— Par Roland Sabra —
C’’est peut être le spectacle le plus déjanté du Festival. Hen (prononcez heune) ne viendra pas en Martinique. Trop subversif. Fruit d’un travail sur les questions d’identités et de genre confrontées à une recherche sur les origines d’un théâtre de marionnettes transgressif. Le personnage est un altersexuel, inspiré des cabaret berlinois des années 30 et de la scène performiste queer actuelle. Hen se transforme et joue avec les images masculines et féminines grâce à un corps « mutant au gré de ses envies, de ses désirs, et il le fait avec sarcasme, insolence. Ni travesti, ni transsexuel, ni transgenre, ni tout à fait un(e) autre, Hen diva virile et enragée se promène dans la vie avec humour et dérision, perchée sur sur des hauts talons pour chanter l’amour, le sexe, la liberté. Multiple, transformable refusant d’être défini, normé il fuit les assignations identitaires genrées et peut être vu comme le symptôme d’une hystérisation généralisée du corps social…
Les textes sont pour la plupart de originaux de Johanny Bert ou des reprises de Pierre Notte, Perrine Griselin, Laurent Madiot, Brigitte Fontain en Serge Gainsbourg, Catherine Ringer.
Deux musiciens sur scène l’accompagne. Guillaume Bongiraud est au violoncelle et Cyrille Froger au piano. C’est le plasticien sculpteur Eduardo Felix qui a créé les marionnettes et Pétronille Salomé qui les a habillées. De l’anagramme LGBTI c’est très nettement le G dans sa version masculiniste qui domine dans ce travail.
Le spectacle parfaitement maîtrisé est vif, enlevé plaisant de bout en bout.
Avignon le 12/07/19
R.S.