Jusqu’au 15 décembre 2018 Tropiques-Atrium
—Par Christian Antourel —
Pris par le rythme effréné de l’art contemporain, il est agréable parfois d’arrêter le temps et de se mettre quelques standards sous la dent. L’exposition de Martine Jéchoux Baker est proprement jubilatoire.
Son œuvre raconte une histoire qui brille, qui brûle, incandescente. C’est un manifeste en faveur d’une imagination active, seule capable de transformer une situation concrète en possibilités multiples. Happée par les beautés de sa créativité, l’exposition vire à un esthétisme qui rend l’âme visible. Entre réalisme ordinaire et imaginaire, l’artiste choisit tout particulièrement l’imaginaire comme alternative à la désillusion réaliste…et l‘espace et le temps deviennent relatifs comme un instant d’éternité suspendu en vol. Il semble qu’elle fasse appel , telle une prêtresse de la terre , aux forces de la nature. Quand Martine Baker se fait démiurge, un magma créatif fulgurant jaillit des entrailles de la terre . Elle en décline toutes les variations : pays d’accueil en même temps qu’instrument de création, tout autant que notion de mémoire et de richesse souterraine. La mythologie se prête très bien à cet imaginaire tellurique, tel Antée qui en appelle au contact de la terre car chaque fois qu’il la touche, il renouvelle ses forces.