L’écart de rémunération au détriment des femmes s’est creusé jusqu’à 15% l’an dernier, après 13% en 2019. Les femmes cadres ont gagné 46.000 euros en 2020, quand leurs collègues masculins récoltaient 53.000 euros.
La rémunération des cadres du secteur privé est «restée stable» globalement en 2020, mais la crise sanitaire a «accentué les inégalités salariales» entre les femmes et les hommes, tandis que la rémunération des jeunes a baissé, selon une étude de l’Apec publiée mercredi 22 septembre.
L’an dernier, «malgré les difficultés économiques des entreprises», le chômage partiel et «l’arrêt de certaines activités lors des différents confinements», la rémunération annuelle brute médiane (la moitié gagne plus, l’autre moitié gagne moins) des cadres du privé, incluant la part fixe et la part variable, a atteint 50.000 euros, comme en 2019 et 2018, a indiqué l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).
Si les augmentations de salaire «se sont faites plus rares» en 2020 avec la crise (38% des cadres augmentés, contre 48% en 2019), la moitié des cadres (52%) ont touché la part variable de leur rémunération, soit une proportion «comparable aux années précédentes», note l’Apec. Les revenus perçus au titre de la participation et de l’intéressement étaient aussi «de même niveau que les années passées», ajoute-t-elle.
«Au global, ce n’est pas une mauvaise année», même s’«il y a eu moins d’augmentations que les années précédentes», mais «là où il y a un problème», c’est «l’impact de ces politiques salariales plus restrictives dans les entreprises sur les inégalités de salaires entre hommes et femmes», a souligné le directeur général de l’Apec, Gilles Gateau, auprès de l’AFP.
L’écart de rémunération au détriment des femmes s’est creusé jusqu’à 15% l’an dernier, après 13% en 2019. Les femmes cadres ont gagné 46.000 euros en 2020 (comme en 2019), quand leurs collègues masculins récoltaient 53.000 euros (davantage que leurs 52.200 euros de 2019). En outre, «à profil et poste équivalents», les hommes cadres ont perçu «8% de plus» que les femmes cadres en 2020, détaille l’Apec.
Les jeunes cadres (moins de 30 ans) ont eux aussi pâti de la crise. Leur rémunération a diminué, descendant de 40.000 euros en 2019 à 39.000 euros l’an dernier. Seuls 48% d’entre eux ont obtenu une augmentation en 2020, contre 62% l’année précédente. En cas de chômage partiel, 22% des jeunes cadres ont subi une baisse de rémunération, contre seulement 14% des 30-34 ans ou 9% des 55 ans et plus.
Cette étude est basée sur une enquête annuelle menée auprès de 13.800 cadres du secteur privé clients de l’Apec, réalisée en mars et dont les résultats ont été redressés pour les rendre représentatifs.
Source : Le Figaro