Catégorie : Expositions

L’empire des signatures

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Jonone fait resonner les dernières retombées de sa rage hallucinée de vaincre ; né à Harlem New Work, tenace il a dû batailler ferme pour sortir de l’ombre. Ecartelé par des mouvements dans la peinture tels qu’Action painting, tag graffiti art et par des fictions potentielles, les icônes et les purs tours de force visuels il a trouvé son école buissonnière Exister, résister, transgresser et inventer l’esprit le style, puzzle zébré de ruptures spatiales et temporelles qui entrecroise la vie intime de l’artiste et l’existence collective de l’actualité. Et finalement éclate sa joie extravertie dont il situe le centre névralgique dans le regard au monde

L’artiste pousse la dite obsession bien au-delà, faisant de la continuité son grand sujet et tient cependant la cohérence par son propre questionnement. Plus qu’un journal intime pictural il cherche dans sa complaisance visuelle et ses ritournelles agitées détournées un état de saveur sinon la description minutieuse de sensations et réflexions contradictoires. Point de départ de cette odyssée : L’hôpital éphémère (hôpital Bretonneau désaffecté un temps de 1990 à 1995) s’en suivirent une kyrielle d’œuvres et d’expositions à travers le monde, Hong Kong, Paris,
Miami, Bruxelles, Tokyo.

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« Alive, en vie » la valeur d’usage d’Habdaphaï

Jusqu’au 16 décembre 2017. Tropiques-Atrium

— Par Christian Antourel —

Un évènement, que l’exposition « Alive en vie »d’Habdaphaï. Une exhibition à ciel ouvert, si l’on peut dire. Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ? Cette question rhétorique qui sous-entend juste qu’il existe des options plus faciles pour parvenir à notre but, serait-elle l’étendard de notre artiste qui n’est pas simple. Cette exposition, tout un programme, qu’Habdaphaï nous décline par le menu.

Cherche-t-il à se faire expulser du groupe homogène de ses semblables ? Plasticien
multiculturel, faut-il le dire, il mixe au gré de ses envies, littérature, mémoire, performance, philosophie, contes, maison du bagnard, et tous les ateliers dont il est le maitre, ouverts à tout un chacun. Atelier à la KAZ -Atelier empreinte, Atelier de création, Atelier livres sculptures. Et chantier artistique-Atelier performance à la KAZ. Tout cela sur l’ensemble de, la durée de l’exposition. Bien entendu aux murs se trouvent des œuvres de l’artiste. Il affirme : « J’essaie de faire une approche technique, esthétique et spirituelle de cette contenance qu’est la Martinique, forme de subsistance pour l’émancipation de mon entité concise de vie… » Rien d’incompréhensible à cela, il a une approche multiculturelle de l’art, par trop avant-gardiste disent certains qui n’ont jamais manqué vertueusement de s’indigner devant son style et sa démarche.

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Christophe Mert : « Racines guérisseuses » d’art et d’histoire

Du 20 novembre au 18 décembre 2017 à Tropiques-Atrium

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Dans nos temps tourmentés et incertains où la pensée et le climat semblent perdre le nord, il est sain de peser certaines évidences comme la question de nos racines. Même si elle peut ne pas apparaître comme vitale, elle déclenche pourtant souvent des réactions aussi violentes qu’un cyclone et est à « l’origine de l’extrémisme de certains comportements humains ».

Fin observateur de notre Martinique dans la Caraïbe et de sa relation au monde, Christophe Mert tend à apporter la preuve qu’aucune originalité, ni aucun individualisme n’ont eu à souffrir d’un principe mondial basé sur des raisonnements naturels et innés. Oser reconnaître l’existence et l’importance de nos racines et de leurs connexions évidentes permettrait au monde actuel de retrouver une « Harmonie universelle » et favoriserait un début de réconciliation. Et pourquoi un « sens » une tonalité universaliste, empêcherait-elle une diversité Caraïbe de s’épanouir, voire d’en être le miroir .Il ne s’agit pas, bien sûr de s’imposer mais de prendre part. « Mon identité s’affirme ainsi dans ma composition avec : la Martinique pour racines, la Caraïbe comme tronc, et le Monde pour branches.

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Envisager/dévisager

— Par Marie Gauthier, commissaire de l’exposition —

« … il s’agit de faire venir au jour, il s’agit de tirer au clair et par

conséquent de démêler une énigme de visibilité ».

Jean-Luc Nancy

 

Le portrait est un genre artistique que l’on fait remonter aux origines de l’art. C’est à la Renaissance qu’il prend toute sa dimension identitaire et sociale qui sera renforcée par l’invention de la photographie au XIXème siècle. Si l’on distingue plusieurs types de portraits, on y retrouve toujours la question de l’identité, la ressemblance, la présence et l’absence, le temps, l’imaginaire, le regard. Il se décline par différentes techniques : dessin, peinture, sculpture, collage, photographie, infographie, vidéo, etc. Chaque mouvement artistique propose ses portraits.

Quoiqu’il en soit, le portrait est intrinsèquement lié à l’intention de la représentation physique d’un visage déterminé. Quel que soit le degré de réalisme, c’est une transcription ou mieux une interprétation de l’apparence d’une personne. Nous y reconnaissons les caractéristiques de l’humain, pas seulement dans le visible, mais avec ce qu’il porte de mystère. Le portrait est tendu entre la ressemblance du sujet portraituré et ce qui se retire dans le profond de l’être.

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Avec Corinne Plantin, sur les chemins du Street Art

—Par Janine Bailly —

Visiter l’exposition que le musée de l’habitation Clément consacre à JonOne, ce fut pour moi comme entrer par effraction dans un monde autre, subir d’abord l’agression des couleurs mêlées ou du noir marié au blanc, percevoir l’enchevêtrement de lignes courroucées, suivre du regard, sans en connaître la destination, le chemin de flèches dessinées sur la toile ou matérialisées par des structures en trois dimensions faites de bois, acier, aluminium et plexiglass dans l’espace. Puis acceptant l’immersion dans cet étrange univers, il m’est apparu que, si de ces créations se dégageait bien une sorte de révolte dans la remise en question des formes traditionnelles d’expression artistique, il en émanait aussi une forme d’harmonie, de reconstruction du monde, de réorganisation du chaos.

Cependant, aimant les fresques murales sans bien connaître par ailleurs la signification des graffs et tags, j’ai voulu apprendre à décrypter un peu le langage des street artistes, et pour cela ai assisté à la conférence Le street art de New York à Fort-de-France, donnée au musée-même ce dimanche matin par Corinne Plantin, docteure en géographie culturelle, spécialiste en la matière, et qui sait partager avec enthousiasme et clarté ses connaissances et sa passion pour cette culture urbaine, aussi riche et diverse qu’originale.

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Degas Danse Dessin. Un hommage à Degas avec Paul Valéry

Musée d’Orsay —

A l’occasion du centenaire de sa mort, le musée d’Orsay rend hommage à Edgar Degas (1834-1917) avec une exposition dont le fil conducteur est l’ouvrage méconnu de l’écrivain, poète et penseur Paul Valéry (1871-1945).

L’amitié de plus de vingt ans de Degas et de Valéry a, en effet, donné lieu à un texte publié aux éditions Vollard en 1937, Degas Danse Dessin. Tout à la fois intime et universel, il offre une évocation poétique et fragmentaire de la personnalité du peintre et de son art, et comme une méditation sur la création.

Dans l’exposition, documents figurés et documents d’archive donnent à voir ces hommes et leurs sociabilités. Les nombreux dessins du premier et les fameux carnets du second montrent l’importance de ces productions qui ont été, pour l’un et l’autre, le creuset de leur art.

Les thèmes majeurs explorés dans Degas Danse Dessin sont évoqués en associant des extraits du texte de Valéry à des oeuvres graphiques, des peintures et des sculptures de Degas.
Cet écho entre texte et images invite à appréhender tour à tour la pratique de dessinateur de l’artiste, puis son attachement aux univers de la danse et de l’équitation, que Valéry lie à une même recherche du trait et du mouvement.

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L’ art panse et repense le monde

L’édition 2017 des rencontres AKAA

— Par Max Pierre-Fanfan —

« Un jour on saura peut-être qu’il n’y avait pas d’art mais seulement de la médecine », confie JMG Le Clézio dans son ouvrage intitulé « Haï » (l’activité, l’énergie). Un véritable cérémonial de guérison magique qui arrache l’homme indien à la maladie et à la mort. Serait-il celui-là même qui jalonne le sentier de toute création? Et si l’art participait de la métamorphose? Je veux la vie réclamait le poète martiniquais Aimé Césaire. Je veux le seul, le pur trésor, celui qui fait largesse des autres, je veux la vie, fût-ce au prix de la mort.
L’artiste à l’instar du « medecine man » nous propose une plongée dans les profondeurs de l’être. Sa quête consiste en une mise à nu du divin par la connaissance introspective de l’âme, tâche humaine de l’art, sa raison d’être, démontrée par le voisinage de la mort qui lui est imposé. 

La répétition infernale

Lors de cette initiation apparaissent d’emblée les déterminations intimes de blessures ouvertes par des expériences convulsées peintes en feu( esclavage, colonisation, ségrégation, apartheid et leur lot de souffrances, de violences, d’humiliations, de crimes en tout genre).

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Sébastien Mehal « Accident « 

18 Novembre – 30 Décembre 2017

espace d’art contemporain 14°N 61°W
Place de l’Enregistrement
97200 Fort de France

caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] sont heureux d’accueillir et de présenter l’exposition individuelle de l’artiste martiniquais basé à Paris, Sébastien Mehal.

La question de la condition humaine en milieu urbain

Sébastien Mehal nous fait partager un univers à part nourri d’une réflexion sur la vie en milieu urbain. Marqué, dans son histoire personnelle par le phénomène de la ville et ses singularités -le rythme effréné, l’anonymat, les icônes visuelles, les codes sociaux -Sébastien Mehal y puise toute son inspiration. De la technique (la peinture qu’il emploie est constituée de pigments de l’industrie automobile) jusqu’aux sujets traités (l’architecture, la communication, l’individu solitaire, l’expérience subjective) la vie moderne s’inscrit ainsi au coeur de sa création. Certaines de ses oeuvres se caractérisent par l’utilisation de matériaux industriels -structures graphiques en aluminium rappelant les échafaudages des villes en mutation ou en expansion -sur lesquels sont fixées des peintures et autres créations. Mais l’artiste introduit aussi dans ses oeuvres des matériaux nobles comme le bronze et le marbre.

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Exposition “Action solidaire” avec la Dominique

La Collectivité Territoriale de la Martinique, l’association Ôdis7 et les artistes organisent une exposition “Action solidaire » au profit des sinistrés de l’ouragan Maria en Dominique.
Une cinquantaine d’artistes de tous horizons, Martinique bien sur, Guadeloupe, Dominique, Saint Domingue, Haïti, Venezuela, France, Turquie, Cameroun, Angleterre participent à cette action caritative.
A travers cet acte, les artistes se mobilisent afin d’apporter leurs soutiens aux artistes de la Dominique.

L’exposition sera visible à la Résidence territoriale Chanteclerc, route de didier à Fort de France
Les 17, 18 et 19 novembre 2017
Vernissage le vendredi 17 novembre de 19H00 à 22H00
Horaires Vendredi et samedi 10H00 -18H00
Dimanche 10H00 – 13H00

Artistes exposants
Earl Etienne, Ellingworth Moses, Ronald Cyrillle, Habdaphaï, Martine Baker, Marie Gauthier, Martine Porry, Adye, Patricia Donatien, Lyl Razin, Ricardo Ozier Lafontaine, Nadine Lejeune, Lydia Kalinsky, Hervé Beuze, Hervé Poirier, Maïté Marque, Thierry Jarrin, Olivier Moreau, Iskias Pannier-Fraino, Véronique Bourdon, Prisca Toulon, Stop, Dora Vital, Margot Asphe, Cathy Melin, Luz Severino, Monique Hardy, Elbia Polanca, Murielle Wehrlen, Claude Laporte, Kazo, Karolinda, Florence Davoult, Klara Beer, Vinca, Dominique Pao, Josiane Benzi, Brigitte Lamure, Dieudonné Fokou, Valérie Noisette, Wolfric, Claude Cauquil, Jérome Sainte-Luce, François René Maran, Vida Verba, Mathieu Guérard, Natasha Fontenelle, Héloise Poli…

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La palette de Gauguin

Du 13 novembre au 3 décembre 2017, Anse Turin, au Carbet.

— Par Dégé —

Depuis plusieurs mois notre Association travaille sur la palette de Gauguin et a le plaisir de vous montrer ce travail à partir du 13 novembre 2017 au Centre d’Interprétation Paul Gauguin (ancien musée Gauguin) anse Turin au Carbet.
Sapproprier Gauguin…
Une gloire (inter-) nationale pas tout à fait reconnue dans notre île où il a pourtant séjourné et peint quelques mois. A l’heure où le cinéma fait le portrait d’un homme peu sympathique à nos yeux du XXIème siècle ; où ses œuvres se vendent désormais à des prix fabuleux ; où l’aspect révolutionnaire de son travail et de sa réflexion artistiques inspirent toujours de jeunes peintres, il est apparu nécessaire au PABE de contribuer à la renaissance, à la reconnaissance d’un Gauguin local martiniquais.
Comment ? En entrant de manière très pragmatique dans un de ses tableaux dont il s’est agi, à partir d’un prélèvement, d’en découvrir l’essence par un des ses éléments fondamentaux : la COULEUR… Ainsi est née l’idée de l’étude puis de l’exposition La palette de Gauguin.

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Délire, plus vrai que le réel

Jusqu’au 30 novembre 2017

— Par Marie Gauthier —

Rien n’est laissé au hasard dans la construction des œuvres d’Iskias Pannier-Fraino. Pour ce faire, il s’appuie rigoureusement sur les principes de la représentation classique de l’espace et des objets, auxquels il apporte une figuration presque photographique. Il choisit des couleurs fluorescentes utilisées d’habitude dans les images promotionnelles pour attirer l’attention. L’absence d’ombre rend la lumière et les teintes artificielles et renforce l’effet attractif.
Mais ne nous y méprenons pas, il ne s’agit pas là d’affiches touristiques, ni d’œuvres ‘doudouistes’. Leur perception nécessite qu’on s’y attarde sous peine de se laisser piéger par le chatoiement des couleurs ou par la séduction des scènes, sans comprendre le sens réel infusé dans l’œuvre.
S’appuyer sur les principes conventionnels de la représentation auxquels nous sommes habitués pour introduire un imaginaire délirant, mûrement délibéré, telle est la démarche d’Iskias. Ses peintures complexes sont construites selon le principe d’économie de l’image. Chaque objet, forme, distorsion, couleur nourrissent le sens de l’œuvre. Paradoxalement, et en bon manipulateur d’images, c’est avec lucidité qu’il nous fait entrer dans le délire.

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« JonOne, l’empire des signatures » à la Fondation Clément

Du 10 novembre 2017 au 1er janvier 2018

Préambule Texte d’Alice Cazaux

John Perello, mieux connu sous le nom de JonOne, est l’un des précurseurs du street art en France. Né à Harlem (New York) en 1963, de parents Dominicains, il vit à Paris depuis bientôt trente ans. Ce qui le caractérise : sa signature JONONE en all over, sur toute la surface de la toile. Très remarqué lors de l’exposition Né dans la rue à la Fondation Cartier (Paris, 2009), son travail plonge ses racines dans la peinture gestuelle de l’abstract painting américain et le vocabulaire pictural du tag. En résulte ce croisement singulier, qui se manifeste comme une signature tribale.

JonOne s’inscrit dans une pratique mature sans pour autant oublier ses origines : il se définit comme un peintre abstrait, qui utilise les codes graphiques de la rue. Mais lorsqu’on l’interroge sur ses liens avec Keith Haring et Jean-Michel Basquiat, il leur préfère aujourd’hui une filiation avec Raymond Hains, Jacques Villéglé, Christopher Wool ou Ben.

Cette exposition à la Fondation Clément est le fruit d’un retour sur les terres caribéennes qui ont vu naître ses parents.

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Khô-Khô René-Corail : Quid de la figure du héros martiniquais ?

— Par Rodolf Étienne —

Présentée jusqu’au 1er novembre, l’exposition consacrée à Khô-Khô René-Corail à la Fondation Clément permettait aux nombreux visiteurs de se familiariser avec une des œuvres picturales les plus influentes de la Martinique et certainement bien au-delà.
Voilà une exposition qu’il fallait absolument voir. Non pas seulement pour mieux connaître l’œuvre du peintre, mais surtout pour lui rendre cet hommage tant mérité. Il s’agissait d’une exposition où l’on « passait un moment » avec Khô-Khô, convaincu de son immense talent et de la contemporanéité de son legs. Quand on interrogeait les visiteurs, ceux qui l’ont connu, et ils furent nombreux, lui attribuaient souvent les mêmes qualificatifs : anti-conformiste, anti-colonialiste, anti-capitaliste. On aime aussi à rappeler qu’il était membre de l’Ojam (Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique) et qu’il avait été emprisonné pour son engagement politique et social. Mais, ce qu’on oubliait de rappeler, c’est que c’est son pays d’abord qui l’avait renié, oublié, rejeté, pris dans le quotidien et les difficultés que connaissait la Martinique de son temps. Khô-Khô René-Corail est sans conteste un artiste dont l’œuvre n’a pas reçu, du vivant de l’artiste, les honneurs qui lui revenaient de plein droit, à fortiori si l’on cite ses nombreuses prises de position en faveur des laissés pour compte : les ouvriers, les petites gens, ceux marginalisés de son époque, ceux avec qui il avait vécu, grandi.

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Les Forêts natales. Arts d’Afrique équatoriale atlantique.

Du 3 octobre 2017 au 21 janvier 2018 au Musée du Quai Branly

L’Afrique équatoriale atlantique a donné aux arts africains quelques-uns de ses plus exceptionnels chefs-d’œuvre. De la puissance plastique des Fang à l’élégance naturaliste des Punu, panorama des principaux styles artistiques de cette vaste région.
À propos de l’exposition

Au cœur de l’Afrique équatoriale atlantique, l’aire culturelle embrassant la République gabonaise, la République de Guinée équatoriale, le Sud du Cameroun et l’Ouest de la République du Congo, est une région de grande tradition sculpturale. Le génie plastique des artistes Fang, Kota, Tsogo ou Punu s’est notamment illustré dans une sculpture religieuse liée au culte des ancêtres et aux masques d’esprit. Des arts majeurs qui, dès leur découverte au début du XXe siècle par des artistes comme Picasso, Derain ou Braque, ont été déterminants dans la constitution du regard moderne en Occident.

À travers une sélection d’œuvres emblématiques – et souvent uniques – de collections publiques et privées majeures, l’exposition propose d’en étudier les principaux styles, à la manière d’une histoire de l’art « classique ». D’explorer les correspondances, mutations et particularités de la production artistique des nombreux groupes peuplant une vaste zone formée au gré des migrations.

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« Delirium » : Peintures et dessins d’Iskias Pannier-Fraino

Du 3 novembre au 30 novembre 2017

Le Vin, l’Art et Vous, Rond-Point Canal Cocotte, 97224 Ducos. 0596420007 et 0696407211

Après ses dernières expositions martiniquaises Arhumatiser, Moments Madras et A la Croisée, l’artiste franco-venezuélien, Iskias Pannier-Fraino, revient avec Delirium. Cette fois-ci ses peintures et dessins nous entraînent dans un délire où l’enchantement s’accompagne d’une vision lucide.
Sous l’apparente beauté tropicale de carte postale, le regard tendre ou amusé de l’artiste se fait plus tragique. Dans une figuration post-pop, il peint plus que nous ne pouvons voir, pour révéler les incohérences et les dommages annoncés et insuffler un regard critique sur les problèmes socio-culturels, économiques et écologiques. Son dessin minutieux, et ses couleurs plus vraies que réelles, ses thèmes à double sens, créent visuellement le délire.
L’esthétique poétique d’Iskias tient dans ce paradoxe imagé de l’ordre conventionnel et de son dérèglement qui dévoile les dessous de la vision ordinaire. Il s’affirme artiste engagé pour nous ouvrir les yeux, et nous faire réagir.

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Dana Lixenberg. Imperial Courts 1993-2015

Avril 1992 : Los Angeles s’enflamme à l’annonce de l’acquittement des policiers blancs ayant passé à tabac le jeune Noir Rodney King. Un an plus tard, la photographe néerlandaise Dana Lixenberg se rend dans le quartier d’Imperial Courts, en plein South Central – épicentre des émeutes. Elle y noue des liens de confiance avec les habitants, qu’elle ne cessera de photographier, vingt-deux ans durant. Ses portraits, s’ils parlent de pauvreté, parfois de vie brisée, reflètent avant tout la puissante dignité de la communauté et la solidarité qui y règne. De cet -engagement, elle a tiré un livre et une installation vidéo. Son -travail est exposé à Rouen jusqu’au 27 janvier 2018, et à Paris Photo à  du 9 au 12 novembre 2017.

Le Centre photographique présente la première exposition française d’Imperial Courts, projet pour lequel Dana Lixenberg s’est vu décerner le prestigieux prix Deutsche Börse en 2017.

Mené de 1993 à 2015, Imperial Courts a été réalisé dans le lotissement du même nom, situé dans le quartier de Watts à Los Angeles. C’est en 1993 que Dana Lixenberg part à la rencontre de ses résidents.

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Adélaïde Corinus

25 octobre – 25 décembre 20 17 Galerie d’art de l’aéroport Aimé Césaire

Dans ma quête artistique, je me suis posée nombres de questions, et plus particulièrement sur mon passé : qui suis-je, qui sont mes parents, qui sont mes Ancêtres ? Qui a participé et creusé les SILLONS de ma vie qui forgent aujourd’hui ma personnalité ?

Certaines portes se sont ouvertes avec des recherches en psycho-décodage, en généalogie et en Histoire. Des mémoires enfouies sont remontées et se sont révélées.

C’est cette recherche du Lien qui habite mon parcours artistique, complétée en cela par la connaissance de l’univers qui m’entoure, par mon Île, par mes rencontres et mes échanges, par la matière travaillée et les heures passées à la modeler, à la sillonner.

Je n’ai de cesse de tenter de Comprendre, trouver la Passerelle unissant le visible sur le non-visible. Techniquement, on bute à un moment précis de notre Histoire sur l’Esclave. Mais est-il possible d’aller au-delà ? Nos lignées s’arrêtent-elles sur ce voyage qui a été sans retour mais qui a construit une autre Vie, un autre Avenir sur une autre rive ?

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Lam, rhum & l’impératrice

Du 24 octobre au 08 novembre 2017. Hotel Impératrice à FdF

Dans la fable galante que Luis Pannier intitule « Lam, Rhum et l’Impératrice », le détournement des maîtres modernes et anciens symbolise le regard porté de la peinture sur la somnolence du monde contemporain. Il faut croire que certains de ses nus fonctionnent comme une allégorie parodique sur les relations qu’entretient le surréalisme de Lam avec la disparité des sociétés antillaises.

En effet, fragments et style du peintre cubain hantent certaines scènes d’alcôve. Arrière-pays, simple décor ou rappel de la célèbre gravure de Goya « Le sommeil de la raison engendre des monstres » et « Le Cauchemar » d’Heinrich Füssli. Ce sont deux oeuvres que Luis Pannier reprend dans d’autres expositions pour traiter un surréel à l’origine de merveilles certes, mais que sans Liberté produit de monstres des régressions politiques et sociales.

De ce fait, l’artiste franco-vénézuélien rend ambivalent le syncrétisme de Lam. Par moments, c’est une sculpture senoufo qui se réfère au renouvellement perpétuel de la vie et au renouveau stylistique de Lam. À d’autres moments, Mantonica, nom de la marraine de Lam, veille aux réjouissances du peintre, de son modèle et de « l’âme du rhum ».

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Octobre Rose : « Amazones »

Du 5 au 27 octobre la Villa Chanteclerc devient la Villa Woz, un cocon destiné à accueillir les femmes en soins pour un cancer mais aussi les familles, les professionnels de la santé et le grand public. Un événement inédit pendant tout octobre rose.

Sensibiliser

Pour la 24ème année consécutive, le monde va se pencher sur cette maladie qui touche tant de nos familles. Cette année, la Martinique avec le Projet Amazones, bouleverse les codes et aborde la maladie de façon novatrice !

Du 9 au 13 octobre , la Villa Chanteclerc/Villa Woz accueille des conférences, des ateliers, la projection du documentaire « Amazones, l’Art de revivre « , ainsi que des concerts en acoustique dans ses jardins. Par le truchement de l’art, il s’agira aussi de libérer la parole avec l’exposition « Amazones du cancer à l’œuvre ». 11 photographes contemporains, 1 designer ont transcendé l’histoire de 17 Amazones : femmes, fières, belles et re-belles. Une exposition visible jusqu’au 27 Octobre.

Le Projet AMAZONES en Octobre c’est aussi : la série tv « Nola » et la projection du film « De plus belle » avec Tropiques Atrium à Madiana.

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Démesure dans la mesure ?

— Par Marie Gauthier —

Je mènerai au lit du vent l’hydre vivace de ma force,

je fréquenterai le lit du vent comme un vivier de force et de croissance.

Saint-John Perse, Vents, 1960

 

Dora Vital ne fait pas référence au paysage classique, mais peint un lieu émancipé de toute figure, habité du jaillissement libre et expressif de l’artiste. Saisir l’instant dans son mouvement créateur est pour elle le moyen de faire apparaître un paysage singulier.
Dora nous donne à voir des étendues, presque désertes, balayées par des vents souvent violents, dans des couloirs nuageux, lumineux et obliques qui laissent émerger des cimes, des rivages flous et des rochers magmatiques. Nous sommes au moment du surgissement de la création, dans un chaos originel en train de s’ordonnancer, selon une ascension par étagements en diagonale.
Sur des supports de toile ou de bois, sur de grands et petits formats, avec des techniques mixtes dont elle a le secret, Dora Vital, par ses gestes et traces, créent des harmonies naturelles douces et intenses. Elle procède par recouvrements successifs de matières et de couleurs dans un jeu de hasard et de maîtrise des effets.

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« An konmès » : exposition de Gilles Élie-Dit-Cosaque

Tropiques-Atrium du 2 octobre au 11 novembre 2017

Tout devra disparaitre dans le « konmès » que l’artiste engage avec le public. 
« An konmès », un titre en créole pour cette exposition personnelle qui a pour ambition de pro­voquer, partager des émotions, créer des atmosphères et inviter à faire un pas de côté. Dans « Konmès », il y a la notion d’échange, marchand ou pas, équitable ou pas…, mais aussi de bazar, de désordre, de capharnaüm… « Sa ki konmès ta la ? » (en créole, « c’est quoi ce bazar ? »), « Arété épi konmès ou ! » (« arrête ce bazar ! »). « Faire du commerce », une expression bien connue des en­fants aux Antilles, et que Gilles Elie-Dit-Cosaque a beaucoup entendue dans ses plus jeunes années.
« Je crois que je continue à faire du commerce. J’aime cette idée de toucher à tout. Le lien entre mes différentes activités de photographe, graphiste, réalisateur, auteur, est, je crois, mon désir de raconter des histoires. » Dans « An Konmès », le support peut varier ; cela peut être un film, une photo, un dessin, une installation, de la musique, une recette de cuisine, une performance, un distributeur empathique de poésie aléatoire, une épicerie installée au coeur de la galerie Arsenec… « J’ai envie que cette exposition rende compte de cet éclectisme.

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Khokho René-Corail: un artiste En Marge !

— Par Roland Sabra —

Le mot est de Victor Permal lors de sa conférence donnée dimanche 24 septembre 2017 à La Fondation Clément devant une salle archi-comble. Les amis, les proches, les connaisseurs de l’œuvre de l’artiste étaient grandement majoritaires. Ils ont interpellé, commenté , et même complété sous la forme d’un conte créole les dires de l’orateur, ravi d’une telle complicité.

L’exposition est une ébauche d’une rétrospective souhaitée pour un avenir proche. Elle donne à voir un bel aperçu, forcément fragmentaire de l’œuvre foisonnante, tourbillonnante, protéiforme, d’un homme épris avant tout de liberté. Sans Dieu, ni maître ? A celui qui le dira, ou l’écrira dans ce pays où la pensée magique a encore de beaux restes, on opposera la participation de l’artiste à l’iconographie religieuse. On citera à comparaître comme témoins les « Christ », guérillero ou pas, « La  Sainte Famille », «  La Sainte Face », « Les âmes du Purgatoire », « Le Cœur Immaculé de Marie » etc. A Victor Permal qui dit que KhoKho Corail s’il n’était pas religieux était au moins croyant on pourrait proposer le terme de mystique, défini comme une production psychique, révélatrice des conflits à travers lesquels se constitue l’identité de chacun dans le rapport que l’existence du Sujet entretient avec la limite et la mort.

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Khokho René Corail : jusqu’au 1er novembre 2017 à la Fondation Clément

— Dossier de presse —

Cette exposition rassemble les œuvres d’une figure magistrale de l’art martiniquais de la seconde moitié du 20e siècle : Joseph René Corail dit Khokho. À travers des pièces créées entre 1963 et 1998, cette exposition, par son caractère rétrospectif, veut, tout à la fois, rendre hommage au parcours singulier de Khokho et témoigner de la richesse foisonnante, de la diversité rare et de l’originalité foncière de son œuvre. Elle est une invitation à suivre ses orientations formelles très variées mais réunies par un enchaînement de thèmes qui semblent s’appeler les uns les autres ; à percevoir les choix conceptuels, liés par un fil consciemment serré, qui l’inscrivent dans une vision englobante du monde ; à saisir les multiples références qu’elle convoque et qui mettent en lumière les questionnements artistiques, esthétiques, politiques, philosophiques et religieuses dont elle s’est nourrie. S’y mêle tout cela qui donne à l’œuvre son caractère de totale liberté : la curiosité que René Corail a manifestée envers les techniques les plus variées (céramique, peinture, sculpture, art mural, architecture, stylisme…); les forces qui l’animaient, les marques de son énergie, son sens de l’invention ; la jubilation toute sienne de saisir les infinis aspects de son pays natal pour en faire un des ferments de son travail; la volonté de hisser ses origines à une hauteur transcendant les limites de son île ; les poussées créatrices suscitées par ses sujets de réflexion favoris et ses passions personnelles; les profondeurs inattendues que faisait émerger sa pensée; l’esprit humaniste qui alimentait ses créations ; sa foi en un art qui s’oppose aux valeurs dominantes par la puissance libératrice de sa dimension esthétique, par son ouverture à la connaissance et à l’émotion ; le langage et le style qui lui permettait de se faire comprendre par le plus grand nombre.

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Jean Ulrick-Desert à l’espace d’art contemporain 14°N 61°W

Du 16 Septembre -21 Octobre 201

caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] sont heureux d’accueillir et de présenter la première exposition individuelle en Martinique de l’artiste haitien, basé à Berlin, Jean-Ulrick Désert.

Jean-Ulrick Désert est une figure de la diaspora antillaise né à Port-au-Prince pendant le régime de François (Papa Doc) Duvalier. Il étudie l’art et l’architecture dans des établissements prestigieux tels que Cooper Union et l’Université de Columbia à New York où ses parents s’exilent, à cause de leur engagement politique. L’artiste a installé son atelier à Berlin en 2002, après plusieurs années de résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris.

Simultanément à l’exposition de l’espace d’art contemporain 14°N 61°W, Jean-Ulrick Désert participera à ”New Region of the World” à la Bunkier Sztuki Gallery of Contemporary Art à Cracovie en Pologne. Il collaborera également à “l’Islam c’est aussi notre histoire” au Musée de l’Europe à Bruxelles et à “Pacific Standard Time” de la Fondation Getty au MoLAA (Musée d’Art d’Amérique Latine), où une variante de “Waters of Kiskeya” sera exposée au public.

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Sa m pa wè yo ! Mutisme et mystères dans l’imaginaire de Haïtiens

Dimanche 20 août 2017 à 10 h à la Fondation Clément

Conférence balade poétique avec Jean-Durosier Desrivières

Il s’agit d’une invitation à se balader l’espace de l’exposition(In)visibilité ostentatoire et à travers certains faits et gestes sociaux, politiques et artistiques de l’univers haïtien. Cette balade triangulaire s’inspirera à la fois de certaines données hors du champ de l’exposition et des échos de celle-ci. Le parti-pris de Jean-Durosier Desrivières consiste à traiter du mutisme et des mystères tels qu’ils se manifestent dans l’histoire – sous la dictature de Duvalier père notamment, dans la vie sociale et artistique des haïtiens. Et de montrer la vivacité et l’emprise de l’invisible ou des invisibles en Haïti via des gestes rituels visibles, conscients et d’autres plutôt coutumiers, quotidiens, souvent inconscients ; de montrer aussi comment écrivains et peintres investissent le champ des gestes et des signes – du vodou en l’occurrence, dans une perspective vacillant entre esthétique et exorcisme: une manière sans doute de brandir la création comme forme de résistance à toutes formes d’oppression et d’ordre préétabli.
Sa m pa wè yo ! – littéralement : Ceux que je ne vois pas !

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