Roland Sabra

Carnaval de Martinique : histoire et déroulement

Le carnaval de Martinique se déroule du samedi au mercredi de la semaine des jours gras précédant le carême ; notamment le samedi gras (présentation des reines du carnaval), le lundi gras (défilé des mariages burlesques costumés en travestis), le mardi gras (défilé des diables rouges costumés en rouge) et le mercredi des cendres (défilés en noir et blanc, mort de Vaval).

Dates et programme du carnaval 2024

Histoire

Le carnaval de la Martinique est né de la rencontre des cultures européennes et africaines durant la colonisation. Il a connu son heure de gloire à Saint-Pierre, à la fin du XIXe siècle. La tradition du carnaval se perpétue à Fort-de-France depuis la destruction de Saint-Pierre en 1902 (éruption de la montagne Pelée).

Déroulement

Les manifestations commencent un peu plus tard que dans les deux autres départements français d’Amérique (DFA), généralement après l’Épiphanie, soit mi-février.

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L’éphéméride du 24 octobre

Lettre de démission du PCF d’Aimé Césaire à Maurice Thorez le 24 octobre 1956

Quelques mois après le percutant rapport Khrouchtchev qui révéla les crimes de Staline, Aimé Césaire a adressé cette lettre de démission à Maurice Thorez alors secrétaire général du Parti communiste Français. « Je crois en avoir assez dit pour faire comprendre que ce n’est ni le marxisme ni le communisme que je renie, que c’est l’usage que certains ont fait du marxisme et du communisme que je réprouve. »
{{Aimé Césaire, Député de la Martinique, à Maurice Thorez, Secrétaire Général du Parti Communiste Français.}}

Maurice Thorez,

Il me serait facile d’articuler tant à l’égard du Parti Communiste Français qu’à l’égard du Communisme International tel qu’il est patronné par l’Union Soviétique, une longue liste de griefs ou de désaccords. _ La moisson a été particulièrement riche ces derniers temps et les révélations de Khrouchtchev sur Staline sont telles qu’elles ont plongé, ou du moins, je l’espère, tous ceux qui ont, à quelque degré que ce soit, participé à l’action communiste dans un abîme de stupeur, de douleur et de honte.

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Haïti : Le départ du Premier ministre de facto Ariel Henry : nécessaire et incontournable

—Collectif —

Les récents évènements de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince ont fait ressortir, une fois de plus, la collusion entre le pouvoir politique et les gangs armés en Haïti. Après qu’un chef de gang ait annoncé plusieurs semaines à l’avance son intention d’attaquer ce quartier, aucun renfort n’a été envoyé au commissariat local. La population, avec l’aide de certains policiers a résisté tant qu’elle a pu mais des milliers de personnes ont finalement été obligées de quitter leurs domiciles pour échapper aux exactions des brigands. Après leurs méfaits à Carrefour-Feuilles, ces derniers commencent à investir des quartiers avoisinants. Ces évènements confirment, si besoin était, ce que disent les experts depuis bien des mois, sinon des années : l’insécurité en Haïti est d’abord un problème de gouvernance.

Cette situation découle directement de deux catastrophes majeures qui ont frappé le pays au cours de l’année 2010. La première s’est produite en janvier de cette année-là : un puissant séisme a fait près de 300 000 morts, incluant de nombreux fonctionnaires, surtout dans la région de la capitale nationale. Quasiment toutes les institutions gouvernementales se sont effondrées.

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« Chronique d’un dialogue difficile » d’ Emmanuel de Reynal

« – Ce que nos ancêtres n’ont pas su faire, faisons-le maintenant ! D’un geste rapide, Marijosé Alie écarte sa jolie mèche blanche et dévoile un regard d’exécution. Ses yeux sont deux balles de fusil pointées sur moi. Elle insiste.
– Le silence ne fait qu’enfler les fantasmes. Ça va péter ! Il est temps de parler, il est temps de s’écouter, de se réconcilier.
– Ah bon ? Nous sommes fâchés ? »

« Chronique d’un dialogue difficile » relate les coulisses d’un projet inédit de dialogue collectif, où s’entrechoquent mille représentations, autant de volontés que de blocages, autant de non-dits que de contradictions idéologiques… Un dialogue compliqué entre les différentes communautés qui composent la société martiniquaise, reflet aussi d’un monde qui se polarise de plus en plus. Ce texte souligne les ambiguïtés et les difficultés quand il s’agit de rompre le silence qui perdure depuis l’abolition de l’esclavage en 1848.

L’AUTEUR : Emmanuel de Reynal
Emmanuel de Reynal est un acteur engagé dans la vie sociale et associative de la Martinique. Il est l’auteur de « Ubuntu, ce que je suis » aux éditions l’Harmattan (2020), de « Recta Linea » (2021), de « Une Minute » (2021) et de « Ti-Prince » (2022) aux éditions du Panthéon.

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« Discours sur le colonialisme » par la Cie Moun San Mélé

Vendredi 5 mai à 10h30 au T.A.C.

« La colonisation est la tête de pont de la barbarie d’où, à n’importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation…
Le colonisateur qui, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête tend objectivement à se transformer lui-même en bête. »
(In Discours sur le Colonialisme)

« A tout réajustement politique, à tout rééquilibrage d’une société, à tout renouvellement des mœurs, il y a toujours un préalable, qui est le préalable culturel. »
(In Discours sur la Négritude)

Aujourd’hui le « Discours sur le colonialisme », mémoire de l’Histoire vu du côté de ceux qui ont subi et souffert de la colonisation peut aussi être entendu comme un cri libérateur et vivifiant pour tous, véritable affirmation de la dignité de l’être humain d’où qu’il vienne dans
son « être au monde » réévaluant le passé, pour construire le futur ensemble.
Dans une forme de spectacle épuré les deux comédiens donnent à entendre pour l’un la parole d’Aimé Césaire et pour l’autre les différents points de vue des figures convoquées par l’auteur dans ce texte.

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Tania de Montaigne :« J’ai découvert que j’étais noire à l’école »

« Noire » de et avec Tania de MontaigneFrance 4 Samedi 18 mars – 21h10

— Propos recueillis par Sandrine Blanchard —

Je ne serais pas arrivée là si …

« Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine, l’écrivaine évoque son enfance, le racisme du quotidien et la rencontre avec son père

Entretien

Écrivaine, autrice de romans et d’essais, dont L’Assignation. Les Noirs n’existent pas (Grasset, 2018), Tania de Montaigne a reçu en 2015 le prix Simone Veil pour son livre, Noire. La vie méconnue de Claudette Colvin (Grasset 2015), A 48 ans, elle monte sur la scène du Théâtre du Rond-Point pour raconter le parcours de cette militante afro-américaine pour les droits civiques.

Lire aussi :« Noire », le rôle primordial des femmes dans les luttes anti-ségrégationnistes — Par Roland Sabra —

Je ne serais pas arrivée là si…

… si ma mère ne m’avait pas inscrite, l’été de mes 17 ans, à une colonie de danse et de théâtre à Avignon. J’ai grandi dans un milieu où il n’y avait pas d’argent.

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« Pour deux francs… » de Francine Narèce, m.e.s. Élie Pennont.

Mercredi 8 et samedi 11 mars à 19h  à l’Espace Camille Darsière

Pièce de théâtre « Pour 2 francs ou le massacre des ouvriers de la canne au François », une pièce écrite par Francine Naréce (photo) et mise en scène par Élie Pennont.

Commémoration des événements de la grève de février 1900- Interprétation : Élie Pennont, Jean-Claude Duverger, troupe de 6 comédiens – Participation des ballets « les Fonds Blancs » et « Sé nou Menm » »
Deux lycéens, Killian et Matisse, se moquent d’un travail de recherche qu’ils ont à faire sur de grandes figures politiques et culturelles. Alors qu’ils sont en plein fou-rire arrive une jeune fille, Louna, qui leur rappelle quelques grandes dates qui ont marqué l’histoire de leur pays et en particulier février 1900. »
La pièce plonge le spectateur dans une page tragique de l’histoire martiniquaise. « Tous les ingrédients d’une explosion se trouvaient réunis. Elle se produira avec la grève générale des ouvriers de la canne en février 1900. Et la mort de 10 d’entre eux tués par balles le 8 février 1900.

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L’éphéméride du 23 septembre

Naissance à Limoges de la C.G.T. le 13 septembre 1895

La Confédération générale du travail, abrégé en CGT, est un syndicat français de salariés créé le 23 septembre 1895 à Limoges. Elle faisait partie des cinq confédérations de syndicats de salariés français considérées, par présomption irréfragable, comme représentatives par l’État avant la réforme de 2008.

La CGT a obtenu 1 570 500 suffrages (34 %) aux élections prud’homales de décembre 2008 (lors de ces élections un salarié sur quatre, soit 25 % du collège employés, a voté). Elle figure comme l’une des principales organisations syndicales de salariés dans les élections aux comités d’entreprise comme parmi les délégués du personnel. En 2017, 653 222 salariés sont syndiqués à la CGT, ce qui en fait la première confédération syndicale française en nombre d’adhérents1.

L’actuel secrétaire général de la confédération est Philippe Martinez.

La CGT est affiliée à la Confédération européenne des syndicats (CES) et la Confédération syndicale internationale (CSI). Elle a longtemps été un élément moteur de la Fédération syndicale mondiale (FSM) de laquelle elle s’est désaffiliée en 1995. Lors de son 52e congrès à Dijon, les délégués votent un amendement actant à nouveau la recherche de l’unité avec les syndicats membres de la CSI, la CES mais aussi la FSM.

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Restitution des biens culturels mal acquis : à qui appartient l’art ?

Erick Cakpo, enseignant à l’université de Lorraine, analyse comment les objets d’art cristallisent les enjeux politiques et identitaires.

Ces dernières années, les demandes de restitution d’œuvres conservées dans les musées européens et acquises irrégulièrement et souvent dans le cadre des conquêtes coloniales se sont multipliées. On se souvient des cinq stèles pharaoniques réclamées à la France par l’Egypte, tout comme du buste de la reine Néfertiti demandé à l’Allemagne. Plus de deux cents ans après l’installation des frises du Parthénon au British Museum, la Grèce continue de réclamer l’œuvre au Royaume-Uni.

Le dernier pays en date à s’inscrire dans cette démarche est le Bénin. Cette demande a fait des remous à tel point que, lors de son discours sur l’Afrique à Ouagadougou, Emmanuel Macron a promis de réunir d’ici cinq ans les conditions nécessaires pour la restitution temporaire ou définitive du patrimoine africain.

Les demandes de restitution poussent à se poser un certain nombre de questions : pourquoi les pays détenteurs tiennent-ils à conserver les objets d’art supposés mal acquis ? Pourquoi les pays demandeurs souhaitent-ils leur retour ? Qu’est-ce qui explique le déplacement des œuvres, phénomène ayant lieu depuis l’Antiquité ?

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« Les talibans réduisent les femmes en esclavage », une réalité que le monde ne peut ignorer

— Par Vrinda Narain, McGill University (*)—

OPINION. Quand ils sont au pouvoir, les talibans privent les femmes de nombreux droits élémentaires. Parmi leurs exactions, l’une des pires est la pratique des mariages forcés, une forme d’esclavage sexuel.

Après le retrait des forces américaines et otaniennes d’Afghanistan en juillet, les talibans ont rapidement pris le contrôle du pays. Le président a fui et le gouvernement est tombé.

Enhardis par leur succès, par le manque de résistance des forces afghanes et par la faible réaction internationale, les talibans se montrent de plus en plus violents. Pour les femmes afghanes, leur retour au pouvoir constitue une réalité terrifiante.

Début juillet, les dirigeants talibans qui venaient de prendre le contrôle des provinces de Badakhshan et de Takhar ont ordonné aux chefs religieux locaux de leur fournir une liste de filles de plus de 15 ans et de veuves de moins de 45 ans à « marier » avec des combattants talibans. On ne sait pas encore si les chefs religieux ont obtempéré.

Si ces mariages forcés ont lieu, les femmes et les jeunes filles seront emmenées au Waziristan (Pakistan) pour être rééduquées et converties à un « islam authentique ».

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Séisme, tempête et inondations: le calvaire sans fin des Haïtiens

Les Cayes (Haïti) – Des habitants trempés, épuisés, sans autre choix que d’uriner et déféquer dans des rues menacées d’inondations: le sud-ouest d’Haïti plonge d’heure en heure dans le chaos, les sinistrés de son récent séisme étant mardi démunis face aux violentes intempéries d’une nouvelle tempête tropicale.

Dans la ville des Cayes, plus de 200 personnes commencent à bâtir, sous un vent et une pluie persistants, des abris précaires sur un terrain de football inondé. Tous sont sinistrés du tremblement de terre de magnitude 7,2 de samedi, qui en quelques secondes a réduit en poussière des dizaines de milliers d’habitations. Au moins 1.941 personnes ont été tuées, selon un bilan encore « très partiel » annoncé mardi par la protection civile haïtienne. 

Alors que le déblaiement des décombres se poursuit dans cette ville, toujours avec l’espoir de trouver des survivants, un hélicoptère des gardes-côtes des Etats-Unis a organisé des rotations pour acheminer les patients en état critique. 

– Hélicoptères – 

Les Etats-Unis, qui ont évacué une quarantaine de personnes pour des soins urgents avec trois hélicoptères des gardes-côtes, ont affrété huit hélicoptères de l’armée depuis le Honduras, pour continuer les efforts d’évacuation médicale.

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Martinique : une économie résiliente devant la crise

— Par Nicolas Senèze —

Si l’économie de la Martinique résiste à la crise sanitaire, des faiblesses structurelles pourraient aggraver la crise sociale.

Métropolitain bien inséré dans les réseaux économiques martiniquais, Éric Dupré y accompagne de jeunes chefs d’entreprise à travers le Réseau Entreprendre. « Je n’ai pas vu de baisse du nombre de projets. Et pas non plus de hausse des défaillances », explique-t-il, soulignant que « l’économie martiniquaise a plutôt bien résisté à la crise ».

ANALYSE. Aux Antilles, les raisons de la défiance au vaccin

Son entreprise, qui fournit des équipements d’entrepôts, est d’ailleurs florissante, signe de la bonne capacité d’investissement des entreprises martiniquaises. Celles-ci ont bien bénéficié des prêts garantis par l’État (PGE) : 750 millions d’euros, soit 8 % du PIB de l’île. « Une part importante n’a pas encore été consommée », constatait encore fin décembre 2020 l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (­Iedom), l’équivalent de la Banque de France pour l’outre-mer.

Le poids du secteur non-marchand

Des secteurs ont certes souffert des trois confinements successifs qu’avait déjà connus la Martinique. Le tourisme d’abord, qui représente 7 % du PIB et environ 10 000 emplois, mais aussi la moitié des exportations de l’île.

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Pourquoi si peu d’appels à nos talents?

Par Dominique Celma

Le drame qui se déroule dans la France d’outremer, pour ma part en Martinique, autour de la pandémie du covid 19, n’est pas sans rappeler les drames familiaux. Tout y est : attachement et rejet, volonté d’imposer la ‘ droite ligne ‘ et révolte, dialogues de sourds et propos irrationnels.

Comme dans les drames familiaux et même personnels, il faut sûrement dans les drames collectifs que ceux qui ont la main, malgré leurs convictions ‘ généreuses ‘, acceptent de lâcher prise. Au cours de cette crise sanitaire, une majorité de la population martiniquaise mais aussi des autres outremers démontre par ses propos et ses choix une défiance vis avis de l’Etat Français, dont elle fait pourtant encore partie. Il faudrait peut être que l’Etat lâche prise et laisse nos responsables locaux au devant des évènements afin d’y prendre part, d’assumer leur rôle et même le remplir au-delà. Qu’en cette occasion, il leur donne la possibilité « d’avoir part à notre souveraineté thérapeutique « ( cf article paru dans le Monde du 11 Août « Les Antillais ne veulent pas suivre des politiques imposées » )

Au cours de la crise de Février 2009 en Martinique, il y a eu une collaboration étroite du Président de la Région et du Préfet que nous avons vu régulièrement intervenir ensemble dans les médias pour témoigner de la complémentarité de leur action, nous aurions dû voir de même au cours de ces derniers mois.

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Le déclin de l’occident est-il inexorable ?

—Par Jean-Marie Nol, economiste —
Échec et mat pour les États-Unis première puissance mondiale. La guerre de 20 ans d’Afghanistan tourne à la déroute pour les américains qui ont dépensé là bas au bas mot plus de mille milliards de dollars pour soutenir soit disant l’éradication du terrorisme islamique et la restauration de la démocratie. Le résultat des courses est que le mouvement islamiste radical des Talibans revient au pouvoir, vingt ans après en avoir été chassé par une coalition occidentale menée par les Etats-Unis en raison de son refus de livrer le chef d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. Mais une question se pose déjà en dépit du retrait déjà préalablement négocié des forces armées des Etats-Unis . Comment une armée afghane quatre fois supérieure en nombre, entraînée, financée et équipée par la première puissance mondiale, les Etats-Unis, a-t-elle pu ainsi être mise en déroute aussi rapidement devant les Talibans ?
Ainsi, l’effondrement de l’armée régulière afghane et du pouvoir fantoche en place face à la progression fulgurante des talibans, est un terrible avertissement pour l’occident et ce alors même que l’évacuation précipitée des derniers ressortissants rappelle la chute de Saïgon, en 1975.

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Covid-19 : « Déguiser un refus de vaccination en militantisme pour la défense de l’hôpital public nous semble de la mauvaise foi »

— Collectif —

Des médecins, infirmiers, aides-soignants et psychologues des secteurs hospitaliers publics et privés mais aussi de médecine de ville protestent, dans une tribune au « Monde », contre l’instrumentalisation de la crise de l’hôpital public par les manifestants hostiles à la vaccination obligatoire et au passe sanitaire.

 Ces derniers jours ont été marqués par des manifestations contre la vaccination obligatoire et le passe sanitaire. A cette occasion, nous avons relevé, chez les manifestants, comme sur les réseaux sociaux, ce qui se voudrait être un argument pour appuyer l’idée que se faire vacciner ne servirait à rien : la défense de l’hôpital public.

La justification serait la suivante : les gouvernements successifs détruisent l’hôpital public depuis des années ; le nombre de lits et les moyens se sont effondrés, tout cela au mépris de la santé publique ; commençons donc par réhabiliter l’hôpital et les conditions de soin pour mieux gérer les pandémies avant de forcer à la vaccination, disent les manifestants. Nous, médecins, infirmiers et soignants, nous inscrivons fermement en faux face à cette logique.

 Lire aussi  Covid-19 : en France, une triple fracture vaccinale

Tout d’abord, nous sommes étonnés de voir que tant de personnes ont subitement à cœur la défense de l’hôpital public.

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En Martinique, des vaccinations poussées par la hausse des décès

Le Lamentin (France) – Alex Maugée, 50 ans, a vu la veille son cousin touché par le Covid-19 partir pour l’hôpital sur un brancard. « Ça m’a fait un déclenchement dans la tête »: aujourd’hui il est venu se faire vacciner, comme d’autres Martiniquais interpellés par la dramatique épidémie qui frappe l’île.

« J’ai eu des cas dans mon entourage, je ne pensais pas que cela allait être grave« , témoigne cet agent de sécurité, en attendant sa piqure au vaccinodrome du Palais des sports du Lamentin, près de Fort-de-France. 

« Il y a deux jours, j’ai perdu une tante » décédée du coronavirus, dit-il. Auparavant, un oncle a aussi succombé. Mais « hier soir« , la venue des pompiers chez son « cousin très proche« , « ça vous déclenche quelque chose, j’ai pas dormi« , avoue-t-il.  

Alex explique qu’il a « une santé fragile« , et que son métier d’agent de sécurité l’emmène à devoir parfois « séparer des gens« , ce qui l’inquiète en pleine épidémie. « On est obligé » de se faire vacciner, estime-t-il, alors que seulement 22% de la population a reçu une moins une dose de vaccin.  

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Martinique : une combinaison chimique qui pourrait exploser

Par  Yves-Léopold Monthieux
L’adoption d’un discours permanent de défiance et de rupture, méticuleusement entretenu pendant des décennies par une classe politique unanime, prenant dans la société martiniquaise les formes les plus diverses, suscitant les manifestations les plus inattendues, et qui est véhiculé par la totalité des moyens médiatiques à disposition, ne pouvait pas rester sans conséquences pour la société martiniquaise. Laquelle est, par ailleurs, paradoxalement, avec ses élus, viscéralement attachée à l’assimilation matérielle. Bref, les pieds et le ventre dans l’assimilation, la tête en dehors, le malade est atteint de schizophrénie !
Comment comprendre, dès lors, avec une divergence aussi fondamentale – assimilation assumée et volonté de rupture affirmée – au sein d’une population qu’on exhorte à faire peuple – peuple identifié : petits-fils d’esclaves, peuple empoisonné – mais dont on s’acharne à développer chez elle que des sentiments d’individualisme, qu’une telle combinaison chimique ne finisse un jour par exploser ? Telles sont les eaux grises dans lesquelles baigne la politique martiniquaise.
On sait que les populations sont parfois folles, les peuples devenir fous (celui qui écrit ces lignes est un peu fou).

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Au CHU de Martinique, « on n’a pas les moyens de prendre tout le monde en charge »

Fort-de-France – « Je n’ai pas fait ce métier pour devoir choisir entre un homme de 50 ans et une femme enceinte »: au service de réanimation du CHU de Martinique, « submergé » par les malades du Covid-19, « on n’a pas les moyens de prendre tout le monde en charge ».

« On fait de la médecine de catastrophe« , explique à l’AFP le professeur Hossein Mehdaoui, chef du pôle réanimation du CHU, la voix lasse.

Avec la quatrième vague de Covid-19, qui frappe les Antilles de plein fouet, tout le service de soins intensifs est entièrement consacré à l’épidémie: 46 patients y sont actuellement soignés, et 10 lits supplémentaires vont s’y rajouter dans la journée. L’arrivée d’une unité du service militaire des armées va aussi permettre à terme de déployer 20 lits de plus.

Plus largement, l’ensemble du CHU est très largement consacré au Covid, comme le montre la consommation d’oxygène, multipliée par six. « L’hôpital s’est quasiment arrêté d’opérer« , dit le médecin.

Plus de 250 patients atteints du coronavirus sont soignés dans l’établissement. Seuls les plus gravement atteints se trouvent en réanimation.

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Covid-19 : aucun vacciné hospitalisé aux Antilles? Ce que disent les chiffres

— Par Nicolas Berrod —

Le croisement des données de la vaccination avec celles des hospitalisations montre que la totalité des patients dans un état grave en Martinique et en Guadeloupe jusqu’au 1er août n’était pas vaccinés. Décryptage.

Le 13 août 2021 à 15h35Une situation « dramatique »… qui aurait peut-être pu être évitée ? La Martinique et la Guadeloupe affichent ces jours-ci des taux d’incidence inédits et des records d’hospitalisations et d’entrées en soins critiques liées au Covid-19. Mais « aucun » de ces patients les plus gravement touchés n’était vacciné, ont affirmé ces derniers jours plusieurs médecins locaux ainsi que le ministre de la Santé.

Ce constat est confirmé par les nouveaux chiffres de la Drees, publiés ce vendredi matin. Les données des hospitalisations ont été « croisées » avec celle de la vaccination, à l’échelle régionale pour la première fois. Du 5 juillet au 1er août, sur les 249 patients testés positifs admis en hospitalisation conventionnelle et les 41 malades entrés en soins critiques en Martinique, tous étaient non vaccinés. L’écrasante majorité n’avait reçu aucune dose de vaccin, et seuls deux avaient reçu une première injection et attendaient la seconde.

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« Réveillez-vous, réveillons-nous »

— Par Marijosé Alie —

Quelle est cette musique maléfique qui nous fait danser aujourd’hui au rythme des fake news et d’une révolte qui n’en est pas une puisqu’elle nous conduit lentement à un suicide collectif et à la disparition d’un peuple qui s’est tant battu pour exister ?

Je nous aime très fort et tels que nous sommes.

J’aime nos colères salvatrices et notre capacité à transformer le pire en meilleur mais là, j’avoue que je beugue.

Si je comprends, dans une solidarité intuitive, la méfiance que nous éprouvons envers l’autorité, qui souvent nous a baladés de silences en secrets, d’indifférences en oublis, de Charybde en Scylla, j’ai la conviction que nous avons su souvent contourner les pièges grâce à notre solide bon sens. Alors, je vous le demande : où est-il passé ce bon sens ?

Dans quelle eau trouble, polluée de peur et de révolte à deux balles est-il allé se noyer ? Pourquoi sommes nous coincés dans les mailles d’un filet chaque jour plus serré ?

Des centaines de jeunes et de moins jeunes frappent à la porte d’un hôpital qui bientôt ne pourra plus les recevoir et j’entends comme une ritournelle que c’est la faute à tout sauf à nous-mêmes :

la faute aux touristes,

la faute au préfet,

la faute aux élus ,

la faute à Macron.

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Zédjui

— Par Daniel M. Berté —

Piti, man ka di lè ; gran man pou lé minit
Pli fin ek pli présé, man ka di lé sigonn
Dan an lawonn san fen, man ka matjé li tan
An mont, révèy, lòwlòj, man sé Manzè Zédjui

Mwen piti tij métal, man pé fè an mal fou
Ek si’m fè moun kriyé, sé an mal pou an bien
Si’w asiz anlè-mwen san ou pran pokosion
Si’w pa tjenbé-mwen bien ou responsab mal-ou

Man ni an fant an tèt, ki yo ka kriyé tou
Eti fil ka pasé pou mwen endé’y koud twèl
Monté bouton, présion, rapiésté divès lenj
Endispansab man yé, man sé zédjui a koud

Men man pé koud osi adan tout kò an moun
Lapo’y pa andérò, toupatou andidan’y
Kolé dé bout lachè épi konpè-mwen fil

Man fò kon an doktè, mwen zédjui chiriji

Adan bout an séreng, man ka endé an moun
Si sé pou tiré ba’y, man sé zédjui ponksion
Si sé pou pòté ba’y, man zédjui enjeksion
An manniè kon an lòt, man pé sové’y lavi

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Le traitement lexicographique du créole dans le « Leksik kreyòl » d’Emmanuel W. Védrine

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« Le créole représente à mes yeux plus qu’un simple procédé pédagogique, mais un moyen d’opérer la réconciliation avec nous-mêmes, susciter le respect de nous-mêmes, gage du respect des autres… Ce que je défends dans ce livre, c’est, au-delà d’un vrai bilinguisme, l’unité et la solidarité nationale sans quoi il n’y a pas de vrai développement. » (Pradel Pompilus : « Manuel d’initiation à l’étude du créole », Éditions Impressions magiques, Port-au-Prince, 1983.)

Diffusé au printemps 2021 sur le site Potomitan, le lexique d’Emmanuel W. Védrine a pour titre complet « Leksik kreyòl : ekzanp devlopman kèk mo ak fraz a pati 1986 » ; il est daté de l’été 2000 et l’auteur ne mentionne aucune mise à jour depuis l’année 2000. Dans cet article nous en faisons une lecture critique à partir des critères méthodologiques de la lexicologie professionnelle et nous nous attacherons en particulier à déterminer si ce lexique a été élaboré selon ces critères. Nous tâcherons ainsi de savoir si ce court travail de 12 pages constitue un apport à la lexicologie créole et s’il peut être recommandé pour l’apprentissage en créole des savoirs et des connaissances, en particulier dans les domaines scientifiques et techniques.

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Des moyens pour la Santé, pas pour les forces de répression!

— Communiqué de la CGTM —

Le ministère de l’intérieur a publié le 9 août 2021 un « Message de commandement » n° 02753 classé « Mention urgence ». Il s’agit d’un « appel à volontariat pour la constitution d’un vivier de renforts au profit des antilles et de la réunion aux fins de prévention de troubles à l’ordre public dans un contexte de contestation des mesures sanitaires ». Fin de citations

Le gouvernement communique beaucoup sur l’appel à volontariat de soignants et leur arrivée ainsi que celle de deux ministres en Martinique et en Guadeloupe au nom de la solidarité. Très bien. Mais il passe sous silence cet « appel à volontariat » pour « constituer un vivier de renforts de forces de répression ».

Or Macron a déclaré le 11 août 2021 lors du Conseil de défense qu’il serait dans la transparence. Manifestement, cette dernière est à géométrie très variable chez lui. Voire furtive. Ces forces de répression devraient être opérationnelles sur le terrain dès le 11 août, soit 48 heures après la sortie de l’appel à volontariat.

Cela fait plus d’un an que le virus sévit.

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Crise sanitaire: communiqué du C.N.C.P.

Le Conseil National des Comités Populaires (CNCP) apporte son soutien total aux personnels de santé, mobilisés avec les organisations CDMT, CGTM, FO, UGTM, USAM, Convergence IDE 972, qui exigent le respect de leurs droits humains fondamentaux ainsi que les moyens nécessaires pour surmonter la grave crise sanitaire qui frappe notre pays.

Le CNCP dénonce avec la plus grande fermeté

– les tentatives faites pour rejeter la responsabilité de la débâcle du secteur hospitalier sur le dos du peuple Martiniquais. Les seuls responsables de la catastrophe actuelle sont les gouvernements français successifs qui nous ont imposé une politique ultralibérale de saccage des services publics de santé.

– la campagne massive menée par les autorités françaises pour semer la panique au sein de la population, afin de pouvoir imposer à la population ses mesures liberticides et inefficaces. Nous condamnons en particulier, l’irresponsable restriction mise à la vente des médicaments dans les pharmacies et le non traitement des cas dès leur apparition.

– l’instrumentalisation éhontée de la crise par le pouvoir colonial qui cherche à diviser la population entre pro et anti vaccin, à redorer le vernis de l’assimilationnisme à travers la visite démagogique de ministres et des interventions étrangères qui n’ont été rendues nécessaires que par l’incurie de l’Etat.

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Covid-19: confinement « durci » en Guadeloupe pour trois semaines

Basse-Terre – Extension du couvre-feu, sorties limitées à 5 km, commerces « non indispensables » fermés: le confinement sera durcit en Guadeloupe à partir de vendredi et jusqu’au 1er septembre afin de « casser la dynamique » de Covid-19 qui frappe l’île, a annoncé mercredi le préfet Alexandre Rochatte.

« L’épidémie devient catastrophique et la situation nous oblige à prendre maintenant des mesures extrêmement dures« , a reconnu le préfet lors d’un point presse avec la directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS), Valérie Denux.

« Il faut très vite que l’on soit capable de casser l’augmentation de l’épidémie » qui atteint « des taux d’incidence jamais connus nulle part sur le territoire de la République française (…) avec presque 1.900 cas pour 100.000 habitants« , a-t-il ajouté, s’attendant à ce que la barre des 2.000 cas soient bientôt dépassée. 

Pour stopper cette vague de coronavirus, le préfet a annoncé l’extension du couvre-feu actuellement en vigueur à partir de 19H00 (contre 20H00) et jusqu’à 5H00. Les habitants ne pourront plus sortir sans autorisation d’un périmètre de 5 km autour de leur domicile.  

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