— Par Robert Saé (*) —
Une preuve de plus que nous sommes à l’heure d’un affrontement décisif entre les classes dominantes prédatrices et les peuples dominés, une preuve de plus de la duplicité des dirigeants étatsuniens et européens, c’est ce crime contre l’humanité qui se déroule en Bolivie.
Mener une offensive systématique pour chasser du pouvoir tous les gouvernements qui permettent à des dizaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté, d’accéder à la santé et à l’éducation, est bien un crime contre l’humanité. Cuba, Brésil, Venezuela, Bolivie : tous ces gouvernements ont en commun d’avoir mis fin au pillage des ressources de leurs pays et d’utiliser ses revenus au bénéfice de leurs peuples. Les impérialistes et leurs multinationales entendent anéantir tous ceux qui s’opposent à leur politique prédatrice. De surcroît, en Bolivie, l’oligarchie blanche ne pardonne pas à Evo MORALES d’avoir institutionnalisé le respect de la dignité et des droits des peuples amérindiens.
Le coup d’état orchestré par les oligarques boliviens, appuyés par la CIA, l’ambassade des USA, le Brésil, le Paraguay, la Colombie et le Chili fait partie de cet affrontement décisif qui opposent les Peuples à leur prédateurs. Il est dans la continuité de ceux qui ont été perpétrés au Chili, au Honduras, au Paraguay et au Brésil. C’est une partie d’un plan global qui, entre autres, organise la subversion au Venezuela, et renforce l’embargo contre Cuba.
Honte à ces journalistes occidentaux qui répercutent en boucle les déclarations des subversifs prétendant qu’il ne s’agit pas d’un coup d’état mais qui ne s’attardent pas sur ce qui prouve le contraire, notamment la mutinerie de trois commissariats de police et les injonctions de l’armée. Ils ne dénoncent pas le fait que des voyous subversifs ont tondu et peint en rouge, une élue fidèle à Evo Morales, l’obligeant à marcher pieds nus sous les quolibets ; ils ne dénoncent pas le fait que des bandes de délinquants s’attaquaient physiquement aux ministres en place et prenaient leurs familles en otage ; ils ne condamnent pas le fait que dans la capitale, le siège de l’ambassade du Venezuela a été occupé et mis à sac par des manifestants cagoulés équipés de dynamite et de boucliers ; ils relaient avec délectation les vidéos de ceux qu’ils présentent comme de simples « opposants » incendiant des locaux publics et saccageant le domicile du Président.
Pour l’occasion, les occidentaux ressortent le vocabulaire de diabolisation : Evo Morales serait un « dictateur » ! Lui, qui a démissionné pour arrêter la violence des insurgés et éviter toute confrontation armée. Qu’un seul des journalistes tenant ces propos ose comparer l’état de la démocratie qui prévalait en Bolivie avec celui qui a cours en Colombie, par exemple !
Se faisant complices objectifs du coup d’état, des médias aux ordres réutilisent la thèse des « élections contestées » et font planer le doute quant à la responsabilité d’Evo MORALES. Ceci est de la désinformation. Dès que le candidat de droite s’est rendu compte qu’Evo serait réélu au premier tour, avant même la proclamation des résultats, une campagne d’intoxication a été enclenchée. Les autorités ont officiellement proposé à l’OEA et à l’Union Européenne de désigner des représentants pour venir vérifier le comptage, ils ne l’ont pas fait. Après la proclamation, les autorités ont proposé au candidat adverse de participer à une commission de vérification ; celui-ci a refusé ! L’OEA, celle-là même qui est aux manœuvres pour déstabiliser Cuba et le Venezuela, a accepté d’y participer. Très vite, elle a produit un rapport dans lequel, nulle part il n’est porté d’éléments sur des fraudes avérées, mais dans lequel elle émet « des doutes ». C’était son signal pour que démarre le coup d’Etat !
Incontestablement, avec le coup d’état en Bolivie, les Peuples ont perdu une bataille mais, au bout du compte, ils remporteront la victoire. La résistance du Peuple Cubain contre l’embargo, du Peuple Vénézuélien contre la subversion et les « sanctions » illégales, la déroute annoncée du complot judiciaire contre LULA, sont des réalités qui renforcent notre certitude à cet égard. Les gouvernements installés par les impérialistes après leurs coups d’états institutionnels ou non, ont pour mission d’éliminer les conquêtes sociales et de réimposer un ultralibéralisme sauvage. Cela, les peuples ne s’y résigneront jamais. Chili, Argentine, Equateur, Mexique, Brésil, Haïti, (etc.) partout où les impérialistes avaient cru écraser le mouvement populaire, les masses montent de nouveau à l’assaut.
En ce qui nous concerne, nous condamnons fermement le coup d’état perpétré contre le Gouvernement Bolivien et nous exprimons notre totale solidarité avec le peuple Bolivien.
(*)Pour le CNCP : Robert SAE, Responsable aux affaires extérieures.
Martinique le 12/ 11/ 2019