Catégorie : Arts Plastiques

« Opacité et Transparence », exposition de Victor Anicet

— Par Philippe Charvein —

« Opacité » et « Transparence ». Deux termes antinomiques, se retrouvant pourtant liés par la conjonction de coordination « et », comme si l’artiste plasticien voulait d’emblée signifier une réalité à ses yeux incontournable : ce dialogue permanent et fructueux entre ces deux aspects constituant l’œuvre, qu’elle soit artistique ou littéraire. L’opacité qui est à la fois celle du réel et celle ayant trait aux mystères de l’être humain. La transparence qui traduit aussi bien l’évidence de l’intelligence que l’intelligence du cœur. Deux aspects qui, selon l’optique de Victor Anicet, traduisent une même exigence de vérité ; une même volonté de « restituer » ce qui, non seulement le constitue en tant qu’être, en tant que Martiniquais, mais également ce qui constitue l’être même de son pays et lui insuffle aujourd’hui son désir d’exister.

Victor Anicet, à l’occasion de cette exposition qu’il intitule « Opacité » et « Transparence », nous invite précisément à questionner les réalisations qui se présentent à nos yeux et qui s’imposent à la fois dans leur valeur mémorielle, culturelle, historique et symbolique.

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Exposition « Taïnos et Kalinagos des Antilles » au Musée du Quai Branly

Redécouvrir les premiers habitants des caraïbes

Jusqu’au 13 octobre, le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac présente « Taïnos et Kalinagos des Antilles », une exposition exceptionnelle qui célèbre les civilisations amérindiennes des Caraïbes, les Taïnos et les Kalinagos, deux peuples qui ont marqué l’histoire des Antilles bien avant l’arrivée des Européens. Cette exposition rend également hommage à une première manifestation tenue il y a 30 ans au Petit Palais, sous l’égide de Jacques Chirac, alors maire de Paris. L’exposition de 1994, dirigée par le collectionneur Jacques Kerchache, fut un succès majeur, contribuant à changer le regard porté sur les arts non-occidentaux et à poser les bases de la création du musée du Quai Branly.

Un voyage dans l’histoire des Antilles

Les Taïnos des Grandes Antilles et les Kalinagos des Petites Antilles étaient les premiers peuples à vivre dans les Caraïbes avant l’arrivée de Christophe Colomb en 1492. Leurs sociétés florissantes furent les témoins directs de la première rencontre entre le Nouveau Monde et l’Europe, une rencontre qui allait bouleverser leur existence. L’exposition retrace cette histoire tragique, marquée par la colonisation, les guerres, et les maladies qui ont décimé ces peuples.

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Mathieu Jean Gensin : une quête artistique entre héritage et modernité

— Par Sarha Fauré —

L’exposition « À la quête de mes origines : entre initiations et transmissions », présentée au Musée des Cultures Contemporaines Adama Toungara (MuCAT) et à la Galerie Eureka, célèbre l’œuvre et le parcours unique de Mathieu Jean Gensin, un artiste martiniquais profondément ancré en Côte d’Ivoire depuis plus de six décennies. Ce projet met en lumière son exploration des racines culturelles et de la transmission artistique, thèmes qui traversent toute sa carrière.

À 90 ans, Gensin demeure une figure majeure de l’art négro-caraïbe et ivoirien. Né en Martinique, il a étudié les Beaux-Arts à Paris avant de s’installer en Côte d’Ivoire en 1960, année marquant l’indépendance du pays. Installé à Adjamé, dans le quartier Dallas, il fonde le mouvement négro-caraïbe, qui fusionne les traditions artistiques des Antilles avec celles de l’Afrique de l’Ouest. À travers ses œuvres, Gensin revisite ses origines tout en s’appropriant les rituels et symboles mystiques ivoiriens. Sa toile « Rituels » en est un exemple frappant, où il dépeint un personnage entouré de fétiches dans une scène de consultation, symbolisant l’interaction entre le visible et l’invisible.

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« Surécriture » : exposition de Chantal Charron jusqu’au 27 octobre à la Fondation Clément

Pourquoi donc les choses nous font elles signe en attente d’être nommées, écrites ? Le monde, en effet, est déjà une sorte d’écriture première qu’il nous appartient de déchiffrer.

— Par Philippe Charvein —
L’écriture est précisément ce qui relie les choses dans une sorte de totalité ; une manière de montrer en quoi leur juxtaposition est signifiante.

Dire l’humanité dans sa volonté d’être, d’exister, de surgir de l’informel et d’affirmer ainsi son identité et sa matérialité. Telle est la philosophie de cette exposition de Chantal Charron intitulée : « Surécriture ».

« Surécriture », en effet, évoquant cette nouvelle écriture dont la finalité, selon le vœu de l’artiste, est précisément de mettre en avant cette humanité – la nôtre – en quête d’elle-même ; en quête de sens… une humanité qui tisse et retisse en permanence les liens qui assurent son mouvement, son expansion et ses interrogations.

Médium incontournable dans la mise au jour de cette épopée humaine : le bogolan, ce textile naturel africain permettant à l’artiste peintre de restituer cette humanité en mouvement dans sa quête de sens ; une humanité saisie souvent dans son surgissement ; une humanité au contact des choses naturelles, ajoutant à cette réalité des significations nouvelles par le travail artistique.

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Post-it : une exposition de Nadia BURNER

Créole Arts Café, Saint-Pierre du 03 septembre au 02 novembre 2024

 

Vernissage le vendredi 13 septembre à 18H

 

S’arrêter un moment pour écrire les courants d’air un peu chauds, les égratignures, les bleus, les blessures aussi. La pile de questions qui défilent, en attente d’un sérieux point à faire sur le monde, sur nous.

Post-it : \pɔs.tit\

nom commun masculin invariable (ou pas…)

Petit carré de papier de couleur doté d’une bande adhésive

conçu pour être collé et décollé à volonté sur des supports variés

sans les endommager. Utilisé comme pense-bête, note

pour ne pas oublier un message important, une tâche à faire.

Au Créole Arts Café, je partage avec vous en poésie et en images quelques-unes de mes petites notes à ne pas perdre de vue. Sujets à résoudre sans doute mais surtout mes vérités sorties de l’éventail des vérités. A retrouver pour essayer de comprendre quand on aura le temps, le cœur, le courage…

Post-it. Ne pas oublier.

Nadia BURNER

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Exposition Féminin pluriel Généalogies

— Par Philippe Charvein —

Les artistes conviés-conviées dans le cadre de cette exposition collective, expriment à travers leurs œuvres, qu’elles soient plastiques ou picturales, une vision du monde, pour ne pas dire une philosophie.

Cette exposition dont le titre est significatif : « Féminin pluriel Généalogies », se présente comme un éloge de la diversité, de la multiplicité qui serait à la source même du vivant. A quoi bon, en effet, semblent nous dire ces artistes, tout ramener à un principe unique, à un système hiérarchique, à une « genèse » réductrice ? Cette exposition est finalement l’occasion d’une célébration : célébration d’une humanité riche de tous ses particuliers ; de toutes ses histoires personnelles ayant contribué – contribuant encore – à un destin commun, une œuvre commune. Célébration d’une humanité saisie dans sa chair, dans sa multiplicité… une humanité destinée à s’enrichir de nouvelles éclosions.

« Généalogies » au pluriel, à cet égard ou la mise en évidence de toutes ces lignes qui se croisent et s’entrecroisent, s’imbriquant les unes aux autres, figurant ainsi une humanité multiple se régénérant en permanence… se construisant en permanence, avec, semble-t-il, le Féminin au centre de tout, comme une sorte de principe générateur et multiplicateur insufflant une vitalité particulière… et renouvelée.

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Appel à candidature pour la réalisation d’une œuvre d’art au sein du RSMA Martinique

Présentation du Projet

À l’image du dispositif du 1% artistique, le régiment du service militaire adapté de Martinique (RSMA-M) lance un appel à candidature pour la réalisation d’une oeuvre d’art destinée à intégrer une de ses nouvelles infrastructures. Ce projet vise à promouvoir la création contemporaine en intégrant une oeuvre d’art originale au sein des locaux du RSMA-M, afin de contribuer à l’embellissement de l’environnement quotidien des personnels et des volontaires, tout en renforçant le dialogue entre art et société.

Objectifs

– Intégrer une oeuvre d’art de qualité dans le cadre architectural du RSMA de Martinique.

– Favoriser l’accès à l’art contemporain pour les personnels et les stagiaires.

– Renforcer l’identité et la convivialité des lieux de vie et de travail.

Contexte et localisation

Le RSMA de Martinique est situé : Chemin du Bois neuf – Gondeau – 97232 Le Lamentin.

La nouvelle infrastructure concernée par le projet est un hangar dédié aux équipements et matériels propres au soutien du régiment, avec des espaces intérieurs disponibles pour l’installation de l’oeuvre.

Thématiques et contraintes

Les artistes sont invité·e·s à proposer des créations qui s’intègrent harmonieusement dans le site et sans thématiques imposées.

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Bill Viola : maître de l’art vidéo et explorateur du temps

— Par Sarha Fauré —

Bill Viola, pionnier américain de l’art vidéo, est décédé paisiblement chez lui le 12 juillet 2024 à l’âge de 73 ans, après avoir souffert de la maladie d’Alzheimer depuis 2012. Né le 25 janvier 1951 à New York, Viola a transformé le paysage artistique avec ses installations vidéo monumentales et ses explorations profondes de la temporalité et de la spiritualité.

Une rencontre fondatrice avec la vidéo

Viola a découvert la vidéo au lycée, et cette rencontre a déterminé son parcours artistique. Inscrit à l’université de Syracuse, il a rapidement quitté les cours traditionnels pour intégrer l’« experimental studio » de Jack Nelson, où il a commencé à expérimenter la vidéo comme un signal électronique, plutôt qu’une simple image. Ses premières installations, utilisant des moniteurs et de grandes projections, ont vu le jour au début des années 1970, période d’effervescence pour l’art vidéo.

Influences et thématiques

Les œuvres de Viola sont marquées par une quête spirituelle profonde, influencée par les mystiques, les peintures de la Renaissance et son immersion dans le zen, après une résidence au Japon en 1980 où il rencontre le maître zen Daien Tanaka.

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Jean-Marc Hunt et le Marché d’art à la Fondation Clément

— Par Selim Lander

Negatalent, Jean-Marc Hunt

Avec, d’une part, la seconde exposition personnelle de Jean-Marc Hunt suivant celle de 2015 et, d’autre part, une nouvelle édition du Marché d’art, l’été de la Fondation Clément s’avère particulièrement riche.

L’exposition Jean-Marc Hunt compte pour sa part une soixantaine d’œuvres réparties en trois séries : Negropolitan Museum, Récits cosmogoniques (voir la première photo) et Jardins créoles poursuivies en parallèle par l’artiste, des toiles auxquelles s’ajoutent quelques sculptures. Les deux premières séries peuvent être qualifiées de néo-expressionnistes, la première avec ses silhouettes anthropomorphes esquissées, la deuxième avec les dessins et les messages inscrits en blanc sur des fonds colorés qui peut être même rapprochée de la figuration libre. On y reconnaît l’artiste engagé qui entend, de son propre aveu, « recenser les questionnements dus à la condition noire et antillaise ». Selon Pascal Blanchard, un historien de la mouvance décoloniale qui signe la préface, Hunt « interroge la notion d’afro-français et d’afro-descendant, il révèle les origines de la culture créole et n’a de cesse de bousculer le passé colonial dont les héritages sont toujours présents » (1).

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La situation difficile des artistes et plasticiens en Martinique

— Par Habdaphai —

Les artistes et plasticiens de Martinique font face à des défis considérables. Malheureusement, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) semble aggraver leurs difficultés en soutenant minimalement les initiatives de développement et de promotion de l’art contemporain en Martinique. La CTM a créé une galerie école à la tour Lumina, avec des frais de location mensuels élevés – 13 000 euros et plus – pour des projets prestigieux de l’institution CTM et du Campus. Les plasticiens martiniquais se sentent ainsi délaissés et humiliés par le manque de respect pour la culture et l’art contemporain.

Absence de politique culturelle efficace

La Martinique est riche de talents artistiques, mais les politiques culturelles mises en place par la CTM sont inefficaces. Les artistes locaux dénoncent un manque de soutien concret et une mauvaise gestion des fonds publics. Les subventions, bien que conséquentes sur le papier, semblent difficilement accessibles et mal distribuées. Les artistes doivent naviguer dans une bureaucratie complexe, ce qui entrave la réalisation de leurs projets.

Humiliation des artistes locaux

Le sentiment d’humiliation ressenti par les plasticiens est palpable. Ils se sentent invisibles et non reconnus par leurs propres institutions.

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Exposition d’ Hélène Jacob : « Silhouettes »

Dernier jour dimanche 30 juin!

— Par Philippe Charvein —

Hélène JACOB a très souvent représenté des portraits de femmes célèbres pour réhabiliter des personnalités que nous avons tendance à oublier. Dans l’exposition qu’elle nous propose et qu’elle intitule : « Silhouettes », son engagement féministe prend une autre dimension ; universelle. En effet, à travers les corps des femmes et leurs silhouettes, elle célèbre et esthétise à la fois leurs souffrances et leur dignité, leurs meurtrissures et leur beauté.

« Silhouettes » au pluriel, en effet, à l’image de toutes ces femmes saisies dans leur diversité, dans la multiplicité de leurs visages, de leurs expressions… autant de portraits ; autant de visages reflétant une humanité elle-même multiple et variée, riche de toutes ses différences et de toutes ses sensibilités… une humanité épaisse et dense qu’Hélène JACOB se fait un devoir de réhabiliter, de défendre, de célébrer.

Cette exposition prend en fait une valeur de célébration de ces corps et de ces visages féminins sublimés parvenant ainsi à l’éternité.

Lorsque nous regardons les toiles proposées par l’artiste peintre, nous sommes d’emblée frappés par un élément déterminant : le corps de la femme, en effet, devient le support de son histoire.

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Recherches en Esthétique, n° 29, « Le choc », janvier 2024

— Par Mireille Bandou Kermarrec —

Les lecteurs de Recherches en Esthétique seront sans doute surpris de ne pas trouver dans ce numéro l’entretien entre Dominique Berthet et Marc Jimenez qui depuis 1999 ouvre chacun des numéros de la revue. Marc Jimenez, philosophe et professeur émérite en Esthétique et Sciences de l’art, a hélas quitté ce monde. Un choc pour tous les collaborateurs de la revue. Dominique Berthet, fondateur et directeur de Recherches en Esthétique, lui rend hommage dans les premières pages de ce numéro : « Avec la disparition de Marc Jimenez, Recherches en Esthétique perd un précieux collaborateur et un soutien fidèle. En participant à chacun des numéros, il confirmait le fait que la revue est un laboratoire de pensée et que les thèmes traités dépassent le domaine artistique pour toucher au social et au politique, bref à l’existence » (p. 10).

« Le choc », un titre percutant pour ce numéro 29 qui s’intéresse au choc dans l’art au travers de 22 textes, dont deux entretiens d’artistes. Vingt-deux auteurs ont collaboré à la rédaction. Ils sont philosophes, professeurs émérites des universités, esthéticiens, sociologues de l’art, professeurs d’art en lycée et collège, commissaires d’exposition, critiques d’art, performeurs, vidéastes, artistes plasticiens.

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Les « Silhouettes » d’Hélène Jacob au Créole Art Café

— Par Selim Lander —

Hélène Jacob qui se définit comme « artiste autodidacte » est en réalité une artiste confirmée, d’ailleurs bien connue à la Martinique où elle produit et peint depuis maintenant plusieurs années. Ses œuvres ont été souvent montrées dans des expositions collectives, qu’il s’agisse du PABE (Plastik Art Band Experimental) ou de L’Art Gonds Tout. Elle sera d’ailleurs présente avec trois de ses œuvres dans le stand de cette dernière association au Pool Art Fair, en Guadeloupe, du 14 au 16 juin.

Hélène Jacob a plus qu’une prédilection pour le modèle féminin ; elle lui consacre la quasi-totalité de son travail. Elle a entrepris par exemple de mettre en lumière « 100 femmes » trop peu connues parmi lesquelles des militantes féministes comme Dulcie September (Afrique du Sud), des résistantes au fascisme comme Madeleine Rifaud (France), ou Louise Aslanian (Arménie), mais aussi des défenseuses de l’environnement comme Wangari Maathai (Kenya) et des artistes comme la photographe Ouka Lele (Espagne), cinq femmes dont les portraits sont exposés ici.

Hélène Jacob a deux manières bien distinctes, portraitiste délicate dans les croquis pris sur le vif (comme dans « Les copines »), ses peintures surchargées de collages – toujours en rapport avec le personnage représenté – impressionnent par l’intensité des couleurs tout comme par le dessin, compromis subtil entre un réalisme classique et la liberté formelle propre aux modernes.

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Partenariat Culturel : Lancement de la Nouvelle Saison FotoKontré

Soirée au Studio Lumina le 14 juin 2024 dès 17h
La Station Culturelle, en partenariat avec la Bibliothèque Nationale de France (BnF), La Tête Dans les Images (Guyane) et Artistik Rézo Caraïbes (Guadeloupe), est fière d’annoncer sa participation à un événement unique qui croise les perspectives caribéennes, amazoniennes, réunionnaises, saint-pierraises et miquelonaises, ainsi que néo-calédoniennes et françaises accueillie par le Studio Lumina.

FotoKontré 2024-2025 : Un Programme de Résidences Artistiques Croisées

Le programme FotoKontré, initié par les Rencontres photographiques de Guyane en 2017, fédère aujourd’hui ces trois structures culturelles pour dynamiser la scène contemporaine antillo-guyanaise de l’art et de la photographie. Ce programme offre aux artistes un cadre de création et de discussion adapté à leurs besoins, favorisant ainsi le développement de leurs compétences artistiques et élargissant leurs perspectives professionnelles.

Annonce des Lauréats et Projections Artistiques
Lors de la soirée du 14 juin, La Station Culturelle, La Tête Dans les Images et Artistik Rézo Caraïbes annonceront en direct les nouveaux lauréats du programme 2024-2025. Leurs créations seront dévoilées lors de la biennale 2025 en Guyane.

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La galerie Bonne Espérance : une fenêtre sur l’art contemporain de l’Afrique australe

Rêves des San jusqu’au 29 juin 2024

— Par Sarha Fauré —

Située au cœur de Paris, au 3 rue Notre Dame de Bonne Nouvelle dans le deuxième arrondissement, la galerie Bonne Espérance offre une plongée captivante dans l’effervescence créative de l’Afrique australe. Fondée en 2019 par Scott Billy, un Américain résidant depuis 25 ans à Johannesburg, et son associée Kari Smith, la galerie expose des œuvres d’artistes, designers et artisans émergents et confirmés, représentant la diversité et l’authenticité de la scène artistique africaine contemporaine.

Bonne Espérance est une vitrine unique pour les artistes du Cap à Johannesburg, de Durban à Pretoria, et même au-delà des frontières de l’Afrique du Sud, englobant des créateurs du Lesotho, du Swaziland, du Botswana et de la Namibie. La galerie se distingue par sa programmation régulière qui attire les curieux, les amateurs et les collectionneurs désireux de découvrir des œuvres à la croisée de l’art, de l’artisanat et du design.

Les San : gardiens d’une tradition artistique millénaire

L’une des expositions phares de la galerie Bonne Espérance met en lumière les œuvres contemporaines des artistes San, autrefois connus sous le nom de « Bushmen ».

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1ére édition des Journées de l’Architecture Antilles Guyane (JAAG)

Les 23 et 24 mai 2024 à Pointe à Pitre

Les Maisons de l’Architecture Guadeloupe, Guyane, Martinique Organisent la 1ére édition des Journées de l’Architecture Antilles Guyane les 23 et 24 mai 2024 à Pointe à Pitre

Un temps d’échange et de rapprochement pour confronter nos vécus urbains

«… L’architecture d’aujourd’hui dans les DFA est un syncrétisme culturel (Combinaison de doctrines, de systèmes initialement incompatibles.)

entre les cultures amérindiennes (le déjà là avant), l’architecture des colons (charpentiers de marine), la planification coloniale et ses contraintes, et la créolisation des esclaves, marrons, affranchis et descendants d’esclaves, et puis les autres immigrés par la suite (toutes les composantes de la population que nous connaissons aujourd’hui : indiens, chinois, syro-libanais, fwansé defwans, africains, haïtiens, dominicains, dominiquais, cubains, etc.) »

Gustavo Torres, architecte urbaniste

La création de table-rondes sur l’architecture et l’urbanisme des départements français d’Amérique (DFA), est l’opportunité d’explorer les similitudes et les diversités du patrimoine bâti de nos trois territoires, de nos problématiques à nos solutions.

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Généalogies, exposition d’arts plastiques

Du 25 mai au 27 août 2024 au cabinet médical Étang Z’Abricots

– Par Marie Gauthier, plasticienne, agrégée d’arts plastiques —

La généalogie est une recherche des origines et concerne l’histoire des proches ascendants et descendants, et des héritages. Les transmissions familiales constituent une histoire, qui influe la grande histoire et inversement.

L’arbre généalogique condense les récits des implantations, des migrations, dans l’espace, mais aussi dans le temps, les fluctuations des ascensions ou déchéances sociales des familles. La généalogie informe sur les activités des hommes et des femmes, leurs rapports, leurs habitudes, leurs rites, leurs modes de vie, leur manière d’éduquer, de se soigner, d’introduire ou d’exclure des membres.

Les transmissions orales organisent l’histoire des naissances et des décès, des parcours de chacun des membres des familles dans la société. Elles élaborent des mythologies familiales qui structurent et nourrissent les imaginaires, les manières de penser et les réalités du quotidien des groupes sociaux. Les généalogies des familles se croisent naturellement et affirment des relations d’appartenance et de différence qui enrichissent leurs échanges.

Les généalogies caribéennes sont marquées par la situation coloniale et postcoloniale.

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1874. La naissance de l’impressionnisme, docu-fiction d’Hugues Nancy et Julien Johan

Sur Arte.tv jusqu’au 25 septembre.

— Par Hélène Lemoine —

En 1874, un groupe hétéroclite mais passionné d’artistes se réunit autour de l’idée de défier l’ordre établi de l’académisme artistique de l’époque. Parmi eux, figurent des noms qui deviendront légendaires : Monet, Renoir, Degas, Bazille, et d’autres encore, tous animés par le désir ardent de créer quelque chose de nouveau, de révolutionnaire.
Pourtant, cette révolution artistique ne naît pas du néant. Elle trouve ses racines dans les expériences individuelles de ces jeunes artistes. En 1862, Claude Monet, alors un jeune caricaturiste, découvre l’art de la peinture de paysage grâce à son mentor, Eugène Boudin. Sa découverte des vastes horizons des falaises normandes le pousse à abandonner ses crayons pour une palette de couleurs, l’amenant à Paris où il rejoint l’atelier de Charles Gleyre. C’est là qu’il rencontre ses futurs compagnons de lutte artistique : Alfred Sisley, Auguste Renoir et Frédéric Bazille.
L’année 1863 marque un tournant décisif avec l’organisation du Salon des refusés, un événement qui secoue le monde de l’art établi. Inspirés par des œuvres comme « Le déjeuner sur l’herbe » d’Édouard Manet, ces jeunes peintres commencent à remettre en question les normes rigides de l’Académie des beaux-arts.

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« La pli bel anba la bay  » au Festival Terre de Blues 2024

Du 17 au 20 mai à Marie-Galante, l’art de la rencontre et la rencontre des arts

— Par Patricia Lollia, artiste peintre —

Nous sommes en Terre Marie-Galantaise.

La volonté et le désir des Responsables du Festival Terre de Blues ont fait que la musique et les arts visuels se retrouvent pour dialoguer. En effet, cette année, j’ai la chance d’exposer « LA PLI BÈL ANBA LA BAY » au Service Culturel de la Commune de Grand-Bourg.

Ce moment exceptionnel qui s’est toujours présenté comme un art de la rencontre sera, pendant cinq jours, la rencontre des arts (du 16 au 20 Mai 2024).

C’est le lieu et le moment où l’on se rend disponible au rendez-vous avec l’autre. On prend son temps. On le perd aussi. Mais on s’arrache toujours à la dictature de l’urgence des choses à faire.

Le désir de ne rien faire et l’envie d’être ensemble pour partager une expérience musicale est , sans doute, le trait principal de ce Festival.

En ces temps de repli sur soi, notre présence sur cette Terre de Blues nous donne l’impression de renaître.

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Guillaume Guillon Lethière : un grand peintre français né esclave en Guadeloupe

Guillaume Guillon, connu sous le nom de Guillaume Guillon Lethière, est né le 10 janvier 1760 à Sainte-Anne, en Guadeloupe. Fils d’un magistrat colonial et d’une Afro-descendante affranchie, il porte en lui les racines mêlées de l’histoire coloniale des Caraïbes. Sa mère, Marie-Françoise Dupepaye, était une esclave affranchie, tandis que son père, Pierre Guillon, était un colon blanc et un haut fonctionnaire colonial.

Dès son jeune âge, Guillon Lethière montre un talent exceptionnel pour la peinture. Son père, reconnaissant ses dispositions artistiques, l’emmène en France pour parfaire son art. À Rouen, il étudie sous la tutelle de Jean-Baptiste Descamps, avant de poursuivre sa formation à Paris auprès du peintre du roi, Gabriel-François Doyen.

En 1784, il remporte le prestigieux prix de Rome, une reconnaissance majeure qui lui ouvre les portes de l’Académie de France à Rome. De retour à Paris en 1792, il s’engage pleinement dans la Révolution française, immortalisant les exploits du général Dumas, lui-même issu de la diversité.

Sa carrière artistique exceptionnelle le conduit à devenir directeur de l’Académie de France à Rome, poste qu’il occupera pendant neuf ans.

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Analyse d’une œuvre de l’art contemporain… humour…

— Par Patrick Chamoiseau —
1 – L’artiste capture de manière saisissante un bain familial au bord de mer, sans doute pour signifier l’importance du rapport à l’écosystème naturel dans l’équilibre des rapports sociaux en général et familiaux en particulier. L’inextricable du rapport entre nature et culture semble aussi y être abordé.

2 – La démesure du soleil nous alerte sûrement sur l’effet thermique du changement climatique et l’urgente nécessité d’agir. Pour renforcer cela, elle nous montre un ciel vide, sans papillons, sans oiseaux, tout comme la plage et la mer dépourvues de toute faune, comme pour rappeler l’effondrement actuel de notre biodiversité.

3 – Toujours dans cet ordre d’idée, l’artiste choisit de représenter la mer de manière très inachevée, à demi gribouillée, pour signaler à coup sûr le ralentissement des grands courants marins, le blanchiment accéléré des coraux, et la disparition de la vie marine.

4 – Les personnages avancent dans l’eau ensemble, de manière un peu solennelle, forme allégorique de la solidarité humaine face aux effondrements inéluctables, mais les sourires sur les visages semblent vouloir ouvrir une espérance, et nous inciter à une prise de conscience affirmée dans l’action.

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« L’Uni…vers se crée » : exposition de peintures vibratoires de Pascale Compain Bertrand

Jusqu’au 26 mai du mardi au samedi de 9h30 à 17h au Carbet

L’expression pourrait laisser à penser que l’univers se crée ou qu’il est secret. Peut-être, mais l’essence -ciel n’est pas là. Les œuvres exposées sont en réalité des miroirs qui nous interrogent sur notre essence. Inspirée par le titre d’une peinture réalisée par Paul GAUGUIN intitulée « D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? », Pascale Compain Bertrand nous invite à nous focaliser sur notre être intérieur en résonance avec le cosmos, à ouvrir notre conscience, à nous reconnecter aux fréquences célestes, à nous réapproprier les savoirs des peuples premiers.

Les 33 tableaux présentés sont des passerelles pour réveiller et révéler nos vibrations oubliées. Nul besoin pour cela d’être initié, il suffit de franchir le seuil de la salle hexagonale évoquant une fleur de vie et d’accueillir ses propres impressions, émotions, états d’être.

Le visuel est immédiatement rejoint par le sonore, un fond musical d’accompagnement, le tout permettant, à la fois, d’explorer les différents instants saisis par l’artiste dans cet univers que l’on voit en levant les yeux vers le ciel mais aussi de comprendre l’infinitude de ce grand tout dont on ne sait presque rien mais qu’on connaît pourtant intimement au cœur de chacune de nos cellules.

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Exposition Ismael Mundaray | Tierra Madre

Du 26 avril au 18 juilet, 2024 à la Fondation Clément

L’exposition d’Ismael Mundaray, Tierra Madre, se présente, à première vue, comme une exposition paysagère. Tierra Madre désignant ici l’Amazonie vénézuélienne, en sa dimension métaphorique de fertilité, de présence spirituelle, autant que de présence naturelle. Elle n’est pas seulement l’environnement, le lieu de vie de peuples amérindiens, l’écosphère de ceux qui l’habitent, elle est aussi comme le lieu d’où s’énoncent les mythes et les légendes sacrés des peuples amérindiens, le Grand Parler qui donnent un siège à la parole de chacun.

Tierra Madre se présente ainsi entre les toiles d’où se montrent la texture visuelle des fleuves à marée haute, à marée basse, le massif montagneux sacré Tepuy, la savane, la forêt organique, les trous des grottes Sari-Sari-Nama, mais aussi les blessures ouvertes de la déforestation, ou les cicatrices de l’exploitation minière, l’espérance de l’arbre de vie, les horizons visuels d’attente qui s’étirent comme les bords des fleuves, et ce que
l’on découvre des toits des habitations amérindiennes. Mais cette monstration nous interpelle, parce qu’elle s’ordonne à différentes orientations de points de vue : d’en haut, d’en bas, de face, de droite à gauche, de gauche à droite, et si l’on y prête attention, on découvre que cette monstration peut passer d’un point de vue à un autre, les entrelacer, notamment dans les grandes toiles où les fleuves sont présentés, et où sont conjugués les « motifs » et les points de vue, autant que les points de vue entre eux.

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Exposition  » Paysages Immergés » d’ Hébert Édeau

Du 26 avril au 18 juin à la Fondation Clément

L’exposition Paysages immergés d’Hébert Édau ne désigne pas, contrairement à ce qu’induit et qu’indique le mot paysage, des peintures des végétations, des abîmes, des poissons et des
scènes subaquatiques que l’on peut découvrir par les photographies, assez prisées des scènes sous-marines. Non ces paysages immergés ne sont pas un chapitre manquant de Vingt mille lieux sous les mers , ils sont avant tout présents dans la vie et les représentations quotidiennes, dans les objets quotidiens, dans l’espace de tous les jours, dans les habitations, dans les manières de vivre, dans les jardins enfin, des Afro-américains qui survécurent à la traite négrière. Ces Paysages immergés décrivent la texture inaperçue des manières de vivre, des façons d’être, des descendants de ceux qui vécurent et moururent de la traite négrière. Ces paysages imprègnent la mémoire, et les traces de cet événement, « naufrage d’un naufrage » d’humanité. Ils tentent de représenter l’irreprésentable : l’Inconscient des survivants.

La profonde originalité de l’œuvre d’Hébert Édau consiste à considérer que le lieu originaire des traumatismes des Afro-Américains, ne serait pas tant la cale du bateau négrier, que la mer elle-même, la terreur d’être jetés par-dessus bord, morts ou vifs.

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Art et pratiques du détournement, Dominique Berthet (dir.)

Art et pratiques du détournement, Dominique Berthet (dir.), Paris, L’Harmattan, coll. « Ouverture philosophique », série « Esthétique », 2023.

— Par Alain Joséphine —

Art et pratiques du détournement est un recueil qui rassemble en un peu moins de deux cents pages les textes du colloque intitulé « Art et détournement » qui s’est déroulé en Guadeloupe en novembre 2018. La première de couverture présente une reproduction d’une installation que l’artiste Richard-Viktor Sainsily Cayol a exposée à la Biennale Internationale d’Art Contemporain de Florence en 2017.

L’ouvrage est articulé autour de deux grands axes. Le premier, « Esthétique du détournement », regroupe cinq textes qui interrogent, précisément, les enjeux esthétiques de cette thématique. Le deuxième axe intitulé « Détournements en Caraïbe », se compose de huit textes qui interrogent davantage les modalités du détournement à travers l’analyse de différentes pratiques d’artistes de la Caraïbe.

Qu’est-ce qu’un détournement ? En avant-propos, Dominique Berthet en rappelle quelques particularités : « Le détournement modifie l’apparence d’un objet, d’une chose, d’une œuvre et propose un écart, un décalage, une nouveauté. Il est une modification de l’usage, de la fonction du contexte, du lieu, de la nature, de l’aspect » (p.

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