Catégorie : Expositions

Picasso. Bleu et rose. Musée d’Orsay

Jusqu’au 6 janvier 2019

En 1900, à dix-huit ans passés, Pablo Ruiz, qui signe bientôt Picasso, a tout du jeune prodige.
Sa production se partage entre tableaux académiques, pour se justifier vis-à-vis de son père, professeur rêvant d’une carrière officielle pour son fils, et œuvres plus personnelles, au contact de l’avant-garde barcelonaise.

C’est sa peinture de salon qui le conduit à Paris : désigné pour représenter son pays à la section espagnole des peintures de l’Exposition Universelle, il y présente une grande toile, Derniers moments, recouverte en 1903 par son chef-d’oeuvre La Vie.
S’ouvre alors une période de création intense ponctuée par les allers et retours de l’artiste entre l’Espagne et la capitale française. Entre 1900 et 1906, l’oeuvre de Picasso passe progressivement d’une riche palette colorée aux accents pré-fauves, qui doit tout autant au post-impressionnisme de Van Gogh qu’à Toulouse-Lautrec, aux quasi-monochromes de la « période bleue », puis aux tonalités roses de la « période des Saltimbanques », et aux variations ocres de Gósol.

Pour la première fois en France, cette exposition embrasse les périodes « bleue » et « rose » dans leur continuité plutôt que comme une succession d’épisodes cloisonnés.

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Rétrospective Miró au Grand Palais

3 octobre 2018 – 4 février 2019

Réunissant près de 150 œuvres dont certaines inédites en France et couvrant 70 ans de création, cette rétrospective retrace l’évolution technique et stylistique de l’artiste.
Miró crée à partir de ses rêves et nous ouvre les portes de son univers poétique.

Il transforme ainsi le monde avec une apparente simplicité de moyens, qu’il s’agisse d’un signe, d’une trace de doigt ou de celle de l’eau sur le papier, d’un trait apparemment fragile sur la toile, d’un trait sur la terre qu’il marie avec le feu, d’un objet insignifiant assemblé à un autre objet.

Miró fait surgir de ces rapprochements étonnants et de ces mariages insolites un univers constellés de métamorphoses poétiques qui vient réenchanter notre monde.

« Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème ».

Sa terre natale, la Catalogne, lui offre l’inspiration, Paris son premier tremplin, Palma de Majorque le grand atelier dont il a tant rêvé. Entre tous ces lieux, Joan Miró crée une oeuvre dénuée de toute anecdote, de tout maniérisme, de toute complaisance à l’égard des modes.

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Exposition Hugues Henri à la villa Chanteclerc jusqu’au 28 octobre

Fantômes Caraïbes

Cette exposition d’Hugues HENRI perpétue la recherche par cet artiste d’un retour des Caraïbes, ces « Indiens » génocidés, pour la plupart disparus à l’exception des survivants dans la réserve de la Dominique et des îles Karifugas le long du Belize. Il s’agit d’une fiction artistique, non d’une reconstitution basée sur des recherches scientifiques, historiques, archéologiques et anthropologiques.

Les moyens utilisés par Hugues Henri sont traditionnellement plastiques et picturaux mais aussi composites. « La colle ne fait pas le collage ! » avait l’habitude de dire Max Ernst, par rapport à sa démarche néodadaïste du photomontage. Pour lui, l’idée de montage provocateur et d’assemblage insolite dominait par rapport au « faire » du collage inauguré par les « papiers collés » cubistes de Georges Braque et de Pablo Picasso initié dans leur volonté de dépassement des catégories traditionnelles par le recours aux signes matériels du quotidien, papier journal, papier peint, faux bois, faux marbre, etc.

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«Fantômes Caraïbes». Fiction artistique

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Comment un jour devient on fasciné par les civilisations méso-américaines précolombiennes Olmèques, Toltèques, Mayas, Aztèques. Cette relation aux Amérindiens strictement
muséographique et personnelle, sans pulsion de recherche anthropologique, ethnographique ou archéologique.

Depuis des études universitaires, de cheminement en découvertes , de rencontres en étonnement en surprises en France d’abord puis en Guadeloupe, en Martinique, rencontres avec des passionnes ayants la connaissances de l’Histoire précolombienne et la richesse des lieux : Les fonds archéologiques du Musée Edgard Clair du Moule et surtout le parc des Roches Gravées de Trois Rivières. Un autre lieux magique est la coulisse, entre les monts Caraïbes et la mer. Là se trouve quantité de pétroglyphes encore méconnus et une grande roche gravée volontairement inclinée qui trempe sa base dans la rivière représente une femme qui accouche.
Le trouble comme la passion s’insinues par touches successives par degrés exagérés. Par la photo la peinture, et le dessin Hugues Henri a fixé les premières mémoires de son Musée imaginaire. La révélation se fait au grand jour, sans fausse pudeur, convaincante et brillante.

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Jérôme Sainte-Luce : « Lespwineg »

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
Le plasticien cisèle une exposition sur un thème qui peut inquiéter, chaotique, mais fantastique sur les esprits, les morts et les âmes, leur chemin de lumière et leur héritage. Son
œuvre pose la question de savoir comment transcrire par la peinture le ressenti des choses
Comment les rendre visibles au spectateur.

« Lespwineg » titre de cette nouvelle exposition de Jérôme Sainte-Luce présente une série de tableaux , étranges, inspirés des gravures amérindiennes et abordant le thème omniprésent dans son œuvre de la symbolique de l’âme. L’iconographie en est simplifiée mais aux traits dessinés gravés telle une empreinte. Elle présente des taches de couleurs floutées tout en transparence où le jaune d’or est comme happé par sa propre lumière. Visiblement les couleurs sont songeuses, comme vues au travers d’un halo de brume. Bleu aquatique, orange de feu, vert espérance,…la danse allégorique des nuances s’en donne à cœur joie dans ce traitement tout en subtilité de personnages récurrents et transparents : les âmes des morts pas encore parties.

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Les jaunes lumineux des âmes perdues de Jérôme Sainte-Luce

Cave-galerie le Vin, l’Art et Vous à Ducos jusqu’au 31 octobre 2018.

— Par Michèle Arretche —

Jérôme Sainte-Luce est né en 1981, il a étudié les Arts appliqués et les arts plastiques en Guadeloupe et en Europe. Originaire de Trois Rivières, haut lieu archéologique, réputé pour ses roches gravées, on retrouve dans ses œuvres un mélange d’art abstrait et de symboles pré colombiens.
Sur son site il nous dit qu’il s’inspire de la thématique Amérindienne pour nourrir son monde imaginaire, il peint des « esprits », « des morts qui ne sont pas partis encore… », « des âmes errants à la recherche de lumière » sur des bouts de tissus récupérés, tissus coupés, déchirés et recousus ou bien des papiers arrachés.
L’artiste scrute inlassablement les parois de l’au-delà, parsemant ses toiles de signes, de questionnements…
Comment faire passer une entité de l’ombre à la lumière? Comment ressentir l’invisible?
Autant de questions que ce plasticien aborde dans ses séries de peinture et de dessins. Tout comme les Amérindiens qui imitaient dans leurs danses différents animaux pour entrer en contact avec le monde des esprits, Jérôme Sainte-Luce s’abandonne aux flots des couleurs et des signes pour entrer en contact avec eux.»

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Fantômes Caraïbes par Hugues Henri

Du 19 au 28 octobre 2018 à la Villa Chanteclerc à Fort-de-France

La Collectivité Territoriale de Martinique a le plaisir de vous inviter à cette exposition d’Hugues HENRI, qui aura lieu à Fort-de-France du 19 au 28 octobre 2018, à la villa Chanteclerc, (route de Didier). Cette exposition perpétue la recherche par cet artiste d’un retour des Caraïbes, ces « Indiens » ethnnocidés, pour la plupart disparus à l’exception des survivants dans la réserve de la Dominique et des îles Karifugas le long du Belize. Il s’agit d’une fiction artistique, non d’une reconstitution basée sur des recherches scientifiques, historiques, archéologiques, ethnologiques et anthropologiques.

Les moyens utilisés par Hugues Henri sont traditionnellement plastiques et picturaux pour les 30 toiles sur chassis peintes à l’acrylique et à l’huile, mais aussi composites à travers les séries de 30 photomontages numériques imprimés sur toile.

La finalité n’est pas de fabriquer des images postmodernes vides de sens, mais de permettre ce « retour fictif mais sensible » des Fantômes caraïbes. Dès lors ils émergent autour de nous, dans nos décors quotidiens et lieux de mémoire, avec leur aura, leurs regards et leur présence qui retrouvent leurs places dans notre présent désincarné et consumériste.

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Le PABE en ses tribulations archipéliques – exposition collective à l’Atrium

— Par Selim Lander —

Le « PABE » – pour Plastik ArtBand Experimental, une association de plasticien.ne.s non-conformistes – occupe le paysage culturel martiniquais depuis une bonne dizaine d’années. Au fil des expositions de ce groupe à majorité féminine, on a pu découvrir des sensibilités artistiques très diverses, savantes ou naïves, des techniques sophistiquées ou plus frustes mais chez tous.tes le même enthousiasme, la même envie de laisser s’exprimer sa créativité. Ces artistes ont l’habitude de travailler ensemble depuis suffisamment longtemps pour faire groupe, ce qui n’empêche pas qui les a un peu fréquenté.e.s de reconnaître immédiatement la patte de chacun.e.

L’exposition collective qui vient de s’ouvrir à Tropiques- Atrium sous l’intitulé Tribulations archipéliques et qui se prolongera jusqu’au 10 novembre confirme cette diversité qui fait la richesse du groupe. Emmenés par les peintres Michèle Arretche et Marie Gauthier dont on connaît le métier, les « pabistes » ont abordé le thème de l’île en utilisant tous les procédés possibles, du tableau peint à l’ancienne sur une toile jusqu’à la vidéo en passant par la sculpture, la céramique, l’installation, le collage, la photo.

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Tribulations archipéliques

— Par Marie Gauthier —
De ces îles qui parsèment les mers et les océans, Gilles Deleuze1 distingue les continentales, nées d’une fracture, d’une séparation du continent, et les océaniques surgies des fonds marins. Deux types d’îles, de pensées et de regards. Les premières, accidentelles, les secondes, originaires. Ces dernières émergent à la surface dans un surgissement géologique qui signale la permanente évolution de la Terre dans les profondeurs sous-marines. Ce qui est sous la surface visible est vivant. L’île, plus mythique que géographique, nous mène à penser l’île créatrice, matricielle. Saint-John Perse évoque l’image d’une « mer utérine de nos songes… »2. Rêver des îles, c’est imaginer un départ vers un ailleurs, inattendu, libre, nu, pour renaître à soi. L’île est le signe idéal de la solitude ontologique, une dimension largement explorée par Patrick Chamoiseau dans L’empreinte à Crusoé3, dont le récit participe de la poétique insulaire.
Aujourd’hui, l’archipel est plutôt défini comme un groupe d’îles, des terres discontinues au milieu de la mer. Pourtant, par son étymologie (pelagos, haute mer), le grec le décrit comme « une mer parsemée d’îles ». Princeps, la mer suppose les liens secrets de l’en-dessous marin.

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L’art cubain contemporain à la Fondation Clément

—Par Selim Lander —

Grâce à une politique de formation très active, avec des écoles d’art disséminées dans les provinces, dont les meilleurs éléments se retrouvent ensuite à l’Institut Supérieur des Arts de La Havane, Cuba est une pépinière de plasticiens de grand talent. Aussi n’était-ce que justice, de la part de la Fondation Clément, que de faire connaître quelques-uns d’entre eux à son public. C’est chose faite avec l’exposition Buena Vista – art contemporain de Cuba qui présente les œuvres de dix-huit créateurs en mettant l’accent sur leur diversité, de l’abstraction à la vidéo d’animation. Notons que certains d’entre eux (Abel Barroso, Sandra Ramos, Lazaro Saavedra, Toirac) étaient déjà regroupés lors de la 12e Biennale d’art contemporain de la Havane, en mai-juin 2015, dans l’exposition intitulée El pendulo de Foucault[i] et qu’Abel Barroso avait en outre été le sujet d’une exposition individuelle à la Fondation Clément au tout début 2015.

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Édouard Duval-Carrié «  Décolonisons le raffinement » : exorcisme pictural

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

L’exposition réunit une unité d’œuvres aux temporalités proportionnées, exclusivement dédiées à la dimension fondatrice et manifeste du travail d’Edouard Duval-Carrié : la peinture.

La nouveauté comme alternative à l’histoire et au passé. L’important n’est pas ce qu’on a fait de nous mais ce que nous faisons avec ce qu’on a fait de nous. Ce postulat quelque peu psychanalytique s’illustre ici parfaitement car «  cette histoire n’est pas un fardeau mais une mémoire active et une libération qui nous permettent d’affronter le présent » cette exposition interroge en ceci qu’elle nous permet de rattacher l’art à l’actualité par les liens ténus imperceptibles du regard que nous posons sur elle. Le travail de l’artiste s’inscrit dans une démarche à deux pendants, d’une part l’homme caribéen et son histoire , d’autre part l’humain dans sa globalité et son rapport à la nature. Bien sûr l’utilisation du folklore Caribéen a beaucoup à voir dans cela, mais dans l’œuvre d’Edouard Duval-Carrié, elle sert de vecteur à la question plus large de ce qu’est l’homme dans son environnement. Il s’agit d’exorciser le passé tout en expurgeant le présent de toutes ses illusions.

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«  An nou ay! » : considérations post-exotiques

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret. —

Le parcours atypique et prestigieux de Laurent Valère est avant tout celui d’un artiste quasi inclassable qui développe tableau après tableau un univers mélangé d’humour et de gravité. Cette nouvelle exposition vient renforcer la place unique et définitive qu’il occupe dans la peinture contemporaine.

Déjà connu et reconnu pour ses précédentes sculptures monumentales, le mémorial du cap 110 au Diamant et les gigantesques Mamandlo installées sous la mer, à Saint Pierre entre autres, c’est avec jubilation qu’il revient à ses premières amours la peinture par laquelle il a abordé l’art. De sa peinture transparait sous des envolées lyriques, et sur un ton bon enfant , un univers apparemment festif. Mais l’homme et son sourire de dandy comblé qui insiste sur le visible de la convivialité, sur la bonne humeur régnante de la vie sociale aux Antilles a un message à transmettre. Laurent Valère est nostalgique d’une beauté parlante qu’il semble ne plus trouver dans un art conceptuel omniprésent et s’attache à créer des espaces de respiration pour la réhabiliter. L’esthétique qu’il recherche n’est ni flatteuse, ni gratuite, ou superficielle, à la fois saisissante, déstabilisante, mais pourvue de fioritures ou d’éléments anecdotiques.

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Une « exposition d’expérimentation » d’Edouard Duval-Carrié : Décolonisons le raffinement.

— Par Michèle Arretche —

Édouard DUVAL-CARRIE est un peintre sculpteur haïtien né à Port-au-Prince en 1954, qui réside actuellement à Miami. Très connu à l’étranger il a exposé aux Etats Unis, au Mexique et en Europe. En 2014 il a été un des plasticiens à l’exposition « Haïti deux siècles de création artistique » au Grand Palais à Paris.

Son art est profondément ancré dans l’univers symbolique de l’Haïtien ordinaire, il a appris avec des maîtres de l’art haïtien au Centre d’Art de Port-au-Prince.

Il nous l’affirme lors de son interview avec Anthony BOGUES (1), il voulait quelque chose de nouveau, mais comme on ne peut pas réinventer la roue, il reprend des choses qu’il déjà faites, déjà peintes et les rénove, les revoit au prisme d’internet, les modifie, joue avec elles, leur fait subir toutes sortes de métamorphoses grâce à de nouveaux supports et nous présente cette exposition qui réunit ses anciennes réflexions avec un fort parfum de modernisme.

Et c’est effectivement un émerveillement raffiné qui nous attend dans la « Nef » de la Fondation Clément.

On peut diviser cette présentation en 4 sections

  • la Métamorphose du Soukouyant : 3 œuvres spectaculaires, de grands cercles de 2,40 cm de diamètre, parfaitement lissés de résine, habités par des hommes hybrides, dépourvus de chairs humaines avec des plantes qui leur poussent sur la tête !

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« Décolonisons le raffinement » : de la culture et du sucre…

Du 24 août au 17 octobre 2018 à la Fondation Clément

«Décolonisons le raffinement» Pour ne pas le laisser aux colons ? Pour se l’approprier ? Pour en inventer une autre vision ? Une autre forme ? On peut lire ainsi le titre de l’exposition d’Édouard Duval-Carrié visible jusqu’au 17 octobre 2018 à la Fondation Clément, tant la méticulosité dont l’artiste fait preuve dans la composition de ses œuvres est une évidence. Un travail soigné, une grande précision, exigeant dans le moindre détail, englobant dans le tableau une attention particulière au cadre sont des caractéristiques du travail d’ Édouard Duval-Carrié. Il en est d’autres plus essentielles. Raffinement ? Le mot émerge dans la langue au moment où la source principale de la richesse européenne provient de la culture de la canne. Sucre et culture raffinés procéderaient-ils d’une même origine ?

Né à Port-au-Prince, sa famille fuit le régime de Duvalier, se réfugie à Porto Rico puis au Canada où il obtient un baccalauréat es art avant de s’exiler à Paris où il s’inscrit à l’ École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1988. Après plusieurs années passées en France il s’installe à Miami, au plus près de son pays d’origine sans y être tout à fait, intimement lié à la diaspora haïtienne.

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« Décolonisons le raffinement » exposition d’Édouard Duval-Carrié

Du 24 août au 17 octobre 2018 à la Fondation Clément

Dans la Caraïbe, les affrontements, les reconfigurations et l’invention de la nouveauté ont façonné l’existence.
Édouard Duval-Carrié bouleverse cette logique avec une pratique profondément ancrée dans l’univers symbolique haïtien mais qui peut être aussi vue comme « la réinvention de la nouveauté » faite de répétitions, d’adaptations, de ruptures mais aussi de multiplicité. Les œuvres présentées dans cette exposition participent au bouleversement du passé délibérément créé par l’artiste dans une tentative de créer un vocabulaire visuel distinct afin de produire une histoire visuelle de la Caraïbe. Cette histoire n’est pas un fardeau mais une mémoire active et une libération qui nous permettent d’affronter le présent.
Édouard Duval-Carrié s’intéresse aussi à la façon dont l’entité humaine est devenue le siège de sa propre destruction.
Il présente des hommes hybrides, dépourvus de chair humaine, avec des plantes leur poussant sur la tête. Ce sont des adaptations du soukougnan, une créature maléfique de la mythologie caribéenne qui se débarrasse de sa peau pour rechercher ses victimes.
Édouard Duval-Carrié a réinventé le soukougnan pour en faire une créature dont l’absence de chair révèle la présence de nos maux.

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Lubaina Himid, la traite derrière la beauté abstraite

Lauréate en 2017 du prestigieux Turner Prize, l’œuvre de Lubaina Himid questionne l’identité de la diaspora africaine et son invisibilité dans le champ social, politique et artistique. Dans une esthétique séduisante et colorée, où affleure constamment son intérêt pour le théâtre et la mise en scène, l’artiste explore la question de l’esclavage, du colonialisme et de la représentation des africains dans l’histoire de la peinture européenne.

Née en 1954 en Tanzanie, d’un père comorien et d’une mère anglaise, installée en Angleterre depuis l’âge de six ans, Lubaina Himid, artiste, commissaire d’exposition et théoricienne, est une figure du Black Art Mouvement, particulièrement actif dans les années 1980 en Angleterre. Historiquement, le développement du Black Art Mouvement est étroitement lié aux lois anti-immigration établies par Margaret Thatcher, qui ont suscité de nombreuses réponses artistiques et sociales passant par des révoltes populaires dans les banlieues des métropoles anglaises. À cette époque, Lubaina Himid accompagne et promeut le travail d’artistes telles que Sonia Boyce ou Claudette Johnson et organise des expositions qui feront date comme Five Black Women (1983, Africa Centre, Londres), Unrecorded Truths (1986, Elbow Room, Londres) mais également The Thin Black Line (1985, ICA Londres), qui fera l’objet d’une réédition à la Tate Britain en 2011.

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Dans le cadre du forum « Bod lanmè », le mur d’images entre savoirs, savoir-faire et savoir être

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

L’Agence des 50 pas géométriques a contacté Philippe Bourgade pour être le président d’un concours photos, en effet qui mieux que lui, photographe de talent comme chacun sait pouvait tenir ce rôle. Jusque-là tout était parfait sinon que pour le photographe philosophe a ses heures et quelque peu sociologue «  le concours sépare et le mur rassemble ». Les représentants de l’agence , Amandine Limouzin et Didier Yokessa ont pu adhérer à l’idée et ainsi Philippe Bourgade à été chargé d’organiser la création du mur en étroite collaboration avec Amadine Limouzin. Le mot d’ordre : photographier le littoral martiniquais en soulignant la présence humaine( activités, habitat…)L’agence des 50 pas œuvre pour la mise en valeur des espaces urbains, cette réserve est faite entre autres pour que chacun ait un passage libre au long de la mer , car sans cela des habitants voudraient empêcher par des clôtures et des oppositions qui tous les jours auraient causé des procès et des querelles parmi eux.

Un mur de plus de 400 images

L’un des soucis de Philippe «  était d’éviter les répétitions et veiller à ce que le littoral de notre île soit représenté dans toute sa diversité. »

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« Caraïbe estivale » : un festival pictural

Jusqu’à fin août 2018 à l’espace art de la Cave-Galerie à Ducos

En cette période, que l’on qualifie de pause estivale sous d’autres latitudes, une exposition collective « CARAÏBE ESTIVALE », très dynamique, de 20 artistes de Martinique est à voir à l’espace d’Art de la Cave-Galerie « Le Vin, l’Art et vous » à DUCOS jusqu’au 31 août.

Pour la deuxième année consécutive la responsable Myriam Guichard, passionnée d’Art, nous offre cette sélection foisonnante, associant des mapipi et des artistes émergents. Allez-y de toute urgence vous ne serez pas déçus !

Vous pourrez revoir ou découvrir les œuvres de :

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« Désir cannibale  » : emporter et apporter au pays *

Fondation Clément du 27 juillet au 19 septembre 2018

— Par Michèle Arretche, amateur d’Art —

Nous étions impatients de découvrir la nouvelle exposition de la Fondation Clément consacrée à la « relève guadeloupéenne » comme la présente le commissaire d’exposition Jean Marc HUNT. Après des commissariats réalisés en Guadeloupe et en France c’est sa première prestation en Martinique où nous le connaissons comme artiste.

« DÉSIR CANNIBALE » réunit 9 membres de la toute nouvelle génération d’artistes guadeloupéens nés entre 1979 et 1986, émergeant à l’International et prêts à tout dévorer dans « un cannibalisme de survie » comme l’annonce Joëlle FERLY, fondatrice de l’ARTOCARPE, qui signe la présentation du catalogue d’exposition.

Nous nous arrêterons sur quelques coups de cœur avec la ferme intention de retourner voir l’exposition pour poursuivre notre visite.

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« Désir Cannibale » à la Fondation Clément

Du 27 juillet au 19 septembre 2018

Kelly Sinnapah Mary, Notebook of no return, 2018, 100 x 100 cm, (Détail)

L’exposition Désir Cannibale, présentée du 27 juillet au 19 septembre à la Fondation Clément, compte 9 artistes contemporains guadeloupéens, qui ont en commun un parcours artistique émergeant à l’international. A travers une sélection de peintures, sculptures, installations, photographies, vidéos et performances, Jean-Marc Hunt, commissaire de l’exposition, propose d’explorer une poétique de l’ivresse, à l’image d’un fantasme de tous les possibles.
Désir Cannibale répond aux puissantes pulsions, aux envies et fantasmes d’une violence d’un autre temps. Ici la dimension de puissance précise une ambition, qui cherche à multiplier des sensations et expériences nouvelles, libérées de toute règle et de tout contrôle. L’impulsion du désir cannibale devient alors un état de conscience, une manière de penser et de se penser au monde.
Jean-Marc Hunt, commissaire de l’exposition.

ÉVÈNEMENTS ASSOCIÉS
Samedi 1er septembre – 19h
Ciné-expo : carte blanche au commissaire de l’exposition Sauvages, au coeur des zoos humains, Pascal Blanchard et Bruno Victor-Pujebet, 2017, 92 mn

Dimanche 9 septembre – 15h
Ateliers créatifs famille
Inscription obligatoire sur fondation.clement@gbh.fr

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Le geste organique de Ricardo Ozier-Lafontaine

Exposition « RESET » – Fondation Clément – 25 mai-18 juillet 2018

— Par Selim Lander —

Les plasticiens, aujourd’hui, se doivent d’être originaux. De plus en plus conceptuel, l’art s’éloigne de l’artisanat, au risque de paraître malhabile ou bâclé. La recherche de l’originalité apparaît d’ailleurs comme une gageure, le répertoire des formes et des couleurs étant par nature limité (et Picasso en a déjà exploré plus que sa part !). Si bien que le visiteur habitué des galeries et des musées d’art contemporain échappe rarement  à une impression de déjà-vu, pas nécessairement gênante, au demeurant : c’est un jeu pour l’amateur que de chercher des parentés entre les artistes.

Les toiles de Ricardo Ozier-Lafontaine, peintre martiniquais né en 1973, saisissent d’abord par leur unité et leur rigueur. Rarement aura-t-on vu la série poussée aussi loin et avec une telle constance. Ozier-Lafontaine conjugue en effet le gigantisme et un soin du détail porté à l’extrême. Ses toiles font couramment 2x2m, rarement moins et bien davantage dans les portraits de famille des Intercesseurs (3,40x2m). Or dans les séries intitulées Le Vivant, le Réel la toile est intégralement couverte de petites figurines dont la juxtaposition constitue l’œuvre entière.

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Zoos humains. L’invention du sauvage.

Du 29 juin au 30 décembre 2018 au Mémorial ACTe

L’exposition Zoos humains. L’invention du sauvage met en lumière l’histoire d’hommes, de femmes et d’enfants exhibés en Occident et ailleurs, dans des cirques, des cabarets, des foires, des zoos, des villages itinérants ou des expositions universelles et coloniales.

Cette exposition majeure a circulé sous différentes formes dans le monde entier : à Paris au musée du quai Branly et au Jardin d’Acclimatation, mais aussi dans d’autres villes d’Europe, aux États-Unis, en Guyane et en Côte d’Ivoire, et récemment à la Cité Miroir à Liège. Rassemblant près de 400 œuvres inédites (affiches, photographies, documents originaux et objets souvenir) dans un parcours jalonné d’une vingtaine de panneaux thématiques et de films d’archives inédits, elle est présentée pour la première fois en Guadeloupe au Memorial ACTe, dans une version enrichie de focus spécifiques aux populations ultramarines.

Entre 1810 et jusqu’au milieu du XXe siècle, près de 35 000 êtres humains ont été exhibés et livrés au regard de près d’un milliard et demi de visiteurs, lors d’expositions universelles ou coloniales. Ces zoos humains ont construit la figure du sauvage.

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Jacqueline Fabien : Exalter «La probité du peintre»

Jusqu’au 30 juin 2018 à Tropiques-Atrium

— Par Christian Antourel —

On connait la peinture de Jaqueline Fabien, puissamment, noblement , voluptueusement engagée pour témoigner de l’homme dans ses douleurs comme dans sa beauté. La beauté, ici est celle du corps humain et du paysage qui s’étend alentour, celle qui sous-tend une pureté spirituelle et une élégance native dans le rapport au monde. Son travail est porteur d’un fort message de joie, d’espoir, d’amour de la vie.

Après la tempête, l’anéantissement. Exalter la vie, rien d’autre ! Ne pas s’affoler, ne pas se troubler, ne pas perdre ses esprits et son chemin. Avoir un objectif une idée fixe. Ne pas abandonner, ne pas lâcher. Née à la Martinique, désormais elle trouve son nord dans le Finistère. Elle en sait beaucoup sur la façon de retrouver le bonheur de vivre….par la peinture et l’art vivant. Ces œuvres témoignent de l’engagement spirituel d’une artiste éprise de silence et de réflexion. Elle poursuit ainsi sa quête, quotidienne et obsessionnelle d’une beauté différente, mise en scène qui renvoie le spectateur à sa propre étrangeté. Elle glane, classe, ordonne et remélange.

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Raymond Médélice : « De formidables machines à rêver »

Dimanche 24 juin 2018 à 10h : visite commentée par Cécile Bertin-Élisabeth(*)

— Présentation par Dominique Brebion —
Nous éprouvons quelquefois de l’étonnement devant le travail d’un peintre. C’est que nous y découvrons une réalité que nous n’avions pas su voir faute d’y prêter une attention soutenue. C’est par là que la peinture nous apprend parfois à voir le monde.
Les peintures de Raymond Médélice, souvent énigmatiques, recèlent toujours une histoire. Bien plus qu’une histoire, une réflexion sur la vie. Car ses tableaux fonctionnent comme les pages d’un journal intime où se livrent ses préoccupations et ses pensées, sa vision du monde. Il persiste toutefois quelque chose d’insaisissable car l’artiste élabore des connexions souvent inattendues. Les décrypter devient l’un des plaisirs de la visite d’exposition.
« Ce n’est, après tout, qu’un peu de peinture sur de la toile mais ce sont des rêves pétrifiés qui sont à regarder comme de formidables machines à rêver » dit Raymond Médélice.
Au charme de la rêverie s’ajoute la considération d’une technique picturale originale, toute personnelle.

Commissariat : Dominique Brebion

(*)Cécile Bertin-Elisabeth
Professeur de littérature hispanique à l’Université des Antilles, elle est également Doyenne de la Faculté de Lettres et Sciences Humaines.

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Claude Cauquil : continuité des parfums d’esthétisme

— Par Christian Antourel —

Claude Cauquil fascine. Ses lignes sont indissociables, façon muralisme mexicain, quand le but des artistes est de réaliser un art monumental héroïque, humain, populaire à la fois didactique et épique. Grands décors emphatiques, propagandistes et expressifs à la mémoire d’activistes. Là s’arrête la comparaison juste dans le trait et par la forme. Pour le reste Claude Cauquil n’a rien d’un révolutionnaire à la Zapata ou Sancho Villa, hors, peut-être comme eux de fougueuses bacchantes.

A la fois « muraliste » et peintre de chevalet en atelier ce portraitiste en vérité dans l’âme, croise de nouveaux magnétismes urbains et sensuels, vitaux pour une prose hypnotique qui s’y ressource sans cesse, il répond à la commande de la ville quand le mur s’y prête. Les peintures murales décrivent alors la vie, le folklore et l’histoire d’un peuple. il se laisse porter par la peinture comme on peut le faire pour la musique. Ce qu’il cherche à exprimer n’est pas de l’ordre du dicible, c’est sans doute pour cela qu’il pense avoir choisi un mode d’expression dans le domaine du visible et «  le sensible doit garder son mystère …  Mon propos est essentiellement pictural ».

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