Catégorie : Arts Plastiques

Khô-Khô René-Corail : Quid de la figure du héros martiniquais ?

— Par Rodolf Étienne —

Présentée jusqu’au 1er novembre, l’exposition consacrée à Khô-Khô René-Corail à la Fondation Clément permettait aux nombreux visiteurs de se familiariser avec une des œuvres picturales les plus influentes de la Martinique et certainement bien au-delà.
Voilà une exposition qu’il fallait absolument voir. Non pas seulement pour mieux connaître l’œuvre du peintre, mais surtout pour lui rendre cet hommage tant mérité. Il s’agissait d’une exposition où l’on « passait un moment » avec Khô-Khô, convaincu de son immense talent et de la contemporanéité de son legs. Quand on interrogeait les visiteurs, ceux qui l’ont connu, et ils furent nombreux, lui attribuaient souvent les mêmes qualificatifs : anti-conformiste, anti-colonialiste, anti-capitaliste. On aime aussi à rappeler qu’il était membre de l’Ojam (Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique) et qu’il avait été emprisonné pour son engagement politique et social. Mais, ce qu’on oubliait de rappeler, c’est que c’est son pays d’abord qui l’avait renié, oublié, rejeté, pris dans le quotidien et les difficultés que connaissait la Martinique de son temps. Khô-Khô René-Corail est sans conteste un artiste dont l’œuvre n’a pas reçu, du vivant de l’artiste, les honneurs qui lui revenaient de plein droit, à fortiori si l’on cite ses nombreuses prises de position en faveur des laissés pour compte : les ouvriers, les petites gens, ceux marginalisés de son époque, ceux avec qui il avait vécu, grandi.

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Les Forêts natales. Arts d’Afrique équatoriale atlantique.

Du 3 octobre 2017 au 21 janvier 2018 au Musée du Quai Branly

L’Afrique équatoriale atlantique a donné aux arts africains quelques-uns de ses plus exceptionnels chefs-d’œuvre. De la puissance plastique des Fang à l’élégance naturaliste des Punu, panorama des principaux styles artistiques de cette vaste région.
À propos de l’exposition

Au cœur de l’Afrique équatoriale atlantique, l’aire culturelle embrassant la République gabonaise, la République de Guinée équatoriale, le Sud du Cameroun et l’Ouest de la République du Congo, est une région de grande tradition sculpturale. Le génie plastique des artistes Fang, Kota, Tsogo ou Punu s’est notamment illustré dans une sculpture religieuse liée au culte des ancêtres et aux masques d’esprit. Des arts majeurs qui, dès leur découverte au début du XXe siècle par des artistes comme Picasso, Derain ou Braque, ont été déterminants dans la constitution du regard moderne en Occident.

À travers une sélection d’œuvres emblématiques – et souvent uniques – de collections publiques et privées majeures, l’exposition propose d’en étudier les principaux styles, à la manière d’une histoire de l’art « classique ». D’explorer les correspondances, mutations et particularités de la production artistique des nombreux groupes peuplant une vaste zone formée au gré des migrations.

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« Delirium » : Peintures et dessins d’Iskias Pannier-Fraino

Du 3 novembre au 30 novembre 2017

Le Vin, l’Art et Vous, Rond-Point Canal Cocotte, 97224 Ducos. 0596420007 et 0696407211

Après ses dernières expositions martiniquaises Arhumatiser, Moments Madras et A la Croisée, l’artiste franco-venezuélien, Iskias Pannier-Fraino, revient avec Delirium. Cette fois-ci ses peintures et dessins nous entraînent dans un délire où l’enchantement s’accompagne d’une vision lucide.
Sous l’apparente beauté tropicale de carte postale, le regard tendre ou amusé de l’artiste se fait plus tragique. Dans une figuration post-pop, il peint plus que nous ne pouvons voir, pour révéler les incohérences et les dommages annoncés et insuffler un regard critique sur les problèmes socio-culturels, économiques et écologiques. Son dessin minutieux, et ses couleurs plus vraies que réelles, ses thèmes à double sens, créent visuellement le délire.
L’esthétique poétique d’Iskias tient dans ce paradoxe imagé de l’ordre conventionnel et de son dérèglement qui dévoile les dessous de la vision ordinaire. Il s’affirme artiste engagé pour nous ouvrir les yeux, et nous faire réagir.

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Dana Lixenberg. Imperial Courts 1993-2015

Avril 1992 : Los Angeles s’enflamme à l’annonce de l’acquittement des policiers blancs ayant passé à tabac le jeune Noir Rodney King. Un an plus tard, la photographe néerlandaise Dana Lixenberg se rend dans le quartier d’Imperial Courts, en plein South Central – épicentre des émeutes. Elle y noue des liens de confiance avec les habitants, qu’elle ne cessera de photographier, vingt-deux ans durant. Ses portraits, s’ils parlent de pauvreté, parfois de vie brisée, reflètent avant tout la puissante dignité de la communauté et la solidarité qui y règne. De cet -engagement, elle a tiré un livre et une installation vidéo. Son -travail est exposé à Rouen jusqu’au 27 janvier 2018, et à Paris Photo à  du 9 au 12 novembre 2017.

Le Centre photographique présente la première exposition française d’Imperial Courts, projet pour lequel Dana Lixenberg s’est vu décerner le prestigieux prix Deutsche Börse en 2017.

Mené de 1993 à 2015, Imperial Courts a été réalisé dans le lotissement du même nom, situé dans le quartier de Watts à Los Angeles. C’est en 1993 que Dana Lixenberg part à la rencontre de ses résidents.

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Adélaïde Corinus

25 octobre – 25 décembre 20 17 Galerie d’art de l’aéroport Aimé Césaire

Dans ma quête artistique, je me suis posée nombres de questions, et plus particulièrement sur mon passé : qui suis-je, qui sont mes parents, qui sont mes Ancêtres ? Qui a participé et creusé les SILLONS de ma vie qui forgent aujourd’hui ma personnalité ?

Certaines portes se sont ouvertes avec des recherches en psycho-décodage, en généalogie et en Histoire. Des mémoires enfouies sont remontées et se sont révélées.

C’est cette recherche du Lien qui habite mon parcours artistique, complétée en cela par la connaissance de l’univers qui m’entoure, par mon Île, par mes rencontres et mes échanges, par la matière travaillée et les heures passées à la modeler, à la sillonner.

Je n’ai de cesse de tenter de Comprendre, trouver la Passerelle unissant le visible sur le non-visible. Techniquement, on bute à un moment précis de notre Histoire sur l’Esclave. Mais est-il possible d’aller au-delà ? Nos lignées s’arrêtent-elles sur ce voyage qui a été sans retour mais qui a construit une autre Vie, un autre Avenir sur une autre rive ?

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Lam, rhum & l’impératrice

Du 24 octobre au 08 novembre 2017. Hotel Impératrice à FdF

Dans la fable galante que Luis Pannier intitule « Lam, Rhum et l’Impératrice », le détournement des maîtres modernes et anciens symbolise le regard porté de la peinture sur la somnolence du monde contemporain. Il faut croire que certains de ses nus fonctionnent comme une allégorie parodique sur les relations qu’entretient le surréalisme de Lam avec la disparité des sociétés antillaises.

En effet, fragments et style du peintre cubain hantent certaines scènes d’alcôve. Arrière-pays, simple décor ou rappel de la célèbre gravure de Goya « Le sommeil de la raison engendre des monstres » et « Le Cauchemar » d’Heinrich Füssli. Ce sont deux oeuvres que Luis Pannier reprend dans d’autres expositions pour traiter un surréel à l’origine de merveilles certes, mais que sans Liberté produit de monstres des régressions politiques et sociales.

De ce fait, l’artiste franco-vénézuélien rend ambivalent le syncrétisme de Lam. Par moments, c’est une sculpture senoufo qui se réfère au renouvellement perpétuel de la vie et au renouveau stylistique de Lam. À d’autres moments, Mantonica, nom de la marraine de Lam, veille aux réjouissances du peintre, de son modèle et de « l’âme du rhum ».

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Festival de bande dessinée : Quand la caravelle fait ses bulles  

— par Janine Bailly —

La 5ème Biennale de Bande Dessinée investit La Trinité. Du 12 au 14 octobre, sur la Place Joyeuse, se tiendra le Village de cette manifestation joliment intitulée “La Caravelle fait ses bulles”. Le thème en sera “ Les enfants terribles de la BD”. Par bonheur, pour qui ne pourra prendre la route, un mini “festival off” est aussi offert à Fort-de-France, à l’initiative, entre autres, de la célèbre Kazabul, sise rue Lamartine dans ses nouveaux locaux, et bien connue des amateurs du genre.

En raison d’une rentrée culturelle foyalaise qui une fois encore ouvre grand son éventail d’événements divers et variés, je n’ai personnellement pu assister qu’à une des rencontres offertes, mais qui valait bien son pesant d’or : organisée par la BU du campus de Schœlcher, elle m’a permis de découvrir ou revoir sept auteurs venus répondre à la question de savoir ce que signifie “dessiner (à) la marge”. Des échanges d’une bonne teneur, dans un amphithéâtre surchauffé, n’ont pourtant pas découragé les lycéens venus nombreux du lycée de Saint-Pierre, et dont certains munis de carnets et crayons se sont mis, tout en prêtant une oreille attentive, à fort bien dessiner tout autour de moi.

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Octobre Rose : « Amazones »

Du 5 au 27 octobre la Villa Chanteclerc devient la Villa Woz, un cocon destiné à accueillir les femmes en soins pour un cancer mais aussi les familles, les professionnels de la santé et le grand public. Un événement inédit pendant tout octobre rose.

Sensibiliser

Pour la 24ème année consécutive, le monde va se pencher sur cette maladie qui touche tant de nos familles. Cette année, la Martinique avec le Projet Amazones, bouleverse les codes et aborde la maladie de façon novatrice !

Du 9 au 13 octobre , la Villa Chanteclerc/Villa Woz accueille des conférences, des ateliers, la projection du documentaire « Amazones, l’Art de revivre « , ainsi que des concerts en acoustique dans ses jardins. Par le truchement de l’art, il s’agira aussi de libérer la parole avec l’exposition « Amazones du cancer à l’œuvre ». 11 photographes contemporains, 1 designer ont transcendé l’histoire de 17 Amazones : femmes, fières, belles et re-belles. Une exposition visible jusqu’au 27 Octobre.

Le Projet AMAZONES en Octobre c’est aussi : la série tv « Nola » et la projection du film « De plus belle » avec Tropiques Atrium à Madiana.

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Démesure dans la mesure ?

— Par Marie Gauthier —

Je mènerai au lit du vent l’hydre vivace de ma force,

je fréquenterai le lit du vent comme un vivier de force et de croissance.

Saint-John Perse, Vents, 1960

 

Dora Vital ne fait pas référence au paysage classique, mais peint un lieu émancipé de toute figure, habité du jaillissement libre et expressif de l’artiste. Saisir l’instant dans son mouvement créateur est pour elle le moyen de faire apparaître un paysage singulier.
Dora nous donne à voir des étendues, presque désertes, balayées par des vents souvent violents, dans des couloirs nuageux, lumineux et obliques qui laissent émerger des cimes, des rivages flous et des rochers magmatiques. Nous sommes au moment du surgissement de la création, dans un chaos originel en train de s’ordonnancer, selon une ascension par étagements en diagonale.
Sur des supports de toile ou de bois, sur de grands et petits formats, avec des techniques mixtes dont elle a le secret, Dora Vital, par ses gestes et traces, créent des harmonies naturelles douces et intenses. Elle procède par recouvrements successifs de matières et de couleurs dans un jeu de hasard et de maîtrise des effets.

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« An konmès » : exposition de Gilles Élie-Dit-Cosaque

Tropiques-Atrium du 2 octobre au 11 novembre 2017

Tout devra disparaitre dans le « konmès » que l’artiste engage avec le public. 
« An konmès », un titre en créole pour cette exposition personnelle qui a pour ambition de pro­voquer, partager des émotions, créer des atmosphères et inviter à faire un pas de côté. Dans « Konmès », il y a la notion d’échange, marchand ou pas, équitable ou pas…, mais aussi de bazar, de désordre, de capharnaüm… « Sa ki konmès ta la ? » (en créole, « c’est quoi ce bazar ? »), « Arété épi konmès ou ! » (« arrête ce bazar ! »). « Faire du commerce », une expression bien connue des en­fants aux Antilles, et que Gilles Elie-Dit-Cosaque a beaucoup entendue dans ses plus jeunes années.
« Je crois que je continue à faire du commerce. J’aime cette idée de toucher à tout. Le lien entre mes différentes activités de photographe, graphiste, réalisateur, auteur, est, je crois, mon désir de raconter des histoires. » Dans « An Konmès », le support peut varier ; cela peut être un film, une photo, un dessin, une installation, de la musique, une recette de cuisine, une performance, un distributeur empathique de poésie aléatoire, une épicerie installée au coeur de la galerie Arsenec… « J’ai envie que cette exposition rende compte de cet éclectisme.

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Khokho René-Corail: un artiste En Marge !

— Par Roland Sabra —

Le mot est de Victor Permal lors de sa conférence donnée dimanche 24 septembre 2017 à La Fondation Clément devant une salle archi-comble. Les amis, les proches, les connaisseurs de l’œuvre de l’artiste étaient grandement majoritaires. Ils ont interpellé, commenté , et même complété sous la forme d’un conte créole les dires de l’orateur, ravi d’une telle complicité.

L’exposition est une ébauche d’une rétrospective souhaitée pour un avenir proche. Elle donne à voir un bel aperçu, forcément fragmentaire de l’œuvre foisonnante, tourbillonnante, protéiforme, d’un homme épris avant tout de liberté. Sans Dieu, ni maître ? A celui qui le dira, ou l’écrira dans ce pays où la pensée magique a encore de beaux restes, on opposera la participation de l’artiste à l’iconographie religieuse. On citera à comparaître comme témoins les « Christ », guérillero ou pas, « La  Sainte Famille », «  La Sainte Face », « Les âmes du Purgatoire », « Le Cœur Immaculé de Marie » etc. A Victor Permal qui dit que KhoKho Corail s’il n’était pas religieux était au moins croyant on pourrait proposer le terme de mystique, défini comme une production psychique, révélatrice des conflits à travers lesquels se constitue l’identité de chacun dans le rapport que l’existence du Sujet entretient avec la limite et la mort.

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Khokho René Corail : jusqu’au 1er novembre 2017 à la Fondation Clément

— Dossier de presse —

Cette exposition rassemble les œuvres d’une figure magistrale de l’art martiniquais de la seconde moitié du 20e siècle : Joseph René Corail dit Khokho. À travers des pièces créées entre 1963 et 1998, cette exposition, par son caractère rétrospectif, veut, tout à la fois, rendre hommage au parcours singulier de Khokho et témoigner de la richesse foisonnante, de la diversité rare et de l’originalité foncière de son œuvre. Elle est une invitation à suivre ses orientations formelles très variées mais réunies par un enchaînement de thèmes qui semblent s’appeler les uns les autres ; à percevoir les choix conceptuels, liés par un fil consciemment serré, qui l’inscrivent dans une vision englobante du monde ; à saisir les multiples références qu’elle convoque et qui mettent en lumière les questionnements artistiques, esthétiques, politiques, philosophiques et religieuses dont elle s’est nourrie. S’y mêle tout cela qui donne à l’œuvre son caractère de totale liberté : la curiosité que René Corail a manifestée envers les techniques les plus variées (céramique, peinture, sculpture, art mural, architecture, stylisme…); les forces qui l’animaient, les marques de son énergie, son sens de l’invention ; la jubilation toute sienne de saisir les infinis aspects de son pays natal pour en faire un des ferments de son travail; la volonté de hisser ses origines à une hauteur transcendant les limites de son île ; les poussées créatrices suscitées par ses sujets de réflexion favoris et ses passions personnelles; les profondeurs inattendues que faisait émerger sa pensée; l’esprit humaniste qui alimentait ses créations ; sa foi en un art qui s’oppose aux valeurs dominantes par la puissance libératrice de sa dimension esthétique, par son ouverture à la connaissance et à l’émotion ; le langage et le style qui lui permettait de se faire comprendre par le plus grand nombre.

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Khokho, “An nonm véritab”

— Par Daniel M. Berté —
(Ba Joseph René-Corail)

Khokho keur-kawayib
Ki akroché an kò la konsians kiltirèl

Khokho konbatan
Ki kOJAMé épi kanmarad-li kont kolonializm katastrofik

Khokho keur-koubari
Ki kòlté épi an kalté kolè koré an zékal kòy

Khokho kok kalabray
Ki té ka dékatjé, dékalbiché, dékalé lé kotjen

Khokho kourajé kavalié
Ki koubaré, ki koré, ki krazé la kaponnri

Khokho keur de koko
Korias kon kòn-lanbi ek koul kon an karès

Khokho kriz-kolè
ki té ka kalé kiki lé kochonni-kouyonnè-koubarè

khokho kopen korias
Ki pa té kalmò ek ki té ka konbat lé makak-kastré

Khokho keur kanpèch
Ki té ka koupé-krazé la matiè pou dékoré ek eskilté an kalité

Khokho kokiyòl kokilanndòy
Ki kalté kalmisiré ki kolé-nou atè dépi ou kité-nou !?
Daniel M. Berté 130214

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Jean Ulrick-Desert à l’espace d’art contemporain 14°N 61°W

Du 16 Septembre -21 Octobre 201

caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] sont heureux d’accueillir et de présenter la première exposition individuelle en Martinique de l’artiste haitien, basé à Berlin, Jean-Ulrick Désert.

Jean-Ulrick Désert est une figure de la diaspora antillaise né à Port-au-Prince pendant le régime de François (Papa Doc) Duvalier. Il étudie l’art et l’architecture dans des établissements prestigieux tels que Cooper Union et l’Université de Columbia à New York où ses parents s’exilent, à cause de leur engagement politique. L’artiste a installé son atelier à Berlin en 2002, après plusieurs années de résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris.

Simultanément à l’exposition de l’espace d’art contemporain 14°N 61°W, Jean-Ulrick Désert participera à ”New Region of the World” à la Bunkier Sztuki Gallery of Contemporary Art à Cracovie en Pologne. Il collaborera également à “l’Islam c’est aussi notre histoire” au Musée de l’Europe à Bruxelles et à “Pacific Standard Time” de la Fondation Getty au MoLAA (Musée d’Art d’Amérique Latine), où une variante de “Waters of Kiskeya” sera exposée au public.

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Sa m pa wè yo ! Mutisme et mystères dans l’imaginaire de Haïtiens

Dimanche 20 août 2017 à 10 h à la Fondation Clément

Conférence balade poétique avec Jean-Durosier Desrivières

Il s’agit d’une invitation à se balader l’espace de l’exposition(In)visibilité ostentatoire et à travers certains faits et gestes sociaux, politiques et artistiques de l’univers haïtien. Cette balade triangulaire s’inspirera à la fois de certaines données hors du champ de l’exposition et des échos de celle-ci. Le parti-pris de Jean-Durosier Desrivières consiste à traiter du mutisme et des mystères tels qu’ils se manifestent dans l’histoire – sous la dictature de Duvalier père notamment, dans la vie sociale et artistique des haïtiens. Et de montrer la vivacité et l’emprise de l’invisible ou des invisibles en Haïti via des gestes rituels visibles, conscients et d’autres plutôt coutumiers, quotidiens, souvent inconscients ; de montrer aussi comment écrivains et peintres investissent le champ des gestes et des signes – du vodou en l’occurrence, dans une perspective vacillant entre esthétique et exorcisme: une manière sans doute de brandir la création comme forme de résistance à toutes formes d’oppression et d’ordre préétabli.
Sa m pa wè yo ! – littéralement : Ceux que je ne vois pas !

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Le MNAC, un musée à découvrir

— Par Selim Lander —

Barcelone est une ville à la mode, particulièrement chez les Français. Les touristes qui viennent ici en cohortes aiment arpenter les Ramblas, errer dans les rues étroites du Barri Gótic, s’étonner devant les édifices construits par l’architecte Gaudi. Ils sont bien peu nombreux, pourtant, ceux qui ayant escaladé les pentes du parc Monjuic pour contempler la ville d’en haut ont l’idée de pénétrer à l’intérieur du Palais National qui clôt la perspective depuis la place d’Espagne. On y accède à partir de cette même place par l’avenue de la reine Marie-Christine, un ensemble monumental  qui fait se succéder deux gigantesques tours vénitiennes, une vaste fontaine, quatre colonnes géantes, enfin une cascade artificielle. L’avenue est flanquée de part et d’autre par les bâtiments de la foire de Barcelone qui furent construits à l’occasion de l’exposition universelle de 1929, de même que le palais qui en constitue le couronnement et qui abrite désormais le Musée National d’Art de Catalogne.

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Inscriptions aux ateliers du SERMAC

Le SERMAC est le Service Municipal d’Action Culturelle. Depuis plus de 30 ans il forme des martiniquais et fait naître des vocations.
Danse, musique, peinture, poterie, photo, yoga, bien-être, langues… Le Sermac est au rendez-vous de la rentrée culturelle 2017, avec plus de 30 ateliers où un enseignement de qualité offre aux jeunes et moins jeunes de la Martinique une opportunité de découvrir passion et vocation à travers les arts et la culture. Les inscriptions auront lieu :

dimanche 3 septembre et dimanche 10 septembre

de 8 heures à 17 heures à l’espace Camille-Darsières (ancien palais de justice de For t-de-France).
– Pour tout renseignement : 0596.60.10.67.

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Habdaphaï : « Prière de ne pas effacer »

— Par Dominique Daeschler —

Exposition de dessins et de livres sculptures

Nourri par une culture syncrétique, Habdaphaï conte sur les murs et des objets singuliers des histoires en séries déclinant la problématique identitaire et ses cheminements. Sautant de flaque en sillon, avec plus d’un tour dans sa besace, il sème pour entrer en résistance, prendre son envol ? s’insérer dans l’espace -temps pour nous inviter au partage.

Les dessins en noir et blanc, à l’encre et au feutre, offrent un tracé précis, à même la peau, avec talent de dentellière. Un personnage, bien campé sur ses jambes, porte comme un fardeau et comme une victoire, au-dessus de sa tête « l’autre » et « l’entre-soi » pour traverser l’histoire bouleversée des hommes. Territoires à conquérir et à apprivoiser : la marche est longue et le chemin est labyrinthe.

Les livres-sculptures rendent noblesse aux éléments voués au rebut. Habdaphaï s’amuse avec le détournement, taille, incruste, creuse, transpose. Naissent des livres écrits d’ailes d’oiseaux, de ramures et d’alphabet perdu.

Avec les dessins d’êtres décidés en leurs errances, ils conduisent au cœur du « dit » de l’artiste : comment sortir du cadre, vivre sans frontières, mettre en mouvement sa vie à la hauteur de nos rêves.

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Un art de la lumière et des couleurs explosif, pensé et réfléchi

« Célébration » Llewellyn Xavier à la Fondation Clément

— Par Roland Sabra —

Sa peinture et/est sa vie. Difficile de démêler l’une de l’autre. Et pourquoi le ferait-on ? L’œuvre d’un artiste ne s’explique pas par la biographie du créateur. Et pourtant puisque l’une ne va pas sans l’autre, elles dialoguent, s’apostrophent, se confondent, se font l’amour.

Le Sieur Llewellyn Xavier, troisième d’une fratrie de six enfants, est né en 1945 à Sainte-Lucie d’une mère métisse revendiquant du sang à la fois de noblesse française et de souche caribéenne dans ses veines , et d’un père, dont on sait peu de choses, si ce n’est que coureur de jupons il fût retrouvé mort, découpé en morceaux quand Llewellyn atteignit ses quatorze ans. Le Peintre Llewellyn Xavier est né à la Barbade au tout début des années soixante, quand le jeune homme du même nom alors agé de seize ans et employé chez un agriculteur spécialisé dans les agrumes et de nombreuses variétés d’hibiscus, reçoit en cadeau de la part d’un co-locataire une boite de peinture. Était-ce un don du ciel ? L’annonce divine d’une prédestination par l’intermédiaire d’un ange Gabriel caribéen ?

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Visite commentée de l’exposition « Célébration » de Llewellyn Xavier

 Par l’artiste dimanche 6 août 2017 à 10h

Avec Célébration de Llewellyn Xavier, la Fondation Clément vous invite à approfondir votre expérience de la peinture abstraite. Après la cinquantaine d’œuvres historiques et muséales de l’exposition Le Geste et la Matière, présentée au mois de janvier dernier en partenariat avec le Centre Pompidou, vous êtes conviés à découvrir les créations récentes de Llewellyn Xavier qui s’inscrivent, quant à elles, dans l’abstraction caribéenne. L’itinéraire de l’artiste l’a conduit de Sainte–Lucie à Londres, Toronto, New–York et certaines de ses œuvres figurent aujourd’hui dans de prestigieuses collections comme celles du Metropolitan Museum of Art de New York, du Museum of Modern Art de New York, du Victoria and Albert Museum de Londres entre autres. De retour dans son pays natal, il se consacre désormais à la glorification et la sublimation de la nature caribéenne à travers une abstraction matiériste. Il explore en effet plusieurs procédés de traitement de la toile, de la large touche gestuelle et fluide à la manière d’un Paul Jenkins aux surfaces lourdement structurées par des matières épaisses.…

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Exposition « Célébration » de Llewellyn Xavier

Du 4 août au 27 septembre 2017

— Dossier de presse —
Avec Célébration de Llewellyn Xavier, la Fondation Clément vous invite à approfondir votre expérience de la peinture abstraite. Après la cinquantaine d’œuvres historiques et muséales de l’exposition Le Geste et la Matière, présentée au mois de janvier dernier en partenariat avec le Centre Pompidou, vous êtes conviés à découvrir les créations récentes de Llewellyn Xavier qui s’inscrivent, quant à elles, dans l’abstraction caribéenne. L’itinéraire de l’artiste l’a conduit de Sainte – Lucie à Londres, Toronto, New – York et certaines de ses œuvres figurent aujourd’hui dans de prestigieuses collections comme celles du Metropolitan Museum of Art de New York, du Museum of Modern Art de New York, du Victoria and Albert Museum de Londres entre autres. De retour dans son pays natal, il se consacre désormais à la glorification et la sublimation de la nature caribéenne à travers une abstraction matiériste. Il explore en effet plusieurs procédés de traitement de la toile, de la large touche gestuelle et fluide à la manière d’un Paul Jenkins aux surfaces lourdement structurées par des matières épaisses.

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(In)visibilité ostentatoire : exposition collective

Du 7 juillet au 30 août 2017. Fondation Clément

Panorama de la création contemporaine d’Haïti et de sa diaspora l’exposition (In)visibilité Ostentatoire, en référence aux silences assourdissants de l’Histoire, présente le travail d’une dizaine d’artistes qui explorent les non-dits sur des faits d’hier et d’aujourd’hui ou des événements que la mémoire a oublié ou choisi d’oublier. En relatant certains faits historiques passés sous silence à leur époque, elle évoque les mécanismes à l’oeuvre, les amnésies collectives ou les tabous sociaux qui influencent nos choix et nos silences. (In)visibilité Ostentatoire donne aussi à voir le travail de certains artistes qui puisent leur inspiration dans le monde Invisible, celui des «mistè» (esprits) qui semblent tirer les ficelles de la réalité haïtienne. Ce monde invisible et son cohorte de croyances populaires est, pour nombre d’entre eux, une source d’inspiration. L’exposition explore « l’invisibilité ostentatoire » d’Haïti lors des grands rendez-vous internationaux, en insistant sur la visibilité de ce qui aurait dû être évident.

GISCARD BOUCHOTTE
Giscard Bouchotte est un commissaire d’exposition indépendant, critique et entrepreneur social. En 2011, il est le commissaire du Premier Pavillon de la République d’Haïti à la Biennale de Venise avec l’exposition «Haïti Royaume de ce monde» (France, Italie, USA, Martinique, Haïti).

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À la galerie 14°N 61°W, « Shadow Projector »

— par Janine Bailly —

Après nous avoir fait redécouvrir Louisa Marajo, talentueuse enfant du pays présentement “exilée” en Europe, la petite galerie 14°N 61°W — petite par la taille, mais non par l’action — ouvre son espace immaculé à l’ici et à l’ailleurs, à l’au-delà des mers, par la présence sur l’île d’une exposition collaborative intitulée Shadow Projector, exposition de Ariane Müller et Martin Ebner, tous deux artistes autrichiens basés à Berlin.

S’il porte un nom fait des coordonnées géographiques de la Martinique, cet espace d’art contemporain, abrité à l’étage de l’espace Camille Darsières après avoir été initié par Caryl Ivrisse-Crochemar dans une sorte de hangar aménagé de plaisante façon à Dillon, cet espace se veut bien une plateforme d’échanges, en ce sens qu’il peut à la fois « envoyer d’ici à l’extérieur, et recevoir à l’intérieur ce qui vient de l’extérieur », l’art ayant pour fonction première de voyager de par le monde, et de s’offrir à tous, sous tous les cieux. La galerie 14°N 61°W replace donc l’île dans le monde, la faisant participer aux grands courants artistiques qui traversent l’époque, comme aussi elle se donne mission de raviver notre patrimoine cinématographique : en effet, si quatre expositions dans l’année s’avèrent être à la pointe de la modernité, le lieu se consacre par ailleurs à la projection intimiste d’œuvres atypiques, mais emblématiques, et que l’on pourrait difficilement montrer en d’autres salles des Antilles.

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En noir et blanc et en couleurs : Jean-Luc de Laguarigue et Michel Rovélas s’exposent à la Fondation Clément

— Par Selim Lander —

Les expositions qui se succèdent à la Fondation Clément permettent au public de l’île et aux nombreux touristes venus visiter l’Habitation du même nom de découvrir les œuvres d’artistes le plus souvent connus et reconnus, ce qui est un gage de qualité. Si tous les Martiniquais connaissent les photographies en noir et blanc de Jean-Luc de Laguarigue, parions qu’ils n’ont encore jamais eu l’occasion d’admirer autant de celles-ci en grand format, dans des tirages de qualité parfaite, et qui, au-delà de leur évident mérite esthétique, construisent la mémoire d’une Martinique proche dans le temps mais paraissant infiniment lointaine, tant les changements furent rapides au cours des dernières décennies.

Contempler les portraits de J-L de Laguarigue (né en 1956), c’est plonger en effet dans un passé que les plus jeunes doivent juger reculé au moins jusqu’au temps mythique de l’amiral Robert, alors que les plus anciens remontent seulement à 1974. Les photographies ne trompent pas : force est de constater combien les gens des campagnes vivaient précairement dans les années 70 du siècle dernier, et même au-delà, avant la généralisation des droits sociaux.

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Tokyo-Paris Chefs-d’œuvre du Bridgestone Museum of Art, Collection Ishibashi Foundation

Les chefs-d’œuvre de la collection du musée Bridgestone sont issus du goût pour l’art de trois générations de la dynastie industrielle des Ishibashi.
Le fondateur de l’entreprise Bridgestone, Shojiro Ishibashi (1889-1976), se singularise très tôt par sa passion pour les arts et notamment pour les arts occidentaux qu’il commence à collectionner dès la fin des années 1930. Il fait édifier un musée pour sa collection au cœur de Tokyo en 1952. Celui-ci propose au public des œuvres de la période impressionniste ainsi que des œuvres d’art moderne occidentales et japonaises. La collection a ensuite continué d’être enrichie par les nouvelles générations. La fondation Ishibashi conserve aujourd’hui plus de 2600 œuvres.
À l’occasion des travaux de l’actuel musée et en attendant la livraison de nouveaux bâtiments, les chefs-d’œuvre de la collection seront montrés lors d’une unique étape occidentale au musée de l’Orangerie au printemps et à l’été 2017. Le parcours mettra notamment à l’honneur les œuvres de l’impressionnisme jusqu’à l’abstraction occidentale et orientale d’après-guerre, de Monet, Renoir et Caillebotte à Cézanne, Matisse, Picasso, Pollock et Shiraga.
L’un des pivots de l’exposition sera aussi le lien permanent établi entre les œuvres, leurs acquéreurs et l’histoire du Japon moderne afin de donner aux visiteurs de nombreux éléments de contexte.

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