Béryl, l’ouragan le plus précoce et puissant jamais enregistré

— Par Sabrina Solar —

En ce mois de juin 2024, les Caraïbes sont confrontées à un phénomène météorologique d’une intensité sans précédent. Béryl, un ouragan de catégorie 5, a frappé avec des vents allant jusqu’à 270 km/h, établissant un record en tant que l’ouragan le plus fort et le plus précoce jamais observé dans la région. Gaël Rakoto, responsable adjoint du service de prévision de Météo-France en Martinique, souligne que jamais un cyclone de cette intensité n’avait été enregistré si tôt dans la saison, dès le mois de juin.

Préparations et dégâts en Martinique

Bien que Béryl soit passé à 200 kilomètres des côtes martiniquaises, les conséquences n’ont pas été insignifiantes. Les habitants ont subi de fortes pluies, des submersions, et des vagues atteignant 5 mètres de hauteur. Des rafales de vent dépassant les 100 km/h ont également été enregistrées. Cependant, les autorités et les services de prévision météorologique avaient anticipé cette situation exceptionnelle. En effet, Météo-France en Martinique avait prédit une saison cyclonique hors norme avec un premier ouragan dès le mois de juin et une estimation de 23 cyclones au total pour 2024, dont 12 ouragans majeurs.

Impacts dévastateurs en Grenade et avertissements pour la région

L’ouragan Béryl a d’abord frappé l’île de Carriacou en Grenade, causant des destructions majeures. Le Premier ministre grenadien, Dickon Mitchell, a rapporté que Carriacou a été pratiquement rasée en une demi-heure. À Saint-Vincent-et-les-Grenadines, les dégâts sont également considérables, et les communications sont très perturbées. Aux États-Unis, le président Joe Biden a déclaré suivre de près l’évolution de l’ouragan pour assurer la sécurité des citoyens américains dans la région.

Une saison cyclonique hors norme

Béryl est le premier ouragan de la saison 2024 dans l’Atlantique, un fait extrêmement rare aussi tôt dans la saison des ouragans. L’expert en ouragans, Michael Lowry, souligne que seuls cinq ouragans majeurs ont été enregistrés dans l’Atlantique avant la première semaine de juillet. Béryl, en devenant le sixième, est également le plus précoce à atteindre une telle intensité. La tempête a suscité des réactions rapides, avec des stations-service et supermarchés pris d’assaut par les habitants en quête de provisions essentielles.

Perspectives et changements climatiques

La NOAA avait prédit une saison cyclonique exceptionnelle avec la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus. Gaël Rakoto de Météo-France explique que la température de la mer plus élevée que la normale, combinée au phénomène d’El Niña, a favorisé la formation de Béryl. Toutefois, il précise qu’il est nécessaire de recueillir plus de données à long terme pour attribuer ces phénomènes au dérèglement climatique de manière définitive.

Un menace persistante

Alors que Béryl poursuit sa trajectoire en mer des Caraïbes, se dirigeant vers la Jamaïque et potentiellement le sud-est du Mexique, les Caraïbes se préparent à une saison cyclonique sans précédent. Les habitants des îles touchées continuent de se remettre des ravages causés par l’ouragan, tandis que les services météorologiques et les autorités locales restent en état d’alerte pour faire face à cette menace persistante.

Photo : Capture de vidéo amateur