– Palme d’or : Winter Sleep, du Turc Nuri Bilge Ceylan
– Grand Prix : Le Meraviglie, de l’Italienne Alice Rohrwacher
– Prix d’interprétation féminine : l’Américaine Julianne Moore, pour son rôle dans Maps to the Stars, du Canadien David Cronenberg
– Prix d’interprétation masculine : le Britannique Timothy Spall, pour son rôle dans Mr. Turner, du Britannique Mike Leigh
– Prix de la mise de scène : l’Américain Bennett Miller pour Foxcatcher
– Prix du scénario : les Russes Andreï Zviaguintsev et Oleg Negin pour Leviathan
– Prix du jury ex æquo : Mommy, du Québécois Xavier Dolan et Adieu au langage, du Suisse Jean-Luc Godard
– Caméra d’or : Party Girl, des Français Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis
– Palme d’or du court-métrage : Leidi, du Colombien Simon Mesa Soto
La Palme d’or va à Nuri Bilge Ceylan pour « Winter Sleep ».
Un «Sommeil d’Hiver» profond et émouvant de Nuri Bilge Ceylan
Un chef d’œuvre d’un cinéaste réputé pour ses recherches appuyées sur la nature humaine.
— par Siegfried Forster —
sommeil_hiver« Winter Sleep » (Sommeil d’Hiver), de Nuri Bilge Ceylan.
Avec Winter Sleep (Sommeil d’Hiver), en lice pour la Palme d’Or, le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan nous invite dans un petit hôtel en Anatolie centrale pour parler d’un amour plus fort que le froid.
Un enfant lance une pierre qui brise la vitre d’une voiture qui passe et nous voilà propulsés dans cette Anatolie chère au cœur de Nuri Bilge Ceylan. Cette steppe aride, hostile et enneigés représente beaucoup plus qu’un paysage à couper le souffle. C’est un véritable personnage avec ces maisons bâties dans la pierre et le rocher, ces chambres dotées de murs et plafonds galbés comme des grottes.
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Le Grand Prix est attribué à « Le Meraviglie », d’Alice Rohrwacher.
« Le Meraviglie » : éleveurs d’abeilles, faiseurs de merveilles
Par Jacques Mandelbaum
Sam Louwyck et Alba Rohrwacher dans le film italien d’Alice Rohrwacher, « Le Meraviglie » (« Les Merveilles »).
La destruction de la culture fait partie d’un « packaging » néolibéral dont l’Italie a été très tôt le laboratoire européen. Au cinéma, ou ce qu’il en reste si l’on pense à ce que fut le septième art dans ce pays, de belles résistances existent encore. Chez les derniers grands maîtres (Bertolucci, Bellocchio, Moretti), mais aussi dans un courant qui se ressource en puisant ses forces vives dans une approche documentée de la réalité. Ce sont des pépites isolées, qu’on découvre de loin en loin, chez Vincenzo Marra (Vento di Terra, 2004), Pietro Marcello (La Bocca del Lupo, 2010), Tizza Covi et Rainer Frimmel (L’Eclat du jour, 2014).
L’une des dernières à avoir été découvertes, en 2011 avec un premier long-métrage intitulé Corpo celeste, se nomme Alice Rohrwacher. Son cinéma se construit en lien direct, mais sans la moindre pompe ni vanité, avec les grandes questions qu’on vient de mentionner. Quel sens donner à sa vie dans un monde qui n’offre plus de modèle autre que celui de l’individualisme et du profit ? De quel rêve, de quelle foi, de quelle morale se conforter quand l’Histoire et le dogme économique dominant semblent les avoir cruellement disqualifiés ?
Maria Alexandra Lungu dans le film italien d’Alice Rohrwacher, « Le Meraviglie » (« Les Merveilles »).
UNE HISTOIRE PERSONNELLE
Le Meraviglie, le deuxième long-métrage de cette jeune femme de 33 ans, vient d’être directement promu, chose rare, en compétition cannoise. Présenté samedi 17 mai à la critique, il a de fait émerveillé plus d’un spectateur, parmi le public pourtant le plus blasé du monde. La cinéaste, fille d’un père allemand et d’une mère italienne, puise visiblement dans son histoire personnelle pour asseoir sa fiction. Soit, quelque part au bord d’une mer turquoise entre Ombrie et Toscane, une ferme délabrée où vit une famille nombreuse. Le père, allemand, est un rude gaillard, échoué on ne sait comment en Italie pour y réaliser, suppose-t-on, quelque rêve post-libertaire et écologiste en devenant apiculteur.
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http://abonnes.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2014/05/19/le-meraviglie-eleveurs-d-abeilles-faiseurs-de-merveilles_4421236_766360.html
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Double prix du jury à Dolan et Godard. Beau geste
Mommy
A tout juste 25 ans, Xavier Dolan livre un film poignant, qui a bouleversé la critique. Le réalisateur québécois était entouré de ses actrices fétiches sur la Croisette.
La star du jour sur la Croisette, c’était le petit génie du cinéma, Xavier Dolan. A 25 ans à peine, le jeune prodige a déjà cinq films à son actif. Son dernier, Mommy, en lice pour la Palme d’or, a produit une onde de choc : un véritable coup de poing, selon la critique, à commencer par Mathieu Charrier, spécialiste cinéma à Europe 1.
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Xavier Dolan n’a que 25 ans et pourtant, il a provoqué l’une des plus fortes émotions de la Croisette avec son film Mommy. L’histoire d’une veuve qui se retrouve avec la garde de son fils et doit apprendre à vivre avec lui. Le film de Xavier Dolan a séduit le public et a soulevé une vague d’enthousiasme sur Twitter.
Les journalistes ayant pu le découvrir ont souligné sa mise en scène, la justesse de son thème, son rythme et la maturité du projet. Un pas de plus dans la carrière de Dolan, dont le film Laurence Anyways a été montré dans la sélection Un certain regard, en 2012, et a reçu le prix d’interprétation féminine pour Suzanne Clément.
http://www.lefigaro.fr/festival-de-cannes/2014/05/22/03011-20140522ARTFIG00154-cannes-2014-mommy-eblouit-le-festival.php
« Adieu au langage » : Godard n’est pas venu dire qu’il s’en va
Zoé Bruneau dans le film français et suisse de Jean-Luc Godard, « Adieu au langage ».
En découvrant Adieu au langage, film très beau, le plus triste de son auteur, on comprend que la présence de Jean-Luc Godard à Cannes n’aurait pas eu de sens. Que le suspense entretenu autour de sa venue n’en était pas un. De la part de cet artiste monstre qui a fait du langage le cœur battant de son œuvre, un film avec un tel titre ne pouvait qu’être une lettre d’adieu, et c’est ce qu’il est. La lettre d’un homme qui a donné sa vie au cinéma, qui a transformé en profondeur l’histoire de son art, et qui nous écrit à nous, ses spectateurs, de sa retraite de Rolle, en Suisse, pour nous dire qu’il a fini.
On n’accompagne pas une lettre. On laisse ses destinataires la découvrir seuls. Pour recevoir un tel message, l’ambiance survoltée de la projection de mercredi 21 mai n’était pas idéale. L’absence de la plus grande « rock star » de Cannes, comme on le désignait sur Twitter pendant la montée des marches, semblait avoir autant électrisé les foules que l’aurait fait sa présence physique. Que l’on ait parqué les journalistes dans les allées latérales du Théâtre Lumière n’a rien fait pour atténuer la pression. Des rangs du centre, où se massaient les professionnels de la profession, un « Godard for ever ! » a retenti quand la lumière s’est éteinte. Une salve d’applaudissements et d’éclats de rire a tonné au moment du premier effet 3D. Puis plus rien que des toussotements.
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http://abonnes.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2014/05/22/adieu-au-langage-godard-n-est-pas-venu-dire-qu-il-s-en-va_4423372_766360.html
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Prix du scénario à « Léviathan », d’Andreï Zviaguintsev.
« Léviathan » de Andreï Zviaguintsev, une oeuvre puissante et tragique
Posted by margue × 23 mai 2014 at 15 h 28 min
Andreï Zviaguintsev Concoure pour la 4ème à l’obtention de la palme. Il s’impose avec « Léviathan », comme une œuvre puissante, tragique et féroce sur la Russie d’aujourd’hui.
Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lilya et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage. Vadim Cheleviat, le maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter, mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Cheleviat devient plus agressif… Mais que faire quand le pouvoir en place broie notre destinée ? Faut-il se plier ou rester debout malgré tout, au risque de se prendre une rouée de coups?
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