Lundi 6 Février – 20h30 – Salle Frantz Fanon
16 mai 1980 / 1h 35min / Drame
Sortie en France 15 octobre 2020
Avec Brinsley Forde, Karl Howman, Trevor Laird
Nationalité britannique / 1h 35min / Drame
Synopsis :
Campé par le chanteur du groupe Aswad Brinsley Forde, le jeune rasta Blue est perdu dans une société anglaise qui ne le comprend pas, pas plus qu’elle n’a réussi à assimiler sa vague d’immigration jamaïcaine depuis la décolonisation de l’île, en 1962. Chômage, policiers racistes, voisins et patrons xénophobes. Une oppression permanente que Blue évacue au micro de son sound-system, une gigantesque sono faite maison, avec le rêve secret de devenir le “sound” le plus couru de Londres. Mais sur sa route se dresse un obstacle de taille : le King de cette scène, le redouté Jah Shaka (dans son propre rôle)…
La presse en parle :
LeMonde :
La musique, omniprésente, n’a rien d’accessoire ou de folklorique : elle s’inscrit organiquement dans la mise en scène, seconde l’action en lui donnant sa mesure syncopée. Mieux : elle guide les pas des personnages, donne accès à leurs émotions, les caractérise mieux que n’importe quelle psychologie. A la fin, c’est toute sa force insurrectionnelle qui se déchaîne : cri de rage d’une génération qui ne veut plus se laisser étouffer.
Libération :
Le reggae, comme musique de protestation et de paix, à la fois de violente résistance et d’amour, est bien le «sujet» de Babylon, et d’abord par les morceaux de Dennis Bovell qui scandent la bande-son de leurs quasi-bruitages fulgurants, comme si la musique venait se rappeler au film depuis l’autre côté de l’image, la trouer dans notre direction. Babylon n’est donc pas le pur drame des mille facettes d’une situation sans espoir, plutôt le mélodrame cherchant à décrire exactement la marge de liberté, à la fois infinie et étroite, risquée, qui s’ouvre avec la possibilité de chanter cette situation.
Publikart :
Interdit aux USA, censuré au UK, inédit en France, Babylon est décrit comme la version reggae de La Haine. Réalisé en 1980, le film explore les bas-fonds londoniens avec sa bande d’anti-héros qui essayent de subsister en faisant de la musique dans leur coin. Ils tâtonnent sur fond de grands ensembles architecturaux avec un focus immersif sur le milieu reggae. La haine raciale est bien présente avec ces injures lancées à la cantonade comme autant d’avertissements sur la peur de l’autre dans le quartier autrefois cockney de Brixton. Le film sort en salles le 14 octobre pour la première fois en France pour un retour en arrière détonnant
L’Heure de la sortie :
La B.O est à ce titre éloquente , reprenant au passage des titres d’Aswad Brinsley Forde ( « Warrior Charge » au final, logique) dont le chanteur n’est autre que le héros de cette aventure communautaire. Dans son personnage de Blue, imprévoyant et dilettante, il s’éveille à la vie au contact des coups de poing qu’il reçoit et que rendent ses amis.
Comment alors trouver sa place dans ce royaume désuni et raciste, lui qui ne pense que dub, reggae, ganja, amour et liberté ? Une question que nous renvoie sans grand enthousiasme un metteur en scène dont la caméra ne fait pas plus d’effort que son scénario aussi mince qu’une feuille de cigarette.
Sens critique :
Babylon, tourné avec de nombreux acteurs non professionnels, devient parfois presque documentaire. Le scénario lui-même sera écrit en patois jamaïcain, reprenant de nombreuses conversations avec les membres des sound systems locaux.
On les aime bien, mais cette façon de jouer les filles de l’air, c’est la faute à Mme Thatcher !