— Par Pierre Serna, historien —
S’entrelacent la vie du bagne, la destinée du prisonnier 41143, Dieudonné, et l’histoire du reportage d’Albert Londres pour le Petit Parisien. Les Arènes
Comment le reportage d’Albert Londres se trouve à l’origine d’une campagne publique, conclue en 1937 par la signature du décret-loi abolissant le bagne.
En 1927, révolté par ce qu’il a vu quatre ans plus tôt en Guyanne, alors qu’il y menait une enquête sur les conditions de vie des condamnés à la « guillotine sèche », Albert Londres décide de mener une campagne de réhabilitation en faveur d’un bagnard, Eugène Dieudonné. Ce dernier, ancien membre présumé de la bande à Bonnot, a été condamné injustement aux travaux forcés à perpétuité pour tentative d’assassinat, un crime qu’il n’a pas commis.
La bande dessinée, composée du scénario de Patrice Perna, du dessin incisif et suggestif de Fabien Bédouel, bénéficie de la magnifique et puissante mise en couleurs de Florence Fantini, tirant le meilleur des couleurs sombres – gris, noirs, bleus, marron –, par un jeu de contrastes saisissants qui plonge le lecteur dans l’enfer de ce que fut le bagne, d’abord à Cayenne, puis à Saint-Laurent-du-Maroni et aux îles du Salut, les si mal nommées. Un dossier historique de qualité, signé par Franck Sénateur, donne envie de lire ou de relire Albert Londres, c’est l’essentiel.
Trois histoires se superposent
Grâce à un récit parfaitement maîtrisé, trois histoires se superposent…
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