Roland Sabra

Sony Congo ou la chouette petite vie bien osée de Sony Labou Tansi

Tropique-Atrium : les 14 & 15 janvier 2016

sony_congoTexte Bernard Magnier / Mise en scène Hassane Kassi Kouyaté

Avec ses pièces enfiévrées, d’abord créées à Brazzaville par sa troupe, le Rocado Zulu Théâtre, ensuite livrées sur les scènes de Paris, Bruxelles ou New York, en passant par les capitales africaines, avec sa langue subversive et attentive aux injustices, avec ses romans iconoclastes, Sony Labou Tansi est l’une des voix majeures du continent africain.

Ce spectacle souhaite rendre compte de la destinée de ce créateur météore né en 1947 et décédé en 1995.

Deux comédiens. L’un est Sony Labou Tansi et porte sa parole. L’autre, un lecteur, passeur, qui feuillette l’œuvre de l’écrivain, relate sa destinée, retrace son itinéraire de création, son attachement à la terre africaine, son ancrage au Congo et sa volonté de s’adresser au monde. Tous deux devenant les interprètes de quelques brefs passages de ses pièces.

Dans la mise en scène d’Hassane Kassi Kouyaté, extraits de l’œuvre, musique, documents sonores et vidéos se mêlent pour donner à entendre un talent immense d’une urgente actualité. Sony Congo ou la destinée singulière d’un créateur.

→   Lire Plus

Carnaval oblige : attention aux excès !

— Par René Bernard de l’Association Anti-Bruit de Voisinage —
nuisances_sonores-1Nous abordons bientôt le carnaval avec tous ses excès possibles : abus d’alcool, drogue, incivilités et surtout niveaux sonores excessifs. Chaque année, notre association AAbV (Association Antibruit de Voisinage) tente vainement de faire passer des messages sur la nécessité de baisser sur les niveaux sonores durant ces manifestations. C’est la période ou des groupes à pied s’entraînent ici et là dans les quartiers, enfin là ou ils peuvent, souvent au détriment de la tranquillité des riverains qui n’osent pas réagir, parce que la réponse sera toujours la même : c’est le carnaval, «  c’est la culture ». Tout un chacun prend son pied comme on dit souvent en s’exposant à des sources sonores beaucoup trop élevées et pas forcément nécessaires et indispensables pour s’amuser. Ce comportement à risque à pour conséquence d’entamer l’audition, parfois d’une façon définitive. En 2004, des mesures effectuées à Fort de France, lors des passages de plusieurs groupes à pieds ont prouvé que les niveaux sonores dépassaient largement les 110 décibels. Le temps d’exposition toléré à ces niveaux sonore est d’environ 2 minutes.

→   Lire Plus

Le délabrement de l’économie du Venezuela s’accélère

venezSur fond de lutte politique, l’hyperinflation et la chute des prix du pétrole minent un pays très dépendant de ses exportations de brut

Le premier bras de fer entre le président vénézuélien, Nicolas Maduro, et son opposition, majoritaire au Parlement depuis mardi 5 janvier, est engagé. Il a pour enjeu la Banque centrale du Venezuela (BCV). Par décret-loi, signé cinq jours avant l’investiture de la nouvelle assemblée, M. Maduro s’est arrogé le droit de nommer le directoire et le président de la BCV, sans l’accord du pouvoir législatif.

Le 7 janvier, la Table de l’unité démocratique (MUD), qui regroupe tous les partis d’opposition, a fait savoir qu’elle entendait déroger à la norme et défendre l’autonomie de l’institution monétaire.  » Ce n’est pas un jeu, la situation est très grave « , a souligné l’économiste José Guerra, un des nouveaux députés de la MUD.

Sur fond d’effondrement des prix du pétrole, le délabrement de l’économie vénézuélienne s’accélère. Le gouvernement Maduro continue, lui, de se poser en victime d’une  » guerre économique  » menée par ses adversaires politiques. La chute du produit intérieur brut (PIB), qui s’était établie à – 4 % en 2014, s’est amplifiée en 2015 à – 8 %, voire à – 10 % ; en fait, personne ne sait avec certitude.

→   Lire Plus

Epiphanie : pourquoi mange-t-on de la galette des rois ce jour-là ?

C’est l’Eglise qui institua cette tradition typiquement française. Elle remonte au 13ème siecle (entre 1200 et 1300 ans).
A cette occasion, la galette etait partagée en autant de portions que d’invités, plus une part. Cette portion supplémentaire, appelée « part du Bon Dieu » ou « part de la Vierge » était donnée au premier pauvre qui passait.
La fève dans la galette des rois remonte au temps des romains.
Au 11ème siècle (entre 1000 et 1100 ans), certains avaient pour habitude de désigner leur chef en cachant une pièce dans un morceau de pain. Une pièce d’argent, une pièce d’or ou bien pour les plus pauvres une fève (haricot blanc). Celui qui la trouvait était alors élu ! Plus tard ce pain fut remplacé par de la brioche.
Du XVII siècle à 1910 environ, les boulangers avaient coutume d’offrir une galette des Rois à leurs clients. L’usage s’est perdu et la galette est véritablement devenue un produit commercial.
La première fève en porcelaine date des années 1870. Après les santons ce sont désormais des figurines de héros des temps modernes qui trônent dans nos galettes!

→   Lire Plus

« Et si la République avait vieilli, s’était sclérosée au point de devenir un régime ancien ? »

— Par Pierre Serna. Professeur d’histoire de la Révolution Française, Université Paris I Panthéon-Sorbonne —

la_repu-2Qui peut encore croire à une République indépassable ? À son pacte social ? À sa vigilance quant aux problèmes qui nous rongent ? En posant ces questions iconoclastes, l’historien Pierre Serna explique la désaffection à l’égard de ce régime. Et fait de l’imagination, le levier d’une révolution qui puisse construire un monde nouveau.

À quoi sert un historien si ce n’est à expliquer le sens du temps passé et lui enlever toute forme d’évidence qui le relie de façon mécanique au présent ? Le présent n’a rien d’immuable et je demande toujours aux étudiants de se rendre compte que la monarchie en 1789 était pour l’écrasante majorité des Français, leur régime, certes avec des problèmes, des limites, des défauts terribles, mais c’était leur univers mental et leur horizon d’attente à transformer, à réformer… avant qu’en quelques semaines, en moins d’un été, Mirabeau n’invente de façon assez géniale le concept d’Ancien Régime, stigmatisant pour le reste de l’avenir la monarchie comme une chose ancienne, dépassée, surannée, qui pourrait revenir mais qui ne s’imposerait plus jamais… De là l’évidence d’avoir atteint le futur avec l’arrivée de la République comme régime indépassable, pour les siècles des siècles à venir ?

→   Lire Plus

Dominique Berthet : « 40 entretiens d’artistes. Martinique, Guadeloupe »

berthet_40_entretiens-1Les 40 entretiens d’artistes contemporains de Martinique et de Guadeloupe rassemblés dans ces deux volumes ont été publiés dans un premier temps dans la revue Recherches en Esthétique, entre 1996 et 2014. Les artistes s’y dévoilent, donnent des informations importantes permettant de mieux comprendre leur démarche, les raisons de leurs choix artistiques et esthétiques. Ces témoignages informent sur leurs motivations, leurs préoccupations, leurs croyances, leurs aspirations, cela sur le mode d’un dialogue stimulant, ouvert, instructif et éclairant.
Ces entretiens attestent de la diversité des pratiques, des démarches, des supports et des médiums utilisés, mais également de préoccupations communes. L’art des Antilles se caractérise-t-il par un certain nombre d’aspects spécifiques ? Est-il identifiable comme tel ? Ces entretiens apportent des réponses et des éclairages sur ces questions.
Le premier tome rassemble les entretiens publiés entre 1996 et 1999. Ils constituent une première série de témoignages inédits. Les thématiques traitées sont : « Appropriation » (1996), « La critique » (1997), « Trace(s) » (1998), « Hybridation, métissage, mélange des arts » (1999). Tout en présentant leur travail et leur démarche, les artistes expliquent ce en quoi ces notions les concernent.

→   Lire Plus

« L’Amitié de Roland Barthes » par Philippe Sollers

barthes_rolandAux yeux de Barthes, Sollers incarnait la figure de l’écrivain contemporain, en quête du nouveau. Trente-six ans après le Sollers écrivain, Philippe Sollers consacre un livre à celui qui fut son ami, dans le partage d’une foi entière en la littérature comme force d’invention, de découverte, de ressource, d’encyclopédie.

Ils se voyaient régulièrement, échangeaient beaucoup, et ont partagé des combats importants, contre les académismes, contre les régressions politiques ou idéologiques. Barthes a éclairé le travail de Sollers par des articles qui demeurent d’une parfaite actualité. Sollers a été, dès les Essais critiques en 1964, l’éditeur de Barthes au Seuil, dans sa collection Tel Quel, et a été bouleversé par sa mort accidentelle en 1980. Bref, ils étaient très proches, dans leurs différences, et Sollers dit ici ce que cela représentait, à l’époque, et ce que cela continue de représenter, et d’engager comme enjeux.

Le livre est complété par une trentaine de lettres amicales et émouvantes adressées par Barthes à Sollers.

*****
***
*

Philippe Sollers, l’éloge politique de Barthes

— Par Didier Pinaud —

Ce que le romancier Philippe Sollers entend faire ici, c’est un éloge politique de Barthes (ici dans son bureau), car « c’est comme ça qu’il a toujours perçu le fondement de son existence ».

→   Lire Plus

« Clarissa Jean-Philippe était ma cousine. Ne l’oublions pas »

clarissa_jean-philippeUn an après, nous commémorons les 17 victimes des terribles attaques de janvier dernier. Parmi elles, Clarissa Jean-Philippe, agent de police tuée par Amedy Coulibaly le 8 janvier à Montrouge, la veille de la prise d’otages au supermarché Hyper Cacher. Alors que la France lui rend hommage ce samedi, sa cousine témoigne.

Entre le 7 et le 9 janvier 2015, 17 personnes sont tombées sous les balles des terroristes. Ma cousine, Clarissa Jean-Philippe, faisait partie des victimes.

Un an après le drame, la douleur est toujours aussi vive.

Quand je l’ai appris, je me suis évanouie

J’étais devant ma télévision quand j’ai appris qu’une policière avait été tuée à Montrouge, le 8 janvier dernier. Quelques instants plus tard, mon petit frère m’a appelé pour m’annoncer que l’agent de police en question n’était autre que Clarissa.

Je n’y ai pas cru et je lui ai dit que ce n’était pas possible.

Après avoir raccroché, je me suis évanouie. Quand j’ai repris connaissance, une quinzaine de minutes plus tard, j’ai appelé une cousine en Martinique, pour savoir si elle avait plus d’informations. Je voulais avoir une confirmation.

→   Lire Plus

Une chanson d’Amin Maalouf en hommage aux victimes des attentats.

maalouf_louaneEn hommage aux victimes des attentats de janvier et novembre 2015, une musique composée par le trompettiste Ibrahim Maalouf sur des paroles de son oncle, Amin Maalouf, et interprétée par Louane est mise à disposition des enseignants, a annoncé vendredi le ministère de l’Education.
« Pour tous ceux qui sont tombés, Pour tous ceux qui ont pleuré, Ensemble nous resterons, Main dans la main », proclame le texte de « Un automne à Paris », qui est un poème de l’écrivain et académicien franco-libanais Amin Maalouf. La chanson a été créée à la demande de Najat Vallaud-Belkacem, qui souhaitait une « oeuvre symbolique et artistique à destination de tous les élèves », précise le communiqué de la rue de Grenelle.
Les enseignants pourront trouver sur le site eduscol.education.fr/commemoration-attentats-2015 une version instrumentale interprétée par l’Orchestre national de France, une partition pour piano, ainsi qu’une version libre de droits interprétée par la jeune Louane, la chanteuse qui a vendu le plus de disques en France en 2015.
La musique démarre par une strophe sans paroles, donnant la possibilité aux élèves de rédiger leur propre quatrain.

→   Lire Plus

Benjamin Stora : « La décolonisation des imaginaires n’est pas une question achevée »

stora_memoires_dangereusesDans les « Mémoires dangereuses. De l’Algérie coloniale à la France d’aujourd’hui » (Albin Michel), 
le spécialiste de la guerre d’Algérie lance un plaidoyer en faveur d’une bataille culturelle contre la radicalisation et l’obscurantisme par la réappropriation en commun d’une histoire coloniale refoulée. 
Il sera l’hôte des Agoras de l’Humanité, accueillies samedi, au musée de l’histoire de l’immigration à Paris.

La réédition de votre essai Transfert d’une mémoire, avec vos Mémoires dangereuses, se veut un acte engagé. Quels enjeux attachez-vous à cette intervention dans le débat public actuel ?

Benjamin Stora Ce livre, je l’ai écrit en 1998, à mon retour du Vietnam. À l’époque, j’avais trouvé un paysage politique français inquiétant. J’avais quitté la France à un moment marqué par la montée du FN. Tout au long de mes études sur l’histoire de l’Algérie et du Maghreb contemporain, j’avais déjà pointé une série de passages de mémoire d’une rive à l’autre de la Méditerranée et j’avais, à l’époque, décidé d’écrire cet essai pour montrer comment se formaient des comportements, des réflexes et des mémoires que j’ai qualifiés de « sudistes ».Il

→   Lire Plus

Le Vil et le Civil

— Par André Lucrèce —

vivre_ensembleLe mouvement étant la loi imposée par la vie, entre le juste et l’injuste, il conviendrait que soit conforme à la maturité d’esprit toute expression qui, au fond, est le reflet de la maturité d’une vie civilisée, ce que je souhaite voir dans notre pays.
Si je dis cela, c’est que j’ai eu l’occasion de lire, ici-même et ailleurs, des expressions aussi pompeuses qu’excessives à propos des élections qui ont vu confier à des personnalités d’expérience la responsabilité de sortir notre pays de son enlisement et de sa stagnation.
Comme le dit Mallarmé : « L’injure bégaie en des journaux faute de hardiesse ».
Première règle énoncée ici : l’excès dans l’expression, surtout quand il confine au débraillé, ne saurait en aucun cas emporter l’adhésion. Malherbes le soulignait déjà, et tout autant Césaire, ce qui compte c’est le caractère cardinal du langage, sa maîtrise qui lui confie son attribut royal.
Or, certaines personnes sont persuadées que ce caractère cardinal du langage est uniquement réservé à la littérature et que l’expression politique devrait se contenter des saillies issues de l’indigence du langage et de ses salissures.

→   Lire Plus

« Les Trois Mois Solidaires »

trois_mois_solidairesDossier présenté par l’Association « Tous Créoles ! »

La Martinique traverse une longue crise qui plonge sa population dans un état de « désenchantement » inquiétant. Cette crise est de plusieurs ordres :

  • Économique d’abord, avec un affaissement du PIB martiniquais qui se traduit par une baisse continue de compétitivité des entreprises et un niveau record de chômage : 22% de la population martiniquaise est sans emploi, près de 60% des jeunes de moins de 25 ans n’ont pas de travail.

  • Sociale aussi, avec un appauvrissement de toutes les structures qui permettaient jusque-là de fédérer les populations : jamais le monde associatif martiniquais n’a été aussi inoccupé et impuissant. Les clubs sportifs sont en panne, les associations culturelles sont à l’arrêt, les mobilisations bénévoles d’intérêt général sont de plus en plus rares.

  • Sociétale enfin, avec un regard fantasmé sur nous-mêmes, où nos différences deviennent aujourd’hui facteurs de clivage : voir d’abord ce qui nous différencie de l’autre pour mieux en faire un coupable, responsable de nos propres malheurs. Ils sont loin aujourd’hui, ces espaces de vie commune qui permettaient simplement de mieux se connaître pour mieux s’apprécier : il n’y a plus d’internat, ni de kermesse communale, ni de service militaire…

Les conséquences de cette crise sont visibles à l’œil nu, au détour de chaque quartier, à l’ombre de chaque abribus, ou encore dans les tristes rubriques de l’actualité locale : pauvreté, alcoolisme, drogue, violence… les maux de la société martiniquaise enflent chaque jour un peu plus.

→   Lire Plus

Aux Etats-Unis, un jeune Noir a cinq fois plus de chances qu’un jeune Blanc d’être tué par la police

plus_de_meutre_policierIls ne constituent que 2 % de la population américaine. Pourtant, en 2015, les hommes Afro-Américains âgés de 15 à 34 ans ont représenté plus de 15 % des 1 134 personnes tuées par les forces de l’ordre. Ce sont les chiffres publiés, jeudi 31 décembre, par The Guardian.

Selon les données du quotidien britannique, un jeune homme noir avait l’an dernier neuf fois plus de chances que n’importe quel autre Américain d’être tué par les forces de l’ordre, et cinq fois plus qu’un autre Américain du même âge. Environ un quart des Afro-Américains tués en 2015 n’étaient pas armés, contre 17 % des Blancs.

Cette étude révèle aussi :

que 89 % des victimes ont été tuées par balle ;

→   Lire Plus

La Trilogie Camille Claudel, Thérèse d’Avila, Sarah Kane

 

— Par Michèle Bigot —

charles_gonzales

Après avoir présenté séparémént trois soirs de suite les trois volets de la trilogie, Charles Gonzalès en a donné l’intégralité le 18/12, au Théâtre des Halles à Avignon.

Dans son texte intitulé Vers un théâtre d’ambre, Charles Gonzalès fait le récit de cette trilogie, de sa genèse et de l’aventure humaine et théâtrale que sa création et son interprétation ont constituée. La genèse en est elle-même une véritable Odyssée, recoupant et traversant les tragédies du siècle passé et du siècle présent. Placée sous le signe de l’asile d’aliénés de Montdevergues, pendant les trente ans passés dans cet enfer où le mistral réveille les cauchemars des pensionnaires, cette tragédie dont l’idée a germé par hasard le soir même du 11 septembre 2001, à la faveur de la lecture d’une lettre écrite par Camille Claudel à l’atelier théâtre de la rue du Plateau, nous est revenue en décembre en Avignon, dans un theâtre où rôdent encore les âmes de Camille, de Thérèse et de Sarah, parce qu’il tient de la chapelle envahie de mistral, de la cloture du cloître et tout ensemble d’un sanctuaire de théâtre.

→   Lire Plus

Carnaval de Martinique : quelques parades d’avant les jours gras

carnaval_2014_alphaCi-dessous le programme des parades carnavalesques avant les jours gras:

Dimanche 10 Janvier : Parade au Lamentin

Dimanche 17 janvier : Foyal Parade à Fort de France

Vendredi 22 janvier : Parade Nocturne au Vauclin

Samedi 23 janvier : Parade Nocturne à Bellefontaine

Samedi 23 janvier : Parade Nocturne à Dillon « Best of Carnival » avec Alliance 972

Dimanche 24 janvier : Caravelle Parade à Trinité avec la « Bonm »

Samedi 30 janvier : La Bet a Fé à Fort de France avec « Gwanaval »

Dimanche 31 janvier : Parade Kiltival au Gros Morne

Dimanche 31 janvier : Parade à Sainte-Anne

Samedi 06 février : Samedi Gras au Morne Rouge

Programme sous réserve de modifications!

→   Lire Plus

Pierre Boulez, mort d’un musicien insoumis

— Par Sophie Joubert —

pierre_boulezLe chef d’orchestre, compositeur et bâtisseur d’institutions est mort le 5 ajnvier 2016 à son domicile de Baden-Baden, à l’âge de 90 ans.
« Ça me barbe de jouer toujours la même chose (…) je préfère faire ce que je n’ai jamais fait » confiait Pierre Boulez en 2010 à l’Humanité. Compositeur joué dans le monde entier, chef invité à diriger les plus prestigieux orchestres du monde (le Symphonique de la BBC, l’orchestre de Cleveland, le philarmonique de New-York), théoricien, pédagogue et créateur d’institutions majeures comme l’Ircam et l’Ensemble intercontemporain, il était le dernier survivant de la génération des Nono, Berio, Stockausen et Ligeti, inventeurs d’une nouvelle musique après la seconde guerre mondiale. « Il a été déterminant dans la marche en avant de la musique de notre époque, la musique que l’on était en train de composer, celle qu’on allait jouer demain » a réagi Stéphane Lissner, le directeur de l’Opéra de Paris. « Pierre Boulez, c’est le compositeur du « Marteau sans maître », de « Pli selon pli », ou de « Répons ».

→   Lire Plus

Dictionnaire passionné du tango

tango_passion« Le tango réside entre un pas et un autre, là où s’entendent les silences et où chantent les muses », disait le danseur Gavito, comme si c’était dans cette pause, cet interstice, que s’exprimaient les émotions qui donnent naissance au pas suivant. Dans cet entre-deux, naît et vit le tango que nous aimons.

Ni guide, ni encyclopédie exhaustive, ce dictionnaire se veut une déambulation subjective dans un univers en perpétuelle mutation. Car si le tango est bien un monde en soi, une musique, une danse, une poésie, il définit aussi une certaine conception de l’existence. Une promenade en liberté qui, si elle parcourt les sentes balisées de l’histoire et des références communes de Buenos Aires à Paris et au-delà, emprunte aussi des chemins de traverse au gré de nos investigations et de notre fantaisie.

Plus de cinq cents entrées font ainsi la part belle aux biographies de personnages (musiciens, chanteurs, danseurs, poètes…), mais aussi aux lieux, aux paroles, aux techniques et aux concepts, et permettent de reconstituer le voyage de cette alchimie métisse née dans le Río de la Plata au tournant du XXe siècle et vécue aujourd’hui autour du monde par des milliers de passionnés.

→   Lire Plus

Continuer à rire de tout, plus que jamais

— Par Sandrine Blanchard —
charlie_hebdo_1an_apresSi on peut mourir pour un dessin, alors on peut mourir pour un sketch » : Stéphane Guillon admet sans hésiter qu’il y a un avant et un après-Charlie dans sa manière de faire de l’humour. « Lorsque j’ai écrit cet été un sketch sur Mahomet pour mon nouveau spectacle, je me suis, pour la première fois, demandé jusqu’où je pouvais aller… » Son choix a été d’« éviter le piège tendu de l’attaque frontale » et de parler de toutes les religions. « Daech, ce n’est pas la religion ; ma cible, ce sont ces dingues. »

Depuis les attentats de janvier, nombreux sont les humoristes à s’être interrogés sur la manière d’aborder ces événements tragiques, tout en restant fidèles aux mots de Cabu : « Il n’y a pas de limite à l’humour, qui est au service de la liberté d’expression, car là où l’humour s’arrête, bien souvent la place est laissée à la censure et à l’autocensure. » Comment continuer à se moquer, à caricaturer, comment rire après le drame ?

Ceux qui ont l’habitude de malaxer et tordre l’actualité sur scène reconnaissent avoir, dans un premier temps, vacillé, et échangé leur ressenti entre potes.

→   Lire Plus

Conférence du CEREAP, en lien avec le CRILLASH, sur « Frida Kahlo »

le mardi 12 janvier, à 18h, ESPE de Martinique

cereap_kahlo

Intervenants : Anne-Catherine Berry, Lise Brossard, Sophie Ravion-D’Ingianni

Frida Kahlo

Née le 6 juillet 1907 d’un père d’origine allemande (Wilhelm Kahlo) et d’une mère mexicaine d’origine indienne (Mathilde Calderón), Frida Kahlo mène une vie truffée de drames. Elle est atteinte de poliomyélite à 10 ans et victime d’un tragique accident de voiture qui l’a rend presque invalide à 18 ans, mais qui malgré tout sera la cause déterminante de son talent artistique.
Frida Kahlo, une révélation

Sérieusement blessée lors de son accident, Frida Kahlo subit diverses interventions chirurgicales et espère se rétablir, mais en vain. Elle reste alors alitée pendant plusieurs mois. Elle fait installer un miroir au-dessus de son lit et commence alors à peindre en se servant de son reflet comme modèle. D’où ses nombreux autoportraits, la représentant tantôt comme une martyre, tantôt comme un personnage éreinté.
Frida Kahlo demande l’avis de Diego Rivera (1886-1957), un peintre muraliste renommé, sur ses œuvres. Ce dernier ne tarde pas à tomber sous le charme de ces tableaux, mais également sous celui de la jeune Mexicaine.

→   Lire Plus

Rencontres pour le lendemain

plume_qui_voleLettre ouverte aux Martiniquaises et Martiniquais

A l’aube de cette nouvelle année, alors que la Martinique vient de s’engager dans un nouveau tournant politique et administratif, ce qui la rend comme toute neuve, alors que tous les espoirs sont encore permis, nous avons le plaisir de vous convier à une aventure, une belle aventure, une riche aventure ayant pour nom Rencontres pour le lendemain.
Parce que nous croyons au lendemain. Parce que nous savons que nous ne pouvons pas vivre sans aller à la rencontre de l’autre. L’autre, quel qu’il soit. Humain ou végétal. Minéral ou animal. Pur esprit ou matière seule. Oui, nous naissons de nos rencontres. Oui, elles nous enrichissent. Oui, elles nous poussent à nous remettre en question. A nous dépasser. A nous modifier.
Certes, toutes les rencontres ne sont pas heureuses. Oui, il existe des rencontres malheureuses. Oui, certaines rencontres tuent plus qu’elles n’aident à vivre. Cependant, puisque tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, nous voulons croire que nos rencontres ont pour vertu de nous rendre meilleurs. Meilleures. Plus belles. Plus beaux.  

→   Lire Plus

Bourdieu et les sciences sociales. Réception et usages

bourdieu_&_sciences_socialeCollectif sous la direction de Catherine Leclercq, Wenceslas Lizé et Hélène Stevens
Pierre Bourdieu n’a cessé de dialoguer, mais aussi parfois de « ferrailler », avec différentes traditions disciplinaires. Mais que sait-on, au juste, de la façon dont son œuvre est lue et utilisée par les chercheurs en sciences sociales ?
Ce livre cherche à répondre à cette question en éclairant les logiques de réception et d’appropriation de ses travaux dans plusieurs disciplines : la sociologie, l’anthropologie, l’histoire, la science politique, la philosophie, l’économie, le droit, les études littéraires et les sciences de l’information et de la communication.
L’originalité de cet ouvrage tient non seulement à son parti pris pluridisciplinaire, mais également au fait qu’il rassemble plusieurs générations de chercheurs, et donne ainsi à voir la dynamique des usages de la pensée de Pierre Bourdieu au-delà du premier cercle de ses collaborateurs et de ses élèves.
Contribution à une histoire des sciences sociales, ce livre témoigne du travail de chercheurs qui concourent à la construction de savoirs décloisonnés, réflexifs et critiques.
Avec une conférence inédite de Pierre Bourdieu, donnée à Chicago, le 8 avril 1989.

→   Lire Plus

L’éducation bientraitante contre la violence

julie_ostan-casimirJulie Ostan-Casimir est
Psychologue clinicienne (Paris, 1978)
Docteur en psychologie de l’enfant et de l’adolescent (Paris, 1983)
Docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Toulouse, 2006)

Vient de publier un troisième ouvrage : « L’éducation bientraitante contre la violence »
(K. éditions 2015)

Madinin-art : Pourquoi avoir publié un ouvrage sur l’éducation ?
Julie Ostan-Casimir : Lors de la parution de « Adolescents dans la tourmente, Troubles des conduites et des comportements » (K.Editions, 2013) de nombreuses questions de lecteurs ont porté sur l’éducation. Un entretien avec madame Manin, Présidente du Conseil Général d’alors, a aussi porté sur l’éducation. Par ailleurs de jeunes parents s’interrogent sur leur mode éducationnel. En temps que psychologue, il m’a paru important d’ouvrir le débat, car l’éducation se pose en processus et participe à l’élaboration de la personnalité. Je me suis intéressée pour l’heure à la période des 0-11 ans, me proposant de publier ultérieurement un ouvrage dédié aux adolescents.

Madinin-art : Proposez-vous des recettes ?
Julie Ostan-Casimir : Il ne s’agit surtout pas dans cet ouvrage de donner des recettes, mais simplement de tenter une approche dans le domaine de l’éducation, interrogeant certains concepts et théories dans le champ de la psychologie, pour inviter tout un chacun à la réflexion, pour dégager des pistes que le parent pourra adapter librement.

→   Lire Plus

« Pour que nos rêves d’aujourd’hui soient la réalité de demain »

— Par Robert Saé —

solidaire_saeLes conditions de la victoire sont en nous!
La plupart des rétrospectives qui nous sont proposées mettent en avant les drames terribles qui ont obscurci 2015. Nous préférons, quant à nous, poser d’abord notre regard sur tous les flambeaux qui nous ont permis de traverser la forêt.
Nous pensons à la détermination des centaines d’habitants de Bangui qui ont organisé une caravane traversant les barrages afin de remettre à la Mission des Nations Unies un mémorandum lui demandant de « chasser les ennemis de la paix ».
Nous pensons au courage de ces passagers musulmans qui, au Kenya, ont mis leur vie en danger pour protéger des chrétiens dans un bus attaqué par des intégristes Shebab,
Nous pensons à l’humanisme de ces milliers d’hommes et de femmes qui se sont mobilisés pour protéger et aider les immigrés venus trouver refuge en Europe,

Nous pensons à l’empathie de cette boulangère française qui a permis de sauver un client dont elle s’inquiétait de l’absence,

Nous pensons à la solidarité dont nos compatriotes ont fait massivement preuve pour aider nos voisins Dominiquais à se relever de la catastrophe du 27 août.

→   Lire Plus

Alain Mabanckou retourne au Collège… de France

— Par Frédérique Briard —
alain_mabanckouA 49 ans, Alain Mabanckou, l’enfant terrible de la littérature francophone, prix Renaudot 2006, vient d’être nommé au Collège de France. Le romancier, essayiste et professeur occupera, à compter de mars 2016, la chaire de création artistique. Rencontre.

Marianne : Vous allez enseigner dans l’une des plus célèbres institutions françaises. Une nouvelle corde à votre arc ?

Alain Mabanckou : Oui, même si cela fait treize ans que j’enseigne aux États-Unis. J’ai d’abord enseigné à l’université du Michigan, et depuis 2007 je suis professeur titulaire à Ucla, l’université de Californie à Los Angeles. Je suis par conséquent un fonctionnaire de l’Etat de Californie. Je suis en quelque sorte inamovible.

Je m’occupe de la littérature d’expression française venue de l’Afrique noire, mais j’ai tendance à lui associer l’enseignement de la littérature française, car je soutiens que cette littérature négro-africaine est aussi née en réaction à un certain classicisme de la littérature française. Il existe une filiation entre les deux, la littérature de l’époque coloniale a nourri la perception que l’Europe avait de l’Afrique, mais aussi celle que les Africains avaient de l’Europe.

→   Lire Plus

Largement, elle fut un exemple !

— Par Gilbert Pago —

Yvette Guitteaud-Mauvois est décédée à 93 ans. Il faudra certainement écrire l’histoire de la vie de cette militante en dehors des lieux communs ou des généralités mais on peut d’ores et déjà en dire quelques traits. De mon témoignage, je voudrais souligner trois points qui me paraissent essentiels.
D’abord la caractéristique de son engament féministe dès ses débuts, puis la force de ses convictions de libre penseuse, ensuite la tonicité et la longévité de sa combativité.

Dans l’entre-deux –guerres, la famille Guitteaud vit aux Terres Sainville dans un nouveau faubourg qui se construit sur les marécages du « Quartier des Misérables ». Le père Guitteaud est commerçant de petite quincaillerie à l’actuelle rue Yves Goussard ex rue de la république prolongée. Il est aussi éleveur de coqs de combat ( coq game – prononcez djemm), il en vend à Eugène Aubéry, ce baron du sucre et du rhum. Son épouse, épicière et tenancenière d’un « débit de la régie » s’établira plus tard à Ravine Bouillée où elle subit une à deux fois l’an, les rudes inondations de ce bouillant ruisseau en temps de pluie.

→   Lire Plus