Brésil: 80% des jeunes tués dans des violences sont des Noirs

Quelque 80% des jeunes tués au Brésil dans des situations violentes entre 2016 et 2020 étaient noirs, selon une enquête publiée vendredi 22 octobre, qui tire aussi la sonnette d’alarme sur la hausse du nombre d’enfants de 0 à 4 ans morts dans des violences domestiques. Par ailleurs, selon l’enquête de l’Unicef et du Forum brésilien de sécurité publique (FBSP) établie d’après les rapports de police des 27 États du pays, 178.277 enfants et adolescents ont été victimes de violences sexuelles entre 2017 et 2020, soit cinq par heure.

Environ 80% d’entre eux étaient des filles de 10 à 14 ans. Les chiffres de 2016 n’étaient pas disponibles pour tous les États.

Dans la période de 2016 à 2020, 34.918 morts d’enfants et de jeunes de 0 à 19 ans dans des situations violentes ont été enregistrées dans le pays. Sur ce total, plus de 31.000 étaient des adolescents de 15 à 19 ans, dont 25.592, soit 80%, noirs ou métis, tués la plupart du temps par arme à feu. «Ce n’est hélas pas une nouveauté», mais les chiffres montrent que «la violence touche les adolescents (noirs) de plus en plus jeunes», a déclaré à l’AFP la directrice exécutive du FBSP, Samira Bueno. «Aucune politique publique n’est en place pour ce groupe de jeunes souvent pauvres et peu scolarisés», déplore-t-elle.

«Le reflet de la pandémie de Covid» à l’intérieur des foyers.

En ce qui concerne la violence domestique, elle a tué 1.070 enfants de 0 à 9 ans sur la période au Brésil, un chiffre légèrement à la baisse mais qui occulte la hausse de morts d’enfants de 0 à 4 ans: 142 en 2020 contre 112 en 2016. Ces chiffres sont «le reflet de la pandémie de Covid», à l’intérieur des foyers en 2020, a expliqué Samira Bueno. «La violence contre les enfants a lieu principalement à la maison. La violence contre les adolescents dans la rue, surtout contre les jeunes noirs», a déclaré la représentante d’Unicef au Brésil Florence Bauer dans un communiqué de presse.

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«Il est crucial de mettre sur pied des politiques publiques efficaces de prévention et de réponse à la violence» au Brésil, a-t-elle ajouté.

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Source : Le Figaro.fr

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