— Présentation par Thierry Frémaux, Délégué Général —
Quelle est la mission du Festival de Cannes ?
Pour durer, le Festival a dû rester fidèle à sa vocation fondatrice qui était de révéler et mettre en valeur des œuvres de qualité pour servir l’évolution du cinéma, favoriser le développement de l’industrie du film dans le monde et célébrer le 7ème art à l’international. Aujourd’hui encore, cette profession de foi constitue le premier article du règlement du Festival.
C’est quoi la « Sélection officielle » ?
Sous cette appellation, c’est toute la diversité de la création cinématographique qui est mise en valeur à travers différentes sélections qui ont chacune leur identité. Les films qui illustrent le « cinéma d’auteur grand public» sont présentés en Compétition tandis qu’Un Certain Regard met l’accent sur des œuvres originales dans leur propos et leur esthétique qui assurent sur les écrans mondiaux une présence discrète mais forte. Mais la Sélection officielle repose aussi sur les films présentés Hors Compétition, les Séances Spéciales, les Séances de minuit, les films du patrimoine présentés à Cannes Classics et la sélection de films d’écoles de la Cinéfondation. L’important est que cette Sélection soit à la fois équilibrée et représentative de la cinéphilie de l’époque en termes de créativité et de géographie.
En quoi consistent les sélections non compétitives ?
Les films Hors Compétition sont souvent des films-évènements qui marquent l’année de cinéma et les Séances Spéciales et Séances de minuit offrent une exposition sur mesure à des œuvres plus personnelles. Les films du patrimoine en copies restaurées sont mis en valeur à Cannes Classics qui accueille également des hommages et des documentaires sur le cinéma.
En dehors de la Sélection, les cinéphiles ont aussi l’opportunité de découvrir le cinéma autrement, au travers de Leçons, d’hommages ou d’expositions qui composent les événements d’une édition. En 2018, le cinéma américain contemporain a par exemple été particulièrement mis en valeur avec les Rendez-vous de Christopher Nolan, John Travolta, Gary Oldman et Ryan Coogler.
Le travail le plus important mais aussi le moins visible, est réalisé par les « têtes chercheuses » de l’équipe qui parcourent le monde et les festivals chaque année pour dénicher les réalisateurs prometteurs.
Quelle place est réservée au court métrage à Cannes?
À Cannes, le court métrage est représenté par la Compétition, à l’issue de laquelle le Jury des courts métrages remet une Palme d’or, et par le Short Film Corner, un espace professionnel dédié aux rencontres, aux échanges, à la promotion des films.
En 2010, nous avons créé « Cannes Court Métrage » qui réunit ces deux entités dans une dynamique complémentaire pour offrir un panorama complet de la création mondiale au format court et stimuler la créativité de ses auteurs.
Quelles sont les initiatives du Festival en faveur de la création ?
Le Festival est très attentif à découvrir de nouveaux talents et à servir de tremplin à la création. Le travail le plus important mais aussi le moins visible, est réalisé par le Comité de sélection ou les « têtes chercheuses » de l’équipe qui parcourent le monde et les festivals chaque année pour dénicher les réalisateurs prometteurs. En 2018, les sélectionneurs avaient choisi de faire une large part (près de la moitié) à des cinéastes jamais venus en Sélection officielle et spécialement en Compétition, ce qui était une première.
Au fil de l’histoire du Festival, plusieurs actions destinées à soutenir les talents du futur ont été mises en œuvre. Il y a la Caméra d’or, qui récompense le meilleur premier film toutes sélections confondues (Sélection officielle, Quinzaine des Réalisateurs, Semaine de la Critique) ou encore la Cinéfondation, qui présente des films d’écoles de cinéma et organise la Résidence et l’Atelier. Le développement de « Cannes Court Métrage » va également dans ce sens. Toutes ces actions conjuguées nous permettent de rester un observatoire sur les tendances du cinéma de demain.
Que représentent aujourd’hui les « Marches rouges » ?
C’est la proue du navire ! La partie la plus médiatique de l’évènement, et pour l’organisation, l’opportunité d’accueillir pour la première fois et avec les mêmes égards les plus grands artistes du cinéma mondial et les talents émergents. C’est également l’occasion d’honorer la créativité des artistes sur laquelle repose le prestige du Festival. Après le passage à Cannes qui constitue un accélérateur de notoriété pour les réalisateurs, les films poursuivent leur carrière souvent couronnée de succès dans les salles et les festivals du monde entier.
Comment entretenez-vous la dimension internationale de la manifestation ?
Chaque année, le Festival invite les cinéastes de tous pays à donner leur représentation personnelle du monde d’aujourd’hui et de demain, dessinant ainsi la carte de la cinéphilie mondiale. En 2018, plus de 120 pays ont été accueillis. C’est un cercle vertueux : tant que le Festival sera au sommet, tout le monde voudra être à Cannes ! Les professionnels accrédités viennent du monde entier et la couverture médiatique de l’évènement est internationale. Par ailleurs, tous les pays producteurs de cinéma ont la possibilité de présenter la richesse de leur cinématographie dans le cadre du Village International, qui compte davantage de pays chaque année, près de soixante en 2018.
Le Marché du Film, c’est le versant économique du Festival de Cannes ?
Le Festival de Cannes s’est très tôt appuyé sur son Marché pour promouvoir la double nature du cinéma, culturelle et économique et en 2019, le Marché du Film fêtera ses 50 ans ! Aujourd’hui, avec plus de 12.000 participants, il est le premier marché du monde et il contribue au dynamisme de l’industrie mondiale du cinéma. Il est indissociable du Festival en ce sens qu’il favorise aussi la rencontre et qu’il offre aux professionnels des services et des outils ciblés qui leur facilitent l’échange, la négociation et la découverte.
Que fait le Festival pour le grand public ?
La carrière d’un film et la réputation d’un auteur reposent avant tout sur son accueil en salles. Bien qu’il soit réservé aux professionnels, le Festival est attentif à cette réalité et à l’accueil des cinéphiles. Depuis 2012, le film d’ouverture sort en salles en France le jour de sa présentation à Cannes et la cérémonie d’ouverture est diffusée dans les cinémas afin que les spectateurs puissent vivre en direct la soirée de lancement du Festival.
À Cannes, le Cinéma de la Plage propose chaque soir un film, souvent en présence d’invités prestigieux. Ce sont des projections en plein air ouvertes à tous qui représentent un lien fort avec le public et peuvent être le théâtre d’autres événements comme des concerts par exemple.
L’an dernier, nous avons initié « 3 jours à Cannes » car encourager la cinéphilie de demain relève aussi des missions du Festival. L’opération qui a consisté à inviter des jeunes de 18 à 28 ans à découvrir des films de la Sélection officielle pendant la 71e édition, sera reconduite en 2019.
Quel est le secret de la longévité du Festival?
Le prestige de Cannes tient à un secret de fabrique assez complexe. Le Festival est solidement ancré dans son histoire, mais il est aussi très attentif à accueillir la nouveauté et l’originalité. Au fil des années, il a évolué en cherchant à préserver ses valeurs essentielles : la célébration du 7e art, la découverte de nouveaux talents, l’accueil des professionnels et des journalistes venus du monde entier pour contribuer à la naissance et à la diffusion des films.
Lors de chaque édition, des projets voient le jour, des expériences se transmettent, des cultures se découvrent : c’est aussi cette effervescence qui fait du Festival de Cannes le reflet de son époque.
Comment sera le Festival de demain ?
Le Festival incarne quelque chose d’important à l’échelle mondiale. Nous travaillons de plus en plus à mettre cette image au service des œuvres sélectionnées, en accompagnant la promotion des auteurs et de leurs films dans des régions du monde où ils sont moins mis en valeur qu’en France. Nous le faisons déjà par exemple, à Buenos Aires avec « La Semana de Cine del Festival de Cannes » et à Bucarest avec les « Films de Cannes à Bucarest ».
En même temps, nous sommes dans un monde d’images en pleine mutation et avec lui, nous devons continuer à nous réinventer de l’intérieur. À Cannes chaque petit geste devient plus tard un grand virage et c’est en nous interrogeant sans cesse sur la manière de faire évoluer les différents aspects de la manifestation que nous préparons le futur avec conviction et engagement.
Film d’Ouverture :
Jim JARMUSCH |
THE DEAD DON’T DIE | 1h43 |
Pedro ALMODÓVAR | DOLOR Y GLORIA (DOULEUR ET GLOIRE) | 1h52 |
Marco BELLOCCHIO | IL TRADITORE (LE TRAITRE) | 2h15 |
BONG Joon Ho |
GISAENGCHUNG (PARASITE) |
2h12 |
Jean-Pierre DARDENNE Luc DARDENNE | LE JEUNE AHMED | 1h24 |
Arnaud DESPLECHIN | ROUBAIX, UNE LUMIÈRE | 2h |
DIAO Yinan | NAN FANG CHE ZHAN DE JU HUI | 1h57 |
Mati DIOP | ATLANTIQUE | 1h40 |
Xavier DOLAN | MATTHIAS ET MAXIME | 1h59 |
Jessica HAUSNER | LITTLE JOE | 1h40 |
Ken LOACH | SORRY WE MISSED YOU | 1h40 |
Ladj LY | LES MISÉRABLES | 1h40 1er film |
Terrence MALICK | UNE VIE CACHÉE | 3h |
Kleber MENDONÇA FILHO Juliano DORNELLES | BACURAU | 2h12 |
Corneliu PORUMBOIU | LES SIFFLEURS | 1h37 |
Ira SACHS | FRANKIE | 1h38 |
Céline SCIAMMA | PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU | 2h |
Elia SULEIMAN | IT MUST BE HEAVEN | 1h37 |
Justine TRIET | SIBYL | 1h40 |
Karim AÏNOUZ | A VIDA INVISÍVEL DE EURÍDICE GUSMÃO | 2h25 | ||
Nariman ALIEV | EVGE | 1h32 1er film | ||
Kantemir BALAGOV | DYLDA | 2h | ||
Zabou BREITMAN Eléa GOBBÉ-MÉVELLEC | LES HIRONDELLES DE KABOUL | 1h20 animation | ||
Monia CHOKRI | LA FEMME DE MON FRÈRE | 1h57 1er film | ||
Michael COVINO | THE CLIMB | 1h34 1er film | ||
Bruno DUMONT | JEANNE | 2h04 | ||
Christophe HONORÉ | CHAMBRE 212 | 1h26 | ||
Oliver LAXE | O QUE ARDE(VIENDRA LE FEU) | 1h30 | ||
Danielle LESSOVITZ | PORT AUTHORITY | 1h34 1er film | ||
Mounia MEDDOUR | PAPICHA | 1h46 | ||
Midi Z | ZHUO REN MI MI | 1h42 | ||
Albert SERRA | LIBERTÉ | 2h | ||
Annie SILVERSTEIN | BULL | 1h45 1er film | ||
Maryam TOUZANI | ADAM | 1h40 | ||
ZU Feng | LIU YU TIAN
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2h 1er film |
Hors Compétition : Nicolas BEDOS | LA BELLE ÉPOQUE | 1h50 |
Dexter FLETCHER | ROCKETMAN | 2h01 |
Asif KAPADIA | DIEGO MARADONA | 2h |
Claude LELOUCH | LES PLUS BELLES ANNÉES D’UNE VIE | 1h30 |
Nicolas WINDING REFN | TOO OLD TO DIE YOUNG – NORTH OF HOLLYWOOD, WEST OF HELL | 2h18 |