« Carpe diem »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Carpe diem !
I

Dans chaque mur est une faille
et ce, quelle que soit sa taille :
de brique, de bois ou de paille,

si ce n’est le souffle du vent
ou de la terre un tremblement,
un jour l’emportera le temps…

Rien ne dure, tout se fissure,
finit par céder à l’usure.
Seule chose dont on est sûr :
rien n’échappe à la pourriture !

Le vivant comme la matière
ont pour commun lot l’éphémère :
ce jour, demain, devient hier…

Si chaque endroit a son envers,
toute médaille a son revers
et tout paradis, son enfer
comme tout homme a ses travers !

Aucun mur ne peut protéger
l’humain de sa mortalité…
La leçon qu’on doit en tirer ?
De la vie, il faut profiter
sans au lendemain trop songer !

II

Si tous tes vices tu maquilles
car tu aimes que ton nom brille
et qu’il soit en tête de liste,
alors tu es un nombriliste !

Si te mirant, comme un Narcisse
de ton reflet tu es épris,
faudra demain payer le prix
de l’âge avec la peau qui plisse…

La gloire comme la beauté
sont des qualités éphémères.
Si tu ne veux pas l’accepter,
ça pourrait bien te rendre amer !

Nul ne peut défier l’entropie
et, pour une vie réussie
sans trop de regrets ni d’ennui,
juste on doit vivre chaque instant
comme étant le plus important
sans du lendemain le souci…

Patrick Mathelié-Guinlet