En 1792, l’autrice anglaise écrit un livre manifeste, Défense des droits des femmes, où elle exprime sa conviction que ces dernières sont et doivent être en tout point les égales des hommes. Sa vie agitée fut conforme à sa pensée : libre. Portrait.
— Par Maurice Ulrich —
En 1793, une Anglaise de 34 ans, Mary Wollstonecraft, écrit à Talleyrand. Elle lui adresse le livre qu’elle vient d’écrire. Il est appelé Défense des droits des femmes et elle ne mâche pas ses mots : « Je vous somme donc aujourd’hui de peser ce que j’ai avancé, relativement aux droits de la femme et à l’éducation nationale. »
Et, poursuit-elle, évoquant « les tyrans de toute espèce, depuis le faible monarque jusqu’au faible père de famille » : ne vous conduisez pas comme eux « quand vous forcez toutes les femmes, en leur refusant leurs droits civils et politiques, à rester emprisonnées dans leur famille, se traînant au hasard dans les ténèbres ». On sait aujourd’hui encore, et comment, que ce n’est pas une image.
Mais qui est l’audacieuse essayiste ? Née à Londres, dans une famille aisée, Mary Wollstonecraft a connu les difficultés liées aux spéculations hasardeuses d’un père alcoolique et violent avec sa mère.