Catégorie : Arts Plastiques

Hommage à Loïs Hayot

— Par Marie-Hélène Léotin —

Loïs Hayot nous a quittés en ce mois de mars 2021. Photographe et collectionneur, il était installé à Fort-de-France, rue Lamartine puis à Bellevue. Sa collection comprenait des milliers de photos de gravures, de documents anciens, de journaux et elle a servi à illustrer de nombreux ouvrages d’historiens, des encyclopédies, ou encore des articles de journaux.

Au cours de la seconde mandature d’Alfred Marie-Jeanne, à la tête du Conseil Régional de Martinique, Loïs Hayot souhaitait être rassuré quant à la préservation et à la diffusion de cet immense patrimoine, et il a offert sa collection et des centaines de négatifs au Musée Régional d’Histoire et d’Ethnographie. Pendant quatre ans, il a participé à l’inventaire au musée, à l’identification et au classement de tous ces documents.

Ayant travaillé aux côtés du Révérend Père Pinchon et de Marcel Bon Saint-Côme dans les campagnes de photos de spécimens de notre flore et de notre faune, il a participé aux travaux du Comité scientifique du Musée du Père Pinchon et a porté sa contribution à l’identification d’échantillons ou de lieux de prélèvements.

→   Lire Plus

Un tableau de Banksy vendu près de 20 millions d’euros au profit des soignants britanniques

— Par Rania Hoballah avec AFP —

C’est une œuvre chargée d’histoire. « Game Changer » (« Voilà qui a changé la donne »), le célèbre tableau, que Banksy avait donné à l’hôpital de Southampton (sud de l’Angleterre) en mai 2020 pendant la première vague de l’épidémie de Covid-19, a été vendu 16,75 millions de livres, ce mardi, lors d’une vente aux enchères organisée par Christie’s. La toile était estimée entre 2,5 et 3,5 millions de livres (2,9 et 4 millions d’euros). Cette œuvre en noir et blanc représente un petit garçon qui, après avoir jeté à la poubelle ses figurines de Batman et Superman, joue avec une poupée d’infirmière portant un masque et une cape. 

L’œuvre, dont une reproduction restera à l’hôpital, a été mise aux enchères dans le cadre d’une vente plus large consacrée aux artistes du XXe siècle, où l’on trouve entre autres un autoportrait du peintre américain Jean-Michel Basquiat, ainsi que des toiles des artistes français Pierre Soulages et Jean Dubuffet. 

Le Game Changer de Banksy a représenté une lumière d’espoir pour le personnel et les patients de l’hôpital de Southampton- Katharine Arnold

« Le Game Changer de Banksy a représenté une lumière d’espoir pour le personnel et les patients de l’hôpital de Southampton et l’artiste a souhaité le vendre aux enchères au profit du NHS », le service national de santé britannique, a expliqué Katharine Arnold, codirectrice, chargée de l’art d’après-guerre et contemporain en Europe chez Christie’s.

→   Lire Plus

Le tableau « Warrior » de Basquiat adjugé 35 millions d’euros à Hong Kong

Adjugé après « une bataille d’enchères intense de dix minutes entre Hong Kong et New York« , le tableau devient l’œuvre d’art occidentale la plus chère jamais vendue en Asie. 

Le tableau Warrior de Jean-Michel Basquiat a été adjugé mardi 23 mars à 41,8 millions de dollars (35 millions d’euros) lors d’une vente aux enchères de Christie’s à Hong-Kong et diffusée en direct sur internet, devenant l’oeuvre d’art occidentale la plus chère jamais vendue en Asie, selon la maison d’enchères.

Le prix de vente final de cette oeuvre de 1982 est supérieur aux estimations, qui l’avaient fixé entre 31 et 41 millions de dollars. Le tableau, peint à l’acrylique et à la bombe sur un panneau de bois, est considéré dans le monde de l’art comme une oeuvre phare de l’artiste américain.

Une bataille d’enchères intense

Elle a été vendue après « une bataille d’enchères intense de dix minutes entre Hong Kong et New York« , a indiqué Christie’s dans un communiqué. Le tableau a été interprété comme une œuvre semi-autobiographique de Basquiat, qui mettait l’accent sur les inégalités dans la société et l’absence de représentation des noirs dans le monde de l’art. 

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures – entretiens d’artistes : Vladimir Skoda

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

J’ai rencontré Vladimir Skoda à la Fondation Clément en décembre 2018, lorsqu’il est venu finir l’installation de sa pièce « Ciel de sphères, sphères de ciel ». Immense artiste et charmant au possible. Il portait un costume de couleur claire, et un chapeau, une longue barbe blanche aussi. Nous avons discuté pendant des heures, sur le banc face à son œuvre, en parlant de l’œuvre que ses aides installaient, de son enfance, de son fils qui est au Canada, du jardin, des fleurs boulets de canon qu’on y trouve et qui l’avaient enchanté, de Prague, où il a grandi. J’ai beaucoup ri quand il m’a raconté qu’après avoir été considéré dissident pour être parti étudier à Paris avant le printemps de Prague, et n’être jamais revenu au pays, il lui était interdit d’y revenir. Mais un jour, ses parents étant très âgés, il a voulu y aller quand même et pour éviter qu’on lui retienne sur place, il avait organisé un voyage d’études avec ses élèves d’une école d’art.

→   Lire Plus

Un dessin du Bernin vendu au prix record de 1,9 million d’euros aux enchères

Lille – Un rare dessin du XVIIe siècle réalisé par le sculpteur italien Le Bernin a été vendu samedi aux enchères à 1,9 million d’euros à Compiègne (Oise), pulvérisant « un record mondial pour un dessin » de cet artiste, selon la maison de ventes.

Mise aux enchères entre 30.000 et 50.000 euros, l’oeuvre, une sanguine réalisée entre 1630 et 1640, a finalement été adjugée à 1,3 million d’euros samedi après-midi lors d’une vente en ligne organisée par la maison Actéon, pour un prix total de 1.937.500 euros avec les frais d’achat.  

« Le record mondial pour un dessin du Bernin (établi à 139.000 euros en 2014, ndlr) est pulvérisé. Nous sommes extrêmement heureux d’avoir joué notre rôle de révélateur d’oeuvre d’art« , a réagi auprès de l’AFP Dominique Le Coënt, commissaire priseur. 

L’identité de l’acquéreur – qui était représenté – n’a pas encore été révélée mais « il s’agit probablement d’un achat anglo-saxon« , a précisé M. Le Coënt, pour qui l’oeuvre va « quitter la France« . 

Ce dessin d’académie, représentant un homme assis dans un décor végétal, est « une expression typique de l’art baroque et du génie du Bernin« , a-t-il ajouté.

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures – entretiens d’artistes : Pablo Reinoso

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant, —

Durant l’année 2019 en préparation d’un ouvrage sur le jardin des sculptures de la Fondation Clément, j’avais interviewé une partie des créateurs des œuvres du parc. Ces interviews n’ont finalement pas été utilisées pour le livre publié par la Fondation il y a un an. Pablo Reinoso, artiste franco-argentin, a répondu par écrit à mon questionnaire-type (quatre questions que je posais à tous les artistes, plus une question spécifique). Des réponses qui éclairent singulièrement bien sa pratique.

Matilde dos Santos : Pablo Reinoso en cinq dates. Quels sont pour vous les événements et/ou rencontres qui ont le plus impacté votre destinée ou votre œuvre ?

Pablo Reinoso : En 1969, j’ai réalisé un premier voyage, qu’on peut dire initiatique, à Paris où est née ma vocation de sculpteur après la visite du musée Rodin, la découverte du sculpteur Henry Laurens et de la « Maison de Verre » de Pierre Chareau.

 1978, est l’année où je quitte l’Argentine et m’installe à Paris. La même année j’obtiens une bourse pour partir travailler le marbre à Carrara en Italie.

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures – entretiens d’artistes : Catherine Ikam

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant, —

En préparation d’un ouvrage sur le jardin des sculptures de la Fondation Clément j’avais proposé à la plupart des créateurs des œuvres du parc une interview, en présentiel, par téléphone, WhatsApp ou par écrit. Catherine Ikam a répondu positivement très vite, mais nous avons eu beaucoup de mal à communiquer : la pionnière de l’art digital en France était souvent en déplacement et utilise peu l’informatique dans sa vie de tous les jours. Je lui ai envoyé par courriel mon questionnaire-type, mais nous avons fini par faire l’interview au téléphone début juillet 2019.

Matilde dos Santos : Catherine Ikam en cinq dates. Quels sont pour vous les événements et/ou rencontres qui ont impacté le plus votre destinée ou votre œuvre ?

Catherine Ikam : 1976, une rencontre vraiment importante pour moi, celle, dans ses livres, de Philippe K Dick, l’écrivain américain qui a travaillé sur le concept de simulacre et simulation. C’est lui qui a introduit le mot réplicant, dans le roman qui allait devenir le film « Blade Runner ». Il m’a sans aucun doute beaucoup influencé.

→   Lire Plus

Recherches en Esthétique n° 26, « Le (dé)plaisir », janvier 2021

 Exposition du 5 au 31 mars aux Archives de Martinique

— Par Martine Potoczny —

Entre surprise et fascination, la couverture du n° 26 de Recherches en Esthétique s’affirme comme une promesse renouvelée. Un titre incitatif dont la graphie originale fait sens et joue avec les couleurs d’une œuvre intrigante éveille l’imagination du lecteur, avisé ou non, laissant augurer la possibilité de faire entre les pages, d’imprévisibles et fécondes rencontres. Cet exemplaire ne déroge en rien au projet de cette belle revue : surprendre, en proposant une approche éditoriale originale, singulière, celle d’une revue-carrefour qui affranchit les frontières, un espace transversal de réflexion où s’expriment des sensibilités intellectuelles et artistiques d’horizons géographiques et culturels divers. Défi ou pari réussi, Recherches en Esthétique est une revue au long cours. Elle possède une mémoire dont les traces s’inscrivent dans l’ensemble de ses numéros thématiques qui l’élèvent au rang de collection. Publiée en Martinique depuis 1995, elle a su conserver son rythme annuel de parution, son mouvement, sa pulsation. Plaisir sensible retrouvé après l’attente, celui de pouvoir arpenter ce numéro qui s’offre comme un rendez-vous, un rituel, une occasion de lire autrui entretissé avec d’autres, d’interroger ou de s’interroger, de s’étonner, dans une traversée des espaces ouverts entre création et réflexion.

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures de la Fondation Clément, entretiens d’artistes : Miguel Chevalier

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant, —

Entretien avec Miguel Chevalier par mail, en juillet 2019, autour de son imposante fleur, « Silène luminaris sive Muflier de Borgès » installée dans le jardin des sculptures de la Fondation Clément en 2015.

  1. Silène luminaris sive Muflier de Borgès, 2015, jardin des sculptures, Fondation Clément

Matilde dos Santos : Miguel Chevalier en cinq dates. Quels sont pour vous les événements et/ou rencontres qui ont impacté le plus votre destinée ou votre œuvre ?

Miguel Chevalier : Au début des années 80, j’étais convaincu que les avant-gardes avaient exploré tous les champs possibles de la création picturale et qu’essayer de régénérer un propos pictural par la peinture, ce serait refaire en moins bien ce que d’autres avaient déjà réalisé. En revanche on commençait à peine à parler de société de l’information et l’informatique prenait de plus en plus de place dans les médias. C’est ce territoire encore vierge, non exploré par la création artistique contemporaine, que j’ai souhaité approfondir. Mais l’accès à l’outil informatique était alors un vrai problème en France.

→   Lire Plus

Hamid : une poïétique de l’intime

Du 6 au 27 mars 2021 Villa Chantecler

Autour De Muryelle Moulferdi, directrice du projet, une équipe s’est mobilisée pour présenter des œuvres de l’artiste plasticien HAMID, martiniquais d’origine marocaine et décédé en 1997. En ressortant son œuvre intemporelle, cette exposition veut faire comprendre et partager les valeurs transculturelles de son expression artistique plastique poétique, liées à la « diversalité » (Edouard Glissant) et à l’universalité de ses thèmes. Sous le commissariat de la plasticienne Marie GAUTHIER et du scénographe Pierre MONTAGARD, la Villa Chanteclerc accueillera dans son bel espace, plus une trentaine de dessins et une dizaine de peintures.

Le choix du commissariat s’est porté en priorité sur les dessins qui parfois ont été exploités dans des tableaux présentés en écho dans l’exposition. Ces dessins présentent, sur des fonds monotypés, des formes qui font signe : la lune, l’oiseau, le chien, des écritures et des chiffres. Agencés de façon à la fois répétitive et variable, ils déterminent du sens que le spectateur est invité à apprécier et à s’approprier dans sa propre culture, selon un cheminement singulier, ouvert à l’intime de soi.

→   Lire Plus

« Expériences de femmes » au Créole Arts Café à Saint-Pierre

Exposition collective du 8 mars au 7 mai 2021 

Note d’intention

Nos expériences de vie de femmes sont le point de départ de notre projet d’exposition. À travers nos pratiques artistiques diverses et variées (peinture, céramique, sculpture, installations, photographies, dessins, collages, art textile, art numérique…) nous questionnons notre statut de femme, notre place dans la société, les différentes formes de dominations, les stéréotypes sexistes, la sexualité féminine, les différents féminismes (éco féminisme, féminisme post colonial, féminisme radical).

Ce questionnement se veut politique et militant.

Nos œuvres sont la marque de notre engagement vers un monde plus égalitaire, dans ces temps bouleversés où de nouvelles orientations sont indispensables.

Nous, femmes nous ne devons pas rester sur le bord du chemin. Nous devons être force de propositions afin d’être réalisatrices, créatrices, inventrices d’un monde qui nous intègre.

Modalités : exposition collective féminine, 22 œuvres, 25 artistes

Organisation de conférences/débats, sur des sujets liés à l’Art : les femmes artistes dans la caraïbe, et en partenariat avec l’Association Féministe Culture Égalité sur des sujets de luttes féministes (par exemple : l’éco féminisme, le patriarcat, la sexualité, le dictat de la beauté, l’histoire du féminisme, l’afro féminisme).

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures – entretiens d’artistes : Angela Bulloch

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant, —

Entretien avec Angela Bulloch, en juin 2019, autour de sa pièce « Heavy Metal Stack of 6: Purple, Beige & Green » installée dans le jardin des sculptures de la Fondation Clément en 2016 ( Photo ci-contre). J’avais envoyé mon petit questionnaire-type légèrement adapté à son œuvre par email. Angela m’a répondu par écrit, puis après discussion on a complété les informations. Une artiste qui transpire intelligence et franchise.

Matilde dos Santos : Angela Bulloch en cinq dates. Quels sont pour vous les événements et/ou rencontres qui ont le plus impacté votre destinée ou votre œuvre ?

Angela Bulloch : En 1966, je suis née à Rainy River, Canada. Onze années plus tard en 1977, je déménageais avec mes parents du Canada vers l’Angleterre. Onze années après, j’obtenais mon diplôme d’art au Goldsmiths college de Londres et participais cette même année à Freeze, organisée par Damien Hirst dans le Surry Docks, un bâtiment abandonné du port de Londres. On était une petite bande et on a été labelisés Young British Artists, ce qui à l’époque était important pour moi.

→   Lire Plus

« Palimpseste » exposition de la peintre Hélène Jacob

Du 17 février au 14 avril 2021. L’Alsace a Kay. Saint-Pierre.

« L’oubli n’est autre chose qu’un palimpseste. Qu’un accident survienne, et tous les effacements revivent dans les interlignes de la mémoire étonnée ».

L’Homme qui rit, Victor Hugo, 1869.

C’est au début des années 2000, qu’Hélène JACOB a posé ses bagages en Martinique, sa terre d’accueil , où elle exerce en tant qu’infirmière et vit sa passion pour la peinture, le théâtre et pour la création en général.

De formation artistique autodidacte, elle fut élève du peintre andalou, Mamerto CARRASCO de 1991-94 et participa à plusieurs évènements artistiques (fresques murales , expositions).
Son identité et sa production artistiques sont restées ensuite dans le secret de son univers et c’est en 2017 qu’Hélène a repris le chemin des expositions grâce à sa rencontre avec l’association L’ART GONDS TOUT .

Femme révoltée, elle s’attelle, par l’intermédiaire de sa peinture à réparer l’injustice et s’interroge sur la place des femmes dans l’Histoire de l’humanité.
Après s’être intéressée à celles que l’on nomme les muses (nom sans équivalent masculin), elle se questionne sur l’effet palimpseste dans l’histoire de l’art et de la littérature: la transmission de l’histoire collective qui efface ce qui est considéré comme secondaire ou bien ce qui dérange et bien entendu les femmes, en particulier les artistes et les intellectuelles en ont payé le prix.

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures, entretiens d’artistes : Hervé Beuze

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

Cinquième entretien d’une série d’environ quinze interviews de créateurs des œuvres du jardin des sculptures de la Fondation Clément. Hervé Beuze, conversation enregistrée en février 2019 à l’atelier de l’Entreprise Navale Antillaise (ENA) où l’artiste suivait la fabrication de son œuvre « Armatures », aujourd’hui installée dans les jardins.

Matilde dos Santos : Peut-on revenir sur la genèse du projet « Armatures » ? La pièce sur laquelle tu travailles maintenant reprend le couple « Fleur-fleur » qui faisait partie de ton installation « Armatures » à la Fondation Clément en 2016. Tu l’as modifié et renommée. Pourquoi ?

Hervé Beuze : L’œuvre va s’appeler « Armatures ». Je reprends le nom générique de l’exposition qui avait eu lieu à la Fondation Clément. Il y avait six couples dans l’installation de départ. La Fondation a souhaité faire l’acquisition pour le jardin d’une pièce semblable au couple « Fleur-fleur » mais sans les pétales qui l’entouraient. J’ai donc changé le matériau de la structure des corps qui maintenant est faite de barres d’acier rond lisse de 16 mm de diamètre.

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures, entretiens d’artistes : Gilles Barbier

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant, —

Entretien avec Gilles Barbier à la Fondation Clément en novembre 2018 lors de l’installation de The Misthrown dice (Le dé cassé) au jardin des sculptures. L’œuvre m’intéressait mais ce n’est qu’après avoir parlé avec son créateur que j’ai saisi toute la portée de cet immense dé rouge saisi en pleine course sur le damier.

Matilde dos Santos : « Le dé cassé » (The Misthrown dice) peut sembler énigmatique pour qui ne connait pas votre œuvre, pouvez-vous revenir sur sa genèse ?
Gilles Barbier : En fait pour vous parler de cette œuvre je dois vous parler de tout mon travail. Ce dé apparait dans mon travail dès les années 90. J’ai commencé à faire de l’art en étant très intéressé par les techniques du hasard et notamment le lancer de dés qui permet d’obtenir différentes possibilités à partir d’un projet unique. J’ai donc créé un parcours au dé ; et au même moment je lisais le roman « L’homme dé » de Luke Rhinehart1 qui m’a servi à la fois pour théoriser mon processus de travail mais aussi pour m’ouvrir à l’idée d’une démarche artistique qui ne soit pas monolithique et que puisse emprunter les chemins du dé.

→   Lire Plus

« Le (dé)plaisir », conférence du CEREAP

Mardi 9 février 2021 à 18h00 à l’Inspé

Avec Dominique Berthet, Laurette Célestine, Sophie Ravion D’Ingiani, Hugues Henri, Christelle Lozère

Le plaisir est une sensation, agréable, recherchée et de courte durée, essentielle au fonctionnement du système de récompense (aussi appelé système hédonique) propre aux mammifères mais qui pourrait être partagée par d’autres vertébrés1. Cette sensation est principalement le résultat de la production, dans l’aire tegmentale ventrale, de dopamine et d’opiacés endogènes mais le plaisir peut également être généré par la consommation de certaines drogues comme l’héroïne, d’autres opiacées exogènes ou encore des opioïdes (dérivés synthétiques), ce qui active artificiellement le système de récompense et provoque l’addiction à ces substances. La notion de plaisir est différente de la notion de bonheur qui ne désigne pas une sensation de courte durée mais un état agréable de satisfaction, durable et équilibré et reposant essentiellement sur la production de sérotonine et non de dopamine. Le plaisir a un grand nombre de termes plus ou moins synonymes (contentement, volupté, satisfaction, délices, régal, jubilation…) qui désignent des variétés plus ou moins subtiles de l’expérience.

Le concept de plaisir est employé en philosophie et en psychologie, souvent associé à un qualificatif : plaisir sexuel, alimentaire, intellectuel, professionnel, parental, moral, civique (ou du devoir accompli), etc.

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures de la Fondation Clément – entretiens d’artistes : Christian Lapie

— Par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

Pour donner continuité à la série d’entretiens avec les créateurs des œuvres du jardin des sculptures de la Fondation Clément, j’ai envoyé en juin 2019 mon court questionnaire à Christian Lapie qui a préféré répondre au téléphone, lors d’une conversation qui m’a enchanté par la bienveillance et sincérité qu’il dégage. Son œuvre est une de celles dont la présence dans le parc est pour moi la plus cohérente avec le site, par le matériau, la taille, le sens aussi.

 Matilde dos Santos : Christian Lapie en cinq ou même juste une date. Quel est pour toi, le ou les évènements et/ou rencontres qui ont le plus impacté ta destinée ou ton œuvre ?

Christian Lapie : Le moment le plus important pour ma création, a été le voyage en Amazonie pour le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. Nous étions 30 artistes en résidence pendant 6 mois dans la forêt amazonienne afin de préparer une exposition collective pour l’ouverture du sommet à Rio.

Cela tombait à pic pour moi.

→   Lire Plus

Festival d’Angoulême : « L’Accident de chasse » remporte le prix du meilleur album

NEUVIEME ART Les Américains Landis Blair et David Carlson ont publié un long roman graphique sur Chicago

Le Festival international de la BD d’Angoulême a décerné ce vendredi son Fauve d’or du meilleur album à L’Accident de chasse des Américains Landis Blair et David Carlson, long roman graphique sur le Chicago du siècle dernier.

Le palmarès a été révélé ce vendredi lors d’une cérémonie sans public au théâtre d’Angoulême, tandis que la récompense la plus prestigieuse du Festival, le Grand Prix qui récompense la carrière d’un auteur de bande dessinée, attendra l’édition grand public du Festival prévue fin juin.

Rédemption

L’Accident de chasse est un récit en noir et blanc angoissant, de plus de 450 pages, sur le parcours d’un homme qui devient aveugle, non à l’occasion d’un accident de chasse comme le suggère le titre, mais d’un braquage dans le Chicago de la Prohibition. A travers le regard de son fils, l’album raconte la rédemption d’un délinquant qui apprend à survivre en prison malgré son handicap, puis à apprécier la beauté du monde.

Les auteurs ont remercié le jury par une vidéo diffusée au théâtre, se disant « honorés de recevoir un prix venu du cœur du monde littéraire en Occident ».

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures, entretiens d’artistes : Christian Bertin

—  Propos recueillis par Matilde dos Santos, Historienne, critique d’art et curateur indépendant

En continuité de la série d’entretiens avec les créateurs des œuvres du jardin des sculptures de la Fondation Clément, voici l’interview que j’ai réalisée avec Christian Bertin à son atelier en février 2019. J’aime énormément cet atelier qui a tout d’une tanière, ou d’un ventre de baleine ; n’importe quel endroit baigné de mystère, où Christian travaille 10 à 12 heures par jour, 7 jours sur 7. Infatigable ouvrier de l’art, comme il se définit. Ses réponses émouvantes éclairent le travail d’un artiste plutôt secret.

  1. Christian Bertin, « Ombres », 2014, Jardin des Sculptures, Fondation Clément. Photo @JB Barret (2019)

Matilde dos Santos : Ombres a été installée dans le jardin de sculptures de la Fondation Clément en 2014. Peux-tu nous parler de sa genèse et du rapport de cette œuvre au site ?

Christian Bertin : Ombres était une commande. En 2011, j’avais fait une installation à Fonds St Jacques,  « Le soleil noir ». Pour cette œuvre, je suis parti du « Radeau de la méduse », plus précisément de la figure du nègre portant le drapeau.

→   Lire Plus

Le jardin des sculptures de la Fondation Clément – entretiens d’artistes : Thierry Alet

— Propos recueillis par Matilde dos Santos, Historienne, critique d’art et curateur indépendant —

Créé au début des années 1990, le parc qui est devenu le Jardin des sculptures de l’Habitation Clément ; a reçu en 2012, Blood de Thierry Alet, la première des vingt et une œuvres qui forment le jardin tel qu’il est aujourd’hui. En 2019, afin de préparer l’ouvrage sur le jardin, publié finalement en février 2020, j’avais mené une série d’entretiens avec les créateurs des œuvres du parc. Thierry Alet, qui expose en ce moment* à la Fondation Clément en tant que curateur et artiste, avait répondu alors par écrit et à l’oral à un court questionnaire sur son œuvre Blood. Ses réponses sont comme l’artiste, souvent sensibles et intimes, parfois drôles et insolentes.
Photo 1
Matilde dos Santos : Thierry Alet en cinq dates. Quels sont pour toi les événements ou rencontres qui ont impacté le plus ta destinée ou ton œuvre ?
Thierry Alet : 1976, la Soufrière est entrée en éruption. La ville a été évacuée et tous les voisins sont partis. Moi et mes deux sœurs nous sommes retrouvés seuls devant la maison.

→   Lire Plus

« J-expose + Numeris Clausus »

Du 15 janvier au 10 mars 2021. Fondation Clément.

Le projet est une tentative expérimentale de présenter quelque chose de nouveau. Une présentation de la créativité guadeloupéenne avec deux expositions distinctes. Une exposition numérique J-Expose et une exposition à la Fondation Clément Numéris Clausus. Chacune répondra aux normes du monde auquel elles appartiennent ; le numérique ou le réel, avec des composantes communes.

***

J-Expose est une exposition qui vise à faire apparaître le dynamisme de la scène artistique de Guadeloupe. Elle devait se tenir en avril 2020 à la Fondation Clément mais a été suspendue à l’occasion du confinement. Quand la Fondation m’a renouvelé la commande, j’ai conçu une autre exposition pour le lieu et proposé de maintenir J-Expose en tant que projet numérique. J’ai choisi ce format parce qu’aujourd’hui – post confinement – il me semble plus efficace qu’une exposition in situ pour offrir au plus grand nombre une fenêtre sur la créativité des artistes guadeloupéens.
Le confinement, le covid-19 et la crise qui les a accompagnés ont accéléré de façon brutale le taux de participation du numérique dans notre vie.

→   Lire Plus

« Métamorphose » de Sophie Louise

 Du 11 janvier  au 6 février 2021 à L’Art , le vin et vous à Ducos

SOPHIE LOUISE
Artiste, peintre, sculpteur

« Après des études de publicité, Sophie Louise choisit les arts plastiques qui depuis toujours lui ont permis d’exprimer ses émotions que l’éducation réprimait. Artiste professionnelle depuis 1993, elle a commencé par la sculpture. Cette première période correspondait à un travail sur le corps. Elle construisait des personnages et des animaux fais de calebasses, de bois flottés, gravés puis assemblés avec des tiges de métal. En 2008, elle part en France et ouvre un atelier à Saint-Paul de Vence. Les matériaux utilisés alors ne font plus sens . Elle se dirige alors vers des matériaux plus légers comme le carton et le papier. A ce moment, viennent l’écriture et la peinture, sur papier et toiles. La Martinique lui manque et elle laisse l’atelier de Saint-Paul.

L’artiste SOPHIE LOUISE sera présente sur le lieu d’exposition, samedi 30 janvier de 10h30à 13h30

Depuis 2011, Sophie Louise travaille sur les mots. Cette seconde période correspond à un travail sur l’esprit. Les mots que l’on entend, les mots que l’on prononce :est ce vraiment les nôtres ?

→   Lire Plus

Gwladys Gambie, Cicatrices incandescentes

— Par Matilde dos Santos  Historienne, critique d’art et curateur indépendant —-

CATAPULT – Résidence d’artiste à la maison – visites virtuelles d’atelier

Au mois d’août 2020 Fresh Milk (Barbade) et Kingston Creative (Jamaïque), avec l’appui de l’American Friends of Jamaica (États-Unis), ont lancé CATAPULT | A Caribbean Art Grant, un programme qui, à travers six initiatives, a fourni directement, pendant cinq mois, un soutien financier à plus de 1000 artistes et créatifs de la Caraïbe, touchés par la pandémie. Une de ces initiatives était la résidence d’artiste à la maison (Stay Home Artist Residency – SHAR). Vingt-quatre artistes ont été sélectionnés et les résidences ont été échelonnées en trois groupes du 21 septembre au 11 décembre. J’ai été ravie de faire partie des curateurs-visitant et c’est un plaisir de partager avec vous ces rencontres.

Glwadys Gambie, artiste de Martinique a été sélectionnée pour les résidences à la maison, j’ai donc pu, entre un confinement et l’autre, visiter son atelier en présentiel.

Gwladys est née à Fort de France en 1988 . Après des études de lettres et sciences de l’éducation, elle entre au Campus Caribéen des Arts, et obtient son DNSEP (Master) en Arts visuels en 2014.

→   Lire Plus

Clarisse Bagoé Dubosq : « Laissez-moi chanter »

Du 11 janvier au 12 février 2021 Créole Arts Café à Saint-Pierre

Clarisse Bagoé Dubosq partage sa vie entre La Martinique, Paris, la Provence et maintenant…la Normandie.

Elle peint depuis une vingtaine d’année et elle a exposé ses toiles de 2009 à 2018, aussi bien à la Martinique qu’à Paris et en Provence. Désormais ses toiles sont présentes dans de nombreuses collections privées dans la Caraïbe et en Europe.

De 2012 à 2016 Clarisse avait créé la galerie d’art Tout’Koulè au Village de la Poterie des Trois Ilets afin d’y promouvoir les artistes contemporains antillais et caribéens.

En 2020 et 2021 ses expositions reprennent à la Martinique avec d’autres projets au printemps…

« LAISSEZ MOI CHANTER, c’est le titre de mon exposition à Saint Pierre au Créole Arts Café en janvier 2021.

Il évoque pour moi cette petite ville, cœur historique de la Martinique.

Oui ! Cette magnifique Montagne pelée impressionnante, debout comme le sont toutes les femmes de cette île.

Mon travail que j’expose aujourd’hui, et je l’ai voulu ainsi, est très diversifié. Il marque l’évolution d’une femme artiste peintre.

→   Lire Plus

Dominique Berthet, Art contemporain en Martinique, Nouvelle édition, Paris, L’Harmattan, 2020.

— Par Anne-Catherine Berry & Laurent Berry —

La Martinique recèle une diversité indéniable d’artistes qui s’inscrivent dans l’art contemporain. Si ce foisonnement de pratiques artistiques est souvent méconnu sinon déprécié, il n’en demeure pas moins réel. Art contemporain en Martinique est une réédition augmentée et en couleur d’un ouvrage de Dominique Berthet, de 211 pages, parue en 2020. L’ouvrage a pour but de mettre en lumière les liens qui se tissent entre ses démarches artistiques et leur contexte, ici déterminant.

L’édition précédente, de 2012 avait pour titre Pratiques artistiques contemporaines en Martinique — Esthétique de la rencontre 1. La première de couverture illustrée d’une œuvre du plasticien Christian Bertin reste inchangée. Nous découvrons dans cette nouvelle édition un avant-propos, une conclusion réécrite, une bibliographie et des visuels en couleur.

Depuis une trentaine d’années, l’auteur n’a eu de cesse d’aller à la rencontre des plasticiens et de leurs ateliers, afin d’en découdre les mystères. Il a pour intention de mettre en évidence des artistes, leurs démarches et leurs œuvres. Il tisse des liens entre ces pratiques plastiques et des notions telles que celles de lieu, de mémoire, d’héritage, de trace, d’identité, de fragmentation.

→   Lire Plus