Roland Sabra

« Violences contre les médias » : amalgames et mauvais procès

— par Frédéric Lemaire, Pauline Perrenot —

Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », une défiance s’exprime envers les médias dominants et s’est traduite par un certain nombre de discours critiques et d’initiatives, allant de l’organisation de manifestations devant des sièges de grands médias au blocage d’imprimeries. Elle s’est également exprimée par des agressions verbales et physiques contre des journalistes de terrain. Certains éditorialistes, directeurs de journaux ou prétendus « experts » ne se sont pas privés des mettre toutes ces expressions de la colère à l’égard des grands médias dans un seul et (trop) grand sac : celui de la haine des médias et de la démocratie. Retour sur ces amalgames et mauvais procès.

Dans la nuit du 26 décembre, une vingtaine de gilets jaunes se sont postés à la sortie de l’imprimerie du groupe Ouest-France, au sud de Nantes, pour bloquer l’acheminement de plusieurs titres. Quelques jours plus tard, l’Est Républicain a fait l’objet d’actions similaires ; le 10 janvier, la distribution de La Charente libre a été mise à mal et dans la nuit du 11 au 12 janvier, L’Yonne républicaine, le Journal du Centre ou encore La Voix du Nord ont vu leur diffusion empêchée par le blocage de leurs centres d’impressions.

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Nouveautés : parutions du 3 février 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Il y 8 ans la mort d’Édouard Glissant

— Par Daniel M. Berté —

Édouard Glissant s’en va

Une Lézarde dans Le Quatrième siècle

Une Malemort dans La Case du commandeur

Un Mahagony dans le Tout-Monde

Un Sartorius  qui crit : Ormerod

Edouard Glissant s’en va…

Édouard Glissant, le Soleil de la conscience, qui de son Discours antillais à son Discours de Glendon nous a conduit, par sa Poétique de la relation, à une Introduction à une poétique du divers ;

Édouard Glissant s’en va…

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Macron face aux revendications des élus d’Outre-mer

— Par Anne-Charlotte Dusseaulx —

Emmanuel Macron a reçu vendredi soir des élus d’Outre-mer à l’Élysée dans le cadre du grand débat. La discussion a duré sept heures. Certains ont dénoncé une opération de communication.

« Nous n’avons pas fait 8.000 km pour parler deux minutes » : venus des Antilles, de Réunion, Mayotte ou de Guyane, la centaine d’élus présents vendredi dans la salle des fêtes rénovée de l’Élysée n’a plus lâché le micro énumérant les problèmes de leurs territoires, de la vie chère à l’immigration clandestine, en passant par la prolifération des sargasses ou les dangers du chlordécone. Au point qu’au bout de 5 heures, Emmanuel Macron a repris à la ministre Annick Girardin la direction du débat, pour mettre un terme au défilé des intervenants qui se prolongeait bien au-delà des inscrits.

« Non, les enfants » (sic!), leur a-t-il lancé, « sinon, c’est la fin des haricots ». « On ne va pas faire Shéhérazade! » La discussion a duré 7 heures, un record, dépassant les 6h 40 de Grand Bourgtheroulde et les 6h38 de Souillac.

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En 2018, le marché du livre s’effondre en France

— Par Aurore Garot —

D’après une étude publiée ce vendredi dans Livres Hebdo, le secteur enregistre un recul de 1,7% par rapport à 2017. Plus grand déclin du marché depuis dix ans. Seules la BD et l’édition jeunesse sont épargnées par ce naufrage.

Triste période pour le marché du livre. 2018 enregistre à nouveau un déclin de ses ventes, d’après une étude parue dans Livres Hebdo. Cette année bat même tous les records avec une baisse de – 1,7% par rapport à 2017. Niveau qui n’avait jamais été atteint depuis dix ans. Si en 2015, ce secteur a enregistré une hausse de 1,8% et s’est maintenu en 2016, il voit ses résultats chuter depuis 2010.

Les ventes des hypermarchés s’effondrent (- 7% en 2018), de même pour les librairies de premier et deuxième niveaux (respectivement -1,4% et -2,1%). Seules les grandes surfaces culturelles restent stables.

Le Top 50 est l’exemple le plus flagrant de cette diminution sur l’ensemble du marché du livre. Le classement des meilleures ventes toutes catégories confondues, enregistre un déclin de 17% du nombre d’exemplaires vendus et un écart de presque 29 millions d’euros sur le chiffre d’affaires entre 2017 et 2018 (environ 146,6 millions d’euros en 2018 contre 176 millions en 2017).

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La mobilisation pour sauvegarder l’Humanité prend corps

— Par Patrick Apel-Muller —

Le tribunal de commerce de Bobigny rendra son délibéré le 7 février. Les manifestations d’attachement à notre journal se multiplient.

Les juges ont examiné hier matin la situation économique du journal, entendu le directeur et le représentant des salariés. L’Humanité s’était placée sous la protection du tribunal de commerce de Bobigny. Celui-ci rendra son jugement en délibéré le 7 février.

Dès l’annonce de cette procédure et la publication lundi de l’appel à la « Mobilisation générale pour l’Humanité » signée de son directeur, Patrick Le Hyaric, les réactions de solidarité se sont multipliées. Celles de nos lecteurs d’abord, qui jugent « impossible » de perdre leur journal et égrènent ce qu’ils y trouvent et qu’on ne leur présente nulle part ailleurs. Sur les réseaux sociaux, des parlementaires s’engagent et relaient des appels à la mobilisation : André Chassaigne, Sébastien Jumel, Éliane Assassi ou Fabien Gay. Des élus LaREM, LR, radicaux de gauche ou socialistes disent aussi que, quels que soient les désaccords qu’ils peuvent avoir avec des prises de position du journal, celui-ci doit absolument exister.

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La mort de Félix Chauleau

Nécrologie
Tropiques Atrium Scène nationale salue la mémoire de Maître Félix Chauleau.
Président fondateur du CMAC (Centre Martiniquais d’Action Culturelle), il en assura la présidence de 1974 à 1977 et de 1994 à 2012.
De son engagement dans la vie associative tant pour la culture que pour le sport, notamment en tant que Président de la Ligue de Football de Martinique ou membre de l’ex CCEE, nous garderons l’image d’un homme de dialogue, affable, épris de justice et ouvert aux mutations technologiques. Il avait, avec d’autres, oeuvré pour la fusion entre le CMAC et l’Atrium.
Tropiques Atrium Scène nationale adresse à sa famille et à ses proches ses sincères condoléances et son soutien dans cette épreuve.

Le Conseil d’Administration, la Direction et l’équipe de Tropiques Atrium –Scène nationale de Martinique

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Frédéric B.Briet en concert à Fort-de-France

Gratuit : samedi 2 février à 19h-à l’Atrium — La Terrasse.

La scène nationale propose une masterclass autour du concert de Frédéric B.Briet intitulé «A silent way». Le contrebassiste est connu pour avoir travaillé la relation musique-danse…Gratuit/Concert public : samedi 2 février à 19h-à l’Atrium — La Terrasse.
Stage 4 au 8 février: «De l’idée au corps, à la musique» Tarif: 30 euros pour 35 heures Contact: 0596.70.79.29

Vers 1980 il débute sa carrière de musicien dans le Quartet Spiral de Simon Goubert, puis dans Magma-Offering et Alien Quartet/Trio de Christian Vander. Jusqu’en 1990 il jouera dans de nombreuses formations en tant que sideman, avec des musiciens tels que : Emmanuel Bex, Georges Brown, Steve Grossman, Michel Graillier, Alain Jean Marie, Siegfried Kessler, Aldo Romano, Alvim Queen, Kenny Wheeler, …

Vers 1990, il rencontre Benoit Delbecq, Guillaume Orti, Olivier Sens, Geoffroy Demasure, Hubert Dupont, Gilles Coronado puis Steve Argüelles et Stéphane Payen, ces rencontres seront à l’origine de la création du Collectif Hask, elles détermineront nombre de ses collaborations et de ses projets, jusqu’à aujourd’hui.

En 2000, il s’installe à Brest pour construire le département Jazz et musiques improvisées du Conservatoire.

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Renault, l’art de la collection : conférence et visites commentées

Les 2 & 3 février 2019 à La Fondation Clément

— Communiqué de presse —

Commissariat : Ann Hindry
9 décembre 2018 – 17 mars 2019
9h-18h30 tous les jours
Entrée gratuite

Samedi 2 février 2019
10H | VISITE COMMENTÉE
16H30 | VISITE COMMENTÉE

Dans le cadre de l’exposition «Renault, l’art de la collection», la Fondation Clément propose une visite commentée.
En compagnie d’une médiatrice, venez découvrir les œuvres d’artistes contemporains tels que Jean Tinguely, Victor Vasarely, Arman…
Activités gratuites sans réservation

Dimanche 3 février 2019

10H | NIKI DE SAINT PHALLE/ JEAN TINGUELY : L’ART ET L’AMOUR (ET UNE POINTE DE FOLIE)
CONFÉRENCE DE CATHERINE FRANCBLIN

Surnommés les « Bonnie and Clyde » de l’art, Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely ont formé l’un des plus beaux couples de créateurs des années 1960. Ils ont signé en leur nom propre d’innombrables oeuvres inscrites à jamais dans l’histoire de l’art du vingtième siècle, mais ont aussi à leur actif quantités de sculptures réalisées ensemble qui, aujourd’hui encore, répandent la joie dans l’espace public. Leur parcours professionnel (qui inclut peintures, dessins, films, décors de théâtre) est à l’image de leur vie de légende.

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L’histoire des pesticides en Martinique.

— Par Florent Grabin, Association PUMA —
Les pesticides (insecticides, raticides, fongicides, et herbicides) sont des composés chimiques dotés de propriétés toxicologiques, utilisés par les agriculteurs pour lutter contre les animaux (insectes, rongeurs) ou les plantes (champignons, herbes indésirables) jugés nuisibles aux plantations. Le premier usage intensif d’un pesticide, le DDT, remonte à l’époque de la Seconde Guerre mondiale.

Malheureusement, tous les pesticides épandus ne remplissent pas leur emploi. Une grande partie d’entre eux est dispersée dans l’atmosphère, soit lors de leur application, soit par évaporation ou par envol à partir des plantes ou des sols sur lesquels ils ont été répandus. Les pesticides sont ainsi aujourd’hui à l’origine d’une pollution diffuse qui contamine toutes les eaux continentales : cours d’eau, eaux souterraines et zones littorales.

Si les pesticides sont d’abord apparus bénéfiques, leurs effets secondaires nocifs ont été rapidement mis en évidence. Leur toxicité, liée à leur structure moléculaire, ne se limite pas en effet aux seules espèces que l’on souhaite éliminer.

Ce sujet pesticide a été à l’origine de polémique entre les membres fondateurs du premier mouvement écologique en Martinique où les intellectuels se servaient des actions nobles comme tremplin vers l’indépendance et Pierre DAVIDAS décédé il y a 20 ans accompagné d’autres personnes réalistes, a mis un terme à ce type de relation ; après cette scission l’association écologique APPELS fut créée.

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Coup de gueule : les cinémas Madiana et la VO

— Par Selim Lander et Roland Sabra —
Comment dire l’exaspération des cinéphiles martiniquais face à la légèreté des gestionnaires de Madiana dès qu’il s’agit de la VO ? Grâce à Steve Zebina qui a organisé des projections de films en VO pour Tropiques Atrium dans leurs salles, ces gens ont compris qu’il y avait des amateurs pour de tels films, donc de l’argent à gagner. Mais il faut croire qu’ils détestent la VO au fond d’eux-mêmes puisque les incidents se multiplient. Combien de films programmés ne sont finalement pas passés au cours de ces deux dernières années ? On aimerait pouvoir en faire le compte ! Nous pardonnera-t-on si nous avouons avoir eu mieux à faire que dresser ce genre de liste ? C’est dommage, malgré tout, car il serait bon de mettre sous le nez des gestionnaires de ce cinéma la liste exhaustive de leurs manquements.
Ce n’est pas anodin de déplacer pour rien des amateurs qui viennent spécialement, parfois de fort loin (certes rien n’est kilométriquement très éloigné en Martinique, mais l’on sait combien le moindre déplacement peut être chronophage !).

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Vente aux enchères publiques d’art caribéen

Samedi 9 février 2019 à 14h 30. Hôtel Impératrice à FdF

Vente aux enchères publiques d’art caribéen qui aura lieu le  samedi 9 février 2019 à 14h30 précises à l’hôtel L’IMPERATRICE au 4éme étage. Cette vente d’environ 140 oeuvres – tableaux et sculptures provenant de collections privées seront mise en vente par Hélène Martin – commissaire- priseur – société de vente aux enchères  Martinique-enchères . Les visites publiques avant la vente auront lieu à la Galerie Colette Nimar du mercredi 6 au vendredi 8 février et enfin sur le lieu de la vente le samedi matin 9  entre 10h30 et 12h30 précises.  Les œuvres n°de lots et toutes informations les concernant sont en ligne sur le site de la société de vente  www.martinique-encheres.com.

L’Hôtel L’IMPÉRATRICE organise en écho avec la vente pour une belle synergie avec la thématique de la vente,  le midi de ce samedi 9  février un buffet  tout spécialement aux saveurs  de la Caraïbe.

Où voir les œuvres ?

De mercredi à vendredi inclus, les oeuvres de la galerie seront visibles dans la galerie de la Pointe Simon, à Fort-de-France, de 10 h à 13 h et de 15 h à 19 h.

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L’enlèvement du mardi gras, de Raphaël Confiant

— Par Térèz Léotin —

Julien Valmont, alias Gros Dégueulasse, alias DSKahnard, alias Ti-Coca, accessoirement docteur en économétrie de l’université de Paname, homme sans limite « n’est le fils de personne ». Il s’est fait tout seul en pays de Nadiland, où les chiens aboient par la queue, où les chevaux ont trois pattes, où les coqs ont des dents, où les serpents rampent sur le dos, où l’homme est sans tête, où la réalité dépasse la fiction.

Il fait partie d’une secte avec des frères à trois poings qui se tiennent la queue de devant, dans une danse qui possède le pouvoir de les maintenir au sommet du monde. L’homme n’est rien d’autre que le vénérable directeur de l’Institut Économique Régional (l’ISER) qu’il a su très adroitement transformer « en machine à cash ». Cette sommité, en effet, maçon sans réelle truelle, que celle qui lui permet de transbahuter les subsides européens, vers ses différents comptes « sait comment faire les poches habilement à la communauté européenne ». Il dirige aussi au sein de son institut un laboratoire dénommé le Filmaneg.

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Haïti : une avancée dans l’aménagement linguistique?

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

La circulaire de janvier 2019 du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti annonce-t-elle une mesure d’aménagement linguistique ?

Publiée sur Facebook le mercredi 23 janvier 2019, une circulaire du ministère haïtien de l’Éducation nationale annonce que ce ministère a décidé que « (…) le créole sera objet d’évaluation dans toutes les séries du secondaire rénové, au terme des quatre années d’études du secondaire rénové, à partir de l’année académique 2018-2019. » En effet, « C’est à travers une circulaire rendue publique [sur Facebook] en date du 23 janvier 2019, que le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MÉNFP), Pierre Josué Agénor Cadet, a annoncé que l’épreuve du créole est désormais obligatoire en classe terminale du secondaire rénové. Selon le ministre, cette décision prend effet à partir de cette année académique 2018-2019. » (Le National, 24 janvier 2019). Cette circulaire, qui n’était pas accessible sur le site du ministère de l’Éducation nationale au moment de la rédaction de cet article, marque-t-elle une avancée significative dans l’aménagement linguistique en salle de classe et plus largement dans le système d’éducation en Haïti ?

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Congé parental : où sont les hommes ?

— Par Clémence de Blasi —

Si beaucoup de pères déclarent y songer, ils sont une minorité à choisir de s’occuper de leur bébé pendant plusieurs mois. Les blocages restent nombreux.

« Me faire des journées de maman, c’était un peu impressionnant au début : le soir, j’étais cuit ! », plaisante Gabriel Bally, 45 ans, responsable des études dans une entreprise de dépollution de friches industrielles. Il y a quelques mois, le jeune papa, qui vit dans le 17arrondissement de Paris, a décidé de faire une pause dans sa vie professionnelle pour s’occuper de sa fille. « Dans ma boîte, on est 400 salariés, mais je suis le premier homme à avoir demandé un congé parental », observe-t-il. En France, après la naissance ou l’adoption d’un enfant, la durée de ce congé peut aller jusqu’à trois ans (à temps plein ou partiel, jusqu’au troisième anniversaire de l’enfant), dont une partie est indemnisée. Celui-ci se prend après les congés maternité et paternité. Or seuls 4 % des personnes qui choisissent d’en profiter sont des hommes.

Pourtant, les mentalités changent.

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Vladimir Jankélévitch, figures du philosophe

Jusqu’au 3 mars. BnF François-Mitterrand, Paris. Entrée gratuite.

— Par Élodie Maurot —

Une exposition à la Bibliothèque nationale de France et plusieurs rééditions font revivre l’œuvre du philosophe de la morale, de la mort et de l’amour.

Méditant sur le mystère de la mort, Vladimir Jankélévitch (1903-1985) pensait qu’en dépit du néant sur lequel semble s’achever toute existence, la vie avait le dernier mot. Non en raison d’une croyance métaphysique ou religieuse en un « au-delà », mais parce que la mort n’a pas le pouvoir d’effacer le fait d’avoir vécu. « Si la vie est éphémère, le fait d’avoir vécu une vie éphémère est un fait éternel », écrit-il dans La Mort (1966). Une pensée qu’il prolonge dans L’Irréversible et la Nostalgie (1973), d’où est tirée la magnifique citation sous laquelle se place l’exposition que la Bibliothèque nationale de France (BnF) consacre au philosophe (1)  : « Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été : désormais ce fait mystérieux et profondément obscur d’avoir vécu est son viatique pour l’éternité. »

Cet hiver, cette exposition d’archives et plusieurs rééditions chez Flammarion (Philosophie morale, qui regroupe plusieurs textes dont certains étaient devenus introuvables, et deux publications en poche pour La Mauvaise Conscience et Le Pardon) témoignent de la persistance d’une œuvre qui a su, dans la deuxième moitié du XXe siècle, revisiter et vitaliser tous les grands thèmes de la philosophie morale, tout en prenant en charge la tragédie de la guerre et de la Shoah.

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L’improbable révolution : une promenade autour des Gilets Jaunes

— Par Michel Pennetier —

« Les révoltes et les révolutions ont toujours
pour responsables les gouvernants »
(Goethe, « Conversations avec Eckermann »)

 

Que ce soit le prix du pain en 1789 ou le prix de l’essence en 2018, le déclenchement d’un mouvement de masse est toujours anecdotique, spontané, aveugle. Que s’y joigne une pensée élaborée par une élite depuis un certain temps comme ce fut le cas au 18e siècle, que la classe dirigeante elle-même perçoive que l’ancien régime n’est plus viable, alors la révolte aveugle peut se transformer en révolution, c’est-à-dire en l’élaboration très complexe d’un nouveau type de gouvernance. Celle-ci aurait pu sans doute émerger sans l’épisode révolutionnaire comme en Angleterre, c’est-à-dire par évolution. Mais les dirigeants de la France n’en ont pas été capables.


La nostalgie de la révolution

Nous, Français, vénérons l’épisode révolutionnaire, à juste titre puisqu’il a proclamé les grands idéaux démocratiques, Mais nous oublions combien de sang et de larmes la révolution a coûté et il a fallu un siècle, justement par évolution, pour que ces idéaux entrent peu ou prou dans la réalité.

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Hector Charpentier : « Art-beau-et-sens »

Du 14 janvier au 23 février 2019 à Tropiques-Atrium

— Par Christian Antourel —

Mais que fait donc Hector Charpentier lorsqu’il n’expose pas ? qu’on se rassure , il peint. Le voici à nouveau, il nous offre une production de son cru où toutes les valeurs y sont en pleine harmonie, et s’il veut les pousser plus loin, elles marcheront toujours le front vers le perfectionnement.

La réalité des choses n’est jamais vraiment réelle quand il s’agit de peinture….Si l’œuvre de Hector Charpentier peut être de prime abord, hâtivement qualifiée d’abstraite, il en exprime toutes les qualités sans s’égarer dans les pièges qu’elle peut lui tendre. Sa peinture se métamorphose, s’habille de la Figurabstraction, concept qu’il a créé, alliant le figuratif et l’abstrait. Ce qui surprend , quand on découvre ses toiles, c’est l’extrême précision avec laquelle il conjugue ces deux écoles fondamentalement opposées tout en préservant la finesse et la douceur qu’elles recèlent. Décrire ne veut pas dire « tout dire». L’artiste est celui qui choisit son sujet, sa composition sa lumière, ses teintes . C’est en cela qu’on le reconnait, par cela qu’il épanouit son art.

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Vers la fin de l’Université des Antilles ?

— Par Danielle Laport (*)——

L’Université est le lieu privilégié de la connaissance, de la dialectique, de l’éveil des consciences, de la recherche pour combattre l’obscurantisme. L’Université contribue à donner les outils et clés de lecture nécessaires pour comprendre, réajuster intelligemment « aujourd’hui » et construire utilement « demain ». L’Université permet de s’ouvrir au Monde avec discernement et tolérance. En tout cas, c’est ce que l’on attend de cette institution.

Depuis maintenant 5 ans, notre Université est au cœur d’une actualité pour le moins perturbante. Entre suspicion de scandale financier avec le CEREGMIA en attente d’un procès judiciaire, éclatement de l’unité Martinique / Guadeloupe / Guyane conduisant à une Université Martinique / Guadeloupe, aujourd’hui nous entendons le sifflement d’un vent d’une possible Université Martinique.

A l’heure où les Universités se structurent sur les territoires en se regroupant pour créer des pôles puissants interdisciplinaires d’enseignement et de recherche afin d’attirer le plus grand nombre d’étudiants pour démultiplier les recherches, misant ainsi sur l’adage « le plus large contre le plus étroit », notre Université aurait-elle alors choisi le plus étroit ?

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Rejet du droit d’appel de Mumia Abu-Jamal

Le procureur de Philadelphie, Larry Krasner a rejeté, le vendredi 25 janvier, la décision du juge Léon Tucker d’un droit d’appel pour Mumia Abu-Jamal. Larry Krasner, sans autre commentaire, a refusé ce droit d’appel quelques heures seulement avant l’expiration du délai légal de recours.

Maître Judith Ritter, l’avocate de Mumia Abu-Jamal, s’est déclarée « très déçue que le procureur s’oppose à ce que son client puisse enfin plaider devant un tribunal impartial, ce qui a motivé la décision objective du juge en considération du fait que ce droit ne lui a jamais été accordé ».

De son côté, la police, par la voix du président du syndicat des officiers de Philadelphie, a tenu à féliciter le procureur pour cette  » bonne décision « . Rappelons que ces derniers mois la police a mené campagne (largement couverte par les médias) aux côtés de la veuve FAULKNER pour que le « tueur de flic reste en prison jusqu’à sa mort ».

Quelques jours avant cette contestation, le Bureau du procureur avait déclaré avoir trouvé six boîtes concernant le dossier d’Abu-Jamal dans un local de stockage.

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Université : le signal n’est pas bon

— Par Justine Bénin, députée de la Guadeloupe —
Depuis plusieurs semaines, l’Université des Antilles vit une crise grave entre les pôles de Guadeloupe et de Martinique qui pourrait compromettre son avenir. Issu de la scission de la Guyane, cet établissement peine à trouver ses marques.
C’est pourtant un outil indispensable pour la valorisation de nos ressources et l’émergence de nos talents. Avec les parlementaires de Guadeloupe et de Martinique, nous avons tenté une méditation pour éviter cette crise et offrir à notre jeunesse des garanties de formation de qualité après le baccalauréat.
Le signal envoyé aujourd’hui n’est pas bon pour nos populations et pour l’État.
Formée dans cet établissement, soucieuse de préparer l’avenir, je ne peux resterinsensibleàcettesituation d’affrontement par voie de déclarations. Pouvons-nous prendre le risque d’une nouvelle scission alors que nos populations vieillissent et que nos jeunes sont tentés par les offres venant des grands larges ?

L’avenir de notre jeunesse en jeu

J’en appelle à la discussion sereine avec pour seuls fondements l’efficacité, le rayonnement de l’institution et l’équité dans la gestion des moyens.
C’est à ce prix et uniquement à ce prix que nous pourrons offrir à notre jeunesse l’envie d’investir dans nos territoires et d’apporter leur contribution au développement.

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Ya no

— de Idea Vilariño —

Ya no será
ya no
no viviremos juntos
no criaré a tu hijo
no coseré tu ropa
no te tendré de noche
no te besaré al irme
nunca sabrás quién fui
por qué me amaron otros.

No llegaré a saber
por qué ni cómo nunca
ni si era de verdad
lo que dijiste que era
ni quién fuiste
ni qué fui para ti
ni cómo hubiera sido
vivir juntos
querernos
esperarnos
estar.

Ya no soy más

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4 février 2019 : 225e anniversaire de l’abolition de l’esclavage

À l’occasion du 225e anniversaire de l’abolition de l’esclavage
4 février 1794 – 4 février 2019

L’association des amis du général Dumas
et Claude Ribbe
vous invitent à vous rassembler symboliquement à Paris

Lundi 4 février 2019
à 12 heures 30
précises

devant le monument au général Dumas Place du général-Catroux 75017 Paris Métro Malesherbes ligne 3 bus 94

« Périssent les colonies plutôt que nos principes ! »

Robespierre

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Audrey Pulvar confirme son départ de la fondation Hulot

Le conseil d’administration de la Fondation est appelé mercredi 30 janvier à acter la démission de son actuelle présidente, Audrey Pulvar.

Le retour de Nicolas Hulot à la tête de sa fondation se profile, cinq mois après sa démission du gouvernement, avec sa probable désignation mercredi 30 janvier comme président d’honneur. Le conseil d’administration de la fondation est également appelé à acter la démission de son actuelle présidente, Audrey Pulvar.

« C’est le conseil d’administration du 30 janvier qui doit prendre acte de ma démission et élire Nicolas (Hulot) même s’il y a peu de doutes sur l’issue. Quant à moi, je prépare un autre projet et je crée une structure », a confirmé l’ancienne journaliste dans un SMS au « Parisien ».

« La Fondation Hulot sans Hulot, ce n’est pas évident »

Audrey Pulvar avait pris la présidence de la « Fondation pour la nature et l’Homme », après la nomination de Nicolas Hulot au gouvernement. Interrogé par le quotidien, un proche de l’ancien ministre de la Transition écologique souligne : « ce sont deux fortes personnalités qui ne sont pas très complices.

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Un robot-sculpteur façonne les chars du carnaval de… Nice

— Par Matthias Galante —

Les personnages et décors géants du carnaval de Nice sont sculptés pour la première fois par une machine à 318 000 euros. Rendez-vous pour les défilés du 16 février au 2 mars.

Sur le sol brut des ateliers de la halle Spada à Nice (Alpes-Maritimes), un Lino Ventura, plus vrai que nature, toise d’un œil ironique un Nicolas Hulot grimé en Hulk musculeux aux larges épaules. L’anachronique face-à-face ne durera guère : ces imposantes figures en polystyrène rejoindront bientôt leur char respectif avant un bon coup de peinture. Elles ont cependant un point commun : toutes deux ont été fabriquées par un robot qui sculpte presque plus vite que son ombre une grande partie des caricatures et des décors géants appelés à défiler lors du prochain carnaval niçois.

Photo : Nice (Alpes-Maritimes), jeudi. Pierre Povigna (à droite) et son équipe sont maintenant aidés par une machine commandée par ordinateur pour sculpter les personnages du carnaval comme Lino Ventura. LP/Matthias Galante

La tradition médiévale, où le talent manuel et l’huile de coude sont rois, connaît une révolution avec l’arrivée de cette machine achetée en Suisse pour 318 000 € par l’entreprise familiale locale Povigna, en charge de la réalisation de onze chars.

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