Ange Bonello : Arches « Connections temporelles »
— Par Christian Antourel —
Souverain d’un royaume au bord de ce monde, Ange Bonello devient tranquillement une sorte de monument parfaitement inclassable. Par le foisonnement, l’ampleur et l’intensité de son œuvre, parce que, sans doute, nul mouvement ne heurte l’implacable force d’inertie de « ses morceaux de terre devenus morceaux d’humanité » parce que la lumière qui en émane et qui nous éclaire par le dedans est d’étrange et peu commune nature. Et cette réflexion se réveille essentiellement comme un mur poétique.
Tout semble fendu de haut en bas, dans la rigueur contraignante d’une mise en scène fabuleusement calculée, mais au contraire l’univers tient par son
organique et symétrique fixité. « Mes réalisations sont comme des rencontres…Pas de plans savants, de stratégie autre que celle consistant à donner toute la place à l’émotion, à la spontanéité du mouvement, à la force de l’imaginaire et à l’impérieuse nécessité de créer » Une puissance magique s’est emparée de l’ensemble car Bonello 1er s’abreuve aux sources syncrétiques de toutes les cultures. Il cimente les éléments épars arrachés aux mythologies disparues ou du vaisseau lunaire de sa fantaisie changeante.