— Par Tristan Vey —
Passés au scanner puis reconstitués en 3D, certains chefs-d’oeuvre du musée des arts premiers ont livré des secrets étonnants.
Que contiennent exactement les «fardos» péruviens, ces paquets funéraires à l’apparence de poupées? Quels secrets dissimulent les objets magiques des cultures les plus anciennes? Pas évident, a priori, de répondre à ces questions sans entamer l’intégrité physique de ces objets d’art traditionnel. À moins de les passer au scanner. Une petite exposition en mezzanine au Musée du quai Branly, «Anatomie des chefs-d’œuvre», présente justement quatorze pièces d’exception (africaines, haïtiennes, péruviennes, etc.) passées aux rayons X ces quatre dernières années.
Pour chaque objet, l’autopsie virtuelle a révélé un secret étonnant: un réseau de canaux semblables à un système digestif dans une statue Nkisi, un crâne de femme caribéenne dans une poupée vaudou haïtienne contemporaine, un sachet en cuir contenant des restes organiques et inorganiques dans le double fond d’un récipient magique Nkisi, des perles de roche dure, peut-être du jade, prisonnières d’une statue de personnage assis guatémaltèque, etc.
L’analyse d’un fardo a par exemple montré qu’il contenait bien des restes humains, en l’occurrence un enfant de 5 ans et demi, mais que le crâne était au fond du paquet et non vers le haut, là où était dessinée la tête. Le paquet contenait également des graines de coton et du maïs. «Tout ce qu’il faut pour sa vie dans l’au-delà», s’amuse Christophe Moulhérat, chargé d’analyses des collections au Quai Branly, qui a conçu cette exposition avec sa collègue Olivia Bourrat, ancienne responsable du service de conservation et de restauration du musée…
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