Catégorie : Arts Plastiques

Le monde, par-delà les couleurs (1): Nicolas Derné

Galerie André Arsenic, à Tropiques-Atrium, jusqu’au 29 juin 

— par Janine Bailly —

Se tenir tantôt au centre de la Fête, tantôt à sa périphérie : « Oui, c’est ça, accoudé à la fenêtre… ». Pour dire les autres, les regarder et les prendre dans les rets de l’objectif. Les emprisonner ou les libérer ? Leur donner en noir et blanc un nouveau lieu d’existence, les immortaliser peut-être. Ainsi fait le photographe. Et le visiteur à son tour reçoit, comprend ou s’interroge. Enchanté ou perplexe, il prolonge encore par sa lecture, personnelle et secrète, cette vie supplémentaire qui leur a été accordée.

« Parades », tissées donc en noir et blanc. Le titre évoque le défilé, le vidé antillais, le peuple descendu dans la rue, jusqu’à la nuit tombée, et qui a osé jeter son bonnet par-dessus les moulins ! La cérémonie ostentatoire, peut-être aussi le rite renouvelé. La tradition du Carnaval caribéen sera ici revivifiée, et s’il nous incombe d’en recréer les couleurs, libre à nous de garder la bichromie, comme on préfèrerait à la photographie son négatif, ou à l’endroit, l’envers des choses.

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Ernest Pignon-Ernest : « Mes interventions visent à faire ressurgir l’histoire d’un lieu »

— Par Gérald Rossi —

Depuis les années 1970, Ernest Pignon-Ernest court les rues du monde. Le plasticien y colle ses dessins grandeur nature de personnages, toujours en s’inscrivant dans une démarche historique ou sociale. Un numéro de « Passage des arts » lui est consacré. Rencontre.

On vous présente souvent comme le « père » du street art, cette action artistique qui s’exprime dans les rues et que vous avez débutée un peu avant les années 1970. Quelle définition, aujourd’hui, en donnez-vous ?

Dans un de ses derniers ouvrages, le philosophe Régis Debray a eu cette phrase : « Les gens du “street art” font de la rue une galerie, Ernest en fait une œuvre d’art. » J’en suis touché, mais, moi qui doute toujours, je suis aussi un peu insatisfait. Il y a là pour certains un effet de mode. On entend parfois parler de « la plus grande galerie du monde ». Alors que moi, j’aborde d’abord la rue d’un point de vue plastique, avec la couleur des murs, leur texture, et ce qui ne se voit pas ou plus, c’est-à-dire la mémoire des lieux.

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Alain Joséphine, « Habiter l’Espace »

— par Janine Bailly —

Se dire, dire l’espace, se dire dans l’espace. En couleurs, dans l’ombre et la lumière. Par la photographie, la peinture, l’écriture. Avec des pinceaux, des balais. De la toile, du papier. De l’acrylique et de l’huile, du brou de noix, de l’encre de Chine, des crayons de couleur… Avec son corps, son regard, avec toutes les sensations, vécues et fantasmées.

À la Galerie La Véranda de Tropiques Atrium, Alain Joséphine donne à appréhender la nature, celle de la Martinique natale, dans sa force de vie, ses paysages, sa plénitude et ses tourments. Ses grandes œuvres restent sans titre, en diptyques parfois comme s’il fallait, pour « habiter l’espace » sur la toile, dépasser les limites d’un cadre, ou d’une surface donnée. Pas d’encadrement d’ailleurs pour celles-ci, à la différence des petits formats sur papier, qui saisissant un morceau plus fragile d’univers et de temps, ont besoin d’être  assurés dans les limites du cadre. Les grands formats sont pour moi plus chargés d’émotions, j’y ressens davantage ce que disent ces mots, presqu’en forme de haïku, écrits à l’un des murs de la salle : « Autour de moi / Profondes et pures / Mille épiphanies ».

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L’Espace Habité d’Alain Joséphine

Tropiques Atrium du 27 mai au 29 juin 2019

— Par Michèle Arretche, Amateur d’Art —

A La véranda de Tropiques Atrium, « l’Espace Habité » par Alain Joséphine, nous donne à voir une mise en scène lumineuse où se répondent petits dessins et grandes, très grandes toiles.

L’artiste nous convie à une promenade à travers les paysages de son enfance, dans la campagne martiniquaise, ou plutôt à travers les impressions qu’ils ont gravées en lui.

Pour ce résultat il en appelle au hasard et aux postures du corps.

Le hasard est revendiqué par l’artiste dans son processus de création, la place de l’aléatoire fait partie de sa réflexion.

Citons Dominique Berthet dans une conférence sur art et hasard : « Jean Dubuffet par exemple, dans L’Homme du commun à l’ouvrage, a souvent parlé de son rapport au hasard. Il y présente l’œuvre d’art comme « l’empreinte d’une aventure » dont on ignore où elle nous mène et dans laquelle « on y lit tous les combats intervenus entre l’artiste et les indocilités des matériaux qu’il a mis en œuvre ». La dimension imprévisible du résultat était pour lui ce qui faisait l’intérêt de la création, ce qui rendait l’œuvre captivante ; à l’artiste de composer avec le fortuit, de l’exploiter et de tenter d’en tirer bénéfice.

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Exposition « Habiter l’espace » d’Alain Joséphine :

Du 28 mai au 29 juin 2019. Tropiques Atrium  Galerie la Véranda

Le peintre occupe l’espace lorsqu’il rentre en peinture. C’est-à-dire qu’il y apporte son corps. Il investit l’espace de la toile mais également celui de l’atelier.

Investir l’espace c’est en somme manifester sa présence, se signaler, laisser des traces, marquer son territoire. Cet investissement se traduit également par le fait de se déplacer dans l’épaisseur de l’air c’est-à-dire du visible. Mais il se révèle surtout lorsque le corps en mouvement déploie de l’énergie pour organiser cet espace.

Je peins des toiles de grand format posées à plat au sol afin que tout mon corps rentre en mouvement. J’évolue autour et dans la toile avec mes balais et mes pinceaux. C’est une gestion de l’espace pictural qui n’est pas sans rappeler celle du travailleur de la terre, dans l’effort et l’énergie à l’oeuvre. Ce sont ces postures du corps que je veux retrouver en peignant.

Dans le cadre de l’exposition d’Alain Joséphine, « Habiter l’Espace » , aura lieu une conférence d’Alain Joséphine : « Le hasard dans le processus de création » ce mercredi 29 mai, à 19h, salle Case à vent.

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Rencontre avec Jesús Nonato Barrón, sculpteur mexicain de talent

 — Par Myriam Barthélémy —

L’histoire commence y a quelques mois par la rencontre deux artistes sculpteurs à Metepec au Mexique.

Jean Luc Toussaint, sculpteur ferronnier d’art résidant en Martinique depuis de nombreuses années et Jesús Nonato Barrón, sculpteur sur marbre. C’est lors du festival « Quimera » que les deux artistes feront connaissance et se lieront d’amitié autour d’une passion commune la sculpture.

De cet échange, Jean – Luc Toussaint souhaite montrer d’une part sa reconnaissance envers cet homme qui lui a permis de partager son atelier pendant plusieurs semaines au Mexique mais aussi diffuser et faire connaître son travail artistique dans la Caraïbe , plus précisément ici en Martinique.

Mais qui est Jesús Nonato ?

Jesús Nonato Barrón est mexicain, licencié dans des Arts Visuels de l’Université d’Art de l’Institut  Allende, à San Miguel de Allende (2010). Dès 2007, il met en place un atelier pour les enfants dans la maison de la culture de la commune de Xichu au Méxique.

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« Invisible(s) », une exposition de Philippe Alexandre

Du 1er juin 2019 au 13 juillet 2019 à l’espace d’art contemporain 14N 61W.

caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society.] ont le plaisir de vous présenter la deuxième exposition individuelle de l’artiste peintre Philippe Alexandre, à l’espace d’art contemporain 14N 61W.
Dans une visée platonicienne s’appuyant sur l’allégorie de la caverne, l’artiste est-il celui qui, cruellement ébloui par la lumière d’une vérité indescriptible, peut présenter à nouveau ce monde, en pleine conscience et dans sa vérité indicible ?
Et, s’il est vrai qu’il fait office de vecteur de lumière pour l’homme, comment peut-il révéler alors sa propre vérité ?
Merleau-Ponty pense qu’ « il nous faut retrouver un commerce avec le monde et une présence au monde plus vieux que l’intelligence». Et si cette présence antérieure était cette faculté quasi originelle de produire des images ?
L’artiste est celui qui au-delà des âges a conservé cette liberté de mettre à l’index une réalité qu’il craint voir échapper aux autres. Avec prétention il pense que la création permet, par cet acte aussi messianique qu’angélique, d’imaginer une réalité qui aurait échappé au commun des mortels.

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Le Musée d’Aquitaine affiche un cartel aux relents révisionnistes sur la traite négrière

Un collectif d’écrivains, emmené par Anne-Marie Garat, déplore, dans une tribune au « Monde », la réécriture douteuse de l’histoire à laquelle se livre le Musée d’Aquitaine dans un texte explicatif qui accompagne l’une des salles consacrées à la traite négrière.

 Il semble que les instances scientifiques du Musée d’Aquitaine valident décidément un cartel pédagogique apposé dans l’une des salles consacrées à la traite négrière du port de Bordeaux car, objection ayant été présentée à son directeur il y a plus d’un an, et malgré sa réponse laissant alors espérer une modification, celui-ci est maintenu tel quel à ce jour. Le contexte muséal étant par ailleurs de grande qualité historique et documentaire, ce cartel en est d’autant plus choquant.

Selon celui-ci, « Noirs et gens de couleur viennent à Bordeaux au XVIIIe siècle. » De leur propre chef, par goût du voyage, si prisé à cette époque ? « Pour l’essentiel, il s’agit de domestiques suivant leurs maîtres. » Domestiques ? Ont-ils ce statut qui entend des gages ? L’essentiel ? Pas vraiment puisque, est-il précisé plus loin, « deux tiers sont des esclaves » : appartient-il à ce « bien meuble » de venir à Bordeaux, d’y suivre ou non son maître, qui a sur lui tout pouvoir de vente et achat, de travail forcé, de sévices, de mort… Le mot de déportation ne serait-il pas plus approprié quand le propriétaire s’exempte de l’affranchir, en contravention avec la loi qui dès alors limite le maintien d’esclaves sur le sol métropolitain ?

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Les tableaux rouges et bleus se vendent beaucoup plus cher. Pourquoi?

— Par Céline Delurzache —
On se demande parfois comment certaines œuvres d’art contemporain ultra-simplistes peuvent atteindre des prix exorbitants. Il semblerait que certaines couleurs, en particulier le bleu et le rouge, en soient pour partie la cause.

En 2013, un tableau entièrement bleu de l’artiste américain Barnett Newman, intitulé Ornement VI, s’est vendu pour 43,8 millions de dollars à un acheteur italien. La même année, une autre de ses œuvres composée de trois panneaux rouge vif, Anna’s Light, a été achetée pour 105,7 millions de dollars par une société étrangère (photo en tête d’article).

En 2012, une peinture de Mark Rothko, une des figures de l’expressionnisme abstrait américain, avait atteint le prix record de 388,5 millions de dollars devenant (à l’époque) l’œuvre contemporaine la plus chère du monde. Un tableau composé de deux grosses taches orange et d’une ligne jaune sur fond rouge.

53 200 dollars pour une touche de bleu

Ne vous avisez pas d’essayer de battre ce record avec du noir. Une nouvelle étude néerlandaise publiée par le CentERlab de l’université de Tilburg nous apprend en effet que les tableaux à dominante bleue et rouge se vendent beaucoup plus cher que les autres.

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Mon week-end caribéen

— par Janine Bailly —

Les îles ne sont pas ce qu’on pourrait être tenté de croire en regardant déferler aux débarcadères les touristes que vomissent par milliers les ventres de gigantesques paquebots. S’il est vrai qu’il y a comme le dit la chanson, « le ciel, le soleil et la mer », que la luxuriance de la nature, la beauté des plages et des jardins tropicaux, la chaleur du rhum sur les habitations ont des attraits incontestables, il est loisible à chacun de trouver à la Martinique d’autres occupations conformes à d’autres goûts. Ce week-end, outre qu’il était celui de « La nuit européenne des Musées », s’est montré si riche en propositions singulières qu’il fallut bien faire un choix.

« Manmzèl Julie » :

Vendredi soir, au Centre culturel de Basse-Gondeau, séance de rattrapage pour ceux qui n’avaient pu voir « Manmzèl Julie » en juin dernier. La pièce est une « variation caribéenne » à partir de l’œuvre de Strindberg, variation imaginée par Jean-Durosier Desrivières et mise en scène par Hervé Deluge, qui y tient aussi le rôle de Monsieur Jean. Trois personnages dans le huis-clos nocturne d’une cuisine, sur l’habitation du « Vénérable », Monsieur Auguste, qu’on ne verra pas mais qui est là, présence en creux qui conditionne, qu’ils en soient ou non conscients, les comportements de Jean son majordome, de Kristin sa cuisinière, et de celle qui croyant être la maîtresse du jeu se piègera à ses propres filets, sa fille Manmzèl Julie.

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« Panama et les Antilles : hier et aujourd’hui »

Du 18 au 31 mai 2019 au Centre d’interprétation Paul Gauguin (Carbet)

L’Association Martiniquaise Paul Gauguin, l’AMEL (Association Martiniquaise des Enseignants de Langues) et PHILAPOSTEL vous invitent à l’exposition PANAMA ET LES ANTILLES : hier et aujourd’hui en hommage à Joseph JOS et André STELLA au Centre d’interprétation Paul Gauguin (Anse Turin, LE CARBET).

Leurs routes se sont croisées au Panama
1887 : Paul GAUGUIN et un ami peintre Charles LAVAL quittent la France pour le Panama, en quête d’un paradis tropical, source de nouvelles inspirations pour leur peinture. Gauguin est contraint, pour vivre, de se faire embaucher comme terrassier au Canal interocéanique.
Déçus du Panama les deux peintres s’embarquent pour la Martinique et s’installent au Carbet.

A la même période des cargaisons de Guadeloupéens et Martiniquais quittent Pointe-à-Pitre et Saint-Pierre, poussés par la misère et le chômage, en quête d’un eldorado appelé « Canal de Panama ». Beaucoup mourront dans cette aventure; les autres seront contraints, malgré eux, à rester à jamais au Panama.

Le Canal de Panama, une aventure humaine, une avancée technique extraordinaires…

Le centre d’interprétation Paul-Gauguin, à l’origine connu sous le nom de musée Gauguin, situé au Carbet en Martinique, est consacré au séjour du peintre Paul Gauguin sur l’île en 1887.

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Extra ordinaire Banane… l’exposition !

A la découverte de la banane des Antilles

Culture agricole emblématique de la Martinique et véritable star de la culture populaire, du Banana split de Lio à celle d’Andy Warhol pour le Velvet Underground, la banane est le deuxième fruit le plus consommé en France.

L’exposition « Extra ordinaire banane » revisite l’histoire du plus sympathique des fruits dans un voyage des Antilles jusqu’à Dunkerque. À travers les époques, l’exposition met en lumière la culture de la banane en Martinique et en Guadeloupe. Elle montre comment ce fruit tropical fragile a pu être exporté vers l’Europe en questionnant les progrès du transport maritime et ses répercussions sur les ports, l’étape mystérieuse du mûrissage et la commercialisation.

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Un tableau de Nelson Mandela adjugé pour 112 575 dollars à New York

C’est la première fois qu’une œuvre de l’ancien président sud-africain, qui a peint une vingtaine de toiles, est vendue sur le marché. Signe de l’effervescence mondiale autour de l’art africain.
Regardez bien ce dessin au crayon de pastel à la cire. La toile dépouillée et de petite taille (59 cm sur 42) représente les barreaux de la cellule n° 5 de Robben Island, vue de l’extérieur, en couleur mauve, avec une clef dans la serrure. Cette œuvre est l’une des rares que Mandela – qui a été emprisonné pendant 27 ans au total et qui a inspiré la lutte contre l’apartheid – a gardées jusqu’à sa mort en 2013. Voici ce qu’il écrivait à propos de son œuvre : « Aujourd’hui, quand je regarde Robben Island, je le vois comme une célébration de la lutte et un symbole des plus belles qualités de l’esprit humain, plutôt que comme un monument à la tyrannie brutale et l’oppression de l’apartheid. Robben Island est un endroit où le courage a résisté devant des difficultés sans fin, un endroit où les gens continuaient à croire, quand il semblait que leurs rêves étaient sans espoir et un lieu où la sagesse et la détermination ont vaincu la peur et la fragilité humaine.

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Mémorial de la Catastrophe de 1902 – musée Frank A.Perret : ouverture le 8 mai 2019

Le plus ancien musée de la Martinique, fondé en 1933 par le volcanologue et philanthrope américain Frank A. Perret et propriété de la ville de Saint-Pierre, fait actuellement l’objet d’une rénovation complète dans le cadre d’une délégation de service public de sept ans attribuée en décembre 2018 à la fondation Clément.
Le musée, consacré à l’éruption de la montagne Pelée qui détruisit la ville et ses habitants le
8 mai 1902, avait déjà subi une modernisation en 1969 puis une rénovation en 1988 au moment de l’obtention par Saint-Pierre du label Ville d’art et d’histoire. Depuis, les conditions d’accueil du public et de conservation et d’exposition de la collection s’étaient lentement dégradées et ne répondaient plus aux exigences de l’appellation Musée de France dont bénéficie l’institution depuis 2004. Le musée n’accueillait plus que
16 000 visiteurs par an au moment de sa fermeture en décembre 2018.
Le musée est situé sur le site exceptionnel de l’ancienne batterie d’Esnotz, qui domine la ville
et s’ouvre sur le large panorama de la baie de Saint-Pierre dominée par la montagne Pelée. Cette esplanade fera aussi l’objet d’un réaménagement urbain et paysager.

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Expositions à Paris entre musées et galeries

— Par Dominique Daeschler —

Le modèle noir de Géricault à Matisse.

Joliment introduite dans le grand hall de la gare d’Orsay devenue musée, l’œuvre de Glenn Ligon constituée de deux panneaux où douze néons mettent en lumière le nom de modèles, artistes et écrivains noirs, l’exposition va s’employer à rendre visible l’invisible, à retracer un passé esclavagiste, colonialiste, raciste et son évolution à travers des œuvres importantes des lendemains de la Révolution française jusqu’à l’entre -deux-guerres. Les repaires historiques sont précis, n’occultant ni l’abolition de l’esclavage, ni la traite ni l’expansion des empires coloniaux.
Cependant ce qui frappe le plus c’est le travail sur la dignité et l’identité : les noms des modèles ont été recherchés et les toiles rebaptisées (leurs premières dénominations étant mentionnées pour rendre compte des visions « racialisées » du 19e siècle). Le mot modèle est lui-même à prendre dans le double sens de sujet et porteur de valeurs (une culture spécifique). Beaucoup de portraits (l’exposition commence avec le portrait de Madeleine peint par M. Guillemine Benoist et celui de Joseph par Géricault) et de bustes (Cordier, Carpeaux) qui imposent les personnes tant et si bien qu’on en oublie presque les artistes dont Manet, Nadar, Matisse).

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Exposition et vente d’orchidées

Le 4 et 5 Mai 2019 à l’ESPE

Dans le cadre de ses activités  pour :

Favoriser les échanges d’informations et de plantes entre orchidophiles.
Participer aux actions de protection des orchidées de la Martinique.
Organiser des visites de jardins ou de sites riches en plantes mal connues, dans l’île de la Martinique ou en dehors de la Martinique.
Recevoir pour les membres des plantes nouvelles de l’extérieur, en s’assurant que les importations se font dans le respect de la législation internationale sur la protection des orchidées, des conditions sanitaires exigées pour la protection des végétaux.
Promouvoir ou participer à toute manifestation culturelle, éducative et scientifique visant à la vulgarisation et à l’approfondissement de la connaissance des orchidées.Exposition vente d’orchidée organisée par le IONOPSIS CLUB.

Cette association qui rassemble les amateurs d’orchidées, n’a eu de cesse depuis sa création d’ initier ses membres et sympathisants à la culture de cette plante fascinante. Elle fascine à la fois par sa forme qui en a fait un genre dans le règne végétal, mais aussi pour toutes les combinaisons qu’elle offre aux amateurs. De la Botanique à l’hybride elle ne laisse pas indifférent.

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Exposition « Pictural » : peinture actuelle en Martinique

Par Selim Lander

Après l’exposition tirée du fonds de l’entreprise Renault, présentant quelques grands noms des arts plastiques du XXe siècle, la Fondation Clément a eu l’excellente idée de réunir trente-cinq artistes martiniquais toujours actifs dans une exposition collective intitulée Pictural. « Pictural » comme peinture, même si l’on n’est pas surpris de trouver des exceptions au châssis rectangulaire habituel, tant les frontières entre peinture, sculpture, installation se sont désormais estompées.

Si l’art contemporain, on ne le sait que trop, trop souvent déçoit (« le n’importe quoi ou le presque rien » selon la formule célèbre de Jean Clair), ce n’est nullement le cas des œuvres rassemblées ici, à quelques réserves inévitables près. Aucune mièvrerie dans cette exposition, et si les silhouettes « approximativement » dessinées sont de rigueur, ce n’est pas gaucherie ou maladresse mais simplement parce que l’avènement de la photographie a « tué » le dessin académique (sauf chez de rares récalcitrants qui font parfois figure désormais de révolutionnaires. Voir le portrait par Claude Cauquil reproduit en tête de cet article). On sait d’ailleurs, depuis Münch et d’autres, qu’une physionomie n’a pas besoin d’être exacte ni même précise pour être réaliste et expressive.

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À propos d’un projet de musée dédié aux arts plastiques

— Par André Lucrèce, écrivain —
Depuis fort longtemps, nous avons en Martinique accumulé des recherches historiques, des œuvres artistiques et des œuvres littéraires qui ont enrichi notre patrimoine en ces domaines. Il m’apparaît nécessaire de continuer à procéder à une construction active de conservation de ces œuvres.
Le musée est un équipement de loisirs et de connaissance, où dit le législateur, “toute collection permanente est composée de biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt public et est organisée en vue de la connaissance, de l’éducation et du plaisir du public”. Le musée est en effet un haut-lieu où se décline une intention de faire vivre une poétique du patrimoine qui accueille l’inventivité générée par la tradition ou par la modernité.
Si le tourisme est indispensable au musée, l’inverse est également vrai. Dans une destination “culturelle” à forte connotation identitaire comme la nôtre, il est difficile, voire impossible, de développer une activité touristique sans musée. Ici, vous me permettrez une remarque à caractère sociologique : l’intensification et la diversification des mobilités touristiques, associées aux nouvelles échelles de mobilité et au double mouvement d’internationalisation et d’interconnexion, stimulent indiscutablement la fréquentation des musées.

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L’ Orient des peintres : du rêve à la lumière

Musée Marmottan Monet jusqu’au 21 juillet 2019

— Présentation par Emmanuelle Amiot-Saulnier, Docteur en Histoire de l’art —

Le musée Marmottan Monet présente, du 7 mars au 21 juillet 2019, l’exposition « L’Orient des peintres, du rêve à la lumière ». Riche d’une cinquantaine de chefs-d’oeuvre provenant des plus importantes collections publiques et privées d’Europe et des États-Unis (musée du Louvre, musée d’Orsay, musée des Augustins de Toulouse, la Städtische Galerie im Lenbachhaus und Kunstbau de Munich, la collection Thyssen-Bornemisza de Madrid, le Rijksmuseum d’Amsterdam, le Sterling and Francine Clark Art Institute de Williamstown), cette manifestation entend révéler à travers ce voyage un nouveau regard sur cette peinture.

Illustration : Jules Flandrin d’après Jean-Auguste-Dominique Ingres, La Grande Odalisque, 1903. Montauban, Musée Ingres © Montauban, musée Ingres / clichés Marc Jeanneteau

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Noir entre peinture et histoire

L’histoire des noirs dans la peinture, ce n’est pas que l’esclavage

Cet ouvrage revisite l’histoire de l’art à travers la représentation des Noirs dans la peinture européenne, du XIVe au milieu du XXe s. Il vous raconte les destinées de personnalités noires, réelles ou fantasmées, devenues célèbres ou encore ignorées du grand public. Ces figures souvent en marge de la grande histoire ont pourtant joué un rôle essentiel au fil des siècles. Les 300 œuvres rassemblées dans cette anthologie en témoignent admirablement. En abordant de la façon la plus rigoureuse et sans détour le thème des Noirs dans l’histoire, elles nous permettent d’envisager les enjeux de la diversité sous un angle nouveau.

Ce beau livre d’art et d’histoire s’adresse aux passionnés mais aussi aux profanes, aux curieux, aux rêveurs… À la manière d’un musée imaginaire, plus de 200 artistes s’y croisent à travers le rapprochement de leurs oeuvres respectives. Les styles et les anecdotes se confrontent pour faire sens, toujours à la croisée de l’art et de l’histoire…

L’axe du musée imaginaire imposait un minimum de temps pour s’arrêter et échanger en toute convivialité sur quelques toiles et entendre « craquer le plancher »…

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« Pictural » : exposition collective Martinique

Du 26 avril au 19 juin 2019. Fondation Clément.

— Commissariat : Dominique Brebion —

Victor Anicet, Alain Aumis, Christian Bertin, Julie Bessard, Ernest Breleur, Fabienne Cabord, Michael Caruge, Claude Cauquil, Thierry Cauwet, Hector Charpentier, Chantal Charron, Alain Dumbardon, Fred Eucharis, Jacqueline Fabien, Marie Gautier, Rodrigue Glombard, Habdaphai, Serge Helenon, Thierry Jarrin, Valérie John, René Louise, Louisa Marajo, Raymond Medelice, Christophe Mert, Monique Mirabel, Mounia Orosmane, Kareine Narcisse, Bertin Nivor, Ricardo Ozier-Lafontaine, Luz Severino, Karine Taïlamé, Laurent Valère, Dora Vital, Wolfric.

Illustration : Julie Bessard, Sans titre, 2018
200 x 260 cm. Photo Joël Zobel

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L’exposition Toutânkhamon accusée de racisme !

Grande Halle de La Villette : 23 mars – 15 septembre 2019

— Par Paul Sugy —

Quelques militants demandent la fermeture de l’exposition Toutânkhamon à Paris, accusant ses organisateurs de dissimuler l’origine africaine du roi égyptien. Laurent Bouvet dénonce depuis longtemps déjà les dérives de ces «activistes identitaires» qui, sous couvert d’antiracisme, s’en prennent à la culture et à l’histoire.

Laurent Bouvet est professeur de science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Il a notamment publié L’Insécurité culturelle chez Fayard en 2015. Son dernier essai, La nouvelle question laïque, est paru chez Flammarion en janvier 2019.

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Prisca Toulon-Marie-Claire : «  Reflet d’esentiel », l’expérience imaginaire

Du 08 avril au 18 mai 2019 Tropiques-Atrium

— Par Christian Antourel —

L’imaginaire dessine des horizons certains en combinant l’effort individuel d’élévation créative pour tenter de mener sur les toiles, une vie des anges qui ouvre les portes d’un monde subtil.

Ces images de mutation ne définissent-elles pas l’être vivant en tant qu’il est créateur d’images, de peinture? L’art n’est-il pas la métamorphose suprême, la jouissance immédiate ?Oser envisager cette résonnance de paysages intérieurs. Oser faire abstraction du faux éclat. Faire place à l’audace des couleurs saturées. Là en quelques toiles, quel art ! rapidité de la narration, variation des paysages, et des décors . L’importance apportée à la peinture qui produit des effets d’excitation directe Une science du voyeurisme et de la peinture, une discipline qui dénonce toute passivité.  Les rêves se reproduisent par leurs images. L’œuvre de Prisca est d’autant plus remarquable qu’elle nous conduit avec une réelle maitrise de l’évidence à la complexité la plus raffinée par les images foisonnantes qui l’expriment . L’espace, le ciel , la mer ,les jardins, images empreintes et vibrations.

Baignades philosophiques et scènes bucoliques

Le plus souvent les unes ne vont pas sans les autres : un simple trampoline et l’action d’y rebondir : tout l’art de passer d’une forme à l’autre à travers des mirages picturaux fondés sur « l’inclination » de baignades philosophiques et scènes bucoliques.

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Le modèle noir de Géricault à Matisse

Du mardi 26 mars 2019 au dimanche 21 juil. 2019 Musée d’Orsay

De la Révolution française à l’abolition de l’esclavage en 1848, de la révolte des esclaves de Saint-Domingue en 1791 à l’apparition de la négritude dans les années 1930, ce presque siècle et demi est le témoin privilégié des tensions, luttes et débats qu’occasionne la naissance de la modernité démocratique, et dont le monde des images s’est chargé, et nourri. Lentement il voit s’affirmer, en dépit de toutes sortes de réticences et d’obstacles, une iconographie, et même une identité noires.

Tableau ci-contre : Frédéric BazilleFemme aux pivoines© Courtesy National Gallery of Art, Washington, NGA Images

Portée par trois moments forts – le temps de l’abolition de l’esclavage (1794-1848), le temps de la Nouvelle peinture (Manet, Bazille, Degas, Cézanne) et le temps des premières avant-gardes du XXe siècle – cette exposition propose un nouveau regard sur un sujet trop longtemps négligé : la contribution importante de personnes et de personnalités noires à l’histoire des arts.

Edouard Manet 1862 oil on canvas 90 x 113 cm
Edouard ManetJeanne Duval© Museum of Fine Arts Budapest, 2018, photo by Csanád Szesztay
Le choix d’un titre au singulier, malgré la diversité des représentations, cherche à souligner les différentes significations du terme « modèle », qui peut aussi bien se comprendre comme « modèle d’artiste » que comme figure exemplaire.

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Galerie Colette Nimar : nouvelle semaine d’exposition

Nouvelle semaine de l’exposition dès 10h ce mardi matin 26 mars !

A l’ occasion de la sortie et de la présentation du nouveau numéro annuel, le n° 24 de Recherches en Esthétique sur le thème « Art et détournement« , l’association des Amis du CEREAP et son directeur de publication Dominique BERTHET organise une exposition collective jusqu’au 31 mars inclus.
Les œuvres présentées à cette occasion sont mises en vente, les artistes soutenant de cette façon l’existence et la publication de cet ouvrage réalisé en Martinique, qui existe maintenant depuis 25 ans, véritable challenge !

10 artistes Victor Anicet, Alain Aumis, Julie Bessard, Chantal Charron, Gilles Elie-dit-Cosaque, Hugues Henri, Alain Joséphine, Christophe Mert, Ricardo Ozier-Lafontaine, Luz Severino font dialoguer leurs œuvres à la Galerie Colette Nimar – Pointe Simon à Fort-de-France, et les présentent au public du mardi au samedi de 10h à 13h et de 16h à 18h30 ainsi que le dimanche matin de 10h à 13H .

Deux temps forts accompagnent cette nouvelle semaine d’exposition:

Samedi 30 Mars à 17h,

Dominique BERTHET fera une visite guidée informelle de l’exposition à 17 h, permettant à tout un chacun d’avoir quelques clés pour aborder la démarche aristique et l’univers de chaque artiste, lors  »d’un tea time/ causerie  »

Dimanche 31 mars entre 10h et 13h

un temps de rencontre/échange artistes/ public en toute simplicité et convivialité est organisé sur place.

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