Paris – Quatre infirmiers sur dix affirment que la crise sanitaire due au Covid-19 « leur a donné envie de changer de métier », selon une large consultation menée par l’Ordre des infirmiers, qui souhaite donner à la profession « des perspectives pour l’avenir ».
La crainte d’une vague de départs chez ces soignants n’est pas infondée. Sondés en ligne entre le 30 avril et le 5 mai, plus de 30.000 infirmiers – soit 4% des professionnels en exercice – ont confirmé la lassitude des « héros en blouse blanche« .
Non seulement 40% disent que « la crise leur a donné envie de changer de métier« , mais 51% considèrent que leur métier « ne permet pas de connaître de véritables évolutions et perspectives de carrière« .
Surtout, la quasi-totalité – 90% – jugent que leur profession n’est « pas reconnue à sa juste valeur au sein du système de santé » et 64% estiment qu’elle « est « ingrate ».
Les infirmiers et infirmières pensent aussi à la quasi-unanimité (92%) que « la crise sanitaire a démontré qu’il faut revoir (leur) rôle et (leurs) attributions« .
De même, pour 90% d’entre eux, cela passe à court terme par une révision de leur décret de compétences – inchangé depuis 2004 – avec par exemple davantage de prérogatives en matière de prévention et d’éducation thérapeutique.
A plus long terme, ils sont également 92% à souhaiter « devenir acteurs de la coordination, de la gestion du parcours du patient et de son orientation« .
Pour le président de l’Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon, ces résultats sont le signe que le « Ségur de la santé« , malgré ses hausses de salaires, « n’a pas permis jusqu’à présent de dessiner les contours de la profession infirmière de demain, en lui donnant des perspectives pour l’avenir« .
L’Ordre annonce donc dans un communiqué « le lancement d’une démarche de réflexion collective et de prospective sur l’avenir de la profession à 10 ans« , sans plus de détail à ce stade.
Source: AFP / Europe1