Les noms des tempêtes et cyclones ne sont pas attribués au hasard, mais suivent des procédures strictes établies par différentes organisations météorologiques. Ciaran, Harvey, Irma, Carmen, Gabriel… chaque tempête porte un prénom, masculin ou féminin, pour faciliter l’identification rapide dans les messages d’alerte. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) délègue cette responsabilité à cinq organismes régionaux, qui choisissent les noms en alternant entre masculin et féminin.
En Europe, depuis 2017, cinq zones météorologiques travaillent ensemble pour nommer les tempêtes, avec le groupement de l’Irlande, du Royaume-Uni, et des Pays-Bas responsable de Ciaran, par exemple. L’OMM intervient pour le reste du monde, autorisant le baptême d’un vent seulement s’il atteint une vitesse de 119 km/h accompagnée de pluies torrentielles.
Les prénoms sont soigneusement sélectionnés pour être familiers à la région concernée, une pratique qui vise à simplifier la communication. Les cinq organismes régionaux établissent des listes de prénoms par rotation alphabétique, réutilisant certains noms au fil des années. Toutefois, un prénom peut être retiré en cas de tempête particulièrement dévastatrice ou meurtrière.
Depuis 1950, l’OMM utilisait exclusivement des prénoms féminins, mais depuis 1979, ils alternent entre masculin et féminin pour éviter toute discrimination. Cette pratique, bien qu’égalitaire, ne supprime pas les stéréotypes de genre. Une étude de l’université de l’Illinois a révélé que les ouragans aux noms féminins étaient perçus comme moins menaçants que ceux aux noms masculins, induisant une réaction différente du public.
Chaque bassin cyclonique a ses propres listes de noms, et lorsque ceux-ci sont épuisés, des règles spécifiques s’appliquent. Par exemple, le bassin Atlantique Nord utilise six listes rotatives, et en cas d’épuisement, une liste complémentaire est utilisée. Les noms associés à des cyclones dévastateurs sont retirés de la liste, ce qui a conduit à la suppression de noms mémorables comme Dorian, Laura, Iota, et Eta après la saison exceptionnelle de 2020.
Au-delà de la logistique, le baptême des cyclones sert principalement à faciliter la communication entre les prévisionnistes et le public. Cette tradition remonte à la première moitié du XXe siècle, lorsque les météorologistes utilisaient des noms de personnalités politiques ou des prénoms féminins, cette pratique évoluant avec le temps pour éliminer les biais de genre. Aujourd’hui, le processus de baptême reste ancré dans les préoccupations de sécurité et de communication, contribuant à une meilleure compréhension des phénomènes météorologiques et à une réponse plus efficace aux alertes.