Catégorie : Expositions
Expositions
“Libres” de Martine Baker à la galerie Tout’Koulè aux Trois Ilets
7 décembre 2016 au 7 janvier 2017
— Par Clarisse Bagoe Dubosq —
Le titre de la double exposition « LIBRES » que je propose à la galerie Tout Koulè en associant mes peintures avec les céramiques de Martine BAKER évoque, malgré deux univers, deux démarches et deux sensibilités bien différentes, un désir commun de s’affranchir des règles et des codes « de bonne conduite » que l’on voudrait parfois imposer aux artistes contemporains.
Il s’agit ici d’un assemblage stimulant qui permet au spectateur de découvrir presque simultanément deux imaginaires dont la seule parenté est la conviction personnelle et le talent unique des deux artistes.
Le plaisir visuel prend ici le pas sur l’aspect conceptuel néanmoins fortement sous jacent pour qui laisse son esprit vagabonder.
J’ai souvent décliné ma peinture autour des femmes et des quartiers, aussi bien dans l’abstraction que dans la suggestion.
Les femmes demeurent malgré moi le cœur de mes compositions, la plupart du temps sans préméditation, mais elles surgissent inévitablement du fond de ma toile sous mes pinceaux et mes couteaux. Alors je ne leur résiste pas. Pourquoi devrai-je ?
Expositions
Ricardo Ozier-Lafontaine, sortir du piège de l’exotisme !
— Par Michèle Arretche, amateur d’art —
Ce que nous invite à voir Ricardo OZIER-LAFONTAINE est une peinture de paysage . Mais un paysage émancipé, autonome. Ce monde est celui de l’artiste et par extension devient aussi le nôtre « spectateurs ». Mais est-ce vraiment à voir un paysage que nous invite l’artiste ? Ou ce qui l’intéresse c’est d’inventer un nouveau langage pictural, et qu’en somme ce qui compte pour lui ce sont le dessin et la peinture !
En donnant comme titres à ces séries : Topographie de l’en-dedans vu du dedans, et topographie de l’en-dedans vu du dehors l’auteur nous propose son point de vue, soit celui du médecin endoscopiste, soit celui du géographe cartographe !
Les tableaux que nous avons vus sont « All over », occupation totale de la surface du tableau, sans hiérarchie spatiale, d’où la difficulté ou l’impossibilité de fixer un point précis, l’œil est maintenu en mouvement ou se fixe sur certains indices. Est-ce que le point rouge, qui d’après Ricardo scelle l’œuvre, est là pour servir de fin ou de commencement à l’errance du regard ?
On est invité à se perdre dans la jungle de Ricardo comme dans celle de Wifredo LAM, mais une jungle que l’on aurait vidé de sa couleur pour ne rien céder à l’exotisme.
Expositions
Soirée interculturelle au profit des actions de HeadMade Factory
Exposition « Just Human »par les artistes plasticiens du groupe.
Danse Contemporaine avec Peggy Ö Compagnie.
Musique avec DoUB6
Cuisine antillaise (1 Plat, une Boisson 10€)
Présentation du jeu les ACCCroSSSSSucres
Headmade Factory :
35 lot Mont Vernon 3
97150 St Martin. FWI
Tel : +594 (0)694 – 43 – 36 – 35
Site : www.artsxm.org
Mail : headmadefactory@gmail.com
SOIREE EXPOSITION ventes – Danse – Musique – Cuisine antillaise
Le Samedi 19 Novembre 2016
De 19H à 23H55 à La Cour
A côté du Palais de justice à Marigot
Version française :
HeadMade Factory organise une exposition vente des œuvres de ses artistes au profit des actions qu’ils mènent, depuis 2010 maintenant. En 2016 HeadMade factory a créé le projet Les ACCCroSSSSSucres, un jeu de cartes pour participer à la prévention contre les risques liés à l’obésité. Aujourd’hui le projet se développe. On rappel que HMF a représenté les Académies de Martinique et de Guadeloupe et reçu le prix du fond Maif pour l’éducation le mois dernier. Et il s’agit donc d’une opportunité pour HMF de faire entrer leurs activités artistiques dans la vie de tous les jours en articulant l’ART aux problématiques de santé.
Expositions
« In memoriam » : Claude Cauquil à Tropiques-Atrium
— Par Sophie Ravion-d’Ingianni (*)—
C’est le retour de Claude Cauquil pour une cinquième exposition1 individuelle au Tropiques-Atrium à la galerie de la Véranda (à l’étage) du 27 novembre au 17 décembre 2016, exposition ayant pour titre « In Memoriam ».
Le choix de cette appellation fait référence à une locution latine utilisée dans la liturgie des funérailles, littéralement « en mémoire de…».
C’est en effet dans le cycle, « classiques revisités » proposé par le Tropiques -Atrium que s’inscrit cette exposition. C’est pour l’artiste une vision personnelle et intime qui nous est présentée, celle de sa jeunesse en relation avec les croyances religieuses populaires de son enfance et celles de Martinique. Une sorte de réminiscence de son adolescence, de son ambiance familiale et du pays qu’il habite depuis des dizaines d’années.
Nous allons découvrir des images de Piéta de Mater dolorosa (en latin), influence directe à une statue en marbre du peintre et sculpteur Michel-Ange du XV me siècle de la Renaissance italienne, statue qui a marquée pour toujours l’histoire de l’art ; statue (construite entre 1498 et 1499) qui est exposée à la basilique Saint-Pierre du Vatican à Rome, et qui représente le thème biblique de la « Vierge Marie douloureuse » tenant sur ses genoux le corps du Christ descendu de la Croix avant sa Mise au tombeau.
Expositions
Adélaïde Corinus. « Terre de mémoire, fruits de la Terre » » : l’art éperdument !
Bibliothèque Schoelcher jusqu’au 25 novembre 2016
— Par Christian Antourel —
Lorsque qu’après l’effort l’artiste se pose face à son œuvre, parfois, dans un ultime élan de lâcher- prise alors miracle de la communication il confie ce supplément d’âme, la substantifique moelle qu’il gardait secrête au creux des mots silence. Alors sans pudeur il livre ses fondamentaux de l’art. Adelaïde est de ceux là, libres et vrais dans le geste et dans le verbe
Adélaïde Corinus est toujours à la recherche de nouveaux défis mais aussi de nouveaux questionnements. « Comment faire un lien entre hier et aujourd’hui ? Comment vivre et réintégrer ma mémoire ? Partager mon amour de la Caraïbe avec ses habitants passés et présents ? M’enthousiasmer pour mon histoire, ma culture, ma nature, mon métissage pour mieux nourrir mon imaginaire et stimuler mes créations » De cette exploration est née l’exposition contemporaine que nous propose l’artiste avec la réappropriation d’un héritage surgis d’un passé dirigé ; gommant les barrières du temps et qui bascule vers une option futuriste. Son travail se révèle doux et chaud pour affirmer de nouvelles valeurs et inventer l’esprit et son style simplement.
Expositions
Terre de mémoire, fruits de la terre
Exposition à la Bibliothèque Schoelcher de Fort-de-France
4 au 25 novembre 2016
Adelaïde CORINUS se consacre plus que jamais à l’Art. Qu’il s’agisse de papier, de fleurs, de calebasses ou de peinture, elle invente et crée une dimension vivifiante, qui invite au rêve, au dépaysement, interroge et flatte notre regard et nos sens…
Des émotions d’enfance…
Née en Martinique, Adélaïde CORINUS, dès son plus jeune âge jouit d’une grande capacité de création, de détournement et d’adaptation.
Son ancienne profession d’esthéticienne lui a offert de belles opportunités, et, aujourd’hui retraitée, sa passion l’occupe entièrement.
Une imagination débordante !
C’est à Genève, en Suisse, qu’elle perfectionne ses créations de papiers japonais et papier végétal.
Travailler le papier sous toutes ses formes la conduit à explorer d’autres techniques, telles que la photographie et la peinture.
Elle a travaillé avec nombre d’artistes en peinture et en gravure sur calebasses.
…Et des projets captivants
De septembre 2015 à juin 2016, pour asseoir son travail de recherche, elle s’inscrit en qualité d’auditrice libre au Campus Caribéen des Arts de Fort-de-France.
S’ouvrent alors de nouveaux défis pour sa recherche mais aussi de nouveaux questionnements :
« Faire un lien entre hier et aujourd’hui ?
Expositions, Musiques
Schönberg ou le concert des muses
Encore bien souvent associé à une conception cérébrale et difficile de la musique, le compositeur Arnold Schönberg était aussi un conteur et un peintre remarquable. Un livre et une exposition en témoignent.
« L’histoire n’avançait que si nous mangions. Sitôt qu’on s’arrêtait, l’histoire cessait de concert… »
Ainsi se souvient Nuria Schönberg Nono, fille du compositeur autrichien Arnold Schönberg (1874-1951) – et par ailleurs épouse d’un autre grand musicien du XXe siècle, Luigi Nono (1924-1990). Son témoignage complète l’édition d’un conte pour enfants charmant et fantaisiste, inventé par son père.
Enregistrée sur bande magnétique par le compositeur pour en conserver la trace, cette histoire de princesse férue de tennis (sport qu’affectionnait Schönberg lui-même), blessée à la suite d’une partie intensément disputée avec une duchesse, a été soigneusement retranscrite et illustrée par les dessins ironiques de Peter Schössow (1). Le lecteur y rencontrera un loup (plutôt) serviable mais (extrêmement) distrait, une vache cuisinière, la mère-grand d’un conte bien connu ou encore un pharmacien scrupuleux. Le tout baigné d’absurde et d’humour et, sans avoir l’air d’y toucher, d’une réflexion sur le temps : celui qu’on perd à des arguties dérisoires mais aussi celui qui boucle sans fin sur lui-même, dans un éternel et très philosophique recommencement…
Cet album réjouissant se découvre comme une merveilleuse « friandise » pour le mélomane fervent de l’œuvre révolutionnaire d’un compositeur qui a précipité l’histoire de la musique dans la modernité et, plus encore peut-être, pour celui qui se sent parfois intimidé, voire rebuté, par cette esthétique radicale et encore dérangeante un siècle plus tard.
Expositions
À la Bodeguita du Lamentin, un regard original sur Cuba
— Par Janine Bailly —
Il existe en Martinique des lieux un peu secrets, et que l’on découvre au hasard d’une rencontre, ou encore d’une navigation aventureuse sur Facebook. Il en est ainsi de la Bodeguita, une maison blanche aux rideaux orange qui signalent des balcons ouverts, un lieu pas toujours facile à dénicher quand on y vient premièrement la nuit tombée, un petit coin d’Espagne qui a jeté l’ancre au dos de la rocade et s’est niché au fond de l’impasse du Lareinty, pour le plus grand bonheur des amateurs de bonne chaire et de bons vins autant que de belles expositions. Un régal donc pour le corps et l’esprit !
Chaque jeudi soir, la maison s’ouvre et se fait taverne où l’on vient déguster les produits du terroir espagnol ; les tapas s’y voient servis sur des plateaux d’ardoise par une demoiselle au sourire aussi plaisant que son accent. Mais ce soir-là, l’intérêt pour moi était sur les murs plus que sur la table, et, amoureuse de cette île depuis une lointaine jeunesse vécue à l’ombre des posters du Che, mon plaisir fut grand de découvrir l’exposition Poèmes photographiques, Regards croisés sur Cuba, proposée depuis le 13 octobre, et ce jusqu’à fin novembre, par Alizée Nebout.
Expositions
The color line : les artistes africains-américains et la ségrégation
Du 4 octobre 2016 au 15 janvier 2017 au Quai Branly
Quel rôle a joué l’art dans la quête d’égalité et d’affirmation de l’identité noire dans l’Amérique de la Ségrégation ? L’exposition rend hommage aux artistes et penseurs africains-américains qui ont contribué, durant près d’un siècle et demi de luttes, à estomper cette « ligne de couleur » discriminatoire.
« Le problème du 20e siècle est le problème de la ligne de partage des couleurs ».
Si la fin de la Guerre de Sécession en 1865 a bien sonné l’abolition de l’esclavage, la ligne de démarcation raciale va encore marquer durablement la société américaine, comme le pressent le militant W.E.B. Du Bois en 1903 dans The Soul of Black Folks. L’exposition The Color Line revient sur cette période sombre des États-Unis à travers l’histoire culturelle de ses artistes noirs, premières cibles de ces discriminations.
Des thématiques racistes du vaudeville américain et des spectacles de Minstrels du 19e siècle à l’effervescence culturelle et littéraire de la Harlem Renaissance du début du 20e siècle, des pionniers de l’activisme noir (Frederick Douglass, Booker T.
Expositions
Hervé Beuze : l’armature métallique des îles
Fondation Clément du 16 septembre au 3 novembre 2016
— Par Alfred Alexandre —
C’est de l’armature métallique des îles qu’Hervé Beuze a choisi de partir, pour rendre compte des ruptures et des permanences qui caractérisent nos vies contemporaines.
Le volume,en son épiderme rafistolé, pouvant être lu comme un tissu d’aciers où chaque suture raconte la trace de nos histoires. Le ferraillage d’os et de ligaments qui, par-dessous, maintient chaque présence debout, permettant de donner à nos vies intérieures l’épaisseur humaine d’un corps dont chaque parole muette est un savoir à mettre à nu.
Car montrer comment les assemblages de tôles qui nous bâtissent vont comme des couples se dédoublant à l’infini dans leur mouvement, c’est soupeser,une fois encore,ce qui,au plus profond, nous distingue des territoires où les corps mus se figent dans l’obsession totalisante de leur racine unique.
Car faire éprouver le fer et les cordages d’où s’arrache le squelette sur lequel chaque muscle appuie son équilibre, c’est rendre visible les structures les plus intimes de nos vies partagées.
Vies rapiécées. Cicatrices évidentes de peaux, morceau après morceau, cousues pour se refaire une vie nouvelle.
Expositions
Courbet et l’impressionnisme
— Par Dominique Daeschler —
Rouvert en 2011, le musée Gustave Courbet à Ornans (Doubs), petite ville dont le peintre est originaire mène une collaboration suivie avec le Musée d’Orsay (prêts, dépôts, conception d’expositions).Ce travail, officialisé par une convention de partenariat, permet une déclinaison intéressante d’une politique territoriale élargie qui permet à un public différent de faire connaissance, chez lui, avec des chefs-d’œuvre de collections nationales.
L’exposition « Courbet et l’impressionnisme « met en valeur la contribution de Courbet à la naissance du paysage impressionniste. Elle s’articule autour de grands thèmes : la forêt de Fontainebleau atelier en plein air, la Normandie berceau de l’impressionnisme, l’auberge St Siméon, les paysages de mer, Paris et le groupe des Batignolles, la guerre de 1870, les déjeuners sur l’herbe, le retour à Fontainebleau et les séjours en bord de Seine. Avec plus de 80 œuvres, l’exposition tend à démontrer l’influence du maître d’Ornans sur toute une génération d’artistes épris de peinture en plein air et en quête de renouveau esthétique.
Rupture avec l’art académique, vigueur de touche privilégiée au dessin, vision d’ensemble, place de la lumière, autant de traits caractéristiques des impressionnistes qui créent des parallèles entre leurs créations et celles de Courbet et ses amis réalistes.
Arts Plastiques, Expositions
Une exposition Wifredo Lam à la Tate Modern
— Par Selim Lander —
On se souvient de l’exposition « Aimé Césaire, Lam, Picasso » organisée à Paris en 2011 au Grand Palais, reprise en 2013 à la Fondation Clément en Martinique à l’occasion du centenaire de la naissance du poète. Il s’agissait alors de mettre en évidence les collaborations fructueuses qui se sont nouées entre les trois artistes : d’une part les poèmes de Césaire écrits à partir de L’Annonciation, la série de lithographies de Lam ; d’autre part les dessins de Picasso illustrant le recueil À Corps perdu de Césaire. L’exposition qui se tient en ce moment à Londres (après Paris et Madrid) permet de prendre la mesure de l’ensemble de l’œuvre de Wifredo Lam (1902-1978) : les portraits formellement parfaits de la jeunesse, la naissance du bestiaire surréaliste qui fait aujourd’hui sa marque de fabrique, les lithographies et les toiles abstraites de la période italienne.
Expositions
Henri Guédon : Trace(s) Mythologie Écritures
— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
C’est sur un ton bon enfant, enjoué même, émaillé de quelques anecdotes que Laetitia la fille d’Henri Guédon a commenté l’exposition. Mais la solennité réservée aux héros était bien là. Henri Guédon n’a pas cherché à convoquer son destin et toutes ces vibrantes émotions lui sont advenues à la bonne fortune d’une vie d’artiste passionné.
Laetitia Guédon porte un éclairage sur des entreprises artistiques et poétiques sans les réduire à une seule perspective et donne quelques repères pour s’orienter dans l’effervescence de pratiques diversifiées en privilégiant « la globalité triomphante…dans un espace de libération de la pluralité » « Magicien des sens, Henri Guédon nous mène dans un monde où les sculptures sont sonores, où la peinture est rythmée, où la musique est couleur… il apprivoise le son et la lumière, l’espace et la matière » Voilà tout est dit et comment ! mais que l’on se rassure, tout au long de l’exposition, on trouve de multiples façons d’aborder le travail de l’artiste, ne serait-ce que par la diversité des regards et des ressentis de chacun auxquels faisait et fait toujours appel l’artiste : La pulsion scopique est quelque chose de puissamment formidable ce qui nous amène subséquemment à sa production dont nous dirons quelques mots, car qui ignore que Henri Guedon fort de ses racines martiniquaises, africaines par extension, a su exploser les clivages qui l’enfermaient dans un genre exotique, pour s’affirmer de plus en plus en artiste universel?
Expositions
Entre Démons et Merveilles, Jérôme Bosch défie le temps
—Par Jean-Jacques Régibier —
L’exposition consacrée à Jérôme Bosch au musée du Prado à Madrid vient couronner une année d’expositions, de travaux de recherche et de colloques organisés à l’occasion du 500ème anniversaire de la mort d’un des peintres les plus stupéfiants et les plus admirés de la peinture occidentale.
Le regain d’intérêt suscité par son œuvre auprès d’un très vaste public, a confirmé l’incroyable modernité de celui qu’André Breton qualifiait de « visionnaire intégral », « plus subversif » que la plupart des artistes contemporains, ajoute le metteur en scène et plasticien flamand, Jan Fabre.
Dans un livre qu’iI vient de consacrer à Jérôme Bosch (1), le grand écrivain nééerlandais Cees Nooteboom raconte comment une curieuse coïncidence ( André Breton aurait dit un “ hasard objectif “ ) a fait que se côtoient, sur sa table de travail, d’une part un livre ouvert à la page représentant une toile célèbre de Bosch où l’on voit Saint Christophe faisant traverser la rivière à l’enfant Jésus qu’il porte sur son dos, et juste à côté du livre, le journal du jour montrant la terrible photo du policier turc portant dans ses bras le corps mort du petit Aylan, cet enfant syrien retrouvé noyé sur une plage de la mer Egée après le naufrage de l’embarcation de fortune sur laquelle ses parents pensaient pouvoir aborder un monde meilleur.
Expositions, Littératures
Jean Genet, l’échappée belle
— Par Marc Sagaert —
Édition publiée sous la direction d’Emmanuelle Lambert avec la collaboration de Philippe Artières, Patrick Autréaux, Arno Bertina, Sonia Chiambretto, Albert Dichy, Emmanuel Pinto et Oliver Rohe
Coédition Gallimard / Mucem
Le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Mucem, consacre depuis quelques mois une exposition à Jean Genet, « Jean Genet, l’échappée belle », qui s’inscrit dans une double commémoration : le 30e anniversaire de la mort de l’écrivain, survenue dans la nuit du 14 au 15 avril 1986. Et le 50e anniversaire de « la bataille des Paravents ».
L’exposition a été réalisée avec le concours de l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine, Imec. Le commissariat général a été assuré par Albert Dichy, directeur littéraire de l’Imec, créateur du fonds Genet, et aujourd’hui spécialiste majeur de son oeuvre dont il a fait publier l’oeuvre posthume aux éditions « l’Arbalète » Gallimard, et à qui l’on doit entre autres l’édition du Théâtre complet, qu’il a codirigée avec Michel Corvin, dans « la Bibliothèque de la Pléiade ». Ainsi que par la romancière Emmanuelle Lambert, auteur d’une thèse de doctorat sur l’oeuvre théâtrale de Genet.
Expositions
A travers cinq expositions, la Collection Lambert apporte sa pierre au Festival d’Avignon
— Par Dominique Daeschler —
La prestigieuse collection Lambert, qui pourrait avoir son pendant ici en Martinique avec la Fondation Clément, s’est elle aussi agrandie, croquant l’hôtel de Caumont qui abritait l’école des beaux arts en le jouxtant à l’hôtel de Montfaucon. Elle expose simultanément et jusqu’en novembre, Andres Serrano accompagné de Goya, Amos Gitaï, Christophe Gin, le collectif autour de Thierry Thieû Niang.
Torture – Andres Serrano.
Andres Serrano, newyorkais aux origines afro-cubaine et hondurienne, dans une exposition dénommée Tortures, dans l’esprit de son travail sur le corps, l’éros et le thanatos, son intérêt pour les aliénations sociales et politiques, donne à voir en série des corps photographiés en noir et blanc dans des situations diverses, de torture (en référence aux camps nazis, à la Stasi, à l’Orient et l’axe du Mal, Guantanamo et le Bloody Sunday irlandais). Comme toujours son travail est provocateur (on se souvient du vandalisme de son Piss Christ ici même en 2006). Les corps et les visages torturés sont beaux, rappelant à la fois le chemin de croix du Christ (Serrano est très influencé par son éducation catholique) et, entre autre, car symboliques de sociétés nanties et racistes, les violences américaines du KKK.
Expositions
« Bacon, Monaco et la culture française »
Chaque été, le Grimaldi Forum Monaco produit une grande exposition thématique, consacrée à un mouvement artistique majeur, à un sujet de patrimoine ou de civilisation, à une collection publique ou privée, à tout sujet où s’exprime le renouvellement de la création. Une occasion de mettre en valeur ses atouts et ses spécificités : offrir un espace de 4 000 m² pour créer en toute liberté, mettre au service de la scénographie les outils technologiques les plus performants, s’appuyer sur les meilleurs spécialistes dans chaque domaine afin d’assurer la qualité scientifique de ses expositions.
L’exposition « Bacon, Monaco et la culture française » se déroulera du 2 juillet au 4 septembre 2016, le commissariat a été confié à Martin Harrison, auteur du Catalogue Raisonné de Francis Bacon. Cette exposition est réalisée avec le concours de la succession Francis Bacon à Londres et de la Francis Bacon MB Art Foundation à Monaco.
L’exposition, qui présentera soixante-six œuvres de Francis Bacon et treize oeuvres comparatives, est l’un des projets les plus ambitieux consacré à cet artiste depuis longtemps.
Le Grimaldi Forum invite le public à découvrir l’œuvre de Francis Bacon (né à Dublin en 1909 et mort en Madrid en 1992, qui a vécu à Londres, Paris et Monaco) sous un angle inédit : l’influence de la culture française et sa période monégasque.
Expositions
Habdaphaï, retour sur la série « Porteurs de mots »
— Par Matilde dos Santos —
L’audace est porteuse de génie, de pouvoir et de magie
Jean de la Fontaine
J’étais insoucieux de tous équipages
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais
Le Bateau Ivre – Rimbaud
« Porteur » : Coolie, coursier, déménageur, détenteur, docker, livreur, manutentionnaire, messager, sherpa.
L’artiste
Habadaphaï , plasticien, vit et travaille en Martinique.
D’une vie antérieure il a gardé l’assurance du danseur, une maitrise parfaite de l’espace, la permanente recherche de la perfection dans le geste. De ses origines modestes lui vient le besoin du corps à corps avec le public qui l’amène à performer, à réaliser aussi souvent que possible des installations in situ.
De son enfance à Trenelle, lui reste l’habitude du coup de main qui se traduit aujourd’hui encore par sa participation dans une suite sans fin des mouvements associatifs. De sa nature propre une simplicité à la limite de la candeur et une furieuse envie de vivre
Habdaphai ne fait pas que passer, il trace ses traces noires sur le dos du monde. Colorie autour pour dire sa vie, son lieu, ses marques, les espoirs, l’étranglement de chaque rencontre.
Expositions
À deux encablures du M’ACTe, la Guadeloupe met l’Art à la portée du Peuple…
— Par Scarlett Jesus (*) —
Terminal de Croisières, Quai Foulon, Pointe-à-Pitre
les 17, 18 et 19 juin 2016.
La Pool Art Fair Guadeloupe :
un big Baz’Art à deux encablures du M’ACTe,
la Guadeloupe met l’Art à la portée du Peuple..
Après Bouillante (2011), Gosier (2012, 2013) et désormais Pointe-à-Pitre, s’est tenu pour la 7ème année consécutive un événement désormais inscrit dans le calendrier culturel des manifestations qui font date en Guadeloupe. Un rituel de juin, convivial, faisant suite à un mois de mai généralement agité, et qui se situe entre les R.V. aux Jardins et la Fête de la Musique. Instaurant, à travers une Fête populaire dédiée à l’Art, un « Pool » qui permet à « Frères Indépendants » de tisser des liens entre la Guadeloupe, la Martinique, New-York et Miami.
Il a fallu, pour Thierry Alet, concevoir un dispositif architectural complexe, de façon à répartir les 1200 m2 du Terminal de croisière. L’objectif était d’accueillir au mieux les 63 « stands » ayant vocation à abriter plus d’une centaine d’exposants qui, par leur présence, vont témoigner de la vitalité de l’art en Guadeloupe.
Expositions
Louis Laouchez : « Chemins de mémoire »
Fondation Clément jusqu’au 14 juillet 2016
— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
C’est ainsi que s’intitule la dernière exposition de Louis Laouchez à l’Habitation Clément. A point nommée puisque c’est bel et bien un cheminement qu’elle nous propose A travers la mémoire, la sienne, la notre….commune.
On se souvient avec bonheur du parcours qui la mené des grandes écoles d’art au professorat d’art plastiques en Afrique, puis au retour au paya natal en artiste accompli qui depuis poursuit son cheminement artistique, avec pour seul credo sa passion de créer. Il utilise une grande quantité de médium, peinture, gravure, sculpture, céramique métal… C’est autour de la mémoire que s’articule son travail d’aujourd’hui. Artiste au mille facettes, il s’attache à faire le lien qui entre Afrique et Caraïbes relie tous les hommes entre eux : « Autant que la nécessité de peindre que j’éprouve je veux entendre le cri de mon ethnie…que l’on se rassure ni rancœur recuite, ni réminiscences ressassées, mais exigence d’une réalité, celle du nègre caribéen riche de ses acquis, instruit du savoir des autres et dépositaire de ses propres valeurs… »
Expositions
Le Quai Branly, l’altérité et le miroir de soi
— Par Lucie Servin —
Avec en moyenne près de 1,4 million de visiteurs par an, le Quai Branly est né de la fusion du Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie et des collections ethnographiques du musée de l’Homme. La façade végétale conçue par le botaniste Patrick Blanc se prolonge par un mur de verre qui fait barrage à la circulation des quais de Seine.
Photo : Luc Boegly/Musée Quai Branly
Le musée fête ses dix ans. Il est aujourd’hui rebaptisé en hommage à Jacques Chirac, à l’occasion d’une exposition qui lui est consacrée.
Après le centre Georges-Pompidou ou la bibliothèque François-Mitterrand, le nom de Jacques Chirac s’accole au musée du Quai Branly. La tradition du président mécène peut faire sourire, elle s’inscrit dans la lignée des pouvoirs qui utilisent l’art et la culture pour affirmer leur magnificence et redorer leur image. Né de la fusion du Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie (Mnaao) et des collections ethnographiques du musée de l’Homme, le nouveau musée a mobilisé pour sa construction 235 millions d’euros, selon les chiffres rendus publics, sans compter les acquisitions et les frais de fonctionnement.
Expositions, Patrick Chamoiseau
Breleur total !
Arpenteur des ombres et servant de l’éclat
— Par Patrick Chamoiseau —
Dans la vie d’un artiste, une exposition n’est jamais quelque chose d’anodin. Ce n’est pas seulement une circonstance où il se montre à son public, et partage le degré de questionnement auquel il est parvenu. C’est surtout l’instant où, d’une certaine manière, l’œuvre s’éloigne du créateur et commence à vivre, loin de lui, une vie autonome, dans ce que Saint John Perse appelait un grand « verger d’éclairs ».
Avec nos amis, nous avons toujours essayé de ritualiser le moment du décrochage. Il est pour nous bien plus important que celui du vernissage. Après l’exposition, le cordon ombilical achève de se rompre, l’œuvre se retrouve pour ainsi dire « lâchée » comme on le ferait d’un animal sauvage. Elle commence non pas une vie décidée par l’artiste, mais véritablement un marronnage dans la matière du monde, tout comme une extension imprévisible dans les consciences et les imaginaires qu’elle a pu confronter. Il est précieux pour un créateur de voir le sillage de ce qu’il a créé. Quand l’œuvre est considérable, ce sillage est tissé d’effervescences, de déclenchements, de germinations, d’émergences de toutes sortes.
Expositions
Denis Ninine , quésaco « ECHO » ?
Exposition à la médiathèque du Lamentin, Guadeloupe, du 13 au 28 mai 2016.
—Par Scarlett Jesus —
Le contexte artistique :
Ils sont artistes et jeunes. Ils sont passés par une Ecole d’Art, sont bourrés de talent et s’inscrivent, au sein de la jeune génération de plasticiens de Guadeloupe, dans un courant qualifié d’urban pop.
« Ils » ? Ce sont Ronald Cyrille, Samuel Gelas et Denis Ninine, lequel expose pour la première fois à la médiathèque du Lamentin, en ce joli mois de mai, alors que la rue se fait l’écho de revendications sociales. Tous trois vivent résolument dans un présent qu’ils jugent chaotique, rêvant d’un futur qui reste à inventer.
Publié sur le site d’AICA Caraïbe du Sud le 5 mai 2015, Dominique Brebion, depuis la Martinique, écrivait, dans un article intitulé « La Caraïbe à l’heure du digital » : « La création plastique emprunte désormais deux voies inédites, celle du Street art et celle de l’art digital. » Matilde dos Santos ne disait d’ailleurs pas autre chose, deux mois auparavant, lors d’une conférence du CEREAP donnée le 17 mars 2015, même si elle privilégiait les seuls arts de la rue : « Le graffiti et le street art sont les deux versants majeurs d’un art urbain en pleine expansion ».
Expositions
Philippe Alexandre au 14°N 61°W – 14 Mai – 25 Juin 2016
Philippe ALEXANDRE
Achromatopsie
14 Mai – 25 Juin 2016
caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] ont le plaisir de vous présenter l’exposition de l’artiste Philippe Alexandre. L’exposition intitulée “Achromatopsie” est la première présentation individuelle de l’artisteen Martinique et sera présentée à l’espace d’art contemporain 14°N 61°W du 14 Mai au25 Juin 2016.
La vie psychique de Philippe Alexandre n’est pas organisée par des mots mais par des images archétypales, des prototypes, des réalités perceptibles du monde. Ces images peuvent se concevoir comme des séquences de quelques secondes qu’il collecte,rassemble et défini sous le terme de photogramme mental. Ces images, ces séquences sont sans aucun doute issues de sa mémoire intime mais elles sont déformées par un probable inconscient collectif qui pollue sa psyché.
Ce concept engendre l’idée d’une certaine inauthenticité de l’existence vécue et renvoie à l’hypothèse de l’existence d’une image initiale synthétique totalisante qui s’impose à l’artiste de manière violente. Est-il donc aliéné? Pour répondre à cette question fondamentale, sa recherche artistique se développe alors sous la forme d’une quête de cette mémoire supposée authentique, cette mémoire originelle, issue d’un réel qui semble lui échapper.