« Bernarda Alba from YANA », adaptation et mise en scène Odile Pedro Leal

11, 12 & 13 mars 2021 à 19h 30 au T.A.C.

A la mort de son époux, Bernarda Alba s’enferme avec ses cinq filles, pour les huit années que durera le deuil ! Mais le vivant du corps de ses filles la projette brutalement dans une modernité insoupçonnée. Pepe le Romano est ce grain de sel invisible qui fera dérailler la mécanique ; une organisation quasi totalitaire de la destinée des femmes ; un ordre établi…
Angustias, l’aînée des sœurs, doit épouser Pepe le Romano. Cependant, Magdalena, Amélia, Martirio, Maria Josefa, l’aïeule, toutes, dans la logique de leur corps, n’ont qu’une pensée, se « marier avec un beau garçon du bord de la mer ».
Et Adela, la plus jeune des sœurs, prend le maquis de son plaisir « Mon corps sera à qui je voudrai » ! A quelle fin ? La sublime Maison de Bernarda Alba de Federico Garcia Lorca est un microcosme criant de désir et de révolte ! Une révolte qui, quand elle implose, indique la complicité de fait, naturelle, éternelle, des femmes dans ce monde choisi pour elles…
La constance de la nature humaine, à la fois rassurante et surprenante, sert le propos de l’auteur et nous offre nos meilleurs prétextes : le matriarcat, ses forces, ses contraintes ; le pouvoir, l’aliénation, la révolte ; liberté, féminité dans le monde actuel ; le monde des croyances, le monde des lois taiseuses ; le monde politique, le monde économique, le monde des hommes… que vivent les femmes. Où vivent, les femmes…
Neuf comédiennes, pour un propos pris à cœur et à corps.
Pour une humanité à égalité de sexe, de genre ou de règne…
« Bernarda Alba from Yana » raconte l’histoire, encore possible, de femmes en Guyane, de femmes dans le Monde…
Portant une guerre dans le corps …

La presse en parle : 
AFRICULTURES
Une tragédie du désir
[…] Etouffant gynécée où les femmes sont recluses à l’abri de tous les désirs, la pièce de Federico Garcia Lorca dit l’enfermement et la frustration. Toutes les filles de Bernarda Alba ne se soumettent cependant pas à l’interdit ; elles nourrissent des rêves et des désirs irrépressibles et le désir muselé, enfoui, conduit inexorablement à la mort.
Odile Pedro Leal réalise un travail remarquable de sensibilité, où le confinement loin des pouvoirs mâles passe par une relation aux linges et aux étoffes, draps, rubans et dentelles, à ces jupons qui protègent les filles, en même temps qu’ils les engoncent et les musèlent. […]
La maison semble à l’image des dessous des jupes de Bernarda, cette mère qui protège ses filles et les étouffe. Le décor n’est que tentures de coton, hamacs, indolence, abandon ouaté, tension où s’exacerbent chaque nuit les désirs inavouables. […] Il s’agit aussi d’une palette d’actrices dont les peaux, les accents, les allures disent la diversité créole de la chabine à la plus noire, de la plus chaloupée à la plus posée. […] Une distribution de haut vol qui est bien plus qu’une affaire de femmes.
Sylvie Chalaye

Interprètes : Irene Bicep, Cornélia Birba, Hermina Duro, Micheline Dieye, Sarah Jean-Baptiste, Ophélie Joh, Jean-Marc Lucret, Odile Pedro Leal, Maïté Vauclin.

Décor
Carmen BAGOE OPL
Costumes
C.BAGOE, Léa MAGNEIN
Lumières
Carlos PEREZ

Durée : 1h15mn