La réception de l’exposition d’art comtemporain : hypothèses de collection
— Par Jacqueline Eidelman —
«Certains s’en sont moqués: l’art contemporain demande l’accompagnement d’un discours. […] Si les excès de promotion, d’interprétation et de surinterprétation, si les manipulations langagières pour impressionner le non-initié sont effectivement ridicules, il n’en reste pas moins qu’il n’y a pas d’oeil innocent, pas de regard qui ne doive être structuré par des paradigmes de représentation. Il ne saurait donc être question de revenir au pur langage des formes et des objets – pour la bonne raison qu’il n’existe pas».
Yves Michaud, L’Art contemporain, Le dossier, La documentation française, Documentation photographique, n° 8004, août 1998.
Le public des musées et expositions n’est pas un tout homogène, passif et muet. Différentes catégories de visiteurs le composent, des novices aux experts, qui commentent, échangent et interagissent. Intérêt des oeuvres (de quelque nature qu’elles soient: artistiques, scientifiques, techniques…) mais également contribution des aides à la visite sont passés au crible de toutes leurs expériences de visite antérieures qu’elles soient réussies ou ratées: les jugements critiques qu’ils formulent sont fondés sur des points de vue informés ; leur répertoire de compétences mais également leurs univers de référence sont étendus, divers, composites.