Catégorie : Arts Plastiques

Dans le cadre du forum « Bod lanmè », le mur d’images entre savoirs, savoir-faire et savoir être

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

L’Agence des 50 pas géométriques a contacté Philippe Bourgade pour être le président d’un concours photos, en effet qui mieux que lui, photographe de talent comme chacun sait pouvait tenir ce rôle. Jusque-là tout était parfait sinon que pour le photographe philosophe a ses heures et quelque peu sociologue «  le concours sépare et le mur rassemble ». Les représentants de l’agence , Amandine Limouzin et Didier Yokessa ont pu adhérer à l’idée et ainsi Philippe Bourgade à été chargé d’organiser la création du mur en étroite collaboration avec Amadine Limouzin. Le mot d’ordre : photographier le littoral martiniquais en soulignant la présence humaine( activités, habitat…)L’agence des 50 pas œuvre pour la mise en valeur des espaces urbains, cette réserve est faite entre autres pour que chacun ait un passage libre au long de la mer , car sans cela des habitants voudraient empêcher par des clôtures et des oppositions qui tous les jours auraient causé des procès et des querelles parmi eux.

Un mur de plus de 400 images

L’un des soucis de Philippe «  était d’éviter les répétitions et veiller à ce que le littoral de notre île soit représenté dans toute sa diversité. »

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« Caraïbe estivale » : un festival pictural

Jusqu’à fin août 2018 à l’espace art de la Cave-Galerie à Ducos

En cette période, que l’on qualifie de pause estivale sous d’autres latitudes, une exposition collective « CARAÏBE ESTIVALE », très dynamique, de 20 artistes de Martinique est à voir à l’espace d’Art de la Cave-Galerie « Le Vin, l’Art et vous » à DUCOS jusqu’au 31 août.

Pour la deuxième année consécutive la responsable Myriam Guichard, passionnée d’Art, nous offre cette sélection foisonnante, associant des mapipi et des artistes émergents. Allez-y de toute urgence vous ne serez pas déçus !

Vous pourrez revoir ou découvrir les œuvres de :

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« Désir cannibale  » : emporter et apporter au pays *

Fondation Clément du 27 juillet au 19 septembre 2018

— Par Michèle Arretche, amateur d’Art —

Nous étions impatients de découvrir la nouvelle exposition de la Fondation Clément consacrée à la « relève guadeloupéenne » comme la présente le commissaire d’exposition Jean Marc HUNT. Après des commissariats réalisés en Guadeloupe et en France c’est sa première prestation en Martinique où nous le connaissons comme artiste.

« DÉSIR CANNIBALE » réunit 9 membres de la toute nouvelle génération d’artistes guadeloupéens nés entre 1979 et 1986, émergeant à l’International et prêts à tout dévorer dans « un cannibalisme de survie » comme l’annonce Joëlle FERLY, fondatrice de l’ARTOCARPE, qui signe la présentation du catalogue d’exposition.

Nous nous arrêterons sur quelques coups de cœur avec la ferme intention de retourner voir l’exposition pour poursuivre notre visite.

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« Désir Cannibale » à la Fondation Clément

Du 27 juillet au 19 septembre 2018

Kelly Sinnapah Mary, Notebook of no return, 2018, 100 x 100 cm, (Détail)

L’exposition Désir Cannibale, présentée du 27 juillet au 19 septembre à la Fondation Clément, compte 9 artistes contemporains guadeloupéens, qui ont en commun un parcours artistique émergeant à l’international. A travers une sélection de peintures, sculptures, installations, photographies, vidéos et performances, Jean-Marc Hunt, commissaire de l’exposition, propose d’explorer une poétique de l’ivresse, à l’image d’un fantasme de tous les possibles.
Désir Cannibale répond aux puissantes pulsions, aux envies et fantasmes d’une violence d’un autre temps. Ici la dimension de puissance précise une ambition, qui cherche à multiplier des sensations et expériences nouvelles, libérées de toute règle et de tout contrôle. L’impulsion du désir cannibale devient alors un état de conscience, une manière de penser et de se penser au monde.
Jean-Marc Hunt, commissaire de l’exposition.

ÉVÈNEMENTS ASSOCIÉS
Samedi 1er septembre – 19h
Ciné-expo : carte blanche au commissaire de l’exposition Sauvages, au coeur des zoos humains, Pascal Blanchard et Bruno Victor-Pujebet, 2017, 92 mn

Dimanche 9 septembre – 15h
Ateliers créatifs famille
Inscription obligatoire sur fondation.clement@gbh.fr

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Le geste organique de Ricardo Ozier-Lafontaine

Exposition « RESET » – Fondation Clément – 25 mai-18 juillet 2018

— Par Selim Lander —

Les plasticiens, aujourd’hui, se doivent d’être originaux. De plus en plus conceptuel, l’art s’éloigne de l’artisanat, au risque de paraître malhabile ou bâclé. La recherche de l’originalité apparaît d’ailleurs comme une gageure, le répertoire des formes et des couleurs étant par nature limité (et Picasso en a déjà exploré plus que sa part !). Si bien que le visiteur habitué des galeries et des musées d’art contemporain échappe rarement  à une impression de déjà-vu, pas nécessairement gênante, au demeurant : c’est un jeu pour l’amateur que de chercher des parentés entre les artistes.

Les toiles de Ricardo Ozier-Lafontaine, peintre martiniquais né en 1973, saisissent d’abord par leur unité et leur rigueur. Rarement aura-t-on vu la série poussée aussi loin et avec une telle constance. Ozier-Lafontaine conjugue en effet le gigantisme et un soin du détail porté à l’extrême. Ses toiles font couramment 2x2m, rarement moins et bien davantage dans les portraits de famille des Intercesseurs (3,40x2m). Or dans les séries intitulées Le Vivant, le Réel la toile est intégralement couverte de petites figurines dont la juxtaposition constitue l’œuvre entière.

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Zoos humains. L’invention du sauvage.

Du 29 juin au 30 décembre 2018 au Mémorial ACTe

L’exposition Zoos humains. L’invention du sauvage met en lumière l’histoire d’hommes, de femmes et d’enfants exhibés en Occident et ailleurs, dans des cirques, des cabarets, des foires, des zoos, des villages itinérants ou des expositions universelles et coloniales.

Cette exposition majeure a circulé sous différentes formes dans le monde entier : à Paris au musée du quai Branly et au Jardin d’Acclimatation, mais aussi dans d’autres villes d’Europe, aux États-Unis, en Guyane et en Côte d’Ivoire, et récemment à la Cité Miroir à Liège. Rassemblant près de 400 œuvres inédites (affiches, photographies, documents originaux et objets souvenir) dans un parcours jalonné d’une vingtaine de panneaux thématiques et de films d’archives inédits, elle est présentée pour la première fois en Guadeloupe au Memorial ACTe, dans une version enrichie de focus spécifiques aux populations ultramarines.

Entre 1810 et jusqu’au milieu du XXe siècle, près de 35 000 êtres humains ont été exhibés et livrés au regard de près d’un milliard et demi de visiteurs, lors d’expositions universelles ou coloniales. Ces zoos humains ont construit la figure du sauvage.

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Jacqueline Fabien : Exalter «La probité du peintre»

Jusqu’au 30 juin 2018 à Tropiques-Atrium

— Par Christian Antourel —

On connait la peinture de Jaqueline Fabien, puissamment, noblement , voluptueusement engagée pour témoigner de l’homme dans ses douleurs comme dans sa beauté. La beauté, ici est celle du corps humain et du paysage qui s’étend alentour, celle qui sous-tend une pureté spirituelle et une élégance native dans le rapport au monde. Son travail est porteur d’un fort message de joie, d’espoir, d’amour de la vie.

Après la tempête, l’anéantissement. Exalter la vie, rien d’autre ! Ne pas s’affoler, ne pas se troubler, ne pas perdre ses esprits et son chemin. Avoir un objectif une idée fixe. Ne pas abandonner, ne pas lâcher. Née à la Martinique, désormais elle trouve son nord dans le Finistère. Elle en sait beaucoup sur la façon de retrouver le bonheur de vivre….par la peinture et l’art vivant. Ces œuvres témoignent de l’engagement spirituel d’une artiste éprise de silence et de réflexion. Elle poursuit ainsi sa quête, quotidienne et obsessionnelle d’une beauté différente, mise en scène qui renvoie le spectateur à sa propre étrangeté. Elle glane, classe, ordonne et remélange.

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Raymond Médélice : « De formidables machines à rêver »

Dimanche 24 juin 2018 à 10h : visite commentée par Cécile Bertin-Élisabeth(*)

— Présentation par Dominique Brebion —
Nous éprouvons quelquefois de l’étonnement devant le travail d’un peintre. C’est que nous y découvrons une réalité que nous n’avions pas su voir faute d’y prêter une attention soutenue. C’est par là que la peinture nous apprend parfois à voir le monde.
Les peintures de Raymond Médélice, souvent énigmatiques, recèlent toujours une histoire. Bien plus qu’une histoire, une réflexion sur la vie. Car ses tableaux fonctionnent comme les pages d’un journal intime où se livrent ses préoccupations et ses pensées, sa vision du monde. Il persiste toutefois quelque chose d’insaisissable car l’artiste élabore des connexions souvent inattendues. Les décrypter devient l’un des plaisirs de la visite d’exposition.
« Ce n’est, après tout, qu’un peu de peinture sur de la toile mais ce sont des rêves pétrifiés qui sont à regarder comme de formidables machines à rêver » dit Raymond Médélice.
Au charme de la rêverie s’ajoute la considération d’une technique picturale originale, toute personnelle.

Commissariat : Dominique Brebion

(*)Cécile Bertin-Elisabeth
Professeur de littérature hispanique à l’Université des Antilles, elle est également Doyenne de la Faculté de Lettres et Sciences Humaines.

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Claude Cauquil : continuité des parfums d’esthétisme

— Par Christian Antourel —

Claude Cauquil fascine. Ses lignes sont indissociables, façon muralisme mexicain, quand le but des artistes est de réaliser un art monumental héroïque, humain, populaire à la fois didactique et épique. Grands décors emphatiques, propagandistes et expressifs à la mémoire d’activistes. Là s’arrête la comparaison juste dans le trait et par la forme. Pour le reste Claude Cauquil n’a rien d’un révolutionnaire à la Zapata ou Sancho Villa, hors, peut-être comme eux de fougueuses bacchantes.

A la fois « muraliste » et peintre de chevalet en atelier ce portraitiste en vérité dans l’âme, croise de nouveaux magnétismes urbains et sensuels, vitaux pour une prose hypnotique qui s’y ressource sans cesse, il répond à la commande de la ville quand le mur s’y prête. Les peintures murales décrivent alors la vie, le folklore et l’histoire d’un peuple. il se laisse porter par la peinture comme on peut le faire pour la musique. Ce qu’il cherche à exprimer n’est pas de l’ordre du dicible, c’est sans doute pour cela qu’il pense avoir choisi un mode d’expression dans le domaine du visible et «  le sensible doit garder son mystère …  Mon propos est essentiellement pictural ».

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Domi Marajo Sorrentino : « Mots de Passe »

Du 09 au 17 juin 2018. Villa Chanteclerc Rte de Didier FDF

J’ai toujours eu cette sensation d’avoir déjà vu, en venant au monde, toutes ces couleurs qui dessinent notre ile….Cette jolie Martinique toute bleue et parsemée d’arcs en ciel lavés par la pluie… Bien sûr tout cela virevolte dans ma tête.

Originaire de la Martinique, je vis ici et là-bas comme on dit…. Bien de chez nous…Martiniquaise, Calazaza … chabine… Quarteronne… Ou tout à la fois. Nous sommes tellement « tout » chez nous… auréolés de toutes ces couleurs tropicales… Le cercle chromatique est en nous et avec lui ses nuances….J’ai eu cette chance de toucher à cette baguette magique qu’est le pinceau…Mes frères et moi, nous avons tous baignés dans cette atmosphère chaleureuse propice à la création…

Ma mère, alors, devenait une fée qui créait des paysages et des natures mortes….

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Pierre-Alain Gac : « Traces empreintes »

— Par Christian Antourel —
Il émane de ses photographies un sentiment d’espace et d’infini. C’est l’univers et ses profondeurs , à la fois matérielles et spirituelles qui s’offrent à notre contemplation. .Les matières et les couleurs de ses instantanés, traitées avec sobriété, permettent à l’imaginaire de faire son chemin , sans contraintes, et de s’évader dans des lieux qui résonnent avec notre propre infinitude.

Son abstraction , raconte des paysages , notre île , des ciels comme des images de notre monde prises d’un satellite spatial, ou vu à travers une loupe. Au fur et à mesure de notre découverte nous survolons des murs, des reliefs d’une terre à la fois connus et inconnus , et nous prenons la distance nécessaire par rapport à une réalité trop évidente . Cette perspective graphique, favorise une juste altitude du regard face à la matérialité . Avec finesse Pierre-Alain Gac , nous entraine dans sa géologie picturale où les empreintes et les signes d’harmonie et de nuances , dévoilent son chemin intérieur. Aussi spécifique soit-elle, l’œuvre de Pierre-Alain Gac n’en demeure pas moins perméable à une logique picturale.

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Habdaphaï : après Dak’Art 2018 Off

— Par Antoine Hauban —

En recherche depuis longtemps sur l identité martiniquaise, hanté par le métissage et ses transgressions l’artiste présente sur des petites cartes déchirées et assemblées, l’image d’une foule compacte, s’interrogeant sur ses propres valeurs et sa place dans le monde. Sur un mur, quelques personnages sortis des séries (porteurs de poissons, regards) et d’une future bande dessinée appellent les enfants aux ateliers, suivront performances sur le quotidien et une installation faite avec les déchets,dressée vers la mer comme un ultime et dérisoire défi.

Le parcours artistique, mise en abîme et construction de l’œuvre

L’être multiculturel, c’est lui, Habdaphaï qui performe sa vie dans un espace caribéen défini par la confrontation des cultures : occidentale, africaine, amérindienne. L’une se veut centrée, l’autre

n’a pas de centre et pour la dernière tout est centre. Des héritages contradictoires. En faire un viatique pour bien voyager avec un refus certain d’assimilation, c’est inventer ses propres codes, son

langage. Cela tient sans doute de la provocation mais surtout, à bien écouter les alizés, de la convocation. Entrons. D’abord il y a la main, solide, musclée, arrimée sur l’outil.

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Dak’Art 2018, Biennale d’Art africain contemporain

Artistes plasticiens à la conquête d’une « nouvelle humanité »

— Par Dominique Daeschler —

Convoquant Aimé Césaire pour définir « l’heure rouge » thème de la biennale conduite par Simon Njami, le Sénégal invite 75 artistes venus de 37 pays africains ou ayant une filiation avec l’Afrique. Sept lieux dans le in, trois cents dans le off : du musé à la friche en passant par les hôtels, ls maisons, les centres culturels, c’est tout Dakar qui est investi par les arts plastiques avec une délocalisation qui passe par Gorée, Yenne, St louis…

Vous avez dit in

Des lieux in, on retiendra essentiellement l’ancien Palais de Justice. L’agencement des œuvres n’est pas sans rappeler la grande exposition Lucioles mise en place avec bonheur par la Collection Lambert dans … la prison Ste Anne désaffectée !

Même usage des espaces communs et des cellules consacrées à un artiste en particulier : la conjugaison de notions d’émancipation, de liberté, de responsabilité induite dans « l’heure rouge » prend alors une dimension symbolique particulière de « l’au-delà des mers » qui peut nous conduire à la volonté de « nouvelle humanité » de Fanon même si ce concept est plus riche et complexe chez ce dernier.

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« Surfaces intérieures » : Julie Bessard & Frédérique Melon exposent

Du 24 au 26 juin 2018 Tropiques-Atrium

« Surfaces intérieures » est une exposition de bijoux et de tableaux, telle est la proposition. Les artistes Frédérique Melon pour les bijoux et Julie Bessard pour les tableaux se penchent, à travers une rencontre amicale et artistique sur l’expression plastique et esthétique de leur intériorité. Dans leurs modes d’expressions respectifs les deux artistes ont exploré, transposé et sublimé l’intime, l’infime, les contours, tours et détours de la psyché humaine. C‘est de notre humanité à tous dont il s’agit, avec ses brèches, ses égratignures, sa puissance et sa beauté.

Par leur sincérité et leur grâce, c’est à nos âmes et notre cœur que parlent ces œuvres. Leurs réalités respectives affleurent. Chercher au fond de soi ce qui y est déjà, effleurer sa réalité intérieure et trouver ses limites mais aussi toute la puissance qui s’y trouve originellement. Cette exploration des contours intérieurs débouche sur la révélation que la vérité de l’artiste rencontre celle de l’Autre et que cet autre et soi forment en définitive un tout.

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Galerie 14°N 61°W : avec Nicolas Derné, sur la trace…

Exposition visible du 12 mai au 23 juin 2018

— par Janine Bailly —

De Nicolas Derné vous ne verrez, dans l’exposition nommée Pression « En tropiques », à la galerie 14°N 61°W sise à l’étage de l’espace Camille Darsières, qu’une série de huit œuvres, sept photographies de formats divers et une installation qui occupe, suspendue en son centre, la dernière des salles de cet espace à la blancheur immaculée. Mais si comme moi vous vous laissez emporter par la singularité des images, que de plus vous avez la chance de rencontrer, pour des « conversations » en toute liberté, l’artiste en personne, votre sentiment de frustration de n’en pas voir assez sera de bien courte durée !

Si l’inspiration de toute la série semble liée à un même objet dans ses diverses déclinaisons, il se trouve dès l’arrivée en haut des marches une photographie, I don’t want to be an ant, au premier abord solitaire, et qui n’étant pas comme les autres liée à la présence d’épaves automobiles au sein de la nature de l’île, ne laissera pas de vous surprendre. Abandonnée là, incongrue dans l’herbe haute, derrière elle un ciel entre grimace et sourire, entre soleil et pluie, ce qui semble bien être une bonbonne de gaz interpelle par sa dimension : est-elle démesurée par la prise de vue ?

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«  Seuils du regard » Beautés cachées

Jusqu’ au 02 juin 2018 Marie Gauthier expose

— Par Christian Antourel —

Autre voyageuse du regard, Marie Gauthier présente une cinquantaine de petits tableaux principalement sur bois , travaillés au préalable par un marouflage de toile qui constitue le support de départ. Dans son travail, la plasticienne a su éliminer les détails d’une figuration trop marquée et travailler par tâches de couleurs, de lumières, de formes non-rationnelles.

La peinture de l’artiste nous livre un monde presque sans objets, puisque la multitude qu’elle fait naitre sous le regard n’a pas lieu dans l’objectivité des objets, mais dans la visibilité comme telle. Marie Gauthier donne vie à l’espace tableau en y dressant un ensemble de lignes sauvages et folles…Puis, cette atmosphère « nervurée » va s’organiser, se construire et se composer à partir d’un jeu de traits aux couleurs immédiatement identifiables sur les toiles qu’un bleu azuré déborde de ses nuances magiques. Les couleurs s’harmonisent , se juxtaposent les unes au côté des autres ou les unes sur les autres, jusqu’à former un ensemble de blocs colorés, où chaque surface ou forme naissante trouve non seulement sa place bien précise , mais également sa temporalité et sa densité dans une totalité lumineuse et sereine.

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14°N 61°W : Nicolas Derné, Pression “En tropiques”

Du 12 mai au 23 juin 2018 à l’espace 14°N 61°W, place de l’Enregistrement. FdF

caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] sont heureux d’accueillir et de présenter l’exposition individuelle de l’artiste photographe autodidacte martiniquais, Nicolas Derné.

La démarche artistique de Nicolas Derné se base sur une utilisation du tirage photographique à la fois comme empreinte d’une création en cours et comme matière qui réintègre elle même le processus créatif d’une nouvelle photographie. Par l’accumulation de matières, de formes, et de couleurs Nicolas Derné fabrique une nouvelle image qu’il appelle «photographie résiduelle». Comme dans la citation de Platon, c’est métaphoriquement la photographie du temps, en perpétuel mouvement. C’est ce qui reste des expériences vécues qui s’accumulent par strates comme sur une bande magnétique ou en sédiments dans les couches de notre mémoire.

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« Seuils du regard », peintures de Marie Gauthier

Du 4 mai au 2 juin 2018 Galerie Le Vin, l’Art et Vous – Ducos

Depuis l’exposition Prédelles, en mars 2017 à la Galerie Tout’Koulè, l’artiste Marie Gauthier poursuit sa réflexion artistique, à la Galerie d’art Le Vin, l’Art et Vous, avec Seuils du regard. Visible du 4 mai au 2 juin 2018, ce nouvel accrochage présente une peinture plus sobre, plus abstraite, et résolument plus bleutée, affirmant ainsi un paysage plus intériorisé que réel.

Sous nos yeux, une cinquantaine de petits tableaux principalement peints sur bois, travaillés en amont par un marouflage de toile qui constitue le support de départ, dévoilent, sans horizon, des paysages azurés ; le bleu étant, selon l’artiste, la couleur idoine pour exprimer l’ouverture vers l’infini. Si la figuration s’absente, l’abstraction révèle par une matière picturale riche les strates de la fabrication, une géologie d’un corps-paysage, où paradoxalement l’intime s’unit au lointain.

La structure ternaire du tableau articule souvent trois pans, où l’espace central, aérien ou marin, s’approfondit par l’alternance des couleurs. Des points et des lignes, souvent rouges, tracés à la surface, accentuent la profondeur et l’incommensurable d’un inconnu qui s’éloigne.

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Michèle Arretche, Saint-John Perse et les Ratières : habiter poétiquement le monde.

— Par Scarlett Jésus —

Qu’a à voir le prosaïsme des « ratières » avec la poésie de Saint-John Perse ?

Toutefois le crabe, au même titre que les blattes (les « ravets »), se faufile parfois dans l’univers poétique de Saint-John Perse. Comme une réminiscence du vert paradis de son enfance et comme un intrus. Connoté négativement, il est présenté comme un assaillant dévastateur de l’« habitation ». En témoigne cet extrait de Vents (II, 4) : « Les migrations de crabes sur la terre, l’écume aux lèvres et la clé haute, prennent par travers des vieilles Plantations côtières enclouées pour l’hiver comme des batteries de Fédéraux ».

La chair de ce crabe de terre, très appréciée en Guadeloupe tout autant qu’en Martinique, a donné lieu à une pratique de capture qui s’opère à l’aide d’une boite en bois, munie d’une porte amovible. Un mécanisme très simple, actionné par une ficelle et une grosse pierre, permet à la porte de se refermer sur le crabe, qui se retrouve alors pris comme un rat. D’où le nom de « ratières » que les Martiniquais donnent à ce piège.

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L’ Afrique d’hier et d’aujourd’hui à la Fondation Clément

Exposition ouverte jusqu’au 6 mai 2018

Masque Dan (Côte d’Ivoire)

— Par Selim Lander —

Depuis que les locaux de la Fondation Clément se sont agrandis de nouveaux espaces muséaux, des expositions prestigieuses y sont organisées chaque année. Après la rétrospective Télémaque, en 2016, puis Le Geste et la Matière, en partenariat avec le Centre Pompidou, en 2017, voici, tirées des collections de la Fondation Dapper, une sélection d’œuvres majeures de la statuaire africaine accompagnée de quelques créations de plasticiens africains contemporains.

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« Habiter » : Michèle Arretche expose.

Résidence Chanteclerc du 21 au 29 avril 2018

— Par Daouïa —

« Habiter », titre évocateur, aux Antilles, de l’habitation aux échos sombres, peut sonner de nos jours comme chaleureux, accueillant, lieu cocon des familles. « Habiter » serait alors un constat, un fait : « Je suis là où je vis, je suis d’où je vis ». Mon identité est martiniquaise quelles que soient mes racines autres officielles. « Habiter » serait donc un nom commun. Une affirmation. Une évidence, indiscutable. De fait Michèle e est empreinte, pétrie du pays choisi, son esprit en est modelé au point que son exposition eût pu s’appeler « Habitée » !
Mais « Habiter » est surtout un verbe, fonctionne ici comme tel, en appelle d’autres et invite à l’action. « Habiter » ou exister, affirmer, s’imposer…ou s’installer, poser ses valises…ou encore vivre envers et contre tout, contre tous ? L’infinitif a valeur impérative : à quoi l’artiste nous enjoint-elle ?

A la villa Chanteclerc, du 21 au 29 avril 2018, Michèle Arretche nous invite à voir une exposition rétrospective/ prospective des différentes facettes de son œuvre : des toiles, des aquarelles bien sûr, mais aussi des photographies et des objets pour lesquels elle est moins connue et que beaucoup découvriront ou reverront avec plaisir.

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Bâle: Bon anniversaire Monsieur Baselitz!

— Par Dominique Daeschler —

Le Kunstmuseum et la Fondation Beyeler ont accordé leurs violons pour offrir aux amateurs d’art deux expositions pendant la même période, judicieusement complémentaires quant à l’œuvre de Georg Baselitz.

Le Kunstmuseum consacre son exposition aux œuvres sur papier (149 dessins). A la Fondation Beyeler, la rétrospective porte sur la peinture (90 toiles) et la sculpture (12). Tant dans les œuvres sur papier que dans les peintures, on retrouve l’asymétrie, les brisures, l’usage du double et de la métamorphose. Nourri de l’histoire de la peinture européenne et américaine, Baselitz joue avec la mémoire et sa réinterprétation. Son langage figuratif s’approprie des éléments stylistiques sans craindre l’ambivalence du sens, la contradiction. Il y a un cosmos Baselitz.

Dans les dessins comme en peinture, des images, des thèmes sont récurrents. Aussi des dessins on retiendra d’abord la richesse des techniques utilisées (fusain, craie, pastel, crayon, encre, aquarelle) et la création d’un espace créant un aller- retour «attirance-répulsion» autour d’une figure, d’un objet réinterprété conduisant le public à suspendre tout avis esthétique construit sur des critères classiques. Deux ensembles de 12 grands dessins noir et blanc rassemblés en mosaïque, nous entraîne pleinement dans cet univers arraché, morcelé, blessé «tête à l’envers».

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Plantu, 50 ans de dessin de presse

Du 20 mars 2018 au 20 mai 2018 François-Mitterrand / Galerie des donateurs

En 2018, Plantu fêtera ses 50 ans de dessinateur de presse. Il aura réalisé des milliers de dessins dont un bon nombre se trouve encore dans ses collections personnelles. C’est à la BnF qu’il a choisi de remettre cet important fonds, témoignage de la vie politique française et internationale et d’une période de bouleversements inédits. Une centaine de dessins originaux ainsi que quelques-unes de ses sculptures satiriques permettront d’apprécier différentes facettes de son travail. Ce moment permettra également d’appréhender sa démarche originale de porte-parole de dessinateurs du monde entier à travers son association Cartooning for Peace.

Vidéos de l’exposition

« Laisse penser ton crayon ! » est une série de 5 vidéos consacrée à Plantu. De la création de la petite souris aux réfugiés syriens, en passant par son engagement politique, Plantu se livre lors d’un entretien accordé à Chroniques web en novembre dernier. La BnF organise une exposition Plantu, 50 ans de dessins de presse Galerie des donateurs du 20 mars au 20 mai 2018, site François-Mitterrand, dans le cadre de DRAWING NOW Art Fair et Art Paris Art Fair 2018.

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Exposition Néandertal au musée de l’Homme : les coulisses d’un montage

Le musée de l’Homme à Paris propose jusqu’au 7 janvier 2019 une exposition consacrée à l’homme de Néandertal. Pendant deux mois, nous avons pu suivre les préparatifs et le montage de cet événement. Où l’on suit le travail de dépoussiérage des os et l’on voit un bison entrer par la place du Trocadéro… Reportage en coulisses.

Aux pieds de la Tour Eiffel, le Musée de l’Homme propose un voyage au coeur de la préhistoire. 350.000 ans avant notre ère, en Europe et en Asie, vivait « Homo neanderthalensis », l’homme de Néandertal. Cette espèce humaine a perduré des millénaires, croisé l’Homo sapiens avant de disparaître pour des raisons encore inexpliquées il y a 30.000 ans. Son nom vient d’une calotte crânienne découverte en 1856 en Allemagne dans la vallée (thal) de Neander, près de Düsseldorf. Ce fossile est l’une des pièces phares de l’exposition inaugurée le 28 mars. Au total, 260 objets sont exposés : deux tiers de specimens archéologiques (fossiles, moulages, outils) et un tiers d’objets d’art. Il a fallu deux ans pour les réunir.

Code secret et voyage en sous-sol

Le musée de l’Homme nous a ouvert ses coulisses.

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Un petit tour au Centre Pompidou : rétrospective César, Sheila Hicks, Jim Dine

— Par Dominique Daeschler —

Rétrospective César :

Le grand pouce de 6m de hauteur en bronze poli dressé sur l’esplanade ne manque pas de nous faire penser au signe utilisé dans les combats de gladiateurs : enfin semble dire César, nous y voilà ! A trop jouer les stars, l’institution l’avait snobé !
L’exposition thématique suit l’artiste dans cinq grands modes d’expression qui cohabitent parfois, nous renvoyant à l’importance essentielle que l’artiste accordait aux matériaux et à la conquête de nouvelles techniques. Allant glaner aux puces, chez les brocanteurs ou dans les « casses » où il se laisse fasciner par les compresseurs, César joue des formes, fait matière à partir de rebuts, d’objets de la vie quotidienne, fait sculpture, l’exprimant dans une perpétuelle mutation.
Les fers soudés
lui permettent en utilisant la soudure à l’arc de travailler avec souplesse, de cisailler, écraser en utilisant boulons, clous, vis…. De la ferraille naissent des animaux (poules, chauves souris) et déjà une série de grands panneaux reliefs avec des morceaux froissés (ailes et plaques de voitures) annonce les compressions et son goût de la polychromie.
Les compressions
César se saisit de ces voitures compressées de façon cubique dans les « casses » les considérant comme sculptures à part entière puis les travaille, en formes, matières, couleurs en choisissant certains éléments et le degré de compression.

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