Caen, Passage(s), 2016, « Essais ». ISBN : 979-10-94898-01-7. 308 p. 20 €.
En 1956, le « troisième homme de la négritude » publie son troisième recueil de poésie, Black-Label. Dans cette œuvre, qui retint peu l’attention des critiques, Damas se montre particulièrement élusif tout en reprenant la thématique qui lui tient à cœur. Anti-clérical t anti-bourgeois, pacifiste et anti-assimilationniste, le Guyanais s’y révèle aussi comme un poète hypersensible, livré à des crises profondes liées à son existence nègre et son expérience d’un Antillo-guyanais toujours en exil.
Entre amour et dépression, engagement politique et danses afro-cubaines, la poétrie métissée de Damas s’imprègne du jazz et du blues pour raconter les déboires d’un être complexe, laminé par des souvenirs d’enfance et, pourtant, toujours prêt à l’exaltation. Tenant compte du contexte socio-culturel de l’époque où il paraît, le recueil de Damas est ici analysé à l’aune des affiliations esthétiques et éthiques du poète proche, entre autres, de Richard Wright, Langston Hugues et Claude Mc Kay, mais aussi d’Apollinaire, Ghérasim Luca ou Robert Desnos.
À l’heure où Christine Taubira scande devant l’Assemblée cet oublié de la littérature francophone, il convient de relire sa poésie qui transgresse toutes les lignes / frontières (ethniques, sociales, linguistiques et genrées).
Kathleen Gyssels est professeur de littératures de la diaspora noire et juive à l’Université d’Anvers. Ses publications portent sur de nombreux auteurs originaires de la Caraïbe et des États-Unis. Elle vient de publier Marrane et marronne : la co-écriture réversible d’André et de Simone Schwarz-Bart.
Passage(s)
Les Jardins de Carel
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