Catégorie : Expositions

L’art comme passerelle entre les cultures : l’exposition « Diferentes Miradas »

À la Fondation Clément jusqu’au 12 janvier 2025

L’art, selon Aimé Césaire, n’est pas un luxe mais une nécessité. Il est une forme d’expression, une manière de tisser des liens, de communiquer et de partager des perspectives sur le monde. L’exposition « Diferentes Miradas » à la Fondation Clément incarne cette vision en offrant au public une immersion dans la richesse de l’art contemporain dominicain. À travers une sélection de peintures, dessins, sculptures, céramiques et installations, elle propose un dialogue profond sur l’identité, la culture et les dynamiques sociales de la République dominicaine.

Douze artistes dominicains, à la carrière établie tant sur la scène locale qu’internationale, partagent leurs perceptions uniques de la société qui les a forgés. Parmi eux, José Almonte, José García Cordero, Gerard Ellis, Thelma Leonor Espinal, Melvis Matos, Radhamés Mejía, Raúl Morilla, Iris Pérez-Romero, Charo Oquet, Miguel Ramírez, Genaro Reyes-Cayuco et Ezequiel Taveras expriment chacun à leur manière l’essence de leur culture, leur regard critique, et leur expérience personnelle à travers l’art. Leurs œuvres sont une invitation à voir le monde sous un angle différent, à questionner ce qui nous entoure et à explorer les multiples facettes de l’identité.

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Exposition « Les hauts échanges de l’ailante et du kapokier »

À la Station culturelle & au Studio Lumina jusqu’à fin janvier 2025

La Station Culturelle est un espace d’art contemporain situé à Fort-de-France, en Martinique. Elle soutient et valorise la création artistique contemporaine à travers l’accompagnement d’artistes et de porteurs de projets. En plus de fournir un soutien administratif et logistique, elle crée des opportunités pour les artistes d’intégrer des réseaux professionnels. La Station Culturelle privilégie les approches pluridisciplinaires, encourageant le dialogue entre différentes formes d’art. Elle se positionne comme un lieu de convergence, réunissant artistes, commissaires, chercheurs et institutions pour des projets communs et pour renforcer l’écosystème artistique local et international, en particulier en lien avec les spécificités des territoires caribéens.

L’exposition « Les hauts échanges de l’ailante et du kapokier » présente une exploration artistique collective autour de la résistance, de la transformation et de l’identité. Cette exposition combine des vidéos de Brandon Gercara, une installation de Sébastien Perroud et des photographies de Nicolas Derné. Le titre fait référence à deux arbres symboliques : l’ailante, considéré comme invasif et croissant en ville, et le kapokier, arbre sacré d’Afrique. Ces arbres représentent la force, l’enracinement et la résistance à l’oppression, tout comme les masques et les pratiques culturelles qui sont au cœur de l’exposition.

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« Ya Ax Thé », une rétrospective du groupe Fwomajé

— par Selim Lander —

Préambule : Lors d’une table-ronde qui s’est tenue le 4 décembre à Tropiques-Atrium en marge de l’exposition Fwomajé, les artistes présents se sont plaints de pas être suffisamment mis en lumière dans les médias. Si cela est en effet possible pour les chaînes de radio et de télévision, comme dans l’unique quotidien de l’île et les quelques magazines existants, on ne saurait adresser ce reproche à Madinin’art, sous la houlette de Roland Sabra, qui ne se contente pas d’annoncer les événements culturels mais publie régulièrement des comptes rendus, critiques s’il y a lieu, des spectacles vivants comme des expositions organisées ici ou là et qui ne demande pas mieux que de donner la parole aux artistes désireux de s’exprimer. En l’occurrence, Madinin’Art a déjà largement annoncé l’exposition Fwomajé en reproduisant plusieurs textes du catalogue dès le 3 octobre et, quelques semaines plus tard, par un texte soulignant combien cette manifestation était « incontournable », suivi de l’annonce des rencontres organisées à l’occasion.

Autre sujet d’étonnement pour qui assistait à cette rencontre : que l’extraordinaire travail de la Fondation Clément en faveur des artistes locaux (expositions collectives, personnelles, rétrospectives en tout genre qui font chaque fois l’objet d’une large publicité) n’ait pas été mentionné (en dehors d’une allusion sibylline à une lointaine exposition à « la Case à Léo »).

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« Art en Liberté » : une exposition de L’Art Gonds Tout

par Marie Alba.

Du 07 au 14 décembre 2024 de 10H00 à 18H00. Vernissage le vendredi 06 Décembre de 18H00 à 21H00. Galerie C’CYL Art, Fort de France.

La galerie C’CYL ART accueille à partie du 6 décembre l’exposition Art en Liberté. La liberté dans toutes ses acceptions, celle qui confère à l’artiste une palette d’expressions de tous les possibles : engagement, émotions et transcendance !

À travers différents champs des arts plastiques (peinture, sculpture, upcycling…) l’exposition Art en Liberté compose avec une diversité de questions allant du féminisme et de l’engagement en général à d’autres thématiques comme celles de l’identité, de la relation à l’autre et, aussi bien, de la joie et de l’hymne à la vie.

Chacune des œuvres est une témoignage de la liberté de l’artiste, qui ouvre des fenêtres sur des mondes différents et transmet une expérience unique. Tout en célébrant leur pluralité, les artistes de L’Art Gonds Tout renforcent leur identité collective.

Des œuvres de Michèle Laune et d’Hélène Jacob, de leurs éclatantes explosions de couleurs, jaillissent des messages forts et parfois militants.

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Exposition « ATOUMO » : une célébration des signes

Jusqu’au 31 décembre au Créole Arts Café à Saint-Pierre

— Par Philippe Charvein —

L’exposition intitulée : « ATOUMO » est une célébration des signes ; qu’il s’agisse de signes graphiques, de tracés, de motifs picturaux, de clichés, d’installations, de structures ou même, tout simplement, de « mots » autant de déclinaisons qui portent et illustrent d’emblée l’ambition multiple rassemblant et reliant les artistes conviées à l’occasion de cet évènement : parer les maux attachés à notre condition humaine ; dire la faiblesse et la grandeur de celle-ci ; exalter la vie qui renaît en permanence ; promouvoir les interconnexions entre les cultures ; nous inviter à une réflexion sans cesse renouvelée, à la fois sur autrui et sur nous.

Les artistes ici conviés célèbrent donc le langage dans ses différentes formes ; lesquelles leur donnent ainsi la possibilité de célébrer le monde, de décliner la diversité de l’univers.

ATOUMO, ou l’évocation métaphorique de l’Art, perçu comme une infusion salvatrice, gage de santé et de vie, au moyen de laquelle nous guérissons de nos blessures existentielles et de notre mal-être.

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Le « Tambour Parleur » : un siècle d’exil avant le retour triomphal en Côte d’Ivoire

— Par Sabrina Solar —
Après un exil de plus d’un siècle, le Djidji Ayokwé, surnommé le « Tambour Parleur », va enfin retrouver sa terre d’origine, la Côte d’Ivoire. Cet événement revêt une signification immense, non seulement pour la communauté ébriée, à laquelle cet objet sacré appartenait, mais aussi pour l’ensemble du continent africain. Il s’agit là d’un symbole de la restitution des biens culturels pillés lors de la colonisation, une première concrétisation de l’engagement pris par la France en 2017, sous la présidence d’Emmanuel Macron, pour retourner les œuvres d’art africaines volées au cours de la période coloniale. Le Djidji Ayokwé sera ainsi la première œuvre à bénéficier de la loi-cadre qui devrait faciliter la restitution des objets culturels pris durant cette époque sombre de l’histoire.

Un trésor sacré arraché par la colonisation

Le Djidji Ayokwé, un imposant tambour de 3,5 mètres de long sculpté dans un tronc d’iroko, n’est pas seulement une œuvre d’art. Il représente bien plus : un gardien de l’identité et des traditions du peuple ébrié, qui vivait sur les rives du Golfe de Guinée, dans la région d’Abidjan.

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Guy Gabon, fierté de la Guadeloupe à la Biennale de La Havane

 — Communiqué de presse —

L’artiste guadeloupéenne Guy Gabon s’expose à la 15e Biennale de La Havane, du 15 novembre

2024 au 26 février 2025. Son installation, « NOUS AVONS PERDU LE NORD, RETROUVONS LES Suds », une spirale de calebasses et de céramiques, invite à une réflexion sur l’identité caribéenne.

En 2023, le public guadeloupéen découvrait une version revisitée de cette oeuvre mise repensée par l’artiste Minia Biabiany, assurant le commissariat d’exposition pour le MusArth de Pointe-à-Pitre.

Soutenue par L’Artocarpe, la Région Guadeloupe et l’Ambassade de France à Cuba, cette participation s’inscrit dans une longue tradition d’échanges artistiques entre la Guadeloupe et Cuba. La Biennale de La Havane, un rendez-vous incontournable de l’art contemporain, offre une plateforme unique pour les artistes des Suds.

Pour Joëlle Ferly, Directrice artistique de l’L’Artocarpe, la présence de Guy Gabon à La Havane souligne l’importance des réseaux d’échange et de collaboration dans le milieu de l’art contemporain caribéen mais marque également une étape dans l’évolution de L’Artocarpe, qui continue de s’investir dans la promotion d’artistes guadeloupéens de renom sur la scène internationale.

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« Atoumo », la nouvelle exposition du PABE au Créole Art Café

[atumo] ou l’orthographe donne le sens.
On entend [atumo] mais on l’écrit comment ?
Problème scolaire ardu mais plus encore dès qu’il s’agit de l’exprimer à travers une sensibilité esthétique.
La phonétique, ici le son des mots, ne nous donne pas l’orthographe des mots. Comment choisir entre les différentes écritures :
A tout mot/maux (n’importe lequel)
A tous mots/maux (tous les mots/maux, chaque mot/maux)
Ou encore
Atoumo la plante créole qui guérit tout
Atout mot (celui qui l’emportera, le dernier, la guerre)

C’est l’enjeu pictural, sculptural ou poétique… auquel se livrent les artistes du PABE et leurs invités dans leur nouvelle et originale exposition de novembre-décembre 2024 ! : « La Martinique [atumo] »

L’orthographe et (n’en doutons pas l’esthétique aussi) est porteuse de sens !

Selon leur dominante personnelle sentimentale politique (optimiste ou pessimiste ?).

Les un.e.s choisissant une Martinique marquée par son histoire, sa géographie ou caractérisée par sa végétation, sa gastronomie, la danse, la musique… dépeindront, dessineront, photographieront, sculpteront une Martinique résiliente ou en voie de guérison.

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Exposition : « Guillon Lethière, né à la Guadeloupe »

Dates : 13 novembre 2024 – 17 février 2025 | Lieu : Aile Sully, niveau 1, mezzanine Napoléon, Musée du Louvre

L’exposition « Guillon Lethière, né à la Guadeloupe » représente un moment fort dans la redécouverte d’un artiste majeur du XIXe siècle, dont le parcours et les œuvres révèlent une richesse historique et culturelle souvent ignorée. Cette rétrospective, co-organisée par le Clark Art Institute de Williamstown et le musée du Louvre, constitue la première monographie d’envergure dédiée à Guillon Lethière, un peintre français d’origine guadeloupéenne, né en 1760 à Sainte-Anne.

Un parcours exceptionnel

Fils d’une mère esclave libérée d’origine africaine et d’un père procureur du roi, Lethière a vécu une vie marquée par des enjeux d’identité et de liberté. Élevé dans un contexte colonial complexe, il fut formé à Rouen puis à Paris, où il s’imposa comme l’un des artistes les plus respectés de son époque. Sa carrière professionnelle fut jalonnée de succès : il devint directeur de l’Académie de France à Rome de 1807 à 1816, membre de l’Institut en 1818, et professeur à l’École des Beaux-Arts à partir de 1819.

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Fwomajé « Les fleurs du Ya Ax Thé » : Quarante ans d’art sous le fromager

Du 01 octobre au 28 décembre 2024 – Salles d’exposition de Tropiques Atrium
Fondé en 1984, le groupe Fwomajé effectue des recherches sur une esthétique caribéenne.
Fwomajé représente un moment fort dans l’histoire des arts plastiques en Martinique et au-delà.
A sa création Fwomajé se compose de : Victor Anicet, Ernest Breleur, François Charles-Edouard, Serge Goudin-Thébia, Yves Jean-François, Bertin Nivor, René Louise.
Cette exposition incontournable retrace 40 ans de création du groupe.

Les fleurs du Ya Ax Thé
Quarante ans d’art sous le Fwomajé
Les fleurs du Fromager volent, elles sont légères, aériennes, rien ne les arrête.
Elles portent en elles un noyau, une substance, la création, et la vie.
Partout dans le monde, elles propagent l’énergie et la puissance de la terre qui les a vues naître ; telles sont les œuvres des maîtres des arts qui ont marqué l’histoire
de la peinture et de la sculpture en Martinique : Le Groupe Fwomajé.
est une nécessité. Il n’était pas concevable que cet anniversaire passe sous silence, alors que le Groupe Fwomajé constitue un phare, un repère incontournable dans le monde des arts plastiques en Martinique, voire dans la Caraïbe.

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Derniers jours pour plonger dans l’univers de la bande dessinée au Centre Pompidou !

Derniers jours jusqu’au 4 novembre!

Jusqu’au 4 novembre 2024, le Centre Pompidou vous invite à vivre une célébration exceptionnelle du 9e art, organisée en partenariat avec le Fonds Hélène & Édouard Leclerc. L’événement phare, « La BD à tous les étages », investit les espaces du Centre pour offrir un panorama inédit de la bande dessinée dans toute sa richesse et sa diversité.

De « Bande dessinée et vie quotidienne » en 1977 à l’hommage à Hergé en 2006, le Centre Pompidou a toujours valorisé ce genre artistique, reconnu aujourd’hui comme un pilier culturel majeur. Dans la continuité de cet engagement, l’exposition actuelle propose une plongée immersive à travers plusieurs décennies de création et de révolution graphique.

À découvrir :

– « Bande dessinée (1964 – 2024) » (Galerie 2, niveau 6)
Emblématique, cette exposition rend hommage à l’évolution de la bande dessinée depuis 1964, marquant l’essor de la BD adulte face aux comics jeunesse américains. Elle invite à un voyage captivant en douze thématiques, explorant les univers de l’aventure, du rêve, de la science-fiction, du rire et bien plus encore.

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Exposition de Nadia Burner POST-IT

Expo solo de Nadia Burner au Créole Arts Café jusqu’au 2 novembre 2024

— Par Philippe Charvein —

Le titre de cette exposition de Nadia Burner nous interpelle d’emblée dans la mesure où il s’impose d’abord comme une action à effectuer obligatoirement : celle consistant à écrire, à consigner ses pensées et ses réflexions sur papier afin d’y penser plus tard.

« Post-it » évoque, dans le même temps, ces petites affichettes qui nous invitent précisément à ne pas oublier ; à garder en mémoire les problématiques récurrentes de notre époque : le féminisme, la société de consommation, la condition humaine, les blessures de l’Histoire…

Autant de problématiques auxquelles il nous faut, selon Nadia Burner, nous tenir éveillés afin d’y apporter une réponse, une amélioration.

Les « Post-it » que nous propose Nadia Burner peuvent être divisés en quatre parties. Il y a d’abord, en effet, ceux qui abordent la question du féminisme. Viennent ensuite les « Post-it » évoquant la servitude humaine. Nous trouvons, par ailleurs, des affichettes qui nous invitent à prendre une certaine distance critique avec la société de consommation.

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Massacre à Pont-Sondé : Haïti sous le choc après une attaque sanglante d’un gang

— Par Jean Samblé —

Dans la nuit du 3 au 4 octobre, la petite localité de Pont-Sondé, dans le département de l’Artibonite en Haïti, a été le théâtre d’une attaque meurtrière perpétrée par le gang « Gran Grif ». Armés de fusils automatiques, les membres de ce gang ont envahi la ville à 3 heures du matin, tirant sur les habitants et laissant derrière eux un bilan effroyable : au moins 70 morts, dont des femmes, des enfants et des nourrissons, ainsi que 16 blessés graves. Les autorités locales, ainsi que le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, ont exprimé leur horreur face à ce massacre.

Les victimes ont été en grande majorité tuées d’une balle à la tête, une brutalité qui a indigné la communauté internationale et renforcé les appels à une intervention plus robuste pour rétablir l’ordre dans le pays. En plus des vies perdues, les assaillants ont incendié 45 maisons et 34 véhicules, forçant des dizaines de familles à fuir pour échapper à la violence.

Selon les premières enquêtes, le gang aurait orchestré cette attaque en raison de tensions liées à l’implantation illégale d’un poste de péage contrôlé par ses membres sur la route reliant Port-au-Prince à Cap-Haïtien.

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Roses d’Octobre : exposition artistique collective

À la MFME Martinique du 5 octobre au 11 novembre 2024

Voici le 3ième volet de l’évènement Féminin Pluriel.

Le premier volet, en avril-mai 2024 à Tropiques-Atrium à Fort de France, 15 artistes plasticiens questionnaient le « féminin ». Dans le deuxième volet, présenté au cabinet médical à Étang Z’Abricots de mai à novembre 2024, les artistes montrent dans l’exposition Généalogies leur réflexion sur le thème des transmissions familiales. Le troisième volet à la MFME (Maison de la Femme, de la Mère et de l’Enfant), dans le cadre d’octobre rose, rassemble les oeuvres d’une quinzaine d’artistes sur le rapport de la femme à la santé dans une exposition intitulée Roses d’Octobre.

Depuis 1999, le programme régional Culture et Santé permet d’inscrire des projets artistiques et culturels au sein des établissements de santé dans les axes suivants : prévention, soins hospitaliers et ambulatoires, secteur médico-social. Le 1er juillet 2024 un avis gouvernemental est publié sur les collaborations à développer entre Culture et Santé, et Handicap et Dépendance. L’activité de pratique culturelle peut, en effet, avoir des effets positifs sur la santé à deux niveaux : comme prévention de certains problèmes de santé et comme traitement complémentaire dans la guérison de certaines maladies.

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Les Fleurs du Ya Ax Thé – Quarante ans d’art sous le Fwomajé

30 septembre – 28 décembre 2024 – Tropiques Atrium Scène national

— Par Jean-Claude Duverger, Président du Conseil d’administration de Tropiques Atrium Scène nationale —

40 ans, de présence dans le paysage culturel martiniquais.
Merci au Groupe Fwomajé !
40 ans de présence efficiente, de volonté de concrétiser la nécessité de se regrouper.

Cinq hommes se sont réunis, pas dix, pas cent : « le plus petit canton de l’univers peut être l’expression de l’ensemble du monde ».
40 ans d’implication sans faille au service du médium culturel comme gage de réconciliation avec nous-même, une forme d’unification vers une démarche concertée de la valeur ajoutée martiniquaise, de ses atouts, de ses trésors dissimulés, de son esthétique singulière.

Et bien, je crois résolument, que c’est dans cette perspective partagée par toute une génération engagée, que naît le Groupe Fwomajé en 1984, avec l’idée prédominante de créer, sinon motiver une esthétique caribéenne, dont les soubassements seraient portés par cinq acolytes des arts visuels, autour de thématiques diverses : La réminiscence de l’art africain, la réflexion autour du vaudou (quimbois), définir un langage plastique autour de la langue créole et ses résurgences amérindiennes, faire rentrer l’objet amérindien au sein des maisons martiniquaises et autres.

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« Opacité et Transparence », exposition de Victor Anicet

— Par Philippe Charvein —

« Opacité » et « Transparence ». Deux termes antinomiques, se retrouvant pourtant liés par la conjonction de coordination « et », comme si l’artiste plasticien voulait d’emblée signifier une réalité à ses yeux incontournable : ce dialogue permanent et fructueux entre ces deux aspects constituant l’œuvre, qu’elle soit artistique ou littéraire. L’opacité qui est à la fois celle du réel et celle ayant trait aux mystères de l’être humain. La transparence qui traduit aussi bien l’évidence de l’intelligence que l’intelligence du cœur. Deux aspects qui, selon l’optique de Victor Anicet, traduisent une même exigence de vérité ; une même volonté de « restituer » ce qui, non seulement le constitue en tant qu’être, en tant que Martiniquais, mais également ce qui constitue l’être même de son pays et lui insuffle aujourd’hui son désir d’exister.

Victor Anicet, à l’occasion de cette exposition qu’il intitule « Opacité » et « Transparence », nous invite précisément à questionner les réalisations qui se présentent à nos yeux et qui s’imposent à la fois dans leur valeur mémorielle, culturelle, historique et symbolique.

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Exposition « Taïnos et Kalinagos des Antilles » au Musée du Quai Branly

Redécouvrir les premiers habitants des caraïbes

Jusqu’au 13 octobre, le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac présente « Taïnos et Kalinagos des Antilles », une exposition exceptionnelle qui célèbre les civilisations amérindiennes des Caraïbes, les Taïnos et les Kalinagos, deux peuples qui ont marqué l’histoire des Antilles bien avant l’arrivée des Européens. Cette exposition rend également hommage à une première manifestation tenue il y a 30 ans au Petit Palais, sous l’égide de Jacques Chirac, alors maire de Paris. L’exposition de 1994, dirigée par le collectionneur Jacques Kerchache, fut un succès majeur, contribuant à changer le regard porté sur les arts non-occidentaux et à poser les bases de la création du musée du Quai Branly.

Un voyage dans l’histoire des Antilles

Les Taïnos des Grandes Antilles et les Kalinagos des Petites Antilles étaient les premiers peuples à vivre dans les Caraïbes avant l’arrivée de Christophe Colomb en 1492. Leurs sociétés florissantes furent les témoins directs de la première rencontre entre le Nouveau Monde et l’Europe, une rencontre qui allait bouleverser leur existence. L’exposition retrace cette histoire tragique, marquée par la colonisation, les guerres, et les maladies qui ont décimé ces peuples.

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Mathieu Jean Gensin : une quête artistique entre héritage et modernité

— Par Sarha Fauré —

L’exposition « À la quête de mes origines : entre initiations et transmissions », présentée au Musée des Cultures Contemporaines Adama Toungara (MuCAT) et à la Galerie Eureka, célèbre l’œuvre et le parcours unique de Mathieu Jean Gensin, un artiste martiniquais profondément ancré en Côte d’Ivoire depuis plus de six décennies. Ce projet met en lumière son exploration des racines culturelles et de la transmission artistique, thèmes qui traversent toute sa carrière.

À 90 ans, Gensin demeure une figure majeure de l’art négro-caraïbe et ivoirien. Né en Martinique, il a étudié les Beaux-Arts à Paris avant de s’installer en Côte d’Ivoire en 1960, année marquant l’indépendance du pays. Installé à Adjamé, dans le quartier Dallas, il fonde le mouvement négro-caraïbe, qui fusionne les traditions artistiques des Antilles avec celles de l’Afrique de l’Ouest. À travers ses œuvres, Gensin revisite ses origines tout en s’appropriant les rituels et symboles mystiques ivoiriens. Sa toile « Rituels » en est un exemple frappant, où il dépeint un personnage entouré de fétiches dans une scène de consultation, symbolisant l’interaction entre le visible et l’invisible.

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« Surécriture » : exposition de Chantal Charron jusqu’au 27 octobre à la Fondation Clément

Pourquoi donc les choses nous font elles signe en attente d’être nommées, écrites ? Le monde, en effet, est déjà une sorte d’écriture première qu’il nous appartient de déchiffrer.

— Par Philippe Charvein —
L’écriture est précisément ce qui relie les choses dans une sorte de totalité ; une manière de montrer en quoi leur juxtaposition est signifiante.

Dire l’humanité dans sa volonté d’être, d’exister, de surgir de l’informel et d’affirmer ainsi son identité et sa matérialité. Telle est la philosophie de cette exposition de Chantal Charron intitulée : « Surécriture ».

« Surécriture », en effet, évoquant cette nouvelle écriture dont la finalité, selon le vœu de l’artiste, est précisément de mettre en avant cette humanité – la nôtre – en quête d’elle-même ; en quête de sens… une humanité qui tisse et retisse en permanence les liens qui assurent son mouvement, son expansion et ses interrogations.

Médium incontournable dans la mise au jour de cette épopée humaine : le bogolan, ce textile naturel africain permettant à l’artiste peintre de restituer cette humanité en mouvement dans sa quête de sens ; une humanité saisie souvent dans son surgissement ; une humanité au contact des choses naturelles, ajoutant à cette réalité des significations nouvelles par le travail artistique.

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Post-it : une exposition de Nadia BURNER

Créole Arts Café, Saint-Pierre du 03 septembre au 02 novembre 2024

 

Vernissage le vendredi 13 septembre à 18H

 

S’arrêter un moment pour écrire les courants d’air un peu chauds, les égratignures, les bleus, les blessures aussi. La pile de questions qui défilent, en attente d’un sérieux point à faire sur le monde, sur nous.

Post-it : \pɔs.tit\

nom commun masculin invariable (ou pas…)

Petit carré de papier de couleur doté d’une bande adhésive

conçu pour être collé et décollé à volonté sur des supports variés

sans les endommager. Utilisé comme pense-bête, note

pour ne pas oublier un message important, une tâche à faire.

Au Créole Arts Café, je partage avec vous en poésie et en images quelques-unes de mes petites notes à ne pas perdre de vue. Sujets à résoudre sans doute mais surtout mes vérités sorties de l’éventail des vérités. A retrouver pour essayer de comprendre quand on aura le temps, le cœur, le courage…

Post-it. Ne pas oublier.

Nadia BURNER

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Exposition Féminin pluriel Généalogies

— Par Philippe Charvein —

Les artistes conviés-conviées dans le cadre de cette exposition collective, expriment à travers leurs œuvres, qu’elles soient plastiques ou picturales, une vision du monde, pour ne pas dire une philosophie.

Cette exposition dont le titre est significatif : « Féminin pluriel Généalogies », se présente comme un éloge de la diversité, de la multiplicité qui serait à la source même du vivant. A quoi bon, en effet, semblent nous dire ces artistes, tout ramener à un principe unique, à un système hiérarchique, à une « genèse » réductrice ? Cette exposition est finalement l’occasion d’une célébration : célébration d’une humanité riche de tous ses particuliers ; de toutes ses histoires personnelles ayant contribué – contribuant encore – à un destin commun, une œuvre commune. Célébration d’une humanité saisie dans sa chair, dans sa multiplicité… une humanité destinée à s’enrichir de nouvelles éclosions.

« Généalogies » au pluriel, à cet égard ou la mise en évidence de toutes ces lignes qui se croisent et s’entrecroisent, s’imbriquant les unes aux autres, figurant ainsi une humanité multiple se régénérant en permanence… se construisant en permanence, avec, semble-t-il, le Féminin au centre de tout, comme une sorte de principe générateur et multiplicateur insufflant une vitalité particulière… et renouvelée.

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Jean-Marc Hunt et le Marché d’art à la Fondation Clément

— Par Selim Lander

Negatalent, Jean-Marc Hunt

Avec, d’une part, la seconde exposition personnelle de Jean-Marc Hunt suivant celle de 2015 et, d’autre part, une nouvelle édition du Marché d’art, l’été de la Fondation Clément s’avère particulièrement riche.

L’exposition Jean-Marc Hunt compte pour sa part une soixantaine d’œuvres réparties en trois séries : Negropolitan Museum, Récits cosmogoniques (voir la première photo) et Jardins créoles poursuivies en parallèle par l’artiste, des toiles auxquelles s’ajoutent quelques sculptures. Les deux premières séries peuvent être qualifiées de néo-expressionnistes, la première avec ses silhouettes anthropomorphes esquissées, la deuxième avec les dessins et les messages inscrits en blanc sur des fonds colorés qui peut être même rapprochée de la figuration libre. On y reconnaît l’artiste engagé qui entend, de son propre aveu, « recenser les questionnements dus à la condition noire et antillaise ». Selon Pascal Blanchard, un historien de la mouvance décoloniale qui signe la préface, Hunt « interroge la notion d’afro-français et d’afro-descendant, il révèle les origines de la culture créole et n’a de cesse de bousculer le passé colonial dont les héritages sont toujours présents » (1).

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Exposition d’ Hélène Jacob : « Silhouettes »

Dernier jour dimanche 30 juin!

— Par Philippe Charvein —

Hélène JACOB a très souvent représenté des portraits de femmes célèbres pour réhabiliter des personnalités que nous avons tendance à oublier. Dans l’exposition qu’elle nous propose et qu’elle intitule : « Silhouettes », son engagement féministe prend une autre dimension ; universelle. En effet, à travers les corps des femmes et leurs silhouettes, elle célèbre et esthétise à la fois leurs souffrances et leur dignité, leurs meurtrissures et leur beauté.

« Silhouettes » au pluriel, en effet, à l’image de toutes ces femmes saisies dans leur diversité, dans la multiplicité de leurs visages, de leurs expressions… autant de portraits ; autant de visages reflétant une humanité elle-même multiple et variée, riche de toutes ses différences et de toutes ses sensibilités… une humanité épaisse et dense qu’Hélène JACOB se fait un devoir de réhabiliter, de défendre, de célébrer.

Cette exposition prend en fait une valeur de célébration de ces corps et de ces visages féminins sublimés parvenant ainsi à l’éternité.

Lorsque nous regardons les toiles proposées par l’artiste peintre, nous sommes d’emblée frappés par un élément déterminant : le corps de la femme, en effet, devient le support de son histoire.

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Les « Silhouettes » d’Hélène Jacob au Créole Art Café

— Par Selim Lander —

Hélène Jacob qui se définit comme « artiste autodidacte » est en réalité une artiste confirmée, d’ailleurs bien connue à la Martinique où elle produit et peint depuis maintenant plusieurs années. Ses œuvres ont été souvent montrées dans des expositions collectives, qu’il s’agisse du PABE (Plastik Art Band Experimental) ou de L’Art Gonds Tout. Elle sera d’ailleurs présente avec trois de ses œuvres dans le stand de cette dernière association au Pool Art Fair, en Guadeloupe, du 14 au 16 juin.

Hélène Jacob a plus qu’une prédilection pour le modèle féminin ; elle lui consacre la quasi-totalité de son travail. Elle a entrepris par exemple de mettre en lumière « 100 femmes » trop peu connues parmi lesquelles des militantes féministes comme Dulcie September (Afrique du Sud), des résistantes au fascisme comme Madeleine Rifaud (France), ou Louise Aslanian (Arménie), mais aussi des défenseuses de l’environnement comme Wangari Maathai (Kenya) et des artistes comme la photographe Ouka Lele (Espagne), cinq femmes dont les portraits sont exposés ici.

Hélène Jacob a deux manières bien distinctes, portraitiste délicate dans les croquis pris sur le vif (comme dans « Les copines »), ses peintures surchargées de collages – toujours en rapport avec le personnage représenté – impressionnent par l’intensité des couleurs tout comme par le dessin, compromis subtil entre un réalisme classique et la liberté formelle propre aux modernes.

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La galerie Bonne Espérance : une fenêtre sur l’art contemporain de l’Afrique australe

Rêves des San jusqu’au 29 juin 2024

— Par Sarha Fauré —

Située au cœur de Paris, au 3 rue Notre Dame de Bonne Nouvelle dans le deuxième arrondissement, la galerie Bonne Espérance offre une plongée captivante dans l’effervescence créative de l’Afrique australe. Fondée en 2019 par Scott Billy, un Américain résidant depuis 25 ans à Johannesburg, et son associée Kari Smith, la galerie expose des œuvres d’artistes, designers et artisans émergents et confirmés, représentant la diversité et l’authenticité de la scène artistique africaine contemporaine.

Bonne Espérance est une vitrine unique pour les artistes du Cap à Johannesburg, de Durban à Pretoria, et même au-delà des frontières de l’Afrique du Sud, englobant des créateurs du Lesotho, du Swaziland, du Botswana et de la Namibie. La galerie se distingue par sa programmation régulière qui attire les curieux, les amateurs et les collectionneurs désireux de découvrir des œuvres à la croisée de l’art, de l’artisanat et du design.

Les San : gardiens d’une tradition artistique millénaire

L’une des expositions phares de la galerie Bonne Espérance met en lumière les œuvres contemporaines des artistes San, autrefois connus sous le nom de « Bushmen ».

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