante dans bien des recoins du monde de l’art.

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Exposition Espace Aimé Césaire : l’insulte faite au poète

— Par  Jean-Luc de Laguarique – Photographe —
espace_aime-cesaire_lamenti En 2013, un nombre important de manifestations célébrant le centenaire du grand poète disparu ont eu lieu à la Martinique. Il serait vain d’en faire ici un inventaire exhaustif : ont-elles toutes été à la mesure de la pertinence de l’homme et de son legs littéraire ? On peut en discuter, tant celui-ci est novateur, immense, inégalé. Toutefois, si ne serait-ce que quelques unes d’entre elles ont pu donner au public envie de le lire, de le (re)découvrir, ou de simplement suggérer des pistes pour aborder une œuvre aussi complexe, elles auront — du moins en partie — atteint leur objectif et l’on tendrait alors à s’en satisfaire.

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La Tour 13, la tour de Babel du street art

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 La Tour 13 est située 5, rue Fulton, Paris 13. Ouvert jusqu’au 31 octobre du mardi au dimanche, de 12 h à 20 h.

Une centaine de graffeurs venus du monde entier ont investi un immeuble parisien voué à la démolition, dans le treizième arrondissement, pour le repeindre de mille couleurs. Du sous-sol au neuvième étage, leur oeuvre éphémère est visible jusqu’à fin octobre.

« C’est la plus grande exposition collective de street art, expérience en totale cohérence avec l’essence même du mouvement, explique Mehdi Ben Cheikh, responsable de la galerie parisienne Itinerrance, à l’origine du projet. Les visites sont gratuites et il n’y a rien à vendre. »

L’immeuble bientôt détruit

Brésiliens, Saoudiens, Tunisiens, Iraniens, Espagnols, Australiens ou Français, les artistes enthousiastes se sont partagés les 36 appartements parfois encore meublés. En tout, une gigantesque toile de 4 500 m² formée par les murs, les sols et les plafonds, jusque dans les placards.

Dépêchez-vous ! La tour, érigée dans les années 1960, sera détruite en novembre et les graffs avec. Les occupants, eux ont déjà été relogés.

Tour 13 est située 5, rue Fulton, Paris 13.

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Ancestral art kanak au Musée Branly

Le musée du Quai Branly présente 300 témoignages de cette culture ancestrale de Nouvelle-Calédonie.

—Par Stéphanie Belpêche, leJDD—

expo_kanak_branlyLe musée du Quai Branly n’a pas fini de nous éblouir. Fidèle à sa mission de défricheur de civilisations méconnues, sa nouvelle exposition événement se consacre aux Kanak. Dans une scénographie classieuse s’égrènent 300 pièces, qui proviennent en majeure partie de collections publiques européennes. Seulement 60 ont fait le voyage depuis la Nouvelle-Calédonie. Le leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou (1936-1989) avait initié de son vivant un inventaire du patrimoine dispersé. « On estime entre 15 et 20.000 œuvres kanaks disséminées dans 160 musées dans le monde, dont 80 en France, note Emmanuel Kasarhérou, le commissaire. Cela remonte à 1850, quand l’anthropologie était en vogue. À l’époque, on moulait les visages, on mesurait les individus sous toutes les coutures, on pillait les cimetières. Et on rassemblait des ustensiles, des haches, des masques… Pour acquérir une meilleure compréhension de l’homme. »

Aujourd’hui, une délégation de trente chefs kanak va inaugurer cet espace qui abrite les prestigieux témoignages de leur culture ancestrale. À l’entrée, ils procéderont à des salutations rituelles.

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Nou Touttt Fou

—Par Scarlett JESUS, critique d’art—
nou_touttt_fouExposition de Peintures et Film
Christian SABAS et l’Atelier du non faire
Mardi 15 octobre, 19 à 21h, et jusqu’au 22 octobre. Médiathèque du GOSIER

« Nul n’a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour sortir, en fait, de l’enfer ».
Antonin Artaud, Van Gogh, le suicidé de la société, 1956

Est-ce le fait de vivre en contact avec la folie qui a fait de Christian Sabas un révolté ?
A moins que le fou ne soit que le nom donné par la société à celui qui en refuse les codes ?
Et si les fous, c’étaient nous. Nous qui nous croyons sages, refusant d’admettre que nos certitudes ne sont qu’illusions trompeuses.
Dans une annexe de l’hôpital Maison Blanche, Pavillon 53, Christian Sabas tournant le dos aux soins psychiatriques traditionnels, ouvrit un atelier artistique destiné aux personnes en souffrance.  C’était en 1983.

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Arts & Urbanité 2013 à Foyal du 12 Oct. au 22 Nov.

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 —Dossier de presse—

Entre 2007 et 2009, la première édition d’« Arts et Urbanité » a permis la réalisation de plusieurs fresques créées par des artistes locaux et nationaux à Fort-de-France.
L’anniversaire du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire marque cette année 2013. Il représente une occasion idéale de rééditer cette manifestation culturelle valorisant, à l’image de l’oeuvre d’Aimé Césaire, les arts et la culture dans les quartiers de Fort-de-France.
Pour sa seconde édition, « Arts et Urbanité » met en exergue deux dimensions qui se veulent ici complémentaires : le « Street-art » et le « Théâtre de Rue ».
Cette orientation résolument urbaine, trouve écho dans le Programme de Développement et de Rénovation Urbaine (PDRU) de Fort-de-France, à travers des œuvres et des artistes qui vont imprégner et animer les quartiers. L’occasion aussi, pour chaque citoyen de découvrir, d’apprécier et mieux encore, de participer à ce temps fort de la ville.

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Marseille-Provence, capitale européenne de la culture en 2013. Le MUCEM. Van Lieshout

—Par Selim Lander –

Copie de Marseille - MUCEM (11)L’Union européenne ne fait pas que des mauvaises choses. Au compte des bonnes, on peut mettre l’invention du concept de « capitale européenne de la culture ». Il en résulte une saine émulation entre les villes du continent pour obtenir le label (qui tourne chaque année). La ville qui sort du lot est tenue, comme celle qui obtient les jeux olympiques, de réaliser un programme de nouveaux équipements et de rénovation des anciens, à ceci près qu’il s’agit non pas d’endormir les esprits avec des jeux mais de les éveiller à l’intelligence et à la beauté grâce aux diverses manifestations culturelles qui ponctuent l’année pendant laquelle la ville porte la couronne.

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32 totems de l’entrée sud de Saint-Pierre

— Par Roland Sabra—

totems_cauquil-1On peut faire confiance à Patrick Chamoiseau pour ne pas livrer la réalisation du Grand Saint-Pierre aux seuls architectes, sociologues, économistes et tutti quanti. Démonstration avec l’inauguration des trente-deux totems à l’entrée sud de la ville. Le projet d’embellissement des entrées de la ville de Saint-Pierre a été confié  à l’agence « « Interscène » fondée par le paysagiste, urbaniste et ethno-botaniste Thierry Huau qui a déjà réalisé de nombreux aménagements paysagers à travers le monde ( Liban, Madagascar, Nouvelle Zélande, Vietnam…) et dans l’hexagone. Son parti-pris pour Saint-Pierre ancienne capitale, détruite et renaissante à été de retenir un objet typique des cultures amérindiennes et africaines, le Totem en mahogany, qu’il a imposé dans le cahier des charges de l’appel d’offres. La charge symbolique est forte. L’arbre vivant a été coupé, séché pour renaître à la vie sous forme de Totem, être mythique fondateur d’une lignée qui survivra à la mort des éléments qui la composent.

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