— Par Christian Antourel —
Pour cette exposition, la première en Martinique, l’artiste nous invite à un parcours poétique, fruit de sa rencontre avec l’Habitation Saint-Etienne.
Chaque œuvre est un délice. Et nous voyons la grande nécessite du travail de Federica Matta en cette période fascinée par tout ce qui brille. Son art au contraire, retient sa propre lumière. Tout en intériorité, il s’accommode à merveille des jeux géométriques de l’architecture de l’Habitation.et « substitue à l’opacité des murs d’impalpables irisations, de surnaturelles apparitions multicolores, où des légendes (sont) dépeintes comme dans un vitrail vacillant et momentané » Projetés pêle-mêle : sa Sirène multiple se promène dans l’exposition et sur la bouteille « cette cuvée des imaginaires» Ainsi donc , cette répétition voulue par l’artiste devient un symbole dont le signifié nous oblige à nous interroger sur cette ritualisation de l’objet et de son acceptation comme symbole. Les oiseaux aussi scandent les œuvres de Federica Matta, oiseaux préhistoriques ou futuristes ils semblent indispensables et s’envolent pourtant. « Les mémoires des esclaves se sont déclinées pour moi en mille images, comme des éclats de lumière d’un miroir brisé que je ne cesse d’essayer de recomposer. »