L’île de La Réunion, secouée par le passage dévastateur du cyclone Belal, se retrouve plongée dans une scène de chaos et de destruction. Après la levée du confinement, les habitants sortent dans les rues pour découvrir un paysage dévasté. Le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, souligne que bien que le cyclone ait frappé durement, il n’a pas provoqué de « cataclysme », invitant cependant les 900 000 habitants à rester vigilants.
La commune de Sainte-Marie, particulièrement touchée, affiche un tableau de désolation. Les rafales extrêmement violentes, atteignant parfois plus de 200 km/h, ont laissé derrière elles des dégâts considérables. Des poubelles renversées, des fils électriques au sol, des arbres déracinés, la mairie devenue le symbole de la désolation. Les rues ressemblent à un champ de bataille, nécessitant un effort colossal de la part des autorités et des habitants pour tout remettre en ordre.
Le littoral, méconnaissable, est décrit comme une « déchetterie à ciel ouvert ». Les débris, transportés par le vent, s’accumulent au bout de la jetée, laissant émaner une odeur putride de marée. Les habitants constatent avec choc les dégâts, un mur de détritus s’étant empalé sur le front de mer. Les scènes de destruction s’étendent aux cimetières, avec des tombes détruites par d’immenses troncs déracinés.
Dans les hauteurs de la ville, les jardins subissent également des dommages sévères. Les habitants, munis de machettes et de sécateurs, s’efforcent de dégager les branchages tombés dans les cimetières. Certains témoignent du manque de ressources face à l’ampleur des dégâts, soulignant que les effectifs disponibles sont insuffisants.
Des quartiers entiers sont touchés, comme L’Étang Saint-Paul, où les fortes pluies ont provoqué des inondations. Les habitants, bien que connaissant les risques d’inondation, font face à une catastrophe majeure avec l’eau envahissant leurs maisons. Les récits poignants des résidents témoignent de la nécessité d’évacuer par précaution, laissant derrière eux des maisons dévastées.
Le bilan humain s’aggrave avec la découverte de deux nouveaux corps de sans domicile fixe, portant le total à trois décès. Ces victimes ont apparemment refusé l’hébergement d’urgence, soulignant les défis spécifiques aux populations vulnérables lors de telles catastrophes. La tragédie humaine se mêle aux dégâts matériels, avec des habitants pleurant la perte de leurs maisons, parfois considérées comme désormais inhabitables.
Les conséquences économiques et sociales sont également palpables. Les agriculteurs, considérant leurs cultures comme « brûlées » par le cyclone, expriment leur inquiétude face aux pertes colossales. La Réunion, déjà confrontée à des inégalités sociales importantes, se prépare à faire face à une crise alimentaire potentielle en raison des pertes agricoles. Les autorités mettent en place des cellules de crise pour faire face aux défis agricoles, économiques et sociaux, tout en anticipant la possibilité de la formation de nouveaux ouragans dans l’océan Indien. La situation demeure critique, et la visite imminente du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, souligne l’ampleur des défis auxquels La Réunion est confrontée.