L’artiste Kanye West dévoile quelques éléments de son programme présidentiel.
Selon Wikipédia : « Rappeur, auteur-compositeur-interprète, réalisateur artistique, réalisateur et designer américain, Kanye West est l’un des plus gros vendeurs de disques de l’industrie musicale, avec plus de 32 millions d’exemplaires vendus et 100 millions de téléchargements à travers le monde. Il est également l’un des artistes les plus récompensés aux États-Unis d’Amérique, à 21 reprises lors des Grammy Awards, ce qui fait de lui un des artistes ayant le plus de victoires, et le plus jeune avec un si grand palmarès ».
Le rappeur et homme d’affaires américain Kanye West a annoncé samedi 3 juillet 2020 dans un Tweet qu’il se portait candidat à la prochaine présidentielle des États-Unis de novembre. Est-ce à considérer ? Apparemment oui, si l’on en croit l’interview publiée mercredi dans le magazine économique « Forbes ». À défaut de véritable programme, Kanye West lève le voile sur quelques grands axes de son plan. Mais doit-on pour autant prendre au sérieux ce rappeur à l’attitude de plus en plus erratique ces dernières années ? S’il y a bien une chose que nous a apprise l’élection de Donald Trump il y a quatre ans, c’est que tout est possible au pays de la télé-réalité et de la post-vérité… Pas sûr que les premiers éléments que le rappeur a laissé filtrer sur ses intentions, très conservatrices et religieuses, voire inquiétantes ou loufoques, fassent rire tout le monde. D’autant qu’il souligne : « Comme tout ce que je fais dans la vie, je le fais pour gagner ».
Kanye West, le « candidat de Dieu »
L’homme a pris un tournant important vers la religion : « Voyons si la nomination est pour 2020 ou pour 2024 — parce que c’est Dieu qui nomme le président. Si je gagne en 2020, alors j’aurai été désigné par Dieu. Si je l’emporte en 2024 alors j’aurai été nommé par Dieu ». Il reconnaît cependant qu’il se lance dans la course pour 2020 à la dernière minute, comme le prophétisait le titre de son second album – « Late Registration, Inscription Tardive » – et assure qu’il prendra une décision définitive d’ici trente jours.
Le remplaçant de Trump
Kanye West se présenterait sous la bannière républicaine, seulement « si Trump n’était pas là ». En cas contraire, il se présenterait sous une étiquette « indépendante ». Il n’est d’ailleurs plus totalement en accord avec Trump, en qui il dit avoir perdu confiance en raison de sa gestion de la révolte contre le racisme et les brutalités policières, qui embrase le pays depuis la mort de George Floyd.
Certains émettent des soupçons, selon lesquels cette candidature serait destinée à perturber celle du démocrate Joe Biden, actuellement en tête des sondages nationaux. « Dire que le vote noir est démocrate est une forme de racisme et de suprématie blanche », affirme Kanye West
Le nom de son parti, Kanye West l’a déjà : c’est « Birthday Party », c’est à dire le parti du « Jour de naissance… parce que quand nous gagnons c’est le jour de naissance de tout le monde ». Quant à son slogan de campagne, il est d’une simplicité biblique : « YES ! Pas Yep, ni Yeah », insiste-t-il, mais « YES, YES, YES. Parce que si je suis président, qu’on se marre aussi un peu ».
Son modèle, utopique, serait celui du « Wakanda », le royaume fictif africain du film afro-futuriste « Black Panther » : au Wakanda, l’organisation socio-politique et religieuse est structurée en tribus sous l’autorité d’un roi. « Beaucoup d’Africains n’aiment pas le film et la représentation d’eux développée au Wakanda… Mais je vais utiliser le cadre du Wakanda parce que c’est la meilleure explication de ce que va ressentir notre groupe à la Maison Blanche. »
Concernant le racisme, il entend « passer sur le débat… donner du pouvoir au peuple » en honorant la promesse faite aux esclaves afro-américains, libérés après la guerre de Sécession, de leur octroyer à chacun 16 hectares et une mule — « 40 acres and a mule ». « Donnons de la terre, c’est le plan ». Quant aux brutalités policières, il veut y mettre fin, mais ne dit pas comment.
Quelques axes de son « programme »
— S’appuyant dit-il sur les préceptes de la Bible, il se déclare contre l’avortement et contre la peine de mort. D’ailleurs, il estime que les centres de planning familial ont été établis dans les villes « par les suprémacistes blancs… pour faire le boulot du diable ».
— Selon lui, le fait de ne plus prier à l’école entraînant « plus de drogues, plus de meurtres et plus de suicides », il faudrait ré-instituer la prière à l’école, et rétablir dans le même temps dans les esprits « la crainte et l’amour de Dieu ».
— Sa politique sanitaire prendrait en compte le fait qu’il faut se méfier des vaccins, qui « ont conduit à la paralysie de nombreux enfants » — une assertion combattue par le monde scientifique. « Alors quand ils disent qu’ils vont régler le Covid avec un vaccin, je suis extrêmement prudent. C’est la marque de la Bête — le diable… Ils veulent nous implanter des puces afin que nous ne puissions franchir les portes du paradis », s’alarme-t-il. Par ailleurs, il pense qu’il existe contre le sida un traitement qu’on voudrait nous cacher.
— En ce qui concerne la politique étrangère, il avoue ne pas en avoir encore développé les grandes lignes, mais il compte « se concentrer sur la protection de l’Amérique en premier ».
— Enfin, son principal soutien « depuis des années » dans cette candidature étant Elon Musk, patron de SpaceX et Tesla, il ferait de ce personnage son responsable du programme spatial américain.
Alors, que penser ?
La presse américaine doute encore de la réalité de cette campagne, d’autant que Kanye West est en pleine promotion pour son prochain et dixième album « God’s Country ». Mais lui-même affirme être sérieux, et nie que ce soit un coup de publicité pour son prochain album.
Selon les derniers chiffres, si le rappeur se présentait effectivement comme candidat officiel, il n’obtiendrait que 2% des voix. Jo Jorgensen, du Parti libertarien, obtiendrait le même nombre de voix. Howie Hawkins, du Parti Vert des États-Unis, obtiendrait quant à lui 1 % des voix. Joe Biden est en tête du peloton avec 48%, Donald Trump en deuxième avec 39%.
D’après 7sur7, Forbes et francetvinfo.fr