13,14,15 novembre 2013 ATRIUM Salle Frantz Fanon Fort-de-France, Martinique
Ce colloque international qui se tient à Fort-de-France du 13 au 15 novembre 2013, à l’instigation de l’Association mélanges Caraïbes, a pour objet une approche comparatiste de la notion de révolte chez Albert Camus et Aimé Césaire, ces deux grandes figures des lettres françaises du XXe siècle.
[ArgumentAire ]
“Qu’est-ce qu’un homme révolté ?” Pour Albert Camus : “Un homme qui dit non. Mais s’il refuse, il ne renonce pas : c’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement. Un esclave qui a reçu des ordres toute sa vie, juge soudain inacceptable un nouveau commandement.” Pour Aimé Césaire, le Nègre fondamental, la révolte porte un nom : La négritude. “La Négritude résulte d’une attitude active et offensive de l’esprit. Elle est sursaut, et sursaut de dignité. Elle est refus, je veux dire refus de l’oppression. Elle est combat, c’est-à-dire, combat contre l’inégalité. Elle est (…) révolte contre (…) le réductionnisme européen.” Chez l’un comme chez l’autre, la révolte est donc un thème central ; elle est toute lucidité, toute exigence, elle doit être maintenue contre ce monde déraisonnable et la condition qui est faite à l’homme. Elle est encore une conséquence de l’Absurde pour l’un; refus de l’injustice et du “crime contre l’homme ”pour l’autre. Dans tous les cas, elle est conscience solitaire, solidaire de l’essence comme de l’existence humaines, de leur valeur inaliénable. Dans ce XXe siècle nihiliste et (post) colonial, ces poétiques de la révolte semblent indiscutablement ouvrir la brèche à deux visions labiles, à la fois indissociables et antagonistes : d’une part, celle des centres et d’autre part, celle des périphéries, celles relatives de la civilisation et de la barbarie. Dans quelle mesure la révolte chez Camus rencontre-t-elle la “négritude” d’Aimé Césaire ? Comment ces poétiques entrent-elles encore aujourd’hui en résonance dans les centres et dans les périphéries ?