Cannes 2017 : un état du monde, un état du cinéma ?

Le palmarès du 70e Festival de Cannes :
Palme d’or: « The Square » du Suédois Ruben Östlund
– Grand Prix: « 120 Battements par minute » du Français Robin Campillo
– Prix de la mise en scène: « Les Proies » de l’Américaine Sofia Coppola
Prix du scénario ex-aequo: « Mise à mort du cerf sacré » du Grec Yorgos Lanthimos et « You were never really here » de la Britannique Lynne Ramsay
– Prix du jury: « Loveless » (« Faute d’Amour ») du Russe Andreï Zviaguintsev
– Prix d’interprétation féminine: l’Allemande Diane Kruger pour « In The Fade »
– Prix d’interprétation masculine: l’Américain Joaquin Phoenix pour « You Were Never Really Here »
– Camera d’or: « Jeune Femme » de la Française Léonor Serraille
Palme d’or du court métrage: « Xiao Cheng Er Yue » (« Une nuit douce ») du Chinois Qiu Yang
Mention spéciale du court métrage: « Katto » (« Le plafond ») du Finlandais Teppo Airaksinen
Prix spécial du « 70è anniversaire du Festival de Cannes »: Nicole Kidman
.— Par Dominique Widemann —
Le film de Robin Campillon « 120 Battements par minute » nous semble à sa juste place parmi les choix du jury. Intelligent, sensible, il restitue beauté et dureté de la lutte contre le sida que menèrent les militants d’Act up au début des années 90. Le jury lui a décerné son grand prix.
Disons le d’emblée, l’ensemble des films présentés en compétition ne relève pas d’un cru exceptionnel. N’ayant par fonction pas accès aux quelques deux mille films visionnés par les sélectionneurs, on ne peut déduire de la vingtaine retenue un état de la production internationale. La critique étant affaire de goût, pas une édition n’échappe aux embrasements contraires des sorties des projections. Cette années, le nombre de films que chacun aimerait voir récompenser à des titres divers , tenait pour nous en une petite poignée. Le film de Robin Campillon « 120 Battements par minute » nous semble à sa juste place parmi les choix du jury. Intelligent, sensible, il restitue beauté et dureté de la lutte contre le sida que menèrent les militants d’Act up au début des années 90. Le jury lui a décerné son grand prix. Si l’on saute les échelons pour parvenir à la récompense suprême, la Palme d’or remise au réalisateur suédois Ruben östlund pour « Le Carré », avouons qu’il était au rang de nos agacements, voire pire. Dissocier le fond de la forme est toujours périlleux. La maîtrise du cinéma est indéniable, les cadres magnifiques, et l’on pourrait peut-être ajouter ou retrancher toutes sortes de qualités. Mais notre objection est de taille. Le propos du film qui pour l’essentiel , ne dénonce pas les impostures de l’art contemporain, comme on peut l’entendre ici ou là, mais dénonce l’art contemporain comme une imposture, ce qui n’est pas la même chose…

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