Catégorie : Arts Plastiques

L’Imprévisible rencontre. L’autre, le lieu, l’art,

— Par  Lise Brossard —

Dominique Berthet, L’Imprévisible rencontre. L’autre, le lieu, l’art, Presses Universitaires des Antilles, coll. « Arts et esthétique », 2024. 270 pages, avec 77 illustrations en couleurs.

La rencontre, ce petit mot recouvre un ensemble de mystères qui détermine à son tour un autre ensemble incommensurable de probabilités. La question est posée : « qu’est-ce qu’une rencontre ? ». C’est dans cet écheveau de possibles que Dominique Berthet élabore une esthétique de la rencontre… en précisant toutefois que les rencontres auxquelles il accorde toute son attention sont celles qui « bouleversent », celles qui sont « déterminantes ». Dès l’introduction notre curiosité est attirée par cette réflexion : « Toute rencontre véritable, au bout du compte, est inquiétante, car elle est un saut dans l’inconnu », …

L’inconnu est vaste ; qu’est-ce qui fait qu’une rencontre loin d’être contre, c’est-à-dire en opposition, relève davantage « d’un rapprochement » (pas contre, mais tout contre comme aurait dit Sacha Guitry) ? Cet « inconnu » de la rencontre la rend imprévisible tout comme le contenu de cette réflexion que nous propose Dominique Berthet.

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Ba Frankétienne

— Par Patrick Chamoiseau —

Mapou

lé vyé dlo ka koulé
sépa selman grenn-anba-fey ki ka konté pinèz
(man adan sa osi)

Mapou

chabin à yeux grand ciel

les énergies ne valent qu’au principe des tendresses, et si je garde ce vent solaire qui chante poitrine offerte (sans souci d’une chemise), j’ai bel souvenir du long toucher des galaxies cordiales, de ton genou par terre pour la beauté qui compte, du feu pris dans la langue, à grand vocal, dans les piliers de la création où ne prend jamais fin la substance des étoiles
recommencée
recommencée !

Mapou

zwézo pani zel ba la pli
yo ka rété sispann
an plim mol ek fal frèt
(mi mwen sézi kon yo)

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Une exposition sur « Le Temps »

Pour fêter les trente ans de Recherches en Esthétique

— Par Selim Lander —

Pour marquer la parution du nouveau numéro de la revue annuelle Recherches en Esthétique, son directeur, Dominique Berthet, a invité seize plasticiens à exposer quelques œuvres en rapport plus ou moins direct avec « Le Temps », la thématique retenue pour ce numéro. On devine que le choix de ce sujet ne fut pas le fruit du hasard, car si le temps s’inscrit bien dans tout processus créatif, d’un côté, ou contemplatif de l’autre (celui des regardeurs), ce choix est une manière de souligner tout le « temps » passé depuis l’origine de la revue, trente ans tout rond, trois décennies pendant lesquelles Recherches en Esthétique a paru avec une rigueur métronomique, y compris pendant les années COVID.

Il faut saluer cet exploit : bien peu de revues tiennent aussi longtemps sans interruption et sous le même format. Ainsi la Revue d’Esthétique, certes plus ancienne puisque créée en 1948, a-t-elle connu de nombreuses vicissitudes, changements de périodicité (trimestrielle, semestrielle), de forme et d’éditeur, cessant même de paraître en 2004 avant de renaître, en 2008 sous l’intitulé Nouvelle Revue d’esthétique.

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Le décès de Frankétienne

Nous avons appris, avec une grande tristesse, le décès de Frankétienne, ce pilier incontournable de la culture haïtienne, survenu le 20 février 2025 à l’âge de 89 ans. Né Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d’Argent le 12 avril 1936 à Ravine-Sèche, dans l’Artibonite, il laisse derrière lui une œuvre multiple et marquante, qui fait de lui l’un des plus grands écrivains et artistes haïtiens contemporains.

Romancier, poète, dramaturge, peintre, musicien et enseignant, Frankétienne est surtout reconnu pour avoir fondé le mouvement spiraliste, une démarche littéraire révolutionnaire inspirée des « Chants de Maldoror » de Lautréamont. À travers des œuvres majeures comme Mûr à crever (1968), Ultravocal (1972), Dézafi (1975) et Les Affres d’un Défi, il a su réinventer la littérature haïtienne, mêlant créole et français, et abordant les questions sociales et politiques de son pays avec une audace inégalée.

Sa contribution ne se limitait pas à la littérature. En tant que peintre et musicien, Frankétienne a enrichi le paysage artistique haïtien, et a formé plusieurs générations d’artistes. Il a également occupé des fonctions publiques, notamment en tant que ministre de la Culture et a reçu de nombreux prix, dont le Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française en 2021, récompensant sa contribution exceptionnelle à la culture et à la langue française.

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Trois artistes martiniquais à la Fondation Clément

— par Selim Lander —

La Fondation Clément s’attache à faire voir, à promouvoir les artistes antillo-guyanais, tout en faisant découvrir à son public des œuvres venues d’autres horizons mais le plus souvent en relations historiques et affectives avec la Martinique (l’art traditionnel africain, l’art contemporain du Bénin, Télémaque, Pascale Marthine Tayou, etc.). Trois artistes martiniquais, dont un « importé », sont en ce moment à l’affiche, soit dans l’ordre alphabétique Claude Cauquil, Alain Dumbardon et Robert Manscour. Comme ces artistes sont déjà bien connus des amateurs, on se contentera d’examiner ici deux œuvres de chacun.

Les Temps recomposés de Claude Cauquil

En dehors même des amateurs, tout le monde connaît Claude Cauquil à la Martinique, tout en ignorant parfois son nom, pour les grandes fresques peintes sur nos murs, avec ou sans son ami Mickaël Caruge, telle, pour ne citer qu’un exemple, la série de visages plus grands que nature sur le mur situé en face du magasin Bricorama, ex Weldome, à Fort-de-France. Son art, néanmoins, est bien plus divers et s’est encore diversifié au cours du temps avec, d’une part, l’apparition de broderies minutieusement confectionnées et, d’autre part, à l’opposé pourrait-on dire, des toiles de grand format vigoureusement brossées représentant des paysages naturels.

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« L’Imprévisible Rencontre » par Dominique Berthet

Par Selim Lander —

Dominique Berthet est professeur à l’Université des Antilles, directeur de la revue annuelle Recherches en Esthétique (qui en est à sa trentième livraison) et l’auteur de nombreux ouvrages. Celui qui vient de paraître présente un intérêt particulier pour les lecteurs avertis, lorsque l’auteur, abandonnant à la fin le ton professoral, raconte quelques-unes des rencontres « magnétiques » – suivant la terminologie introduite au début du livre – avec des œuvres ou des artistes qui l’ont marqué.

Au-delà de cet éclairage sur les préférences esthétiques de l’auteur, l’ouvrage présente un double intérêt. Les lecteurs désireux de s’initier à l’art y trouveront des connaissances, organisées à partir du thème de la rencontre, qui apportent des réponses à deux questions fondamentales : qu’est-ce qu’être artiste et qu’est-ce qu’être spectateur (ou regardeur) ? Les autres lecteurs qui ont déjà quelques lueurs à propos de ces deux questions ne seront pas mécontents de les préciser, même s’ils s’arrêteront sans doute davantage sur les exemples, assortis d’une riche iconographie, qui viennent compléter les explications théoriques.

Il y a des rencontres fécondes, bien documentées dans l’ouvrage, tant du côté des artistes (celle de Wifredo Lam avec Picasso par exemple) que du côté du public (comme celle de Berthet lui-même avec l’œuvre de Zao Wou ki, relatée parmi d’autres à la fin).

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« L’uni…vers se crée » : une exposition de Pascale Compain Bertrand

Du 11 février au 28 mars 2025 aux Archives Territoriales de Martinique, Morne Tartenson à Fort de France

Après avoir exposé en 2024 au Centre d’Interprétation Paul Gauguin au Carbet ainsi qu’au Centre de Découverte des Sciences de la Terre à Saint Pierre, Pascale COMPAIN-BERTRAND présente ses nouveautés 2025 aux archives Territoriales à Fort de France.
Ses peintures représentent l’interprétation artistique des visualisations reçues par l’artiste durant des états de conscience modifiés. Elle retranscrit sa vision du monde de demain qui reste à construire en élevant nos consciences et nos sensibilités pour retrouver l’unité.
Il est toujours question de se reconnecter aux vibrations cosmiques mais pas que…
La conscience de chacun est invitée à se souvenir du cosmos qui s’est cristallisée dans l’intra-terre sous-marin et minéral.
Il s’agit de plonger dans les profondeurs de l’âme pour laisser émerger l’essence de notre mission sur terre : la paix et l’harmonie entre le règne animal, végétal et minéral par une connaissance profonde de soi.

Du 11 février au 28 mars 2025 pendant les heures d’ouverture des archives Territoriales de Martinique, Morne Tartenson à Fort de France
Présence de l’artiste les Lundis et vendredi 9h12h, et les mardis ainsi que jeudis à partir de 16h.

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Un soutien inédit aux artistes français caribéens et amazoniens

Dans le cadre de sa 3e édition, le salon s’associe à La Station Culturelle, acteur majeur dans le domaine culturel en Martinique, et Rubis Mécénat, fonds de dotation pour des projets artistiques et sociaux engagés. Ensemble, et dans la continuité de leurs engagements respectifs, les trois structures lancent une bourse de soutien à la création contemporaine française caribéenne et amazonnienne, dédiée aux artistes non représentés en galerie.
La bourse permettra à un artiste vivant et travaillant sur les territoires français caribéens et amazoniens, de présenter son travail à l’occasion du salon unRepresented en avril 2025, et de bénéficier d’un programme de rencontres élaboré sur-mesure, en lien avec le développement de sa carrière artistique.
L’artiste recevra une aide à la production ainsi qu’un accompagnement professionnel et une mobilité à Paris. À l’occasion de son déplacement à Paris, et de sa participation au salon, l’artiste lauréat sera accompagné par Éline Gourgues, co-directrice de la Station Culturelle.
Dans un premier temps, plusieurs acteurs professionnels de la culture des territoires de Guadeloupe, Guyane et Martinique sélectionnent chacun 1 à 2 artistes issus de leur région.

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Mounia : retour à la base à Dakar par la peinture

L’artiste peintre martiniquaise Mounia Orosemane expose pour la première fois ses œuvres à Dakar, mettant en avant, à travers son art, une quête d’identité et un retour aux racines. Elle s’attache à illustrer l’unité profonde de l’Afrique et de ses peuples.

Ses peintures à l’huile, vibrantes et colorées, se distinguent par une finition en dentelle qui évoque l’élégance de la haute couture. Ce détail subtil fait écho à son parcours précédent, marqué par une carrière de mannequin, avant qu’elle ne se consacre pleinement à la peintur

Mounia Orosemane, née à Saint-Esprit en Martinique, est une artiste aux multiples talents. Connue dans le monde de la mode sous le nom de Mounia, elle a été l’égérie d’Yves Saint Laurent dans les années 1980 et a défilé pour de grandes marques comme Dior, Versace et Armani. Sa carrière internationale de mannequin, avec des couvertures dans des magazines comme Vogue, l’a fait devenir une figure emblématique dans l’industrie de la mode.

Après avoir mis un terme à sa carrière de mannequin, Mounia se tourne vers la peinture, une discipline qu’elle cultive depuis longtemps et qu’elle a approfondie après avoir été initiée par le peintre Bernard Buffet.

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Debout pour la culture ! Debout pour le service public !

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par DEBOUT POUR LA CULTURE

Alors que partout en France, dans les salles de spectacles, les artistes appellent le public à se « mettre debout pour la Culture », afin de protester contre les coupes budgétaires drastiques des financements publics de l’État et des collectivités, un ensemble de 40 000 professionnels de la Culture, issus de toutes les disciplines (spectacle vivant, cinéma, littérature, musique, arts plastiques, etc.), rejoint par des citoyennes et citoyens de tous horizons professionnels, lance aujourd’hui la pétition « Debout pour la Culture ! Debout pour le service public ».

DEBOUT POUR LA CULTURE ! DEBOUT POUR LE SERVICE PUBLIC !

Les coupes budgétaires de l’Etat et des collectivités plongent le service public de l’art et de la culture dans une situation alarmante.

Chaque fois qu’une coupe budgétaire de 20.000 euros est annoncée, c’est l’équivalent d’un emploi permanent dans une structure culturelle ou d’un emploi artistique, technique ou administratif intermittent, qui est menacé de disparition.

A chaque perte d’emploi, c’est l’accès à l’art et à la culture qui recule pour toute la population française, dans les villes, dans les villages ruraux, dans les banlieues.

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Manifeste pour une refondation de la politique culturelle en Pays Martinique

— Par le Collectif des professions du spectacle vivant de Martinique —
Faire confiance au pays

À l’ensemble des élu.e.s de Martinique, quel que soit leur courant politique,

Nous, professionnel.le.s du spectacle vivant, réuni.e.s le dimanche 08 décembre 2024 à Fort-de-France, nous organisons en un Collectif destiné à :
_ représenter le plus largement possible le secteur professionnel martiniquais du spectacle vivant et s’exprimer, de manière unifiée, en son nom ;
_ informer sur la situation et les enjeux du secteur professionnel du spectacle vivant en Martinique ;
_ proposer, dans un esprit de co-construction, des solutions en faveur du développement du secteur professionnel du spectacle vivant en Martinique ;
_ s’entraider, en mutualisant les ressources.

Dans le cadre de ses premiers travaux, le Collectif a étudié le volet culture du budget primitif 2025 de la Collectivité Territoriale de Martinique.

Les professionnel.le.s, qui n’ont pas été consulté.e.s en amont, dans une sage perspective de co-construction, notent que l’investissement dans la culture est exclusivement compris en termes de rénovation et de construction de bâtiments, et jamais en termes d’investissement dans la création.

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Dominique Berthet, L’imprevisible rencontre. L’autre, le lieu, l’art(1)

— Par Martine Potoczny —

Dans cet ouvrage très complet, richement illustré d’œuvres d’artistes contemporains sur lesquelles il s’appuie, Dominique Berthet concentre sa réflexion sur un type particulier de rencontre « la rencontre déterminante ». Ce qui intéresse l’auteur est le caractêre exceptionnel et mystérieux de ce phénomène, car il s’agit d’une rencontre « transformatrice » pour qui sait l’accueillir, une rencontre qui ébranle par l’intensité de l’émotion ressentie et engage un bouleversement, un basculement de vie. Ce type de rencontre marquante concerne aussi la relation avec les œuvres d’art et l’esthétique. Trois axes de réflexion : La rencontre de l’autre, du lieu et de l’art, donnent corps à ce volume et déclinent des chapitres passionnants nourris de nombreuses références artistiques. Cinq cahiers photographiques en couleur viennent enrichir le propos et offrir un parcours de lecture stimulant entre textes et images.

Cerner la notion de « rencontre ª revient à s’interroger sur ses liens avec l’imprévisible, car il en est le moteur, la dynamique, le mouvement permanent. Dominique Berthet envisage « l’imprévisible rencontre » comme « un évènement-avènement, c’est-à-dire comme un fait fondateur, qui crée un avant et un après » (p.

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« Pierre-Monde, l’œuvre au noir » d’Izae Etifier

— Par Selim Lander —

Après Fonds Saint-Jacques, c’est au tour de Saint-Pierre d’accueillir la nouvelle exposition d’Izae Etifier et elle vaut le détour. Pour qui découvre cette artiste, c’est une vraie et très bonne surprise. « L’œuvre au noir », c’est d’abord ces gros cailloux suspendus dans l’espace ou déposés sur une table, voire posé carrément sur le plancher comme le gros rocher qui nous accueille en haut de l’escalier (comme toujours, au Créole Art Café, c’est en effet à l’étage avec son balcon sur la rue que se tient l’exposition, là où jadis se trouvaient les chambres des clients, puisque ce lieu agréablement ou mieux artistement décoré fut jadis un hôtel). L’artiste qui se dit en quête de la pierre philosophale (voir infra) l’a trouvée avec ses cailloux, des artefacts qu’elle a fabriqués elle-même dans la tradition des alchimistes dont elle semble vouloir se revendiquer.

Les tableaux accrochés sur les murs ne sont pas noirs mais ils demeurent dans des teintes généralement sombre, rouille ou vert profond, des abstractions traversées parfois de grandes lignes verticales, ou qui dans de rares cas, comme dans le tableau à dominante verte qui apparaît ici derrière l’artiste, confine au réalisme (on peut y voir l’image d’une mer verte avec des nuances de bleu, sur un fond corallien).

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« Faire courir le monde »

— Par Michel Lercoulois —

Quel beau titre pour un recueil mêlant images et poèmes, issu de la toute jeune maison d’édition, Ad Verba, bel objet de surcroît avec son élégante couverture à rabats, le papier et la typographie soignés. Ce petit mais beau livre est né du pari des deux fondateurs de la maison, deux plasticiens – l’une qui tisse, Christine Lumineau, l’autre, Xavier Ribot, qui crée des installations, en général de taille réduite – de proposer les photographies d’une centaine et plus de leurs œuvres à la libre inspiration des poètes. Seule contrainte : se maintenir entre dix et vingt lignes. On sait quelle soif d’écrire anime tant de nos contemporains. Alors que le lancement de ce concours fut discret, ils furent deux-cent-vingt poètes à répondre, proposant exactement trois-cent-quatre-vingt-neuf textes comme nous l’apprend la quatrième de couverture. On est en droit de parler de concours car ne furent finalement retenus que trente-huit poèmes (soit à peu près un sur dix) à raison d’un seul par auteur, soit trente-huit auteurs, poètes ou apprentis poètes plus ou moins aguerris mais, avec une sélection aussi drastique, le résultat ne pouvait qu’être bon, même si, évidemment, la sensibilité du lecteur s’accordera plus facilement avec celle de certains des auteurs plutôt que d’autres.

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L’art comme passerelle entre les cultures : l’exposition « Diferentes Miradas »

À la Fondation Clément jusqu’au 12 janvier 2025

L’art, selon Aimé Césaire, n’est pas un luxe mais une nécessité. Il est une forme d’expression, une manière de tisser des liens, de communiquer et de partager des perspectives sur le monde. L’exposition « Diferentes Miradas » à la Fondation Clément incarne cette vision en offrant au public une immersion dans la richesse de l’art contemporain dominicain. À travers une sélection de peintures, dessins, sculptures, céramiques et installations, elle propose un dialogue profond sur l’identité, la culture et les dynamiques sociales de la République dominicaine.

Douze artistes dominicains, à la carrière établie tant sur la scène locale qu’internationale, partagent leurs perceptions uniques de la société qui les a forgés. Parmi eux, José Almonte, José García Cordero, Gerard Ellis, Thelma Leonor Espinal, Melvis Matos, Radhamés Mejía, Raúl Morilla, Iris Pérez-Romero, Charo Oquet, Miguel Ramírez, Genaro Reyes-Cayuco et Ezequiel Taveras expriment chacun à leur manière l’essence de leur culture, leur regard critique, et leur expérience personnelle à travers l’art. Leurs œuvres sont une invitation à voir le monde sous un angle différent, à questionner ce qui nous entoure et à explorer les multiples facettes de l’identité.

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Exposition « Les hauts échanges de l’ailante et du kapokier »

À la Station culturelle & au Studio Lumina jusqu’à fin janvier 2025

La Station Culturelle est un espace d’art contemporain situé à Fort-de-France, en Martinique. Elle soutient et valorise la création artistique contemporaine à travers l’accompagnement d’artistes et de porteurs de projets. En plus de fournir un soutien administratif et logistique, elle crée des opportunités pour les artistes d’intégrer des réseaux professionnels. La Station Culturelle privilégie les approches pluridisciplinaires, encourageant le dialogue entre différentes formes d’art. Elle se positionne comme un lieu de convergence, réunissant artistes, commissaires, chercheurs et institutions pour des projets communs et pour renforcer l’écosystème artistique local et international, en particulier en lien avec les spécificités des territoires caribéens.

L’exposition « Les hauts échanges de l’ailante et du kapokier » présente une exploration artistique collective autour de la résistance, de la transformation et de l’identité. Cette exposition combine des vidéos de Brandon Gercara, une installation de Sébastien Perroud et des photographies de Nicolas Derné. Le titre fait référence à deux arbres symboliques : l’ailante, considéré comme invasif et croissant en ville, et le kapokier, arbre sacré d’Afrique. Ces arbres représentent la force, l’enracinement et la résistance à l’oppression, tout comme les masques et les pratiques culturelles qui sont au cœur de l’exposition.

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« Rencontre avec un artiste » : Henri Tauliaut

Mardi 17 décembre, à 18h00, à l’Inspé de Martinique

L’artiste s’inscrit dans une recherche constante sur les interfaces entre les mondes analogiques et numériques, l’humain et le non-humain, à travers des œuvres où le spectateur devient acteur.Par exemple, son Dispositif d’Expérimentation Génétique et son projet Jungle Sphère combinent art, biotechnologie et interactivité, en incitant le public à participer à la création et à l’évolution de l’œuvre. Ces dispositifs technologiques et interactifs permettent aux végétaux de réagir aux stimuli humains, créant ainsi des dialogues invisibles entre l’humain et la nature.

Henri Tauliaut a également une démarche performative en collaboration avec la chorégraphe Annabel Guérédrat, avec qui il fonde le Festival International d’Arts Performance de Martinique.Cette collaboration a permis d’ajouter une dimension supplémentaire à son travail, en fusionnant la danse, la performance et l’art visuel pour explorer de nouvelles formes d’expression et de connexion avec le public.

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« Ya Ax Thé », une rétrospective du groupe Fwomajé

— par Selim Lander —

Préambule : Lors d’une table-ronde qui s’est tenue le 4 décembre à Tropiques-Atrium en marge de l’exposition Fwomajé, les artistes présents se sont plaints de pas être suffisamment mis en lumière dans les médias. Si cela est en effet possible pour les chaînes de radio et de télévision, comme dans l’unique quotidien de l’île et les quelques magazines existants, on ne saurait adresser ce reproche à Madinin’art, sous la houlette de Roland Sabra, qui ne se contente pas d’annoncer les événements culturels mais publie régulièrement des comptes rendus, critiques s’il y a lieu, des spectacles vivants comme des expositions organisées ici ou là et qui ne demande pas mieux que de donner la parole aux artistes désireux de s’exprimer. En l’occurrence, Madinin’Art a déjà largement annoncé l’exposition Fwomajé en reproduisant plusieurs textes du catalogue dès le 3 octobre et, quelques semaines plus tard, par un texte soulignant combien cette manifestation était « incontournable », suivi de l’annonce des rencontres organisées à l’occasion.

Autre sujet d’étonnement pour qui assistait à cette rencontre : que l’extraordinaire travail de la Fondation Clément en faveur des artistes locaux (expositions collectives, personnelles, rétrospectives en tout genre qui font chaque fois l’objet d’une large publicité) n’ait pas été mentionné (en dehors d’une allusion sibylline à une lointaine exposition à « la Case à Léo »).

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Agnès Brézéphin : l’art comme chemin de guérison et de mémoire

Prix Léopold Sédar Senghor à la Biennale 2024 de Dakar.

— Par Hélène Lemoine —

Agnès Brézéphin, artiste martiniquaise, a récemment marqué la Biennale de Dakar 2024 par une installation bouleversante intitulée Cabinet de curiosités – Chambre des merveilles : « Au fil(s) de soi(e) ». Lauréate du prix Léopold Sédar Senghor, cette œuvre puissante explore des thématiques profondes telles que l’inceste et la guérison, tout en rendant hommage à la résilience humaine. À travers son travail, l’artiste tisse un lien entre souffrance et beauté, et entre mémoire personnelle et histoire collective.

Une installation poignante : la souffrance transformée en art

Au cœur de cette installation, un lit, symbole de traumatisme, se trouve entouré de divers artefacts symboliques. Des cocons de soie, des perles de haute couture, des grenades représentant la fertilité, et un édredon d’enfance, sont tous reliés par des fils de soie qui s’entrelacent autour du corps de l’artiste. Pour Agnès Brézéphin, ce lit représente le lieu de la douleur, celui où elle a vécu l’inceste pendant 15 longues années, mais aussi l’espace où se joue la guérison.

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« Art en Liberté » : une exposition de L’Art Gonds Tout

par Marie Alba.

Du 07 au 14 décembre 2024 de 10H00 à 18H00. Vernissage le vendredi 06 Décembre de 18H00 à 21H00. Galerie C’CYL Art, Fort de France.

La galerie C’CYL ART accueille à partie du 6 décembre l’exposition Art en Liberté. La liberté dans toutes ses acceptions, celle qui confère à l’artiste une palette d’expressions de tous les possibles : engagement, émotions et transcendance !

À travers différents champs des arts plastiques (peinture, sculpture, upcycling…) l’exposition Art en Liberté compose avec une diversité de questions allant du féminisme et de l’engagement en général à d’autres thématiques comme celles de l’identité, de la relation à l’autre et, aussi bien, de la joie et de l’hymne à la vie.

Chacune des œuvres est une témoignage de la liberté de l’artiste, qui ouvre des fenêtres sur des mondes différents et transmet une expérience unique. Tout en célébrant leur pluralité, les artistes de L’Art Gonds Tout renforcent leur identité collective.

Des œuvres de Michèle Laune et d’Hélène Jacob, de leurs éclatantes explosions de couleurs, jaillissent des messages forts et parfois militants.

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Exposition « ATOUMO » : une célébration des signes

Jusqu’au 31 décembre au Créole Arts Café à Saint-Pierre

— Par Philippe Charvein —

L’exposition intitulée : « ATOUMO » est une célébration des signes ; qu’il s’agisse de signes graphiques, de tracés, de motifs picturaux, de clichés, d’installations, de structures ou même, tout simplement, de « mots » autant de déclinaisons qui portent et illustrent d’emblée l’ambition multiple rassemblant et reliant les artistes conviées à l’occasion de cet évènement : parer les maux attachés à notre condition humaine ; dire la faiblesse et la grandeur de celle-ci ; exalter la vie qui renaît en permanence ; promouvoir les interconnexions entre les cultures ; nous inviter à une réflexion sans cesse renouvelée, à la fois sur autrui et sur nous.

Les artistes ici conviés célèbrent donc le langage dans ses différentes formes ; lesquelles leur donnent ainsi la possibilité de célébrer le monde, de décliner la diversité de l’univers.

ATOUMO, ou l’évocation métaphorique de l’Art, perçu comme une infusion salvatrice, gage de santé et de vie, au moyen de laquelle nous guérissons de nos blessures existentielles et de notre mal-être.

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« L’Affaire Dussaert » : Attention à la peinture !

— Par Selim Lander —

Une heure et demie de bonheur au théâtre, ce n’est pas si fréquent. Un conférencier qui délivre un discours jamais pesant, toujours dans l’humour, souvent très drôle, tout en étant pertinent, voire percutant par moments. Telle est L’Affaire Dussaert que les spectateurs martiniquais auront pu déguster pendant les trois dernières soirées de ce mois de novembre… après bien d’autres soirées un peu partout puisque la pièce a déjà été jouée plus de huit cents fois, devant des salles pleines où se trouvaient sans doute des spectateurs qui, comme nous, n’en étaient pas à leur première représentation. Pour nous, la première fois remonte à 2015 en Avignon, la revoir à la Martinique au Théâtre Aimé Césaire était une occasion à ne manquer sous aucun prétexte, d’autant que le programme de cette année contient peu de pièces de cet acabit.

Il serait cruel de raconter L’Affaire Dussaert. On peut en donner une idée par l’anecdote suivante, attribuée à Alexandre Dumas père (in Le Corricolo, chap. 40, fin), qui est rapportée à la fin par Jacques Mougenot avec les mots de Dumas :

« Un pauvre fou de Charenton […] Sa folie était de se croire un grand peintre […] Il vous conduisait devant le chef d’œuvre, levait la toile verte, et l’on apercevait une toile blanche.

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Kélia Paulin/José Privat (Invité Grégory Privat) – Titak Jazz

Vendredi 29 novembre – 19h30 Tropiques-Atrium

Kélia Paulin

Chant : Kélia Paulin
Piano, Directeur musical : Élizé Domergue
Basse : Régis Thérèse
Batterie : José Zébina
Percussions : Daniel Dantin
Guitare : Ralph Lavital
Chœurs : Loïsa Paulin, Marie-Céline Chroné
Photos : Guillaume Désir

La chanteuse Kélia Paulin est une valeur montante : Cette dernière a grandi entre un père professeur de chant et une mère choriste. Ingénieure de formation, elle retrouve le micro lors du confinement en 2021, pour des reprises de standards de la musique antillaise et caribéenne postés sur les réseaux sociaux. La musique ne la lâche plus et elle intègre le label Musiciens du Métro, de la RATP. Elle s’accompagne au piano, captive les passants et exalte le répertoire antillais.

Son concept Creole Cover met la langue créole en avant en la chantant, l’écrivant, la traduisant dans ses vidéos. Elle souhaite l’exporter au-delà des frontières et développer des liens intergénérationnels à travers la modernisation des arrangements. De retour au pays, elle creuse ce sillon, compose… Tony Chasseur l’invite et elle fait un passage remarqué au Martinique Jazz en 2023.

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L’éphéméride du 19 novembre

Ouverture du musée du Prado le 19 novembre 1819

Le musée du Prado (en espagnol : Museo Nacional del Prado) à Madrid (Espagne) est l’une des plus grandes et des plus importantes pinacothèques du monde. Il présente principalement des peintures européennes (flamandes, espagnoles, françaises, italiennes et allemandes) du xive siècle au début du xixe siècle, collectionnées par les Habsbourg et les Bourbons.

Les œuvres des peintres Diego Vélasquez, Francisco Goya, et Jérôme Bosch sont les plus célèbres et les plus nombreuses mais il y a aussi celles de El Greco, de Pierre Paul Rubens, Anton van Dyck, Raphaël, Titien, Antonio Moro, Tintoretto, Bartolomé Esteban Murillo, Francisco de Zurbarán, José de Ribera, ainsi que des tableaux de Fra Angelico, Botticelli, Andrea Mantegna, Véronèse, Le Caravage, Albrecht Dürer, Rembrandt, Nicolas Poussin, Claude Gellée, Watteau, etc.

Le musée détient aussi des collections de dessins et d’estampes (quelque 6 400 dessins et 3 000 estampes), un fonds d’un millier de sculptures (dont une importante collection de sculptures gréco-romaines) et un grand nombre d’objets décoratifs et de documents historiques. Après les travaux d’agrandissement dirigés par Rafael Moneo, il expose en permanence une collection de 1 300 œuvres dans son siège, plus 3 000 prêtées pour être exposées dans d’autres galeries et institutions officielles.

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Le « Tambour Parleur » : un siècle d’exil avant le retour triomphal en Côte d’Ivoire

— Par Sabrina Solar —
Après un exil de plus d’un siècle, le Djidji Ayokwé, surnommé le « Tambour Parleur », va enfin retrouver sa terre d’origine, la Côte d’Ivoire. Cet événement revêt une signification immense, non seulement pour la communauté ébriée, à laquelle cet objet sacré appartenait, mais aussi pour l’ensemble du continent africain. Il s’agit là d’un symbole de la restitution des biens culturels pillés lors de la colonisation, une première concrétisation de l’engagement pris par la France en 2017, sous la présidence d’Emmanuel Macron, pour retourner les œuvres d’art africaines volées au cours de la période coloniale. Le Djidji Ayokwé sera ainsi la première œuvre à bénéficier de la loi-cadre qui devrait faciliter la restitution des objets culturels pris durant cette époque sombre de l’histoire.

Un trésor sacré arraché par la colonisation

Le Djidji Ayokwé, un imposant tambour de 3,5 mètres de long sculpté dans un tronc d’iroko, n’est pas seulement une œuvre d’art. Il représente bien plus : un gardien de l’identité et des traditions du peuple ébrié, qui vivait sur les rives du Golfe de Guinée, dans la région d’Abidjan.

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